Le nom du village d'Ittre est emprunté à l'idiome germanique ; les contrées où ce dernier règne sans partage nous offrent plusieurs localités dont la racine est la même : Op-Itter, dans le Limbourg belge ; Neer-Itter, dans le Limbourg hollandais; Itterbeek, près de Bruxelles ; Itterbroek, dans le village voisin de Dilbeek; Itterbroek et Itterbeek, à Duffel ; Itterswiller, dans le département du Bas-Rhin.
Les formes anciennes du mot en dénotent l'origine. Iturna (877, 1059) et Turna (897) sont probablement de mauvaises lectures, car on trouve ensuite avec assez de régularité : Iterna (1112, 1136, 1161, 1225), Ytrene (1160), Itrene (1194), Ittrene (1302), Ittre (1357, 1526, 1608, 1652, 1686, 1777), Ytterne (1312, 1368, 1374, 1400), Yttre (1315, 1383, 1474, 1536), Ytteren (1411). En latin, on a dit Ytra ou parfois Itria (1441). Quelquefois aussi on a ajouté l'adjectif bas : Bas-Iterne, 1211 ; Bas-Yttere, 1428 ; Bassa Ytra, 1335 ; Ittrene le Bar, 1440), pour distinguer le village de Haut-Ittre, qui se trouve plus en amont dans la même vallée ; mais cet usage n'a pas prévalu, à cause, sans doute, du peu d'importance relative de Haut-Ittre.
Signalons ici, sans perdre notre temps à la réfuter, l'opinion qui fait dériver le mot Ittre du nom d'Ide, la mère de sainte Gertrude, et qui provient sans doute de ce qu'en wallon le nom de la commune se prononce Itte.
La commune d'Ittre est limitrophe de celles de Braine-le-Château, Haut-Ittre, Nivelles, Bornival, Ronquières (Hainaut), Virginal, Oiskerque, Tubize et Clabecq.
Ittre est à 3 kilomètres de Haut-Ittre, 4 1/2 k. de Braine-le-Château et de Virginal, 5 k. d'Oiskerque, 6 k. de Clabecq, 6 1/2 k. de Ronquières, 7 k. de Bornival, 7 1/2 k. de Tubize, 8 1/2 k. de Nivelles, 27 k. de Bruxelles.
L'église d'Ittre se trouve située par 56 grades 28 de latitude N. et 2 grades 14 de longitude E.
L'altitude du seuil de la porte de l'église est de 78 mètres.
Le cadastre divise le territoire d'Ittre en 4 sections : la section A ou du Sart, la section B ou du Village, la section C ou de la Tour et du Pou, la section D ou de Huleux et Faucuwez. Au 1er janvier 1859, ces sections se trouvaient morcelées en 2,797 parcelles, appartenant à 507 propriétaires, donnant un revenu cadastral de 121,938-22 fr. (sol : 105,902-22 ; bâtiments : 16,036-00) et ayant une contenance de 2,141 hectares 43 ares 30 centiares (imposable : 2,103 hect. 50 a. 63 ca. ; non imposable : 37 hect. 92 a. 67 ca.).
Cette contenance globale se subdivisait ainsi en 1834 :
On comptait à Ittre, en 1374, 222 ménages ; en 1436, 174 foyers ; en 1464, 180 foyers ; en 1472, 160 foyers ; en 1492, 94 foyers ; en 1526. 236 maisons, y compris 34 inhabitées ; en 1686, 157 maisons, plus 2 moulins ; en 1856, 478 maisons.
Le village d'Ittre, qui compte 125 maisons ; le Billot, 50 maisons ; Baudémont, 70 maisons ; Faucuwez, 75 maisons ; Huleux, 54 maisons ; le Mazy, 42 maisons ; le Sart, 38 maisons ; Clabecq, 24 maisons.
Ittre est un beau village, dont les maisons sont groupées sur la rive droite du Ri Ternel, autour de l'église et de l'ancien château des marquis de Trazegnies.
Le Billot, dont la partie méridionale, connue aujourd’hui sous le nom de Trou d'enfer, s'appelait jadis Tibermont (Tibiermont, 1440) Thybermont, 1652 ; Thibermont, 1657, 1676), est situé à 1,400 m. N.-E. de l'église, vers la limite des communes de Braine-le-Château et de Haut-Ittre, sur lesquelles il se prolonge.
Baudémont, que l'on écrit aussi Beaudemont (Bauldimont, XVe siècle ; Bauwdemont, 1500 ; Baudimont, 1508 ; Bauduimont, 1519, 1535, 1579 ; Boudemont, 1558 ; Baudémont, 1642 ; Beaudemont, 1763), est un hameau placé à 2,800 m. S.-E. de l'église, sur le versant droit d'une vallée dont la pente opposée est occupée par le vaste parc et les bâtiments du château de même nom. On rattache ordinairement à Baudémont plusieurs fermes que l'on rencontre en descendant la vallée.
Faucuwez, que l'on écrit aussi Fauquewez et Fauquez (Facuweis, 1217 ; Fauconwes, 1225 ; Fakenweis, 1312 ; Faukeweys, 1372, 1376, 1469 ; Faukewes, 1401 ; Fakuwes, 1402 ; Fakewez, 1428 ; Facuwelz, 1456 ; Faquez, 1505 ; Faulquez, 1526 ; Facuwez, 1656, 1690, 1693, 1706 ; Faucuwez, 1699 ; Fauquez, 1787), se compose de toutes les maisons disséminées vers l'extrémité du territoire, à environ 3,000 m. S.-O. de l'église. Une partie de ces habitations a reçu la désignation de Basse-Faucuwez ou Basse-Hollande. Il n'existe plus que des ruines de l'ancien château qui a donné son nom à ce hameau.
Huleux (Hulleut, XVIIIe siècle) comprend une grande ferme située à 2,000 m. S.-S.-O. de l'église et toutes les maisons éparpillées sur la colline qui descend vers la Sennette et la rive droite du Ri Ternel
Le Mazy est une ferme située à 1,600 m. O.-S.-O. de l'église, qui forme un hameau avec les habitations dispersées entre la Sennette et la rive gauche du Ri Ternel, sur le contrefort faisant face à Huleux. Les maisons construites dans le voisinage du canal de Charleroi s'appellent aussi Hasquempont.
Le Sart occupe, à 2,000 m. N.-O. de l'église, sur la lisière occidentale du bois d'Ittre, la pente assez raide d'une colline sablonneuse, à peu de distance du hameau de la Bruyère, qui appartient au territoire d'Oiskerque.
Clabecq, que l'on nomme aussi le Rogisau, se compose de plusieurs habitations situées à environ 4,000 m. N.-O. de l'église, sur la rive gauche du Hain, qui forme la limite entre les communes d'Ittre et de Clabecq.
A 900 mètres N. de l'église, la Maison du bois des Frères ; à 900 m. E.-N.-E., la Motte à Ittre, ferme ; à 1,300 m. E., Coco, ancienne ferme, et Schoot, vulgairement Scôte (Scotte, 1404 ; Schote, 1440 ; Schoten, 1505 ; Scoote, 1652), ferme ; à 700 m. E.-S.-E., le Mouchetier, Jean Jay ou Jean Geai et Jean Joly ; à 900 m. E.-S.-E., Gaesbecq (Gazebecque, 1440), ferme ; à 3,000 m. S.-E., Eve, ferme, et la Maison Wilputte ; à 2,500 m. S.-E., le Petit Bois ou Ferme Matot ; à 2,400 m. S.-E., Verte vallée ; à 1,400 m. S.-E., la Tour, ferme ; à 1,500 m. S.-E., la Ferme di Manse Cour, ou Petite Demi-cour, ou Ferme Michel Mary (Maisons del Menithicourt, delez l'Espinette a Scot, 1404 ; Maison de Demiscourt, 1553 ; Cense de la Grande Demenscour, 1684) ; à 2,400 m. S.-E., la Ferme de Baudémont ou du Gaillard ; à 2,500 m. S.-E., le Château de Baudémont ; à 1,500 m. S.-S.-E., Henrimont, ancienne ferme ; — à 3,000 m. S.-S.-E., le Pou (Mansio in loco qui dicitur au Pou), 1335-1336 ; Maison du Poulle, 1440 ; Cense le Poux, 1652 ; Cense du Poux, 1758 ; du mot flamand poel, marais), ferme ; à 1,700 m. S.-S.-E., Chaimont, ferme ; à 1,800 m. S., Balsacq ; à 1,600 m. S., le Frênoit (Maison du Franoit, 1440 ; Ferme du Frénoy, 1505 ; Cense le Fraisnois, 1652), ferme ; à 1,300 m. S., Hongrée, ferme ; à 1,600 m. S., Barnage, ferme; à 1,000 m. S., le Mau Stichi ou Moulin de Florival ; à 2,600 m. S., les Cavins ; à 3,700 m. S., le Petit Ropoit, ancienne ferme ; à 3,800 m. S., le Grand Rapoi (le Rapoy, 1593), ancienne ferme ; à 2,400 m. S., la Ferme Marc ou Braidise ; — à 1,100m. S., Driole ; à 2,200m. S., 1e Stocquoit ; à 2,600 m. S., Bois Madeleine ; à 2,700 m. S., le Trou à la vache ; à 2,900 m. S., le Petit Trou à la vache ; à 600 m. S., la Haute Escalière ou Jacques Rendoux ; à 3,300 m. S., Drugnode (Drughenode, 1374 ; Druggenode, 1440, 1563 ; Landrighenaude, 1673 ; Drugenrode, 1685 ; Drugenode, 1686 ; Drugghenrode, 1744 ; Cense de la Drignode, 1776 ); à 2,700 m. S.-S.-O., Grand Pierre ; à 1,200 m. S.-S.-O., le Merle (Cense des Merles, XVIIIe siècle) ou Charlot Lemère, ferme ; à 2,500 m. S.-S.-O., Jean Remy ; — à 1,500 m. S. -S.-O., la Haute Hourdenge ; à 1,300 m. S.-S.-0., la Basse Hourdenge ; à 2,500 m. S.-S.-O., le Spinoit, ferme ; à 3,400 m. S.-S.-O., le Pérou ; à 3,600 m. S.-S.-O., la Montagne de Faucuwez, cabaret ; à 2,600 m. S.-S.-O., Flochet ; à 2,800 m. S.-S.-0., Demaret ; à 3,400 m. S.-S.-O., Lanfosse ; à 700 m. S.-O., la Papeterie de l’Escalière ; — à 1,600 m. S.-O., le Buré, ferme ; à 2,400 m. S.-O., Chaumont ou le Rossignol, ferme ; à 2,200 m. S.-O., le Petit Chaumont, ancienne ferme ; à 3,400 m. S.-O., Claustrum ; à 3,400 m. S.-O., la Ferme Minante ; à 2,900 m. S.-O., Baco, ferme ; à 3,600 m. S.-O., le Château de Faucuwez ; à 900 m. S.-O., le Moulin del val ; à 3,700 m. S.-O., la Ferme du bois des Ongles ; à 1,500 m. S.-O., le Bardé ; à 1,800 m. S.-O., Jean Houtain ou le Bauloit (le Bollois, XVIIIe siècle) ; à 3,000 m. S.-O., l'Écluse n° 41 ; à 1,300 m.S.-0., la Papeterie Jacquet ; à 1,100 m. S.-O., la Filature Favette ; — à 1,000 m. S.-O., Jobette ; — à 2,000 m. S.-O., la Waruche, ferme ; à 600 m. S.-O , la Copenne, ferme ; à 2,400 m. S.-O., l’Écluse n° 42 ; à 1,000 m. O.-S.-O., Ignace, ancienne ferme ; à 500 m. O.-S.-O., le Chénia, ferme ; à 2,000 m. O.)S.-O., Hachet ou la Roque, ancienne ferme ; à 1,700m. O., la Grande houe, ferme ; à 1,500 m. O., 'la Ferme du Sart ; à 1,700 m. O.-N.-O., Batria ; à 600 m. N.-O., Rosémont (Roozemont, 1652), ferme à laquelle les Riflïart, seigneurs d'Ittre, donnèrent ce nom, à ce qu’on prétend, en souvenir de leur terre de Rosée, dans le comté de Namur ; à 2,300 m. N.-O., la Chape, ferme ; à 3,700 m. N.-O., le Pont de Moëllons ou de la Motte ; à 2.S00 m. N.-O., la Maison du Lapin ; à 3,000 m. N.-O., la Maison Denuit ; à 4,200 m. N.-O., la Roquette, ferme ; à 4,300 m. N.-O., l’Ecluse n° 45 ; à 4,400 m. N.-O., le Pont de Clabecq ; à 3,400 m. N.-O., la Motte à Housta, ferme ; à 3,700 m. N.-O., Housta, ferme ; —à 3,900 m. N.-O., Godenne et Lariguette.
