Le nom du village de Lillois, qui a plusieurs similaires en Belgique : Lille, Lillo etc., n'est arrivé à sa forme actuelle qu'après de nombreuses transformations. Dans le principe, on disait Lentlo (966) ou Lentlos (1147), de lent ou Lint, tilleul, et loo, élévation boisée. Plus lard, on écrivit Lelos (1207, 1441) ; Lenlos (1210, 1211, 1225, 1256, 1324) ; Lenloz (1214, 1221, 1229) ; Lenlous (1250, 1300) ; Lalous (1383) ; Leloe (1466) ; Lelloys ou Leloes (1505) ; Lilloz (1518) ; Lelloez (1548) ; Lesloz (1550) ; Leloz (1561, 1576, 1732) ; Lellooz (1613, 1741) ; Lelloz (1619, 1784 ); Lello (1698, Vander Stegen) ; Lellooz ou Lelloo (1787 ); Lelooz (1784, 1796).
Depuis 1823, on dit Lillois-Witterzée.
La prononciation wallonne est Lélou.
La commune de Lillois est limitrophe de celles de Ophain, Braine-l'Alleu, Plancenoit, Vieux-Genappe et Baulers.
Lillois est à 3 1/2 kilomètres d'Ophain, 4 1/2 k. de Braine-l'Alleu et de Baulers, 6 1/2 k. de Plancenoit et de Nivelles, 7 1/2 k. de Vieux-Genappe, 25 k. de Bruxelles.
L'église de Lillois se trouve située par 56 grades 27 de latitude N. et 2 grades 25 de longitude E.
L'altitude du sol est de 120 mètres à la fontaine Saint-Martin, source du Hain, près de l'église de Witterzée.
Le cadastre divise le territoire de Lillois en 4 sections : la section A ou de Lillois, la section B ou de Witterzée, la section C ou du Vert Coucou, la section D ou de la Neuve Cour.
Au 1er janvier 1859, ces sections se trouvaient morcelées en 1,096 parcelles, appartenant 263 propriétaires, donnant un revenu cadastral de 68,234-36 fr. (sol: 6,115-36 ; bâtiments : 7,119-00) et ayant une contenance de 967 hectares 57 ares 48 centiares (imposable : 946 hect. 42 a. 87 ca. ; non imposable : 21 hect. 44 a. 31 ca.). Cette contenance globale se subdivisait ainsi en 1834 :
On comptait à Lillois en 1374, ? ménages ; en 1436, 21 foyers ; en 1464, 30 foyers ; en 1472, 24 foyers ; en 1492, 8 foyers ; en 1526, 23 maisons ; en 1686, 22 maisons et des tavernes ; à Witterzée, en 1374, 22 ménages ; en 1436, 18 foyers ; en 1464, 21 foyers ; en 1472, 22 foyers ; en 1492, 8 ménages ; en 1526, 18 maisons ; en 1686, 2 maisons ; dans toute la commune, en 1856, 239 maisons.
Presque toutes les habitations de la commune sont échelonnées le long de la grand-route de Nivelles à Mont-Saint-Jean et ne constituent qu'une seule agglomération occupant une position élevée sur un coteau qui forme le versant droit du Hain. Cependant, à cause de l'ancienne division du territoire en deux communes, on partage ordinairement le village en deux groupes de maisons : Lillois, au nord, qui en compte 173, et Witterzée ( Witrezeis ou Wittresees, 1225, 1238 ; Witerzeies, 1253 ; Witrezees, 1254 ; Wittresiez, 1374 ; Witterseez, 1404 ; Wittersies, 1440, 1442, 1505, 1642 1680, 1754 ; Witterseys, 1425, 1433, 1490, 1676 ; Witterziest 1425, 1516, 1638, 1741 ; Witersee, 1505 ; Witerzée, 1613 ; Witterzée, 1779), au sud, qui en compte 66.