Héritage Godeau ; Demi-bonnier ; Quatre bonniers de la Motte : Seigneurie de Vasmont? ; le Landa ; Grand pré ; Closière ; Trieu ; Pré à la Tour ; Pré à la Brique ; Gras pré s; Pré Denuit ; Quatorze bonniers ; Basse Borne ou Passe Borne? ; Trois bonniers; Sablon (en wallon, Sauvlon); Taillette ; Bois Anne-Jeanne ; Bois d'Oiskerque ; Bois des Trieux ; Bois de la Chape ; Grand champ d Housta ; Long pré ; Closière Brasserie? ; Petit pré ; Fabinot ? ; Sept bonniers ; Bois d'Ittre ; Six journaux; Borne qui couche ; Champ de la bise ; Petit bonnier ; Quatre bonniers du Sart ; Aunoit ; Champ du fournil ; Closière Michaux ; Biens de Walem ; Trieu de la Baraque ; Caserne, maison ; Petit tri, maison; Sanglier, maison ; Rouge bouton, maison ; Champ Lambert ; Nizelle ; Prés d'vie ; Bois Meuret ; Pré du Jonquait ; Jean l'eau (l'euw, en wallon), maison ; Trois Giraux, maison ; le Guidon ; Pasturage ; Bruyère du Comte ; Champ Notre-Dame ; Croix de pierre ; Croix de bois; Croix Gérard ; le Banni ou Banné (Héritage du Brannê, XVIIIe siècle) ; le Houpia (le Houppeau, maison, 1557) ; Fosse à marne ; Bruyère du Mazy ; Plat tri (Platry du Mazy, XVIIIe siècle) ; Pré dHasquempont ; Canal ; Pré Hachel ; Languet ; Ryou ? ; Timé ?; Bois du Majorat ; Campagne d'Hurbise ou d'Hurtebize ; Bois des Frères (Bois de Hamme, 1428; Bois de Ham on des Frères, XVIIIe siècle) ; Bois des Hérodes ; Parc ; Jardin de l'Ermitage ; Miroir; Bruyère de la Motte ; Houchet ; Long Hanoi? ; Bosquet de la Mote ; Bonnier à la Barre? ou à la Borne? ; le Fievez ; Champ aux cailloux ; Au Lion, maison ; Warbeau ; Calvaire ou Grand Bon Dieu ; Pré des Moines ; la Vigne, ancienne ferme ; Mont à Henry ; Pré de l'Aide (Pré de Laitte, 1652) ; Pré d'En haut ; Ravin ; Champ d'Ouhen ; Froidmont ? ; Champ de Rage ; l’Ardois (bois dit l’Ardoir de Scoote, 1652) ; Vallée du Bois de la Tournette ; Crac ; Chapelette ; l’Organe ; la Planchette, maison ; Grand closin ; Sec pré ; Prés des chevaux ; Vingt bonniers ; Huit bonniers ; Chapeau ; Champ de la Croix ; Morbecq (Moerbeke?) ; Six bonniers ; Courtil: Longue bande ; Neuf bonniers ; Champ Baguet ; la Fiere ; Grande terre ; Plantis ; Guibot ; Bois Moulin ; Près du Moulin d’Ittre ; Prés du Rivau (d'Orival?) ; Champ Cadet ; Champ du Trou? ; Closière Mary ; Huart, maison ; la Bergère, maison ; Blocus, maison ; Pagneau, maison ; Tôt faite, maison ; Pré d'Houstau ; Marnière ; Pré à la Perche ; Laid closin ; Pierre Leclercq, maison ; Champ d'En haut ; Greïr ; Tri, maison ; Champ Burin ; le Binquion ; Champ aux Cerisiers ; Champ le Saule? ; Bosquet du Claini ; Trois bonniers Hongrée ; le Sceau? ; Champ Florée ; Cinq bonniers ; Douze bonniers ; Pâchis sauri ; les Marliers ; les Castias ; Terres Druet ; Justice ; les Secrons ; Bosquet ; Fond du Bosquet ; Pré aux agneaux ; Bolette ; Croix héros ; Champ du Croiseau ; Terres la Motte ; Terres Notre-Dame ; Bailli du rieu, maison ; Marécage ; Brancard ; Bois d'Ignace ; Pré des Miesnis ; Mayet, maison ; Champ Vaillant (Prairie le Vaillan, XVIIIe siècle) ; Gaillard-champ ; Champ d'ô (d'eau?) ; Champ Nonquet ; Champ de la Couronne ; Jean-Pierre, maison ; l’Elette (haielette?), maison ; le Warichais, maison ; la Royenne, maison ; Trois bonniers de Faucuwez ; Saint-Pierre ; Bonnier brûlé ; Champ Renard ; Questi l'Aunoit ; Tri de la Motte ; Grand Jean, maison ; Aulnoit de la Motte ; Terre Colas ; Pré du Prévôt ; A la rivière? ; Chenoit?; Lesquetri ; Wastiau ; Aune de beurre ; Malogne, maison ; Bois Houchet ; Houssoit (les Houssois, XVIIIe siècle) ; Gevriau ; Champ Mignon (Héritage de Mion, XVIIIe siècle) ; Sennette ; Maigre, maison ; Bruyère ; Pré du Charlier ; Sur le sable Jacquet ; Sarti ; Dindin ; Bois des drèves ; les Roquettes ; Grand pré de Faucuwez ; Pré Querelle ; Grand pré de la Volée ; Bois des ongles ou Bois de l’hongre ; Pont de Faucuwez; Pré à la fortune ; Champ Giry ; les Keuwettes ; Grande closière ; Pré Chariot ; Pré à la fontaine ; A l'Agasse ; la Greffe? ; Pré du mitemps ?; Pré aux poulains ; Part des vaches ; Bois des moutons ; Vert chemin ; Ferron (Pré Ferout, XVIIIe siècle) ; Au-dessus de Massart ; Ferme Gailly de Faucuwez ; Ferme du Vassau ; Mal plaquée, maison ; la Guerre, maison ; Longue borne ; Toué vesse ; Bois d'Orival ; Bois du chapitre ; Flache la Motte ; Verger Lanfosse ou l'Enfosse ; Bois de Marcoufosse ; Rue à Bazette ; Chemin des morts ; Mauvaise rue ; le Fauya, arbre isolé ; Fond aux loups ; Fond Madame ; le Ploui ou Villa Letô ; Pré du Ploui ; Pont d'Ache ; Pilori de Baudémont ; Epine de Drugnode ; Grosse borne ; Bosquet de la Marnière ; Rue à cailloux; Chemin du gravier de Clabecq ; Chemin du Liégeois ; Chemin de Springal ; Chemin de la Basse ; Chemin ges champs Raquet ; Sentier du petit Muchie ; Sentier du Tienne Randans ; Sentier de la Tour des Vierges ; Sentier du Ternia ; Sentier del Baille ; Sentier des Digues ; Sentier du Pré Guérelle ; Chapelles Saint-Hubert ; Chapelle N.-D. de Bohême ; Chapelles Saint-Roch ; Chapelle de la Sainte-Famille ; Chapelles Sainte-Berlende ; Chapelle Sainte-Face ; Chapelle Sainte-Philomène ; Chapelles N.-D. d'Ittre ; Chapelle Saint-Antoine de Padoue ; Chapelle N.-D. de Bon Secours ; Chapelle Saint-Donat ; Chapelles Saint-Antoine ; Chapelle Saint-Léonard ; Chapelle N.-D. des Sept Douleurs ; Chapelle Saint-Pierre ; Chapelle Sainte-Anne ; Chapelles N.-D. de Hal ; Chapelle Bouzart.
Brignolles ; Héritage de Maillot : Cense de Banot ; Cense de Mer ; Héritages de Bonnez (XVIIIe siècle) ; Petite Cense Gilbode, à Faucuwez (1787) ; Fief del Houete (1550) ; Bonnier de Brabant, maison (1780) ; la Merlière (1501) ou Maison de Mierlière (1374) ; Lor Jeh (Le Roy-Stroobant) ; Pré le Saulchoit ; Pré de Baccre ( 1652) ; Pré les Fiasses ; Pré de Rochebrune (Leroy) ; Vivier Vilain (1632) ; Champ de Coustimont ; le Bourdons (Le Roy) ; l’Espinette al Scotte (1553).
Toute la partie orientale du territoire est peu accidentée ; mais les vallées à pente douce qui y prennent naissance se rétrécissent assez rapidement en se rapprochant du versant droit de la Sennette et finissent par former de véritables ravins, bordés de talus escarpés et rocailleux. Les points culminants paraissent être au champ du Croiseau et au champ de la Bise, au sommet des deux versants du Ri Ternel.
Le système gedinnien se montre dans la partie inférieure des vallées du Hain et du Ri Ternel et sur toute la rive de la Sennette comprise entre ces deux cours d'eau ; on y a exploité, il y a quelques années, entre la ferme de la Roquette et la rive gauche du Hain, une carrière d'arkose chloritifère qui donnait de bons pavés ; on a pratiqué en outre, près du confluent du Ri du Sart, une carrière de phyllades, employés comme moellons ; on en exploite actuellement une autre au bord du canal, au sud de l'écluse n° 43. Le système coblentzien borde la partie supérieure du trajet de la Sennette et remonte les vallées du Ri du Houssoit et du Ri de Faucuwez ; il commence au sud de la Grande Houe par un massif de quartzo-phyllade zonaire peu épais, suivi d'un banc de poudingue composé de fragments quartzeux et schisteux faiblement agrégés, d'un gris-brunâtre sale ; on rencontre ensuite un phyllade compacte irrégulier, gris-bleuâtre, renfermant des pyrites altérées et des traces de fossiles. Le quartzo-phyllade se montre aussi dans une prairie au N. de la Waruche. M. Dumont a signalé, près de l'écluse n° 42 (qu'il nomme écluse de Voiricher) un phyllade irrégulier noir-bleuâtre, subluisant, qui s'appuie sur un petit massif en presqu'île de phyllade gedinnien compacte gris-pâle ; la limite entre ces deux phyllades est assez tranchée et l'on voit dans ce dernier une veine quartzeuse de quelques centimètres, brusquement interrompue par le phyllade coblentzien; celui-ci renferme, près de sa limite, deux filons couchés d'eurite schisteuse blanche de plusieurs décimètres d'épaisseur, dont on voit la tête dans le chemin qui conduit à Huleux. A quelques centaines de mètres au sud de la Waruché, M. Dumont a rencontré, dans des fragments de phyllade, des corps sphériques ovoïdes formés de couches concentriques; il a remarqué aussi du psammite feuilleté pyritifère et du grès zonaire pyritifere. Vers le château de Faucuwez, le phyllade est grossier, hétérogène, et passe à un phyllade quartzeux et à un psammite gris et bleu ou gris-jaunâtre, dans lequel il existe des fossiles (polypiers, encrines, coquilles) ; les corps organisés y ont laissé des empreintes, ordinairement revêtues d'un enduit brun limoniteux, qui sont presque toujours très imparfaites et donnent au phyllade une texture celluleuse. Le système yprésien forme un ilot au milieu du terrain coblentzien, vers Chaumont ; il apparaît aussi au nord de la Motte à Housta. Le système bruxellien est fort développé sur tout le resté du territoire ; mais sur les plateaux il est recouvert par le limon hesbayen du système diluvien, qui cache en outre le système laekenien vers le point culminant du champ de la Bise. On a pratiqué deux sablières dans le terrain bruxellien : l'une, à la bruyère du Mazy ; l'autre, entre Huleux et la Waruche ; le sable fourni par la première est employé à la fabrication du verre, celui de la seconde sert aux scieries de pierres.
On extrait de la marne en une foule d'endroits, au moyen de puits qui ont ordinairement 10 à 45 mètres de profondeur et qui ne restent ouverts qu'une saison.
Tout le territoire d'Ittre appartient au bassin de l'Escaut ; les cours d'eau qui arrosent celte commune sont: la Sennette, le Hain, le Ri de la Haute Borne, le Ri de la Chape, le Ri du Sart, le Ri du Bois d'Ittre, le Ri Ternel, le Ri d'Huleux, le Ri de Baudémont, la Coulette, le Ri du Parc, le Ri du Houssoit, le Ri de Faucuwez et le Ri du Rapoit.
La Sennette vient de Ronquières et forme la limite entre Ittre et Virginal. Elle passe entre le château et la papeterie de Faucuwez et reçoit (r. dr.) le Ri de Faucuwez, puis, successivement, le Ri du Bois des Roques (r. g.), le Ri du Houssoit (r. dr.) et le Ri de la Volée (r. g.) ; longe la papeterie et la tour d'Hasquempont et reçoit le Ri Ternel (r. dr.) ; un peu plus bas, reçoit le Ri du Bois des Nonnes (r. g.), et coule un moment sur le territoire de Virginal dans un nouveau lit qui lui a été creusé lors de la construction du canal de Charleroi ; redevient bientôt mitoyenne, en recevant le Ri du Bois d'Ittre (r. dr.) près de la papeterie de Restémont ; se grossit des eaux réunies du Ri du Sart et du Ri de la Chape (r. dr.), puis cesse d'être limitrophe entre Ittre et Virginal pour le devenir entre Oiskerque et Virginal. A 2,650 m. plus bas elle redevient mitoyenne entre Ittre et Oiskerque, puis entre Ittre et Tubize ; reçoit le Hain (r. dr. ); et abandonne définitivement le territoire d'Ittre. Son parcours, dirigé généralement du S. au N., a un développement de 7,400 m., dont 5,600 m. mi-moyens avec Virginal, 900 m. mitoyens avec Oiskerque, et 600 m. mitoyens avec Tubise.
Le Hain vient de Braine-le-Château et constitue la limite entre litre et Clabecq. Il passe au pied de la filature de la Marotte, fait un coude qui coupe deux fois la roule de Tubise à Braine-le-Château, longe la filature Taelemans, reçoit le Ri des Carrières (r. dr.), et abandonne son ancien lit pour suivre une dérivation située sur le territoire de Clabecq, passer sous le canal et se réunir à la Sennette (r. dr.). Sa direction générale est de l'E .-S.-E. à l'O.-N.-O. ; sa longueur développée, de 1,900 m.
Le Ri de la Haute Borne prend sa source au N. de la ferme qui lui donne son nom et qui est située sur Oiskerque ; après un parcours de 300 m., il devient mitoyen avec cette commune sur une longueur de 150 m., puis se partage en deux branches : l'une se dirige vers le S. et appartient à Oiskerque ; l'autre, qui n'a que 100 m., se déversé dans le canal de Charleroi, en amont du pont de Moëllons.
Le Ri de la Chape prend sa source au S. de la ferme à laquelle il doit son nom, pénètre un instant sur le territoire d'Oiskerque pour revenir presqu'aussitôt à Ittre, reçoit (r. g.) le Ri du Sart qui a été dérivé lors de la construction dû canal, passe sous le canal à 300 m. en amont de l'écluse n° 44, et se réunit à la Sennette (r. dr.)après un parcours total de 1,450 m., dont 300 m. appartenant à Oiskerque.
Le Ri du Sart prend sa source au Fond aux Loups, dans le bois d'Ittre, passe au pied du hameau du Sart, suit une rigole de dérivation creusée le long du canal et se réunit au Ri de la Chape (r. g.), après un parcours de 1,500 m., pour déverser ses eaux dans la Sennette (r. dr.) par un même aqueduc.
Le Ri du Bois d'Ittre prend sa source dans la partie méridionale du bois qui lui prête son nom, suit la vallée qui sépare la ferme du Sart de la Grande Houe, envoie une dérivation (r. dr.) qui alimente d'eau claire la papeterie de Restémont, longe un instant le canal, puis le traverse au moyen d'un aqueduc en aval de l'écluse n° 43, pour se réunir à la Sennette (r. dr. )après un parcours de 1,200 mètres.
Le Ri Ternel vient de Haut-Ittre ; se grossit des eaux de la fontaine Warbeau (r. dr.) et de la fontaine de Gaesbecq (r. g.) ; reçoit le Ri du Parc (r. dr.) sous l'église et le château ; active le moulin d'Ittre par une chute de 5 m. 64 ; reçoit la Coulette (r. dr.) et le Ri de Baudémont (r. g.) ; active le moulin del Val par une chute de 5 m. 52, la filature Favette par une chute de 3 m. 44, la papeterie Jacquet par une chute de 4m. 03 ; reçoit (r. g.) le Ri d'Huleux et les eaux d'une petite source venant de la Waruche ; et se sépare en deux branches dont l'une alimente le canal et l'autre le traverse, après avoir activé un lavoir à sable, pour se réunir à la Sennette (r. dr.) au pied de la Tour d'Hasquempont. Sa direction générale est de l'E.-N.-E. à l'O.-S.-O.; sa longueur développée, de 4,000 m.
Le Ri d'Huleux prend sa source au N. de la ferme à laquelle il doit son nom et se réunit au Ri Ternel (r.g.), en aval de la papeterie Jacquet, après un parcours de 900 m. dans la direction générale du S.-S.-E. au N.-N.-O.
Le Ri de Baudémont prend sa source au bois Moulin ; se grossit bientôt de la source de la Verte Vallée (r.dr.) et de celle qui sort de la prairie du Pou pour alimenter les cascades et les pièces d'eau du château de Baudémont (r. g.) ; reçoit encore plusieurs petites fontaines qui descendent du bosquet de Henrimont (r.g.), de la vallée du Moerbecq (r.dr.), de la ferme de la Tour (r.dr.), de Balsacq et du Frênoit (r. g.) ; active le moulin de Florival, plus connu sous le nom de Mau Stichi, par une chute de 5 m. 62, et la papeterie de l'Escalière, par une chute de 4 m. 36 ; puis se réunit au Ri Ternel (r. g.), en amont du moulin del Val, après un parcours de 3,200 mètres dans la direction du S.-E. au N.-O. .
La Coulette prend sa source dans un ravin au S. de la ferme de Rosémont, traverse le village d'Ittre, qu'elle alimente d'eau, et se réunit au Ri Ternel (r. dr.), après un parcours de 500 m. dans la direction du N.-O. au S. -E.
Le Ri du Parc prend sa source dans le bois des Frères, longe le parc du château d'Ittre, reçoit (r. dr.) les eaux de deux sources qui jaillissent à l'E. de la ferme de Rosémont, et se réunit au Ri Ternel (r. dr.) après un parcours de 1,000 m. dans la direction du N. au S.
Le Ri du Houssoit prend sa source dans le bois du Houssoit près de la maison Malogne, passe sous le canal en amont de l'écluse n° 41 et se réunit à la Sennette (r. dr.) en face de la ferme de la Motte, après un parcours de 1,000 mètres dans la direction de l'E. à l'O.
Le Ri du Rapoit prend sa source près des maisons d'où il tire son nom, passe au pied de la ferme Drugnode, se grossit des eaux de plusieurs petites fontaines, et se réunit au Ri de Faucuwez (r. g.), après un parcours de 1,400 mètres, dans la direction du S.-E. au N.-O.
Les principales fontaines employées par les habitants sont celles Bouboule, à Roquette, à la Brique, du Pont d'Ache, du Warbeau, Muchi Paul, de Baudémont, à Bapette, du Pérou, Patoux, Baco, du Bois Moulin, Jean Jai, Muchi Mary, Frédéric.
Les puits sont assez nombreux. Indépendamment des pièces d'eau du château de Baudémont, il existe des étangs au moulin d'Ittre, au moulin de Florival, à la papeterie de l'Escalière, au moulin del Val, à la filature Favette et à la papeterie Jacquet. Il y a six mares aux abords du canal.
Le canal de Charleroi traverse la commune sur 5,800 mètres en suivant la rive droite de la Sennette ; trois écluses sont établies sur le territoire d'Ittre.
On comptait, en 1784, dans la commune, 1.614 habitants : 4 prêtres et religieux, 631 hommes, 588 femmes, 204 garçons et 187 filles âgés de moins de 12 ans (dans la paroisse, 1,540 personnes : 2 prêtres, 1 religieux, 577 hommes, 568 femmes, 192 garçons et 200 filles âgés de moins de 12 ans) ; en l'an XIII, 1,152 habitants ; au 31 décembre 1831, 2,006 habitants ; au 31 décembre 1856, 2,307 habitants.
Les registres des naissances et des mariages commencent en 1632 ; des décès, en 1641.
Il existait autrefois beaucoup de bruyères et de bois à Ittre. Les premières furent en grande partie livrées à la culture au siècle dernier, et il n'en reste plus que deux, celles du Mazy et de la Motte à Ittre, d'une contenance globale de 4 hectares ; quant aux seconds, dont on peut apprécier l'ancienne importance par ce fait que le seigneur d'Ittre en possédait a lui seul 300 bonniers, il n'en reste plus que 117 hectares, connus sous les noms de Bois d'Ittre, Bois d'Anne-Jeanne, Parc du Château, Bosquet du Cavin, Bois des Frères (ainsi appelé de ce qu'il fut acheté au XVe siècle par les religieux de Bois-Seigneur-Isaac ; antérieurement, il se nommait Bois de Hamme ; en 17S7, il se composait de 18 bonniers de bois et de bruyères), Bois Moulin, Bois des Ongles ou de l'Hongre (une famille Le Hongre a eu des propriétés à Ittre et dans les communes adjacentes), Bois du Houssoit, Bosquet de la Waruche, Bosquet du Bardé, Bosquet de la Marnière ou d'Hongrée, Bosquet du Claini.
Les grandes exploitations agricoles sont : la Ferme du Pou (101 hect.), tenue par M. Wautier (H.-J.), appartenant à M. Aug. T'Serslevens ; la Ferme de Gaesbecq (94 hect.), tenue par M. Debrou (J.-J.), appartenant à M. Charles Claes de Lembecq ; la Ferme du Mayeur d'Huleux (90 hect.), tenue par la veuve Bauthier propriétaire ; la Ferme de School (87 hect. ), tenue par M. Lefort (C.), appartenant à M. Charles Claes de Lembecq ; la Ferme de la Tour (87 hect.), tenue par M. Wautier (L.), ancien domaine du chapitre de Nivelles, appartenant à M. Eug. Claes-Moerinckx de Louvain ; la Ferme de Drugnode (76 hect.), tenue par M. Piérart (J.-P.), appartenant à Melle Huysman d'Annecroix ; la Ferme de Baudémont ou du Gaillard (75 hect.). tenue par M. Seutin (J.-E.), appartenant à M. Aug. T'Serslevens ; la Ferme de la Motte à Ittre (69 hect.), tenue par M. Lisart (C.), appartenant à Melle Huysman d'Annecroix, et dont la porte est encore ornée d'un lion sculpté qui tient un écusson ; la Ferme du Frénoit (60 hect.), tenue par M. Godeau (C.-D.), appartenant au marquis de Mombise-Trazegnies ; la Ferme du Petit Bois (58 hect.), tenue par M. Matot (J.-B.), appartenant à M. Aug. TSerstevens ; la Ferme de Rosémont (53 hect.), tenue par M. Debrou (E.-P.), appartenant à M. Gust T'Serstevens ; la Ferme du Sart (50 hect.), tenue par M. Debrou (V.), appartenant à M. de Bounder de Melsbroek ; la Ferme de la Chape (50 hect.), tenue par MM. Dekeyn propriétaires; la Ferme Hongrée (50hect.), tenue par M. Piérart (J.-B.) propriétaire ; la Ferme de la Motte à Housta (50 hect.), tenue par M. Darquenne (J.), appartenant au comte L.-A. de Limminghe, et où il y a une chapelle dont le tableau d'autel représente saint Dominique ; la Ferme Housta (50 hect.), tenue par M. Landuyt (C.-D.), appartenant à la veuve de Cambry de Beaumont.
Plusieurs de ces exploitations rurales appartenaient jadis aux sires d'Ittre, notamment les fermes du Pou, de Schoot, du Frénoit, de Rosémont, qui se louaient, en 1652 : la première, y compris 90 bonniers de terres, 12 b. de prés et de pâchis et 4 b. de bois, 600 florins ; la deuxième (laquelle était possédée, en 1404, par les sires de Gaesbeek, également seigneurs de Braine-le-Château), avec 48 b. de terres, 17 b. de prés, pâtures etc.. 10 b. de bois (dits l'Ardoir de Scoole), moyennant 480 florins ; la troisième, avec 54 b. de terres, 8 b. de jardins et 8 b. de pâchis et aulnois, moyennant 680 florins ; la quatrième, avec 36 b. de terres, 3 b. de jardins, de prés et de closières et 8 b. de bois, pour 260 florins.
Drugenode a également appartenu aux Ittre, puis forma un manoir seigneurial ; Gaesbecq dépendit pendant longtemps (notamment en 1697) de la terre de Faucuwez.
Le nombre des animaux domestiques constaté à Ittre par les recensements généraux s'élevait à :
Les terres exploitées par les cultivateurs de la commune se répartissaient ainsi :
Ce chiffre total se subdivisait en biens exploités :
En moyenne l'hectare de terre était estimé à :
L'ancienne verge linéaire a 16 1/2 pieds de Nivelles.
Une brasserie est établie à Ittre ; elle emploie 5 ouvriers et fabrique annuellement 1,600 tonneaux.
II existe trois moulins à farine et à drèche : le Moulin d'Ittre, ancien moulin seigneurial, mû par le Ri Ternel, a 2 roues et 3 couples de meules ; le Moulin del Val, mû par le même ruisseau, a 1 roue et 3 couples de meules, jadis annexe du marquisat de Faucuwez ; le Moulin de Florival ou Mau Stichi, mû par le Ri de Baudémont, a 1 roue et 3 couples de meules. L'établissement de ce dernier a été autorisé le 7 octobre 1841. Du temps de l'infante Isabelle, le sire de Faucuwez voulut construire deux moulins sans en avoir reçu l'octroi ; une lettre du conseil de Brabant, du 7 octobre 1626, lui interdit « de passer outre ».
Une filature de colon, exploitée par M. Favette, est établie sur le Ri Ternel, en vertu d'un arrêté de la députation permanente en date du 13 mars 1834 ; outre une roue hydraulique de la force de 6 chevaux, elle a une machine à vapeur de 10 chevaux ; elle compte 3,854 broches et emploie 70 ouvriers.
Deux papeteries sont en activité : la Papeterie Jacquet, établie sur le Ri Ternel, a une roue hydraulique et emploie une machine ronde ; la Papeterie de l'Escalière, établie sur le Ri de Baudémont, a aussi une roue hydraulique, mais ne fabrique que des papiers à la main et du carton. L'une de ces papeteries date de l'an XIII, l'autre a été autorisée au mois de novembre 1834.
Un moulin à chicorée, mû à bras d'hommes, produit annuellement 15,000 kilogr. et emploie 2 ouvriers.
Un lavoir, destiné à nettoyer les sables pour verreries que l'on extrait de la bruyère du Mazy, est établi sur le Ri Ternel depuis l'année 1855.
Une petite blanchisserie de toiles utilise les eaux de la Coulette.
Le dernier marquis de Trazegnies avait eu l'intention d'ériger une usine à l'E. de son château, au confluent du Ri du Parc et du Ri Ternel ; à la suite d'un arrêté approbatif de la députation permanente, du 25 avril 1839, il fît construire un bâtiment qui lui coûta fort cher et qui existe encore, mais il n'en tira jamais parti. Un certain nombre d'ouvriers maçons quittent la commune pendant une partie de l'année.
La route provinciale de Tubise à Mont-Saint-Pont traverse le territoire d'Ittre sur 200 mètres.
On compte 59 chemins vicinaux et 88 sentiers, mesurant ensemble 114,843 mètres, dont 6,000 m. environ étaient pavés au 31 décembre 1859.
Les ouvrages d'art établis sur ces chemins sont 17 ponts, 6 aqueducs et 2 ponceaux.
Le chemin de grande communication n° 10 traverse la commune sur 4,713 mètres, et le chemin n° 11 sur 3,200 mètres mitoyens avec Nivelles.
La commune a obtenu, par arrêté royal du 30 septembre 1853, le droit de percevoir un péage communal sur le chemin pavé qui relie le centre du village à la route de Hal à Nivelles.
Le canal de Charleroi à Bruxelles traverse le territoire sur 5,800 m.
Les documents historiques et les traditions constatent l'existence du village d'Ittre : ces dernières dès la première moitié du VIIe siècle, les premiers dès l'année 877 ; on n'y a cependant pas, que nous sachions, découvert d'antiquités, sauf que nous y avons trouvé, à 500 m. environ au N.-N.-E. du Croiseau, quelques débris de tuiles à rebord et d'autres poteries.
Le vaste territoire d'Ittre était compris dans l'ancienne dotation du chapitre de Nivelles, mais ce corps n'y conserva que des possessions relativement restreintes, tandis que deux seigneuries, celles d'Ittre et de Faucuwez, y prirent de plus en plus d'importance.
La Vie de Sainte Marie d'Oignies nous fournit une preuve de la vénération qu'inspirait l'église d'Ittre dès le XIIIe siècle. La sainte vit à la porte de ce temple un enfant possédé que l'on exorcisait, et le diable sortant de la bouche de cet enfant « avec grande confusion ».
Du temps de Maximilien d'Autriche, Paul Oeghe de Berlaer, seigneur de Faucuwez, fit fortifier à ses frais le château de Faucuwez et celui d'Hasquempont (sur Virginal), et y plaça des gens qu'il prit à sa solde, des vivres et des munitions. Les Bruxellois qui s'étaient soulevés contre Maximilien, ne tardèrent pas à assiéger le premier de ces manoirs, qui fut pris et ruiné (1488). Paul Oeghe se retira alors dans le château de la Folie, en Hainaut, d'où il fit des courses fréquentes sur le territoire du Brabant, jusqu'à la soumission de Bruxelles. La pauvreté à laquelle les habitants d'Ittre se virent réduits à cette époque, les incendies dont le village eut à souffrir, leur valurent une remise de 10 livres 10 sous sur le montant de leur cote, dans l'aide qui fut votée en 1492.
Pendant les troubles du seizième siècle, l'église fut dévastée et le château d'Ittre incendié. Les seigneurs, qui appartenaient alors à la famille de Rifllart, étaient restés fidèles à Philippe II ; mais le propriétaire du Rapoy, Jean Elias, prit du service dans les troupes des Etats, fait qui fut puni par la dévastation de sa demeure et par la confiscation de ses biens, pendant le gouvernement du prince de Parme.
En 1649, une partie de la population se réfugia dans l'église, pour échapper aux insolences des soldats, ainsi que nous l'apprend l'épitaphe de Charlotte de Gailly, qui mourut dans la chapelle de Notre-Dame du Rosaire, le 10 mai de cette année.
Ittre fut dévasté par les Français en 1674, 1675 et 1676. Lorsque, en 1688, la guerre se ralluma, le château de Faucuwez reçut une garnison espagnole, dont l’entretien fut mis à la charge des villages de Ronquières, d'Ittre et de Haut-Ittre, par don Jean-Baptiste Dhuby, lieutenant-général de la cavalerie et commandant de Nivelles, qui exempta de cette obligation Virginal « pour des raisons à lui connues » (11 janvier 1690).
Le hameau de Samme, avec toute la partie du territoire d'Ittre qui se trouvait à l'O. de la Sennette, fut érigé en l'an IV de la république française, en une commune distincte qui a depuis été réunie à celle de Virginal. Malgré ce démembrement, Ittre a conservé un territoire très étendu, dont les limites du côté de Haut-Ittre ont été rectifiées de commun accord par les administrations respectives de ces deux localités, le 15 février 1832 ; les résolutions prises à cet égard reçurent, le 20 décembre 1834, la sanction de l’autorité provinciale.