A 900 mètres N.-E. de l'église de Lillois, la Bruyère de Badeau, réunion de quelques chaumières ; à 1,800 m. E.-N.-E., la Neuve Cour, ferme ; à 2,400 m. E.-N.-E., la Maison du Garde ; à 1,900 m. S.-E., l’Ange Gardien, cabaret, et la Maison Plasman ; à 1,000 m. S.-S.-E., le Vert Coucou ou le Cours d'eau, petit groupe de maisons ; à 1,500 m. S., la Maison du Sabotier ; à 1,800 m. S.-S.-O., Malingré ; à 1,400 m. N.-O., Faut bien, ferme ; à 700 m. N.-N.-O., la Villa Demarbaix.
Croix Poncin ; Sur les Mageas ; Pré de Werpe ; Quatre bonniers ; Ferme de Badeau ; Campagne des Warrois ; Bonnier aux Pouplis (peupliers) ; Croix de pierre ou Poteau des Sorcières ; Escavée ; Campagne du Bois planté ; A l’Ardoff ; Maison Grand'peine ; Ferme Trop tard ou Legoy ; Campagne du Warechaidia ; Vert Battis ; Bois Amory (Bois Samory, 1732) ; Epine Pucelle ; Buisson des Turcs (1732) ; Bois du Caillois ou Callois (Calhoit, 1250, 1256) ; Salons du Bois du Caillois ; Observatoire de Napoléon ; Saule Grand'Mère ; Champ d'Afflighem ; Champ du Battis ; Cerisier; Montagne du Bois des Mais ; Bois de la Neuve Cour ; Grande Closière ; Pré au Bosquet ; Pré du Héron ; Bruyère de la Neuve Cour ; Champ de la grosse Borne (Champ du gros Borne, 1732) ; Closière del Trappe ; Ferme d'Assonville (Ason le Ville, 1440 ; Somvile, 1440, 1444 ; Assonville, 1609, 1664, 1674 ; Assonleville, 1672, 1676) ; Ferme de la Rive!aine ou Demarbaix ( Via de Ruelaine, 1256 ; Vivarium de la Ruelaine, 1324 ; la Riveleine, 1548) ; Rue au Vivier ; Montagne Denis ; Ferme del Gâte ou Gade ; Chemin du Jaquier ; Chemin de la Brassine ; Battis d'Hulencourt ; Chemin Ramelot ; Pré Airot; Chemin Pierre Charlie r; Ferme del Tour ; Maisons Mottet Rue de France ; Ruelle Margot (1548) ; Ruelle sans Poux ; Sentier Parvais ; Bavière en Witterzée ; Sentier Louis qui trotte ; Tri Hennois ; Petit Pré ; Pré Coquette ; Sentier d'Aigrermont ; Ferme Derideau ; Ferme Hauchamps ; Ferme Coparti ; Sadoux ; Ferme du Vieux Mayeur ; Ferme Jourez ; Chapelle N-D. d'Alsemberg ; Chapelles N-D. de Hal ; Chapelle N-D. de Bon Secours ; Chapelle de la Sainte-Famille ; Chapelle Saint-Eloi ; Chapelle de la Sainte-Vierge.
La Court à Witterzies (1516, 1557) ou simplement à Court (1638) ; Cense de l'église, à Lillois (1582, 1787) ; cense dite Springal (1787) ; Cense le Flameng, à Wilterzée (1548) ; Campagne Triannois, Tierçal, Buisson Gertrude (ans V et VI) ; Bonnier à le Planche, près de Somville ; Chemin de le Viloche, Sur le Viloche, près le chemin de Nivelles (1440), ou al Biloiche (1548) ; Au Chaisneaux; Au Douwaies ; A la Voie 'de Fosseautz ; Spine de Saint Martin ; Long Bonier, à Witterzée (1548) ; Seigneurie du Jauquier ; A Acyarsirs, à Witlerzée (1253).
Le terrain est peu accidenté ; les pentes les plus sensibles sont, celles de la vallée du Hain. Le point culminant est à l'extrémité septentrionale du bois du Caillois, à l'endroit où le gouvernement avait fait construire en 1814 un observatoire en bois, qui, selon une opinion généralement accréditée, mais erronée, servit à Napoléon pendant la bataille de la Belle-Alliance, et que le vent renversa l'hiver suivant.
Le centre du territoire appartient au système bruxellien, qui est borné au S. et à l'E. par le système laekenien ; mais ce dernier terrain est caché sous le limon hesbayen du système diluvien, qui recouvre aussi une grande partie du terrain bruxellien.