A l'époque où on commença à tenir avec régularité les comptes des officiers de justice en Brabant, c'est-à-dire vers l'année 1400, le village d'Ittre était partagé en deux juridictions, appartenant, l'une à Jean d'Ittre, seigneur d'Ittre, l'autre à Engelbert d'Enghien, seigneur de Faucuwez. Ces deux seigneurs prétendaient y posséder la haute justice, sans toutefois que l'opinion générale appuyât leurs prétentions. « Mais bien court commune fame, dit le Compte du bailli du Brabant wallon pour 1404-1405, qu'il n'y ont autre chose que cens, rentes, lois et amendes et doivent livrer le coupable au couron de la terre ». En 1409, le bailli supposait qu'ils avaient pu récemment acquérir la haute justice. La chambre des comptes, se basant sur une requête présentée par les états de Brabant peu de temps après la mort de la duchesse Jeanne, pour la revendication des domaines aliénés, ordonna la remise au prince de cette haute justice. En dehors de cette dernière, qu'on leur contestait encore vers le milieu du quinzième siècle, les ducs de Brabant ne possédaient rien à Ittre ; seulement ils y levaient un cens sur une maison contenant avec ses dépendances environ un bonnier, et que pour cette raison on appelait le Bonnier de Brabant. Comme le marquis d'Ittre, qui en était propriétaire, faisait difficulté de payer le cens précité, le baron de Bornival, seigneur engagiste du domaine de Nivelles, lui intenta à ce sujet un procès qui n'était pas encore terminé en 1780. Le sire de Faucuwez, maître Paul Oeghe, héritier des Enghien , profita des embarras pécuniaires où se trouvait Jacques, sire d'Ittre, pour acheter non seulement la haute justice de Faucuwez et du Sart (31 juillet 1505), mais encore, moyennant 150 livres d'Artois, la haute justice dans toutes les parties et fouaiges à Ittre, où ce seigneur avait cens et rentes, et dont il sépara plus tard, pour la revendre à ce même Jacques, la haute justice de Baudémont (r. du 19 mai 1508).
A la suite de ces engagères, qui ne tardèrent pas à être remboursées, il y eut à Ittre, comme dans mainte autre localité, des conflits entre les officiers du prince et ceux des seigneurs. Vers l'année 1547, le maire et les sergents du sire d'Ittre arrachèrent des mains de trois sergents du bailli du Brabant wallon, Pierre Bietremeu, qui, à leur connaissance, avait été relâché sous serment juratoire. Ils le traînèrent jusqu'à la prison seigneuriale, le mirent aux fers et le firent garder jour et nuit par cinq compagnons. Le lieutenant bailli, afin de punir cette violence et cet attentat aux droits du souverain, envoya ses sergents pour reprendre Bietremeu de gré ou de force. Sur le refus d'un officier du seigneur qui répondit qu'ils n'entreraient « qu'à la pointe de leurs javelines », les sergents impériaux percèrent le mur de la prison et s'emparèrent du captif et de trois de ses gardiens. Les droits du sire d'Ittre ne parurent pas sans doute aussi contestables au conseil de Brabant qu'au lieutenant bailli, car les trois gardiens furent rendus à la liberté, sous caution. L'officier du prince en fut pour ses frais, qui s'élevèrent à plus de 100 florins.
Lors de la grande engagère des domaines de Brabant sous Philippe II, la haute justice à Ittre fut définitive de Baudémont, moyennant 50 livres de 40 gros de Flandre, en faveur de Gilles de Blaesvelt ; dans Faucuwez et le Sart, moyennant 900 livres, en faveur du sire de Faucuwez ; et dans Ittre et le hameau de Tibermont, moyennant 250 livres, en faveur du sire d'Ittre, Guillaume Rifllart. Ces trois juridictions subsistèrent indépendantes jusqu'à l'invasion française ; Ittre et Faucuwez, plus importantes que Baudémont, furent honorées du titre de marquisat, la première sous le nom d'Ittre, puis de Trazegnies d'Ittre, la seconde sous celui de Herzelles.
Ces deux terres, ayant toutes deux fait partie du patrimoine de la famille d'Ittre au XIVe siècle, et ayant ensuite été séparées sans qu'on déterminât, à ce qu'il semble, d'une manière précise, leurs droits et leurs prérogatives respectives, il en résulta des procès interminables, dont nous devons nous borner à dire quelques mots.
Ils avaient déjà commencé au XVe siècle, et, en 1446-1447, Guillaume Poliet avait été établi maire d'Ittre par le conseil de Brabant, « par tant que les deux seigneurs d'Ittre estoient en question pour leur seigneurie ». Il y avait alors à Ittre, paraît-il, deux confréries d'archers, l'une dite des archers de Notre-Dame d'Ittre, et l'autre des archers de Faulcquez ; mais les seigneurs de Faucuwez firent tant que la première s'éteignit, et lorsque le sire d'Ittre, Jean de Baillencourt, voulut la rétablir, ils s'y opposèrent autant qu'ils purent, mais sans résultat: un octroi pour le rétablissement de cette gilde avant été accordé par le conseil de Brabant, le 12 juin 1540. Enfin les titres de seigneur d'Ittre et de seigneur du Sart furent encore les prétextes de nouveaux débats, qui se terminèrent par transaction, le 26 avril 1653. Les barons d'Ittre et les sires de Faucuwez furent tous deux autorisés à se qualifier de sires d'Ittre, et les derniers purent seuls se titrer de seigneurs du Sart, où ils avaient la haute justice, et leurs rivaux quelques cens seulement.
Ittre ne formait qu'une seule administration sous le rapport des impôts, mais il n'y existait pas moins de cinq échevinages, dont un pour Samme (qui a été depuis réuni à Virginal). Les registres aux adhéritances des quatre autres : Ittre, Baudémont, Faucuwez et le Sart ont été transportés au greffe de Nivelles, el commencent respectivement en 1641, 1633, 1704 et 1703. Les échevins du Sart se servaient déjà de la langue française pour leurs actes, en 1359.
La commune d'Ittre fut comprise dans le canton de Tubise en l'an III, et dans le premier arrondissement de justice de paix de Nivelles en l'an X.
L'arrêté royal du 10 février 1817, qui partagea la province de Brabant en arrondissements administratifs et cantons de milice, érigea Ittre en chef-lieu d'un canton de cette dernière catégorie, comprenant Bornival, Braine-le-Château, Clabecq, Ittre. Monstreux, Oiskerque, Tubise et Virginal-Samme, et auquel un autre arrêté joignit, le 3 décembre 1822, Rebecq, Rognon et Quenast.
La commune forme trois sections électorales, comprenant : la première, Ittre et les hameaux non désignés ; la seconde, Huleux et Faucuwez ; la troisième, Baudémont. Des conseillers communaux, six doivent être pris parmi les habitants de la première ; deux, parmi ceux de la deuxième ; un, parmi ceux de la troisième.
Le budget de la commune, pour 1859, présente les chiffres suivants :
Le chapitre de Nivelles n'avait conservé de la terre d'Ittre, en 1787, qu'un livre censal, produisant 224 florins ; la Cense del Tor ou Ferme de la Tour, vieille habitation où l'on voit encore la tour carrée à laquelle elle doit son nom, et qui se louait, avec 50 bonniers de terres et 21 bonniers de prés, 832 florins ; la petite ferme dite Gilbode, à Faucuwez, avec 5 bonniers de pâturages et de closières et 9 journaux de terres, affermée 100 florins ; une redevance de 4 muids de blé, qui se prélevait sur la dîme des pauvres etc.
L'abbesse de Nivelles comptait à Ittre plusieurs vassaux. Des dix fiefs qui y relevaient de sa cour féodale, les sires d'Ittre en possédaient trois : la seigneurie foncière de Tibermant, avec maire et jugeurs, un droit de congé s'élevant à 2 sous à la livre ou au 10e denier de la valeur du bien vendu , 32 bonniers de terres, de prés, de pâtures, de bois, d'aunaies etc. ; le Fief del Houe, consistant en 20 bonniers d'héritages, de terres, de bois, de bruyères, à proximité des bois du sire d'Ittre, du sire de Gaesbeek (et Braine-le-Château) et de Jean Clutinghe ; un troisième fief comprenant 18 1/2 bonniers 1 journal, en plusieurs parcelles. Deux autres fiefs, l'un de 14 bonniers de terres et de pâtures, et l'autre, de 7 bonniers de terres et de prés, relevaient de la cour féodale du prévôt de Nivelles. Thomas de Fagnes en était possesseur en l'année 1536.
On a parfois donné une très illustre origine à la famille qui portait le nom d'Ittre, et dont les dernières branches ne se sont éteintes qu'au XVIIe siècle.
Suivant quelques généalogistes, qui se sont plu à entasser ici des détails erronés, détails que Miræus, Le Carpenlier et la Jurisprudentia heroica, mais non Le Roy, ont acceptés, la terre d'Ittre était jadis un comté, vicomté ou châtelainie, dont faisaient partie à la fois Ittre, Haut-Ittre et Bois-Seigneur-Isaac. Mathilde, héritière de ce domaine, le porta à Isaac, second fils de Hugues, châtelain de Valenciennes, et le fondateur de la chapelle de Bois-Seigneur-Isaac. Sa petite-fille, Berthe de Valenciennes, épousa René, seigneur de Montigny, descendant à la cinquième génération de René, second fils de Hugues précité. Les petits-fils de René et de Berthe se partagèrent les seigneuries de leur aïeule : l'aîné, René, eut les biens situés en Brabant (Ittre, Tibermont etc.), le second, Eustache, ceux qui se trouvaient en Hainaut, notamment Braine-le-Château et Haut-Ittre. D'autres écrivains rattachent la famille d'Ittre, on ne sait sur quel fondement, aux puissants Berthout de Grimberghe. Arnoul d'Ittre, suivant Miræus, était frère de Walter et de Gérard Draeckenbaert, et le fils cadet d'Arnoul, sire de Grimberghe, le belliqueux ennemi du duc de Brabant Godefroid III. Donné en otage à ce dernier, il serait mort en prison. Toutes ces assertions ne reposent que sur des hypothèses gratuites.
Les Ittre avaient pour armoiries un écusson de sinople au lion d'argent, armé, lampassé et couronné d'or. Les premiers d'entre eux qui apparaissent dans un document authentique, portaient le prénom de René. En 1160, René d'Ittre, de concert avec son fils Baudouin, céda à l'abbaye de Bonne-Espérance le domaine de Courières à Familleureux, du consentement de sa suzeraine, la dame de Nivelles ; l'année suivante, il fit don à l'abbaye d'Afflighem d'un fief qu'il tenait de la même abbesse à Herues ou Horrues, à la condition que ce monastère donnerait tous les ans 8 livres 2 sous, monnaie de Bruxelles, pour la célébration de son anniversaire, le 11 avril. Un autre René d'Ittre figura parmi les nobles brabançons qui promirent d'observer le traité conclu en 1194, entre leur prince Henri Ier et le comte de Hainaut.
Suivant Van Heelu, ce fut le chevalier Etienne d'Ittre, qui, en l'absence du sire d'Enghien, conduisit les vassaux de celui-ci à Woeringen et y défendit sa bannière. Le vieux poète exalte la vaillance dont Etienne fit preuve dans cette sanglante journée. Ce chevalier ayant à payer au chapitre de Nivelles de nombreux arrérages d'une rente de 72 sous 10 deniers, reconnut enfin sa dette, et, par acte daté du dimanche après la Saint-André, en 1302, céda au chapitre, par devant le maire et les échevins d'Ittre, quatre des quarante muids de blé que lui valait sa dîme dans le village. En l'an 1300, Etienne d'Ittre et son frère Jean remplirent les fonctions d'arbitre entre Gillion ou Gilles de Braine et l'abbaye de Wauthier-Braine.
Le livre féodal de l'an 1312 attribue à Gérard de Fakenweis, à Gérard son fils et à sire Egide ou Gilles d'Ittre, dit le Clers de Iterne, la possession successive du château d'Ittre, et d'un cens de deux gros tournois et 7 chapons, des arrière fiefs etc., qui en dépendaient. Il doit y avoir ici confusion entre Faucuwez et Ittre, qui, il est vrai, furent réunis entre les mains de Gilles le Clerc ; mais ce dernier ne posséda la terre d'Ittre qu'après la mort de son frère Etienne (qui vivait encore en 1336), et l'un et l'autre en héritèrent par la mort de leur aïeul, le chevalier Etienne d'Ittre. Gilles fut fait prisonnier pendant la guerre du duc Wenceslas contre le comte de Namur ; lors du traité de paix du 6 février 1357-1358, lorsqu'on stipula un échange réciproque de prisonniers, il en fut seul excepté.
Maître Etienne, fils de maître Gilles le Clerc d'Ittre, lui succéda (relief de l'année 1368-1369) ; vinrent ensuite:
Jean d'Ittre, son frère (r. de 1400-1401) ;
Etienne, fils du précédent (r. du 14 juillet 1411), probablement le personnage de ce nom qui fut bailli de Hal, du 7 novembre 1408 au 30 mai 1417 ;
Engelbert, fils d'Etienne (r. du 12 août 1451) ;
Jacques, fils d'Engelbert (r. du 11 avril 1502). Ce seigneur doit avoir vécu dans de continuels besoins d'argent, à en juger par les hypothèques dont il greva sa terre. Lorsqu'il épousa Marie de Lucenne, il lui assigna, pour le cas où il mourrait avant elle sans enfants, une somme de 600 livres de 40 gros de Flandre (r. du 29 mai 1503). Par contrat passé le 28 janvier 1506-1507, il céda au seigneur de Faucuwez ses cens seigneuriaux, qui valaient environ 38 florins du Rhin (r. du 6 février de la même année), mais Ooghe dut les recéder à Jeanne d'Ittre, sœur de Jacques, et à son mari Antoine de Namur, seigneur de Trivières, qui en avait opéré le retrait (14 octobre 1508), et ces nouveaux possesseurs les engagèrent, moyennant 500 florins, à Jean, fils naturel de Thomas d'Ittre, et à sa femme Elisabeth, fille naturelle de Walter Vandernoot (r.des 5 mai 1512 et 6 juillet 1514).
Anne, fille de Jacques d'Ittre, redevint dame de la seigneurie d'Ittre à la mort de son père (r. du 17 décembre 1519) ; elle épousa Jean de Baillencourt, échanson d'Eléonore, reine de Portugal, premier panetier de l'empereur Charles-Quint.
Jeanne de Baillencourt succéda à sa mère à l'âge de 14 ou 12 ans (r. du 23 juin 1535), et porta ensuite le patrimoine des Ittre à Guillaume Rifllart, seigneur de Rosée, premier écuyer de la reine Marie de Hongrie, à qui on assigna une rente de 200 florins d'or hypothéquée sur Ittre, pour en jouir pendant sa vie et pour le cas où sa femme, mourrait avant lui (r. du 15 mai 1547). Guillaume portait de sinople à la rose d'argent, au chef de même, chargé de trois aiglettes de même. Il acheta du domaine la haute justice d'Ittre et de Tibermont, qui depuis ne fut plus séparée de ses biens héréditaires. Pendant les guerres de religion, il resta fidèle à la cause royale ; emmené prisonnier en France, il y mourut en prison, tandis que le parti contraire dévastait ses biens et brûlait son château.
Martin, files de Guillaume (r. fait par-devant la cour féodale de Louvain, le 20 février 1582) ;
Philippe, chevalier, son frère (r. de l'avant-dernier août 1584), servit en France dans les troupes de la Ligne, en qualité de volontaire.
Florent, son fils, représenté par maître Didier de Maelcote, second mari de Jeanne Vanden Eeckhoute, douairière d'Ittre (r. du 23 mai 1608). Florent Rifllart eut le grade de capitaine de cavalerie. François, son fils aîné, capitaine d'une compagnie d'infanterie allemande, fut tué au siège du Sas de Gand, en 1645 ; le deuxième, Philippe-Ignace, page de l'empereur d'Allemagne, puis capitaine de cavalerie au régiment du vicomte de Wastinne, se signala au secours de Cambrai et à la bataille de Lens en Artois ; dans cette dernière journée, il donna son cheval à l'archiduc Léopold en place du sien, qui était harassé. Le troisième, Florent, entra également dans la cavalerie, en qualité de volontaire. Ces détails sont mentionnés dans les lettres patentes de l'érection en baronnie de la terre d'Ittre, à laquelle on annexa alors le village de Tongres-Saint-Martin (lettres patentes datées du 8 janvier 1652, r. du 24 octobre suivant).
Philippe-Ignace de Rifllart, fils du premier baron d'Ittre (r. du 24 décembre 1657) ;
Léopold-Ignace-Ferdinand de Rifllart (r. du 27 février 1676), comte de Willerval, devint, le 29 novembre 1694, grand bailli de Nivelles et du Brabant wallon, fut nommé intendant de la province de Brabant et de Malines pendant le gouvernement du marquis de Bedmar, obtint le titre de marquis d'Ittre le 25 juillet 1703, et après la perte de la bataille de Ramillies, continua à servir avec dévouement le roi d'Espagne Philippe V.
Jean-Hélène, son fils (r. du 10 mars 1728), fut brigadier des armées d'Espagne.
Albert-Joseph, frère du précédent (r. du 28 juillet 1729), devint premier ministre de la cour palatine.
Marie-Victoire de Rifllart d'Ittre, enfant unique de Léopold-Adrien, capitaine général des armées d'Espagne et vice-roi de Galice, par héritage de son oncle Albert-Joseph et en vertu de son testament (r. du 17 avril 1766). Cette dame, en qui s'éteignit une famille illustrée par ses exploits pendant six générations, s'allia à Eugène-Gilles-Othon-Alexis de Trazegnies, chambellan actuel, comte de Trazegnies, premier baron de Tongres-Saint-Martin et de Marche, créé marquis de Trazegnies d'Ittre par lettres patentes données à Vienne le 26 octobre 1766 (r. du 8 novembre 1777). Son mari était fils cadet de Philippe-Ignace-Joachim, marquis de Trazegnies, et avait servi en Espagne, d'abord dans la garde wallonne, puis dans la compagnie flamande des gardes du corps. Il mourut le 21 janvier 1803.
De ses deux fils, l'aîné, Gillion-Cbarles, chambellan des rois de Bavière et des Pays-Bas, s'allia à Amélie-Constance-Marie, comtesse de Nassau, et a formé la branche des marquis de Trazegnies d'Ittre de Corroy-le-Château ; le second, Charles-Maximilien, officier aux gardes de corps du roi d'Espagne, puis en 1814 colonel du quatrième régiment d'infanterie au service des Pays-Bas, eut de Marie-Anne, comtesse d'Argenteau, deux fils et plusieurs filles, dont l'une, Louise-Anne-Marie, a épousé Jacques-Achille Le Roy, dit de Saint-Arnaud, maréchal de France, mort pendant la campagne de Crimée. Le marquis Charles-Maximilien est mort à Bruxelles le 15 décembre 1858, à l'âge de 84 ans ; il avait, depuis 1836, vendu le château d'Ittre à M. T'Serstevens, dont un des fils, M. Gustave T'Serstevens, en est actuellement possesseur.
Le fief que les seigneurs d'Ittre tenaient du duché de Brabant ne cessa de se développer de plus en plus. Le Livre des fiefs de l'année 1374 n'y comprend que la maison (ou château), avec un trisch ou terrain vague au-devant des fossés et un petit pré à côté de la maison, la justice, 60 à 70 hommages, un cens de 2 vieux gros et de 7 chapons, les maisons de Drughenode, de Mierliere et autres. Le dénombrement présenté par Etienne d'Ittre le 23 mai 1440 est plus explicite. On y spécifie parmi les dépendances du fief : la forteresse et basse-cour, des bois, prés et terres, un moulin à eau d'un revenu de 16 à 47 muids de blé, une brasserie produisant 4 ridders par an, les maisons et cheruwaiges (ou fermes) de Schote, de Druggenode, du Poulie, de Frainoit etc., la moyenne et basse justice, jusqu'à livraison au bailli du malfaiteur au couron ou limite de la terre «en pur ses lingne draps » (c'est-à-dire vêtu seulement de vétements de lin), et avec retenue, au profit du seigneur, de tous les meubles trouvés dans la juridiction de celui-ci ; le droit de mainmorte, de congé, de succession aux biens des bâtards, « d'espauf et treuf » (ou d'épave) ; 61 fiefs, dont 3 pleins-fiefs, sujets à un droit de relief, consistant en une année de revenu pour les fiefs ordinaires, et 13 ridders pour les pleins-fiefs, et le 10e denier en cas de vente ou de succession hors de la ligne directe ; un cens de 5 livres 12 sous 8 deniers de Louvain, 172 3/4 chapons, 2 auwes (ou oies), 2 poules, outre 13 1/2 couronnes et 2 muids d'avoine dus par quelques héritages ; une corvée de fenaison exigible de chaque mesure de terre. La seigneurie subit quelques démembrements au commencement du XVIe siècle. Druggenode et la Marlière en furent alors séparés, mais, d'autre part, la haute justice y fut annexée. Les lettres reversales que Florent d'Ittre envoya à la chambre des comptes, le 24 septembre 4652, après l'érection d'Ittre en baronnie, attribuent à celle-ci un revenu de plus de 5.000 florins ; le moulin à eau voisin du cimetière, avec son jardin et étang, y figure pour 290 florins ; la brasserie pour 100 florins ; les fermes de Scoote, de Poux, de Freisnois, de Roosemont, pour 2,080 florins ; 300 bonniers de bois, pour 450 florins ; la coupe du bois de Lardoir, pour 25 florins ; deux viviers situés dans les bois, pour 60 florins ; une prairie à engraisser bêtes, près de la rivière, dite la Couturelle et d'une contenance de 4 bonniers, pour 150 florins ; le meilleur catel (en place du droit de mainmorte), pour 50 florins ; le droit de 10e denier (ou de congé), pour 60 florins ; les reliefs de 250 fiefs, pour 240 florins ; les amendes, pour 50 florins ; les cens, rentes et chapons, pour 956 florins 2 sous ; la petite dîme, pour 60 florins ; la dîme dite la Petite dîme au haut du village, pour 63 florins ; une moitié de la grande dîme, pour 538 florins ; un tiers des offrandes qui se faisaient à l'église pendant la messe et de la cire qui restait après la célébration des services funèbres, pour 10 florins ; les afforages, consistant en 2 pots par aime de vin et de bière, pour 20 florins ; un tiers de la seigneurie du Sart, à Ittre, avec cens etc., pour 55 florins.
D'après la taxation des fiefs en 1474, Ittre devait le service féodal par deux combattants à cheval. Parmi ses vassaux, Thomas d'Ittre, qui en relevait une maison avec ses dépendances, était assujetti à fournir un combattant à pied, et Engelbert d'Enghien, pour une maison, des prés et des bois, un combattant a pied et un à cheval.
L'ancien château, dont la vue a été dessinée pour Sanderus par J. Van Werden et gravée, d'abord par J. Troyen, puis, sur une échelle moindre, par Harrewyn, formait un carré de bâtiments ayant, à trois de ses angles, des tours se terminant par de petites coupoles en forme de dôme. Il était construit en briques, avec soubassement et cordons de pierres, et offrait deux rangées de fenêtres carrées ; de hautes fenêtres en ornaient les toits. Il était entouré de fossés, et l'on y avait accès par un pont orné de balustrades et qui aboutissait à une quatrième tour, plus haute que les autres. Entre le château et l'église s'étendait un jardin orné de statues et d'orangers. Vers l'est on voyait un grand ensemble de constructions, qui, selon toute apparence, constituait dans le principe le manoir seigneurial ; là se trouvaient, du côté de l'E., des écuries, des étables, la grange, et vers l'O., un vieux bâtiment à pignons crénelés, à fenêtres carrées, s'appuyant à la base à des contreforts, et flanqué, à l'angle vers la cour, d'une tourelle carrée, surmontée d'un petit clocher ; un mur, contre lequel s'élevait une fontaine, consistant en une colonne surmontée d'une statue, séparait la cour en deux parties. En 1652, tout l'ensemble du château avait une étendue de 3 bonniers et une valeur locative de 100 florins, non compris une pâture avec arbres à fruit et abreuvoir, contenant 2 bonniers ; un jardin de 4 bonniers ; le Bas Jardin, entouré de murs et d'une grandeur d'un demi-bonnier ; le Haut Jardin, verger de 2 bonniers.
Le manoir actuel, qui paraît avoir été reconstruit au commencement de ce siècle, n'a rien de remarquable, et le propriétaire actuel, qui ne l'habite pas, se propose, dit-on, de le démolir. II se compose de trois ailes, dont la principale, celle du fond, offre vers l'extérieur, du côté du N.-E., une chapelle formant saillie en son milieu, et à l'angle E., une tourelle carrée en briques, et à créneaux en pierre bleue de style renaissance. Les ailes du château n'ont qu'un étage ; celle de gauche a été habitée par les religieuses d'Aywières. La chapelle castrale, qui s'ouvre dans un vestibule à colonnes, vis-à-vis de la porte d'entrée, est dédiée à Saint-Joseph, et a été dotée de grands privilèges par les papes et les évêques, et enrichie d'ex-votos et de reliques par les religieuses d'Aywières. On y célèbre le 19 mars l'adoration perpétuelle du Saint-Sacrement. La pièce d'eau voisine du château a été desséchée et convertie en pépinière. Le parc, qui est immense et où jadis s'ébattaient un grand nombre de chevreuils, est clos en partie de murs et en partie de haies ; on y remarque de beaux épicéas, et un grand berceau de charmilles, sous lequel l'évêque de N'amur administra la confirmation en 1780.
Un frère d'Engelbert, sire d'Ittre, nommé Thomas, eut en partage les demeures de Druggenode et de la Marlière. De son union avec Catherine Pipenpoy naquirent Jean d'Ittre et Marie, femme de Hubert de Bornival, échevin de Bruxelles, seigneur de Woluwe-Saint-Lambert, près de cette ville. Engelbert d'Ittre prétendit que Jean, son neveu, devait relever de lui le bien de la Marlière, tandis que Jean, soutenu par le lieutenant de la cour féodale de Brabant, voulait en faire le relief devant celle-ci, toute partie démembrée d'un fief constituant à son tour de plein droit un autre fief relevant du même suzerain. Le relief fait devant la cour féodale de la seigneurie d'Ittre fut en effet annulé, et après la mort de Jean d'Ittre, sa sœur et son beau-frère relevèrent la Marlière du Brabant (4 septembre 1501), de même que leurs successeurs :
Catherine de Bornival, leur fille, femme de messire Jean Vander Aa (r. du 22 mai 1543) ;
Philippe, frère de Catherine (r. de l'année 1527-1528) ;
Marguerite Vander Aa, fille de Catherine de Bornival, et femme de Charles Vander Noot, seigneur de Risoir (r. du 14 décembre 1575) ; pendant les guerres de religion, la Marlière fut confisquée par ordre du gouvernement espagnol, qui, en 1586, la donna en location pour 20 livres par an. Lorsque le conseil des finances, par acte daté du 18 mars 1606, l'afferma à Jean de Herissem, elle ne consistait qu'en bâtiments, « fort rompus durant ces guerres », et en 10 bonniers « de mauvais héritages ».
Gaspard Crom, capitaine des gardes de l'armée des archiducs, acheta la Marlière à messire Charles Vander Noot, gouverneur de la ville et du château de l'Ecluse pour les Provinces-Unies (r. du 3 avril 1640), et la transmit à ses enfants (r. du 5 avril 1642), dont l'un, Claudine Crom, la laissa à son fils, messire Roger-Walter Vandernoot, seigneur de Carloo (r. du 15 juillet 1669) ; celui-ci vendit le fief pour la somme de 2,000 florins. La Marlière reconnut ensuite pour maîtres:
Mathias de Sterrebeke, bailli de Faucuwez (r. du 24 octobre 1697) ;
le docteur de Lannoy (r. du 21 octobre 1746) ;
les héritiers de celui-ci (r. du 28 juin 1730) ;
et enfin, par achat, le fermier du Frénoit, Jean-Baptiste Beauthier (r. du 21 avril 1769).
Ce bien ne consistait plus à celte époque qu'en 12 bonniers de prairies et 18 de terres ; le manoir même a disparu ; il se trouvait à proximité des fermes du Frênoit et de Hongrée.