On extrait de la marne en beaucoup d'endroits ; à la Bruyère de Badeau, elle se trouve à fleur de terre ; sur d'autres points, il faut la tirer à 10 ou 12 mètres de profondeur.
Tout le territoire de Lillois appartient au bassin de l'Escaut ; le seul cours d'eau qui arrose cette commune est le Hain.
Le Hain prend sa source à la fontaine Saint-Martin, près de l'église de Witterzée et de la vieille ferme del Tour, passe à une petite distance de l'église de Lillois et de la villa Demarbaix, puis devient limitrophe d'Ophain jusqu'à ce qu'il pénètre tout-à-fait sur le territoire de cette commune, à l'E. de la ferme Faut bien. Sa direction générale est du S.-S.-E. au N.-N.-O., sa longueur de 2,100 m., y compris 500 m. mitoyens avec Ophain.
Le Hain est réduit à un filet d'eau imperceptible depuis que sa source a été dérivée pour le service hydraulique de la ville de Bruxelles. L'aqueduc, construit en 1855, prend naissance à la fontaine Saint-Martin et suit constamment la rive gauche du ruisseau, sur une longueur de 1,950 m. ; sur son trajet, il recueille, par de petits embranchements, les eaux de la fontaine de la Bergère ou Parvais, de la fontaine Sainte Gertrude, de la fontaine Hayet ou Robert et de la fontaine de Faut bien ou Delattre.
Des pavillons en briques, recouverts d'une pierre bleue et fermés d'une porte en fer, sont établis aux fontaines Saint-Martin, Hayet et Faut bien.
On comptait en 1784, à Lillois, 347 habitants : 1 prêtre, 61 hommes, 62 femmes, 62 garçons et 52 filles âgés de plus de 12 ans, 58 garçons et 51 filles âgés de moins de 12 ans (dans la paroisse, 336 personnes : 1 prêtre, 126 hommes, 121 femmes, 48 garçons et 40 filles âgés de moins de 12 ans), et à Witterzée, 154 habitants : 1 religieux, 28 hommes, 29 femmes, 28 garçons et 25 filles âgés de plus de 12 ans, 17 garçons et 26 filles âgés, de moins de 12 ans ; en l'an XIII, à Lillois, 443 habitants ; à Witterzée, 210 habitants ; dans toute la commune, au 31 décembre 1831, 992 habitants ; au 31 décembre 1856, 1,197 habitants.
Le typhus a sévi en 1858 et 1859 dans la commune ; on attribuait cette épidémie à la rareté de l'eau depuis que la ville de Bruxelles a acquis la plupart des fontaines.
Les registres de l'état-civil remontent à 1606 pour Lillois et à 1693 pour Witterzée.
Les grandes exploitations agricoles sont : la Ferme del Gâte ou Gade ( 113 hect. ), tenue par la veuve Deschamps propriétaire ; la Ferme del Tour (101 hect.), tenue par M. Jasme (IH) propriétaire ; la Ferme de la Neuve Cour (99 hect.), ancien domaine de l'abbaye d'Aywières, tenue par M. Cornet (A.), appartenant à M. Vander Stocken, de Mons ; la Ferme Hauchamps, qui s'est nommée antérieurement Ferme Deschamps et Ferme Taminiau, (97 hect.), tenue par M. Hauchamps (E.) propriétaire ; la Ferme d'Assonville (90 hect.), tenue par M. Jourez (A.), appartenant au chevalier De Clety ; la Ferme Faut bien (60 hect.), tenue par M. Pierre (N.) propriétaire ; la Ferme du Vieux Mayeur (58 hect.), tenue par la veuve Jourez propriétaire ; la Ferme de la Rivelaine (50 hect.), tenue par M. Cheruwier (H.), appartenant à la veuve Cheruwier ; la Ferme Sturbois (50 hect.), tenue par M. Sturbois (L.), qui l'occupe par emphytéose.
Trois autres grandes fermes sont inoccupées actuellement : la Ferme Derideau, appartenant à la veuve Défalque ; la Ferme Jourez appartenant à la veuve Jourez, et la Ferme Coparti, appartenant à M. Sibille, de Nivelles.