Quant à la ferme de Druggenode ou Drugnode, construction voisine de Faucuwez, elle devint un fief distinct après la mort de Catherine de Bornival et le partage de ses biens. Elle eut successivement pour seigneurs :
Françoise Vander Aa, fille aînée de Catherine, et son mari Charles Van Armslorff, chevalier (r. du 30 avril 1563) ;
Messire Josse Snoy, tuteur de Guillaume et des autres enfants des précédents (r. du 23 novembre 1574) ;
Me Didier Maelcote, licencié en droit, et sa femme Jeanne Van den Eechoute, par achat à messire Charles d'Armstorff, pour un tiers (r. du 19 décembre 1611), et à Jeanne et Anne d'Armstorff, pour un autre tiers (r. du 15 mai 1612) ;
Messire Adrien d'Armstorff, fils de Guillaume précité (r. d'une moitié du fief, en date du 21 octobre 1624) ;
Jean-François de Maelcote, fils du maire de Nivelles Robert de Maelcote, pour une moitié du même fief (r. du 14 août 1654) ;
Catherine et Susanne, filles de Balthasar d'Armstorff (r. du 20 janvier 1660) ;
Marguerite-Thérèse d'Alagon, qualifiée plus tard de douairière de Hermée, par achat à messire François de Maelcote (r. du 23 février 1673) ;
Susanne de Preudhomme, fille de Catherine d'Armstorff, d'une moitié, le 20 septembre 1685) ;
Henri Huysmans et sa femme, Barbe-Josine Clément, par achat à la précédente (r. du 9 octobre 1686) ;
Les héritiers de Henri (r. du 8 novembre 1704) ;
Charles, Balthasar et Anne-Louise Gaillard, enfants de Susanne Preudhomme (r. du 145 mai 1744) ;
Martin-Joseph Fariseau, fi1s de Jean, conseiller de Brabant, et de Marie-Josèphe Huysmans (r. du 29 mai 1744) ;
George-Jérôme Huysman, au nom de son père Sébastien-Antoine (r. du 8 août 1763) ;
Claire-Jeanne Huysman et consorts, par la mort de Sébastien-Antoine précité (r. du 12 août 1767) ; Nicolas-Jean-Joseph Huysman, par achat à Jean-Bernard Van Bevere (r. du 3 août 1780) ;
Charles-Maximilien de Viron d'Oiskerque (r. du 30 mai 1777).
Actuellement, Druggenode appartient encore à la famille Huysman. Des généalogistes placent dans la famille d'Ittre un Gérard, troisième fils de Gilles Le Clerc, seigneur du village de ce nom et époux de Marie d'Enghien, dame de Bautersbrugge, en le qualifiant de seigneur de Baudémont, tandis que d'autres donnent ce titre à Etienne, le frère aîné de ce personnage ; à son petit-neveu, Engelbert, sire d'Ittre, et à la fille de celui-ci, Marguerite femme de Jean de Nouvelles, sire de Warigny. Ces assertions ne sont pas d'accord avec les documents.
Engelbert, sire d'Ittre, fut seigneur de Baudémont, mais pour l'avoir acquis de Werner de Wyte. Plus tard, par acte passé devant ses hommes de fief, il en adhérita son fils Jacques. La cour féodale de Brabant éleva à cette occasion une prétention analogue à celle dont nous avons parlé plus haut, mais à ce qu'il semble, moins fondée dans ce cas-ci, car Jacques d'Ittre étant l'héritier naturel de son père, Baudémont devait inévitablement être réuni à la seigneurie dont on le démembrait. Néanmoins, en vertu d'un accord conclu entre le domaine d'une part, et sire Fernand de Lucenne, beau-père de Jacques d'Ittre, Baudémont devint un fief du Brabant ; il eut successivement pour maîtres :
Jacques d'Ittre (r. du 5 mai 1500) ;
Marie de Baillencourt, représentée par son père Jean de Baillencourt, époux d'Anne d'Ittre (r. du 23 février 1535-1536) ;
Marie de Baillencourt, veuve de Gilles de Blaesvelt, seigneur de Limal, qui avait pris en engagère la haute justice de la seigneurie (r. du 12 novembre 1566) ;
Jeanne Honoret, nièce de Marie, et femme de messire François de Strainchamps, seigneur de Nessencourt (r. du 5 janvier 1579, fait par-devant la cour féodale siégeant à Bruxelles) ;
Emérentiane de Strainchamps, fille des précédents (r. du 7 février 1594) ;
Messire Antoine d'Ailly, seigneur d'Oiskerque, fils de Philippe et d'Isabeau de Baillencourt, pour lui, pour sa cousine Virginie T'Seraerts, fille unique de messire Antoine T'Seraerts, seigneur de Hadocht, et d'Anne de Baillencourt ;
pour Jules, Anne et Ernestine de Witzleben, enfants du chevalier Henri, vicomte d'Upigny, et d'Anne de Vaulx, fille de Jeanne de Baillencourt (r. du 8 novembre 1596) ;
Virginie T'Seraerts, par achat à messire Charles de Crevelle, seigneur de Garbatula et de Goudegambare (sic), époux d'Emérentiane de Strainchamps, dame de Nessencourt, pour un sixième de la seigneurie (r. du 18 février 1599) ;
La même, par achat à Isaac de Wavre, receveur général de la famille de Berghes, mandataire du chevalier Josse-Henri de Witzleben , vicomte d'Upigny, seigneur de Neufville-sur-Meuse, Moxhe, Moxheron etc. usufruitier, et par achat aux enfants de ce dernier, pour un autre sixième (r. du 20 septembre 1600) ;
Helias Hille et Pauline de Angela, par achat à Virginie T'Seraerts et à Godaert de Merode, seigneur de Laere (r. du 14 septembre 1612) ;
Philippine Vanden Hecke, petite-fille d'Hélias, et son mari, messire François Desquesnes (r. du 5 avril 1642) ;
Philippe-Eugène, leur fils (r. du 20 septembre 1685) ;
Marie-Adrienne Le Comte, dite d'Orville, sa veuve (r. du 18 juillet 1749) ;
Jeanne-Catherine-Françoise, leur fille, et son mari, François-Adrien de Bouchel, seigneur de Bienne, Happaertele. (r. du 6 novembre 1744) ;
François-Adrien précité, pour lui et pour ses filles : Marie-Adrienne, Eléonore-Dorothée et Louise-Albertine (r. du 9 février 1763) ;
François-Adrien, baron de Bouchel (r. du 10 mai 1777).
Le château a été acheté en 1815 par M. T'Serstevens, dont un des fils, M. Auguste T'Serstevens, y habite d'ordinaire. Les bâtiments sont d'une architecture très simple ; ils se trouvent au haut de la colline qui forme le versant gauche du Ri de Baudémont, et la façade est dirigée vers le S.-E. La chapelle particulière du manoir n'est dédiée à aucun saint ; on peut y célébrer l'office divin tous les jours, mais sans y laisser le Saint-Sacrement. La ferme contigüe a été agrandie et reconstruite il y a quelques années. Le parc, vaste, bien tracé, orné de pièces d'eau et de cascades, descend depuis le château jusque dans le vallon.
La seigneurie avait haute, moyenne et basse justice, un maire, des échevins et des tenanciers jurés, des cens et redevances, le droit de prélever les amendes de toute nature, droit de chasser aux oiseaux et d'avoir une garenne etc. A la suite d'acquisitions et de partages, elle forma quatre pleins fiefs, qui furent réunis en un seul, par décret du conseil des finances, en date du 5 novembre 1641.
L'histoire du château de Faucuwez n'offre pas moins d'intérêt que celle du manoir principal d'Ittre, dont les seigneurs trouvèrent souvent dans les siens, des voisins jaloux de leurs droits et de leurs prérogatives. Les généalogies dont nous avons déjà parlé désignent comme premier sire de Faucuwez, Etienne, second fils d'un René, sire d'Ittre, et qui vécut vers l'année 1200 ; son fils, du même nom, aurait été le père d'un troisième Etienne, le mari d'Alice de Grimberghe, dame d'Ittre. Les documents au contraire mentionnent un Egide de Facuweis, qui est cité, en 1217, dans un diplôme relatif au village voisin de Ronquières ; puis Gérard Le Clerc de Faucuwez (Gerardus Clericus de Fauconcez), qui céda au chapitre de Nivelles la sixième partie de la dîme d'Ittre, dîme dont il était possesseur à titre héréditaire, ainsi que l'atteste un diplôme du duc Henri Ier, daté de Maastricht, au mois de février 1225. On regarde quelquefois ce Gérard comme ayant été le frère d'Helewide, la fondatrice de l'abbaye de la Ramée, mais on le confond, selon toute apparence, avec un membre de la famille de Jauche.
Au commencement du quatorzième siècle, apparaissent comme seigneurs d'Ittre Gérard de Fakenweis et Gérard, son fils ; nous avons dit que ces chevaliers doivent plutôt être considérés comme des possesseurs de la terre dont ils portaient le nom et, en effet, dans le Slootboeck ou second Livre des Fiefs de Brabant, on voit messire René de Faukonweys tenir en fief du duc de Brabant la maison de Faukonweys, qu'il laissa au fils de sa fille, Gérard de Steenkerke (relief de 1372-1373). La fille de celui-ci, Marguerite (r. de 1376-1377) vendit Faucuwez à Thibaud Gingnot ou Ghigou, de qui Engelbert d'Enghien l'acquit en vertu de lettres échevinales de Bruxelles (r. de la même année). Les Faucuwez, dont la postérité masculine subsistait encore à la fin du XVIIe siècle, conservèrent quelques biens à Ittre ; ils y eurent notamment la moitié du Bois de Hamme, qui se trouvait entre les bois du seigneur et ceux dépendant de la ferme de Hurtebise (sur Braine-le-Château), et un cens de 50 chapons, qui fut saisi en vertu de lettres échevinales de Louvain, pour une somme de 400 livres de vieux tournois, due par Sweder de Fakewez, sire de Mulstede, à Jacques Groete de Mulstede (18 juin 1428).
Engelbert d'Enghien était également seigneur de Rameru et de Tubise, ainsi que de presque tous les autres domaines que les seigneurs d'Enghien avaient possédés en Brabant. Comme il désirait être enseveli près de sa femme, dans l'église abbatiale de Cambron, il y fonda une messe par jour, le 14 janvier 1401-1402, par acte passé devant les échevins d'Ittre, et il donna à cet effet une rente annuelle de 5 marcs d'argent à prélever sur la dîme de Samme, plus un autre marc à donner au prètre qui célébrerait l'office divin le vendredi, un lot de vin, mesure de Mons, un pain blanc (dont huit nécessitaient l'emploi d'une rasière de grain), etl de plus, pour la célébration de son anniversaire, 100 sous monnaie de Hainaut, à prendre sur le produit des menues dîmes de Faucuwez. Dans la suite, Engelbert, son fils (seigneur de Faucuwez, par relief de l'année 1402-1403), qui avait pourtant scellé la donation de son père, et sa femme Marie d'Antoing, ayant négligé d'acquitter ces charges, toute la dîme de Samme et de Faucuwez devint la propriété de l'abbaye de Cambron, en vertu d'un jugement échevinal, rendu en présence de Guillaume Poliet, établi maire d'Ittre par le conseil de Brabant (7 janvier 1446-1447). En 1787, cette dîme de Samme produisait par an au monastère 1,757 florins, et la menue dîme de Faucuwez, avec une petite dîme, 323 florins.
Le deuxième Engelbert d'Enghien acquit la propriété de la chapelle de Notre-Dame à Ittre, et y fit construire un caveau sépulcral pour lui et pour ses descendants. Son second fils, également appelé Engelbert (r. du 7 mars 1459-1460), céda Faucuwez, qu'il tenait de la libéralité de son père, à son unique enfant, à la fille naturelle que lui avait donnée Anne de Faucuwez : Marguerite, qu'il maria à maître Paul Oeghe, licencié en droit (r. du 6 avril 1480). Celui-ci, que Pontus Heuterus appelle à tort Polydore de Berlaer, appartenait à cette dernière famille par alliance, puisqu’il en portait les armoiries (d'or à trois pals de gueules), écartelées avec celles d'Oeghe (d'hermine aux trois lis de gueules). Malgré la dévastation de son château par les Bruxellois, en 1488, il accrut l'importance de ses domaines. Il devint conseiller de Brabant et remplit à deux reprises les fondions de bailli du Brabant wallon, une première fois en attendant le retour de Bernard d'Orley, seigneur de Seneffe, Tubise etc., que l'archiduc Philippe avait envoyé en Espagne, depuis le 24 novembre 1501 jusqu'au même jour de l'année 1503 ; une seconde fois, en place de Philippe d'Orley, à qui des lettres patentes, du 19 octobre 1509, le substituèrent « pour certaines causes à ce nous mouvant». Oeghe acquit par engagère du domaine la haute justice de Faucuwez, du Sart et de Clabecq ; il fut aussi pendant quelque temps en possession de la juridiction d'Ittre, et son beau-père reconnut devoir lui céder ses droits à Virginal. Ayant voulu joindre d'autres prérogatives à ses domaines, il s'attira enfin une cruelle punition. Comme coupable d'avoir fabriqué de faux cartulaires et de faux registres, il fut privé de son état de conseiller et déclaré inhabile à exercer encore aucun office ; de plus, on le condamna à payer une amende de 2,000 philippus d'or, sa seigneurie fut confisquée et le gibet de Faucuwez abattu (27 novembre 1518).
Louis d'Enghien, fils de Paul, releva Faucuwez après le décès de sa mère (r. du 10 octobre 1528), mais il n'en obtint la restitution qu'en 1544, à la demande de la reine de France Éléonore, lorsque cette princesse vint rendre visite à son frère, l'empereur Charles-Quint.
Denis de Faucuwez, fils de Louis (r. du 12 février 1556-1557 ;
Marguerite, sa fille (r. du 16 janvier 1567-1568), épousa successivement Jean de Harchies, Antoine de la Viesville, seigneur de Romeries, et Philippe de Namur, chevalier, seigneur de Haulthour ;
Louis de la Viesville, en vertu d'un partage fait par ses parents, le 5 mai 1604, et par cession de Marguerite, après la mort d'Antoine de la Viesville (r. du 22 août 1623) ;
François-Charles, son fils (r. du 30 septembre 1638), mort sans enfants le 1er novembre 1662 ;
Philippe de Herzelles, fils de Philippe, seigneur de Moensbroeck, Boiselles, et de Françoise-Anne de la Viesville, seigneur d'Ittre et Faucuwez, de Samme, du Sart, de Virginal etc., en vertu d'une donation faite par son oncle le 20 novembre 1654. Celui-ci s'étant trouvé en danger de mort, Philippe releva Faucuwez dès le 13 novembre 1656, mais il n'en prit possession qu'après le décès de François-Charles, qui arriva le 1er novembre 1662. La vie' de Philippe de Herzelles abonde en glorieux épisodes. Au siège de Bréda, du temps de l'infante Isabelle, il emporta une demi-lune ; il guerroya ensuite en Allemagne, à la tête d'une compagnie de cuirassiers, et s'y distingua dans plusieurs occasions. De retour aux Pays-Bas, il combattit devant Maestricht en 1632, alla disputer aux Suédois le passage de la Moselle, et emporta d'assaut la ville de Limbourg. Ses exploits lui valurent la charge de drossard de Brabant (29 décembre 1639), et de nombreuses missions montrèrent la confiance qu'inspiraient ses talents. En 1645 et pendant les années suivantes, il réussit à défendre le Brabant wallon contre les courses des Hollandais et des Français, il parvint en novembre 1646 à apaiser les paysans du Petit-Brabant (des villages du côté de Ninove), qui s'étaient réunis au nombre de 16,000 pour s'opposer au passage des troupes indisciplinées du duc de Lorraine. Lorsque en 1655 le gouvernement espagnol ordonna une levée en masse pour résister aux Français, le drossard de Brabant fut placé à la tête de 4,000 hommes, que l'on choisit parmi cette levée (9 septembre 1655), et en même temps chargé de fortifier Bruxelles.
Philippe de Herzelles avait épousé, par contrat du 2 mars 1636, Barberine Maes, fille du seigneur de Bousval, que son père dota à cette occasion du revenu des terres de Bousval et de Laloux, montant à 1,300 florins. De celle union naquit un grand nombre d'enfants, et entre autres, Ferdinand de Herzelles, drossard de Brabant après son père, par lettres patentes du 4 janvier 1661, mort le 10 décembre 1677 ;
Guillaume-Philippe, qui suit, et Jean-Baptiste de Herzelles, capitaine de dragons au service d'Espagne, père d'Ambroise-Joseph, qui devint plus tard marquis de Herzelles ; de Chrétien-Joseph, lieutenant-général au service de France, mort en 1736 ; et de Guillaume-Philippe, abbé de Sainte-Gertrude à Louvain, évêque d'Anvers en 1742, mort en 1744.
Guillaume-Philippe, qui se qualifiait de baron de Ilerzelles, de Werchin et de Liedekerke, suivit la carrière des emplois judiciaires de préférence à celle des armes. Il fut successivement échevin de Bruxelles, conseiller de Brabant, garde des chartes de ce duché, membre du conseil suprême des Pays-Bas à Madrid, président du grand conseil de Malines, et enfin, le 15 décembre 1690, chancelier de Brabant. Par lettres patentes du 6 octobre 1(389, le roi Charles II le créa marquis de Herzelles et l'autorisa à appliquer ce titre à la terre de Faucuwez (r. du 18 avril 1691). En testant, le 27 mars 1698, il institua un majorat à fidéicommis, composé de ses terres de Faucuwez, Samme, le Sart, Virginal et Grambais. Il avait épousé Anne-Isabelle de Condé, puis, le 8 janvier 1692, Brigitte-Procopine de Trazegnies ; il n'eut de ces deux unions qu'un seul fils, Albert-Antoine (r. du 11 juillet et du 28 septembre 1699), mort à l'âge de 12 ans, en 1705.
Ambroise-Joseph, troisième marquis de Herzelles (r. du 16 octobre 1706), fut brigadier au service d'Espagne, chambellan actuel de l'empereur, membre du conseil des Pays-Bas, et, par lettres patentes du 4 juin 1736, surintendant et directeur général des domaines et finances. Lors de la paix d'Aix-la-Chapelle, en 1748, le marquis fut désigné pour faire partie de la jointe à qui Marie-Thérèse confia provisoirement l'administration du pays. Il mourut à Faucuwez, le 4 août 1759. Ce gentilhomme avait secrètement épousé, le 20 décembre 1706, Marie-Catherine-Vincent, princesse d'Autriche ; il s'allia ensuite, d'abord en 1722, à Marie-Claire de Croy, puis, en 1749, à Christine-Philippine-Elisabeth, marquise de Trazegnies. Cette dernière fut instituée par son mari héritière de ses biens (r. du 29 janvier 1761), mais à charge de les laisser après sa mort aux deux enfants que le marquis avait eus d'Anne-Charlotte de Saint-Amand, et pour lesquels il avait obtenu, le 12 mai 1755, des lettres de légitimation : Louis-Antoine-Joseph, et Charles-Ferdinand, lieutenant-colonel d'infanterie au régiment de Flandre, en Espagne, morts tous les deux avant leur belle-mère et sans postérité, le premier, le 18 juillet 1770 ; le second, le 27 décembre 1763.
D'autres membres de la famille de Herzelles, et notamment le marquis de La Puente, baron de Limal, ayant contesté à la marquise ses droits, le conseil de Brabant ordonna la mise sous séquestre du majorat. Cette dame devint grande maîtresse de l'archiduchesse Élisabeth d'Autriche et dame de la Croix étoilée ; en 1779, elle se retira au couvent des bénédictines de Namur, où elle mourut le 5 septembre 1793. La liquidation de la succession des Herzelles ne s'effectua que le 18 décembre 1825, après de longues contestations et des difficultés sans nombre. La valeur du majorat fut estimée à 721,767 francs, dont on assigna les 19/40e à Marie-Caroline-Ghislaine, née comtesse de Rodoan, femme de Louis-Marie-Buphile, duc de Lauraguais-Brancas ; 16/40e à Marie-Cornélie de Roovere, douairière d'Égide-Charles de Jonghe, et à ses enfants, ayant droit de la famille de la Puente ; et 5/40e aux héritiers du notaire Champagne de Rebecq, qui avait acheté, en 1847, les droits des Trazegnies d'Ittre, en faveur de qui la dernière marquise de Herzelles avait testé. Cet antique domaine fut immédiatement morcelé.
A la terre de Faucuwez étaient annexés: une garenne de lapins et de perdrix, la pêcherie dans la Samme (ou Sennette) ; la collation de plusieurs bénéfices de l'église d'Ittre, avec jouissance d'un tiers des offrandes, des menues dîmes etc. ; le droit de mainmorte en entier à Faucuwez, et pour les trois quarts à Samme ; des hommages, des rentes, le droit de dixième denier, le moulin Delval, un bois de 10 bonniers, dit le Bois de Faucuwez ; un autre de 4 bonniers, appelé le Vieil Court, et dont le sol avait antérieurement été cultivé (l'un et l'autre se trouvant sur Virginal) ; 40 1/2 bonniers de prés à proximité du château, d'autres parcelles de prés, des terres etc. En 1474, Engelbert d'Enghien reçut ordre de fournir deux combattants à cheval pour le service féodal de Faucuwez et de la moitié d'Ittre ; parmi ses feudataires figuraient alors Jean Housta, Colard de Hespe et Chrétien Calle, qui fournirent chacun un combattant à pied : le premier, pour 19 bonniers de terres ; le deuxième, pour 17 bonniers de terres ; le troisième, pour 2 bonniers de prés.
Le château s'élevait à l'extrémité du contrefort qui domine le confluent de la Sennette et du Ri de Faucuwez. De toutes parts les abords en sont escarpés, sauf vers le N., côté où s'élevait la façade principale. Les constructions existantes au milieu du XVIIe siècle entouraient une grande cour. Le côté N. était en partie fermé de murs, en partie occupé par un bâtiment à pignon crénelé et flanqué d'une tour peu élevée et d'une tourelle élancée ; à l'O. se trouvait la ferme que l'on voit encore, et où on remarque des pilastres reliés par des cintres surbaissés, avec ornements de style renaissance, en plâtrage ; à l’E., on apercevait une petite chapelle, puis des corps de logis servant d'étables et d'écuries, et qui sont actuellement fort dégradés et habités par des journaliers. Le manoir proprement dit s'élevait au S. ; il consistait en deux ailes formant entre elles un angle droit, et dont les pignons crénelés, les grandes façades à fenêtres quadrilatérales rappelaient le XVIe siècle ; plusieurs tours de formes diverses le décoraient, notamment un énorme donjon, carré et surmonté d'un toit en forme de dôme. Dans une seconde gravure, qui nous montre le château vu du N. et qui a aussi été publiée par Le Roy et Cantillon, la construction du manoir offre un caractère plus ancien. Un fossé rempli d'eau le sépare de la basse-cour, et la petite porte qui seule y donne accès, et à laquelle on arrive par un pont-levis, affecte la forme ogivale. Les corps de logis dessinent tous un carré, et le cordon qui y règne sous le premier étage repose sur des arcatures cintrées. Cà et là se montrent des tours de forme variable : l'une, celle qui occupe le même emplacement que le donjon de la première gravure, est carrée et surmontée d'un petit clocher ; deux autres s'élancent hautes et sveltes ; deux petites poivrières flanquent la porte d'entrée. On ne retrouve pas dans les ruines actuelles la disposition de ces deux constructions. Elles présentent un carré d'environ 50 mètres de côté, et dont la façade septentrionale fait saillie en son milieu et aux angles. Le dernier manoir ne remontait sans doute qu’à la première moitié du siècle dernier, mais il serait impossible de rien décider à cet égard, car il n'en reste que les caves voûtées, dont les murs extérieurs s'élèvent à peine à trois mètres au-dessus du sommet du plateau. Ces murs, sont en pierres, sauf que du côté du S. la partie supérieure est en briques. Des jardins magnifiques s'étendaient-au nord du manoir; on y voyait la perche où la gilde d'archers tirait à l'arc et, plus loin, de grands escaliers en pierres conduisant à un terrain plus élevé. On doit la destruction du vieux manoir des Herzelles à M. Guilmot, qui l'a acheté des Brancas, en l'année 1827, et l'a fait démolir pour en vendre les matériaux. Aujourd'hui M. Cousin en est propriétaire.
Le hameau du Sart, ancienne conquête de l'agriculture sur les bois qui s'étendaient entre la Sennette et ce qui reste des bois d'Ittre, formait une seigneurie particulière avant d'être réuni aux domaines de la famille d'Ittre. On connaît par les diplômes plusieurs chevaliers du nom de Sart, et notamment Egide ou Gilles du Sart, qui figure dans une charte de l'année 1225-1226, relative à Witterzée.
La ferme du Sart s’élève pittoresquement sur une hauteur qui domine la vallée de la Sennette ; un petit bâtiment, surmonté d'une girouette, en rappelle les anciennes prérogatives seigneuriales.
Dimencourt, ferme qui devait au chapitre de Nivelles une redevance de 10 muids 2 vaisseaux de blé et de 7 muids 3 vaisseaux d'avoine, fit longtemps partie du patrimoine de la famille de Herissem. Étienne de Herissem s'en rendit acquéreur, le 22 avril 1437, par devant les échevins d'Ittre. De son fils Etienne naquit Jean de Herissem, qui devint propriétaire de la ferme de Tout-lui-faut, à Glabais, par son mariage avec Guillemette de Gadan. Les Herissem acquirent encore la terre de Wangenies, dans le comté de Namur, où nous les retrouverons.
Si l'on pouvait accepter comme authentiques les détails consignés dans l’Abrégé de l'origine de Notre-Dame d'Ittre et dans un petit manuscrit conservé à la cure et qui est, par malheur, signé Launay, héraut d'armes (on sait que ce Launay n'était qu'un faussaire), le temple paroissial de ce village serait un des plus anciens du pays ; il remonterait plus haut que la célèbre collégiale de Nivelles. On lit, en effet, dans les opuscules que nous venons de citer, que l'église de Bas-Ittre fut fondée et bâtie par Sigebert, troisième roi d'Austrasie, vers l'année 642. Les Normands l'ayant ruinée, y ajoute-t-on, elle fut restaurée en 1140 par Étienne, seigneur du lieu, et depuis elle fut encore saccagée et dévastée par le comte de Flandre, en 1356 ; par le duc de Saxe, en 1481 (la vraie date est 1480) ; par les Huguenots ou Calvinistes, en 1580 ; et par les troupes du prince Casimir, en 1588 (il faut lire 1578).
L'image miraculeuse de N.-D. d'Ittre était d'abord vénérée dans une chapelle que lui avaient élevée, vers l'an 1096, dans un lieu dit depuis le Bois-Seigneur-Isaac, le chevalier Isaac et son fils Arthur, ainsi que nous le racontons à l'article Ophain. Mais, en 1336 (en 1349?), lorsqu'une peste terrible vint décimer la population du pays, on eut recours à la Vierge de Bois-Seigneur-Isaac, dont la statue fut solennellement promenée de village en village. Arrivée à Ittre, elle y resta déposée, avec l'autorisation de Guillaume d'Avesnes (erreur, c'était alors Guillaume d'Auxonne), évêque de Cambrai, et malgré les réclamations des habitants de Bois-Seigneur-Isaac. Là elle attira un grand nombre de pèlerins, dont les aumônes servirent à faire bâtir une chapelle, où on la plaça en l'année 1371. Le 8 août 1384, Étienne, sire d'Ittre, et Engelbert d'Enghien, seigneur de Faucuwez, établirent une procession qui devait avoir lieu tous les ans, le 15 août ; ils promirent sécurité et protection à tous ceux qui s'y rendraient, les criminels seuls exceptés, et autorisèrent les arbalétriers de Nivelles à emporter les cierges qu'ils y apporteraient. Cet établissement reçut l'approbation de l'évêque Jean T'Serclaes (1378 à 1388), qui accorda à ceux qui visiteraient, le 15 août, l'église d'Ittre, une indulgence plénière d'un an et quarante jours, puis, en 1443, celle de Pierre d'Ailly. La procession se fait encore aujourd'hui avec beaucoup de solennité et parcourt un long itinéraire. Anciennement elle, était accompagnée par les arbalétriers de Nivelles, par les archers d'Ittre et par ceux de Faucuwez.
L'image de la Vierge a reçu plus d'une fois les hommages de personnages éminents. En 1654 (et non 1684), l'évêque d'Ypres se rendit à Ittre par ordre de l'archiduc Léopold, gouverneur général, pour implorer la Vierge en faveur de ce prince, qui souffrait de la pierre. En 1668, à l'occasion de la célèbre peste de cette année, le magistrat de Bruxelles offrit à la statue miraculeuse un cierge orné des armoiries de cette ville. A cette époque, l'image fut plus d'une fois cachée pour la préserver des profanations. En 1684, on la porta à Nivelles, où, le 13 mai, le chapitre permit de l'exposer à la vénération des fidèles dans la collégiale.
L'église de Saint-Remi, à Ittre, était une église entière ; elle ne se trouvait pas, comme Monstreux (dont dépendait Bornival), dans le diocèse de Liège, mais dans celui de Cambrai, et elle ressortissait au doyenné de Hal. Lors de l'érection des nouveaux évêchés, elle fut comprise dans le doyenné de Nivelles : d'abord, comme paroisse de l'évêché de Namur, puis, après le concordat, comme succursale de la cure de Sainte-Gertrude, dans l'archevêché de Malines. Le hameau de Samme n'a été séparé de la paroisse d'Ittre et réuni à la paroisse de Virginal qu'en 1803.
C'était le chapitre de Nivelles qui avait anciennement le patronat de l'église d'Ittre, comme en témoignent des diplômes impériaux des années 1059 et 1136 ; en 1112, l'évêque de Cambrai comprit cette église parmi celles qu'il autorisa le chapitre à posséder sans y nommer de « personne ». Plus tard, la collation de la cure fut usurpée par les sires d'Ittre, puis provoqua de longues contestations entre eux et les sires de Faucuwez ; enfin ils se partagèrent le produit des offrandes et le droit de nommer aux bénéfices, et on stipula que le dimanche la grand'messe serait alternativement chantée au chœur, où les sires d'Ittre avaient leur place d'honneur et leur caveau sépulcral, et dans la chapelle de Notre-Dame, qui appartenait aux sires de Faucuwez. Les revenus de la cure s'élevaient, en 1787, à 934 florins. La compétence pastorale, dont le taux fut porté de 500 à 550 florins en vertu d'une sentence du conseil de Brabant du 10 janvier 1758, se payait par les décimaleurs : l'abbaye de Cambron (décimateur par donation d'Engelbert d'Enghien, sire de Faucuwez), le bénéfice de Notre-Dame et de Saint-Etienne, à Ittre, celui du château de Wisbecq, à Saintes, et l'hôpital Saint-Nicolas de Nivelles. Les pauvres d'Ittre prélevaient également une partie de la dîme, mais ils ne participaient pas au paiement de la compétence, non plus que le seigneur, celui-ci ayant, à cet effet, en 1758, abandonné sa dîme, qui portait le nom de dîme de Saint-Nicolas, aux institutions citées plus haut, au prorata de leur part primitive. En 1740, en considération de l'étendue de la paroisse, on établit à Ittre un vicariat.