Il n'existe plus à Lillois que deux bois, dits la Neuve Cour et le Caillois, d'une contenance globale de 48 hectares. Il y a 73 ans, ces bois et celui de May couvraient 94 bonniers. Tous trois appartenaient à l'abbaye d'Aywières et avaient en partie été plantés par les soins des religieuses, au XIIIe siècle.
Le nombre des animaux domestiques constaté à Lillois par les recensements généraux s'élevait à :
Les terres exploitées par les cultivateurs de la commune se répartissaient ainsi :
Ce chiffre total se subdivisait en biens exploités :
En moyenne l'hectare de terre était estimé à:
L'ancienne verge linéaire a 16 1/2 pieds de Nivelles.
Un moulin à vent en briques, ayant 3 couples de meules, a été reconstruit cette année sur l'emplacement d'un autre moulin qu'un ouragan avait détruit en partie en août 1857.
Anciennement, il n'existait aucune usine ni à Lillois, ni à Witterzée, et les habitants de ce dernier village (sauf quelques exceptions) étaient tenus de faire moudre leurs grains au moulin du seigneur de Braine-l'Alleu, à Montchinpont. Suivant un accord conclu entre ce seigneur et les habitants de Witterzée, en 1478, le meunier, quand il venait chercher le grain pour le transporter à son usine, percevait pour droit de mouture un dixième ; sinon, on se conformait à l'usage ordinaire.
Les autres usines sont une brasserie, ayant 2 cuves (l'une de 23 hect. 23, l'autre de 40 hect. 56), et une fabrique de chicorée.
On fait dans la commune un commerce de lin assez important. Quelques ouvriers maçons et plafonneurs vont travailler au dehors pendant la bonne saison.
La route de Nivelles à Mont-Saint-Jean traverse le territoire de la commune sur 2,950 mètres. On compte 31 chemins vicinaux et 25 sentiers, mesurant ensemble 35,746 mètres, dont 4,843 m. étaient pavés au 31 décembre 1859.
Le chemin de grande communication n° 23 traverse la commune sur 3.459 mètres.
Le plateau de Lillois paraît avoir été défriché à une époque très reculée, ainsi que les campagnes de Baulers, qui l'avoisinent du côté du sud. C'est dans cette direction que s'exerça d'abord, sans doute, l'influence de la puissante abbaye de Nivelles. Peut-être y a-t-il existé des habitations dès le temps des Romains, car un chemin y conserva longtemps un nom qui d'ordinaire distingue les voies anciennes. Un acte du 15 janvier 1466 y mentionne une closière « joindant au Chemin royaulx, au prêt d'Aywiers ». La dénomination de Buisson des Turcs, cjui est longtemps restée à un buisson récemment enlevé, prête aussi aux hypothèses. Dans le verger de la ferme Badeau, sous un monticule, on a trouvé des décombres, et à la villa Demarbais, située également près du Hain, mais plus au nord, on a découvert des traces d'anciennes constructions que la tradition attribue à un établissement des religieuses d'Aywières.
Ainsi que nous l'apprend un diplôme impérial de l'année 966, le comte Rodolphe, probablement le frère du comte de Hainaut René, duquel descendent les comtes de Looz, donna au chapitre de Nivelles, à Lillois, six manses et un bois pouvant nourrir 60 porcs. Dans la suite, cette communauté religieuse y exerça, non toutefois sans contestation, les droits seigneuriaux, tandis que Witterzée, qui est maintenant réuni à Lillois continua à appartenir à des laïques. La maison de Louvain, une des branches de celle de Hainaut, conserva néanmoins un manoir (curtis) à Lillois. Ide d'Ardenne, la mère de Godefroid de Bouillon, à qui ce bien parvint par héritage, en fit don au monastère d'Afflighem lorsqu'elle le gratifia de l'église de Vieux-Genappe. Cette particularité est rapportée dans une charte de l'évêque de Liège, de l'année 1447.