Il n'y existait pas moins de six chapellenies ; les chapellenies de Saint-Thibaud, de Notre-Dame et de Saint-Nicolas, à la collation des seigneurs d'Ittre ; celles de Saint-Etienne et de Notre-Dame de Dimencourt, qui se conféraient par le sire de Faucuwez ; et le cantuaire de Notre-Dame. Les deux premières furent fondées en 1321 par Walter, sire d'Enghien ; plus tard, on en réunit aux revenus de la cure la dotation, qui consistait en 20 muids 3 vaisseaux 2 pintes de blé et un pré de 3 journaux, et pour laquelle les bénéficier étaient tenus de célébrer cinq messes par semaine. Le bénéficier de Notre-Dame de Dimencourt devait trois messes, et celui de Saint-Nicolas une messe seulement, par semaine ; l'un et l'autre ne recevaient cependant que 50 florins par an, chacun. En 1335-l336, lorsque, en exécution d'un vœu manifesté par Étienne, sire d'Ittre, Etienne, son successeur, et son frère Gilles fondèrent une chapellenie de Saint-Etienne dans la maison habitée par ce dernier, au lieu dit au Poul (la ferme du Pou actuelle), ils lui assignèrent 15 muids de seigle (diplôme du chapitre de Cambrai, en date du mercredi après la Purification), qui, dans la suite, se prélevèrent sur la dîme des pauvres ; plus tard, les sires de Faucuwez augmentèrent ces revenus, afin d'avoir dans leur château une messe tous les jours au lieu de trois messes seulement par semaine.
Les revenus de l'église ne montaient, en 1787, qu'à 130 florins 13 sous ; ils s'élèvent aujourd'hui à 2,388 francs. Des prix de catéchisme ont été fondés, en 1766, par Isabelle-Catherine de Cruyckenbourg, femme du marquis Albert-Joseph de Rifflart, et par sa mère, Anne-Angéline de Fourneau de Cruyckenbourg.
L'église se compose de parties élevées à différentes époques. En 1760, on bâtit les nefs et la tour carrée en briques, qui les précède. Les nefs sont recouvertes par des plafonds et séparées l'une de l'autre par deux rangées de trois colonnes d'ordre toscan. Le chœur se compose d'une partie antérieure, qui est ancienne, et d'une partie postérieure plus large et qui est terminée par une abside à trois pans et surmontée d'un toit octogonal en forme de dôme. On lit sur une dalle placée au milieu du chœur l'inscription suivante :
Ce chœur | a été restauré [ l'an 1821 | par la famille | de Trazegnies d'Ittre | dont les ancêtres | dignes de mémoire | reposent dans ce caveau. | Il fut construit en 1690 | par Philippe-Ignace | de Rifflard leur auteur.
Cette dernière phrase contient certainement une erreur, le baron Phi-lippe-Ignace étant mort en 1674. L'autel de Notre-Dame du Rosaire, à droite, est adossé à un mur plat, derrière lequel se trouve la sacristie. A gauche, on voit la chapelle de N.-D. d'Ittre, qui est éclairée par trois fenêtres ogivales (une quatrième à été murée). Cette chapelle remonte probablement à l'année 1651, année qui est inscrite dans un petit cartouche au-dessus de la porte de la sacristie, entre une fenêtre ogivale qui éclaire la partie antérieure du chœur et une tribune seigneuriale voisine de l'autel de N.-D. du Rosaire et offrant la date de 1647. A l'entrée du chœur se trouvent deux petits autels, dédiés à saint Eloi et à saint Sébastien.
Sur les côtés du maître-autel, on voit deux grands tableaux provenant de l'abbaye d'Aywières : sainte Marie-Madeleine lavant les pieds du Christ, toile signée Frédéric Dumesnil... et pinxit 1778, et Jésus-Christ apparaissant à sainte Lutgarde. Un banc de communion règne en avant du chœur et de la chapelle de N.-D. d'Ittre. Dans cette dernière, on voit un Christ couronné d'épines, signé J. V. D. F. 1658, et, à l'autel du Rosaire, un beau crucifix, et deux statues de M. Malfait, Saint-Joseph et Saint-Roch, qui ont été placées tout récemment. Dans la nef gauche, on remarque l'épitaphe de Charles-Ferdinand de Herzelles, le bienfaiteur des pauvres d'Ittre et de Virginal. Les deux cloches ont été, l'une et l'autre, fondues aux frais des habitants, la première par Léger Regnault en 1636, la seconde par L.-N. Chevresson et G. de Forest en 1764.
A la suite d'un accord conclu le 6 juin 1752, une cloche neuve, que la commune avait fait fondre, d'un poids de 1,950 livres, devint la cloche décimale, moyennant 1 ,250 florins que payèrent les décimateurs. La démolition de l'ancienne tour s'étant effectuée par les ordres des décimateurs, sans que la commune eût été consultée, celle-ci en réclama la reconstruction, ainsi que le replacement de la cloche décimale et des cloches appartenant à la commune. Par une sentence en date du 22 décembre 1762, le conseil de Brabant condamna les décimateurs à construire une tour, d'après le plan dressé par l'architecte Gilles Culp. Le jubé devait être replacé aux frais de la fabrique, les orgues, l'horloge et le cadran, aux frais de la commune, et les décimateurs devaient contribuer dans ces derniers travaux pour une somme de 10 pistoles.
Grâce à la générosité des religieuses d'Aywières, l'église possède un véritable trésor en orfèvreries et vêtements sacerdotaux. Nous citerons, en premier lieu, la châsse en argent repoussé où sont déposés les restes de sainte Lutgarde, qui ont été transportés dans l'église d'Ittre en 1827 et y sont particulièrement vénérés le 16 juin, jour anniversaire de la mort de la sainte. Elle porte en plusieurs endroits les marques suivantes : XX, un aigle avec la date de 1654 et BA, el au-dessus de ces marques une ligne dessinant une scie. Sa forme rappelle celle de la célèbre châsse de sainte Ursule, à Bruges ; chacun des deux grands côtés se divise en deux compartiments, où sont représentés des épisodes de la légende de sainte Lutgarde : d'un côté, Lutgarde agenouillée devant le Seigneur et cette sainte offrant un cœur au Christ ; de l'autre, le Christ serrant Lutgarde sur sa poitrine et le Christ lui montrant son cœur. A l'un des pignons terminaux, celte religieuse est agenouillée aux pieds de la Vierge ; elle a près d'elle un roi, au manteau semé de fleurs de lis, et en qui la tradition reconnaît saint Louis ; à l'autre pignon apparaît saint Bernard, le fondateur de l'ordre de Cîteaux, également agenouillé devant la Vierge. Citons encore une boite sphérique en argent, contenant le crâne de la sainte: un reliquaire en vermeil en forme de ciboire, fort ancien et orné de filigranes el de pierres précieuses non taillées ; un autre reliquaire en argent ayant la forme d'un ostensoir et des ornements de style ogival ; un ornement brodé d'or, provenant, dit-on, d'un manteau de la reine Marie-Antoinette ; un fort bel ornement, de couleur rouge, brodé, composé d'une chasuble et d'une dalmatique, et orné de représentations de saints personnages et d'autres détails de style renaissance.
L'église possède encore une belle croix d'argent, qui a appartenu aux jésuites de Hal.
Le cimetière est séparé de la place publique par un grillage en fer. Contre le mur du chœur, vers le nord, se trouve le monument fort simple que le dernier marquis de Trazegnies d'Ittre a fait élever à sa femme et à ses enfants. On y lit : D. O..V. | Pro-parentibus paréntibusque suis | Toparchis terræ de Ittre | sibi uxorique suæ | Mariæ Annæ Carolinæ Ludovicæ | natæ comitissæ de Argenteau | prolibusque suis \ Evgeniæ Francisco Theresiæ | Mathildæ Ludovicæ Octlavo | Eugenio Ceciliæ | Corulus Maximilianus Philippus Eugenius | marchio de Trazegnies d'Ittre | Monumentum hoc pie erexit | obiit ille... | uxor vero XXIV aprilis MDCCCXXII. | R. I. P.
Au pied de la tour est placée cette autre épitaphe : Ci devant reposent les corps | de Dom Nicolas Berlemont, pendant 37 ans, | directeur des dames d'Aivieres, | décédé le premier juin 1819 âgé de 77 ans, | de Dom Adrien Clavis le sous directeur | décédé le 11 octobre 1809 âgé de 58 ans, | tous deux religieux de Cambron, | de Dom Robert Genva leur successeur | décédé le... âgé de... | religieux de St-Denis, | de madame l'abbesse de Marbais | décédée le 20 7bre 1820, âgée de 80 ans | et de ses religieuses au nombre de... | qui peu d'années après leur expulsion | arrivée en 1796, sont venus à Fauquez | finir pieusement leur vie dans l'exacte | observance de leurs règles monastiques. | R. I. P.
Il existait à Ittre plusieurs oratoires, notamment aux châteaux d'Ittre, de Baudémont et de Faucuwez. Tous les premiers lundis du mois et à la Saint-Hubert, on célébrait la messe dans celui qui est dédié à ce saint et qui se trouve à 600 mètres au S.-O. de l'église. Actuellement on y dit encore l'office divin plusieurs fois par an, les processions s'y arrêtent et on y bénit le pain le jour de Saint-Hubert. Une inscription gravée au-dessus de la porte d'entrée apprend qu'il fut bâti en 1374, et rebâti en 1782 par le marquis de Trazegnies d'Ittre, « aidé des offrandes des paroissiens d'Ittre ».
D'après une ancienne tradition, il y aurait eu à Ittre, un béguinage, institué pour les sœurs chargées du soin de l'image miraculeuse et qui disparut par suite des guerres. Il fut fondé, selon quelques généalogies, par René d'Ittre, chancelier du duc de Brabant Henri II, et, selon Launay, dans la notee que nous avons citée, par maître René de Bretenyer, fils naturel de René, seigneur d'Ittre, et de Marie de Bretenyer, qui y aurait établi, en 1227, des béguines de Nivelles, du consentement de leur curé. Guy de Nivelles. Dans la suite, ajoute-t-on, René fonda le béguinage de Bruxelles el il fut l'un des ancêtres de René de Breeyere (sic), le fondateur de Bois-Seigneur-Isaac.
Les religieuses d'Aywières, après avoir erré d'asile en asile, se retirèrent enfin, en 1806, au nombre de trente, au château de Faucuwez. Lorsque ce manoir fut mis en vente, en 1827, les débris de leur communauté, qui ne se composait plus que de onze personnes, allèrent habiter l'aile gauche du château d'Ittre, que le marquis de Trazegnies d'Ittre mit à leur disposition. En 1332, elles se fixèrent dans une demeure que leur avait fait bâtir à 400 mètres à l'E. du château M. le curé Tricot, qui vient de mourir à un âge très avancé. Ce fut là que la dernière d'entre elles expira en 1849. Peu de temps après, leur habitation fut occupée par des sœurs de l'Union du Sacré-Cœur de Jésus, de Hougarde, qui y établirent un pensionnat et une école primaire, et qui ont été remplacées, en 1858, par six sœurs de la Providence, de Champion, dont l'école est adoptée.
On attribue à Étienne, sire d'Ittre, qui se distingua à Woeringen, la fondation de la table des pauvres, dont les revenus comprenaient jadis une partie de la dîme, partie qui produisit 300 pistoles en 1758. L'hôpital Saint-Nicolas de Nivelles devait constamment loger et nourrir, mais non habiller, deux personnes d'Ittre, qui lui étaient envoyées par le seigneur et le magistrat el que l'on appelait les stalats. Par un testament en date du 12 novembre 1763, Charles-Ferdinand de Herzelles, ancien colonel au service d'Espagne, a légué tous ses biens, pour une moitié, aux pauvres d'Ittre, pour une autre moitié, aux pauvres de Virginal, dont les ressources annuelles s'accrurent ainsi de 400 florins environ. Ce seigneur avait, au préalable, légué 900 florins aux pauvres d'Ittre, fixé à 4,000 florins le coût du mausolée qui devait lui être élevé dans la chapelle de N.-D. d'Ittre, et laissé au maire du village, Jacques-Joseph Pottelsberghe, ses tableaux de famille, au nombre de quatre, notamment celui du prince de Wesbourg, son beau-frère.
Le budget du bureau de bienfaisance, pour l'année 1859, a été fixé comme suit :
II a existé à Ittre, à ce qu'on prétend, un hôpital où on traitait les malades et où l'on recevait les pauvres pèlerins. Il fut établi, dît Launay, en 1201, par René, sire d'Ittre, ayant son départ pour la croisade avec le Comte Baudouin, depuis empereur de Constantinople.
Le nombre des enfants pauvres qui ont été admis parla commune, en 1858-1859, à recevoir l'instruction, s'est élevé à 206: 110 garçons et 96 filles.
On se propose de bâtir une école près du Calvaire, dans un bien communal.
La fête communale se célèbre à l'Assomption. Outre la procession de ce jour et celle de la Fête-Dieu, on en fait une le jour de Saint-Barthélemi, pour clôturer la neuvaine de N.-D. d'Ittre.
Abrégé de l'origine de N.-D. d’Ittre, opuscule qui est déjà cité par Le Roy. La quatrième édition a paru en 1789; la cinquième a été publiée, par les soins du curé Tricot, en 1820, chez l'imprimeur E.-H.-J. Pion, de Nivelles. Elle forme un in-12 de 16 pages.
Prætorium perillustris et generosi domini, domini Pétri lgnatii de Rifllart, baronis de Ittre etc., planche in-f°, sur cuivre, non signée (voyez p. 38).
Prætorium de Faquez in baronatu de Ittre, in Gallo Brabantia. Planche in-f°, sur cuivre.
STROOBANT, Notice historique el généalogique sur les seigneurs d'Ittre et de Thibermont. Anvers, 1844, in-8° de 40 pages. (Extrait des Annales de l'Académie d'archéologie d'Anvers, t. II).
Le même, Notice historique et généalogique sur les seigneurs de Faucuwez, Ittre, Samme et Sart. Anvers, Buschman, 1847, in-8° de 54 pages. (Extrait du même recueil, t. IV).
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