Les sires de Rêves eurent à Lillois des biens considérables, où vécurent pendant sept ans les religieuses d'Aywières, de l'ordre des Cîteaux. Ce couvent se trouvait primitivement dans le pays de Liège ; à l'endroit appelé les Awirs, dont il conserva depuis le nom. Iwain de Rêves, prévôt de Nivelles, fils du chevalier Walter de Rêves, ayant informé son suzerain, le duc de Brabant Henri, que cet emplacement était peu convenable et qu'il en avait à sa disposition un meilleur, qu'il donnerait volontiers, le duc instruisit de ces détails les religieuses, les engagea à accepter l'offre d'Iwain et promit de leur accorder aide et protection si elles consentaient à venir habiter ses états. Dès le 30 octobre 1207, nous voyons le pape Innocent III confirmer au monastère d'Aywières la terre de Lillois, avec le bois, les prés, l'étang et les autres biens qui en dépendaient.
La translation du siège de la communauté ne s'opéra toutefois qu'en l'année 1210 au plus tôt, car un diplôme de l'évêque de Liège, en l'approuvant, en parle comme d'un projet qui ne s'était pas réalisé (si sœpedictæ, moniales ad prædicltum locum de Lenlos se transferre et ibi cænobium suum construire voluerint). L'année suivante, le duc, « voulant augmenter dans son pays le culte de la maison du Seigneur », confirma solennellement la cession du fief appartenant à Iwain, et y ajouta le don du village même, de tout l'alleu qu'il y possédait et de ses dépendances.
Iwain, par repentir peut-être de sa générosité, s'était réservé l'usufruit du domaine de Lillois, et ce ne fut qu'en 1235, la veille du jour de Saint-Jean-Baptiste, qu'il y renonça tout à fait (chartes du duc Henri Ier et de son fils Henri, datées de la veille de l'Assomption, en 1234). Cette circonstance, sans doute, et non le manque d'eau comme disent nos vieux chroniqueurs, détermina les religieuses à s'établir, vers 1215, à Couturelle (ou Couture-Saint-Germain), où un bien considérable leur fut donné par Godefroid, châtelain de Bruxelles.
Le nom de Neuve-Cour, que les religieuses donnèrent et conservèrent à leur principale exploitation rurale à Lillois, semble indiquer qu'elles y ont eu un établissement plus ancien et confirmer la tradition d'après laquelle elles auraient occupé un monastère près du Hain.
En 1467-1468, nous voyons se manifester à Witterzée un écho des murmures qu'excitaient les guerres continuelles du duc Charles le Téméraire et les logements de troupes dont on accablait le laboureur. Le fermier de la Court de Witterzée, Gérard de la Rue, fut condamné à une amende de 24 florins pour avoir dit aux gens d'armes cantonnés chez lui : « qu'il eût mieux amé que M. de Charolois ne fust point si tost revenu de Franche que de estre ensi mangiet ». Prévoyait-il que la garde du roi Maximilien, soulevée après son licenciement, viendrait en l'année 1490 camper à Lillois et dévaster à tel point les environs qu'ils restèrent longtemps inhabités et en friche.
Le chapitre de Nivelles, ayant été informé que les habitants d'Ophain avaient de force et au préjudice de leur juridiction, fait placer une borne sur la bruyère de Lillois, ordonna le 27 mars 1688 de l'enlever de la même manière. Le chapitre ne vivait pas à ce qu'il semble, en parfaite harmonie avec ses sujets, car sa ferme de Lillois fut brûlée par quelques malveillants pendant l'hiver de 1741 à 1712.
Lillois et Witterzée ne forment en réalité qu'une seule agglomération, aussi leur réunion fut-elle proposée dès l'an XIII ; elle ne s'effectua toutefois que longtemps après, en vertu d'un arrêté royal du 7 novembre 1823.
Les derniers procès-verbaux de délimitation datent du 17 mars 1813 pour Lillois et du surlendemain pour Witterzée. Il existe des procès-verbaux antérieurs : du 11 mars 1807 pour Lillois et du jour suivant pour Witterzée. A ces derniers est annexée une note du géomètre en chef portant qu'un décret impérial, du 22 janvier 1808, a réuni à Vieux-Genappe un terrain contesté entre cette commune et Baulers, de sorte que Vieux-Genappe était devenu limitrophe de Witterzée. Une autre note du même, du 24 mai 1808, apprend que la fixation des limites entre Lillois d'une part, Plancenoit et Vieux-Genappe d'autre part, était alors soumise à la sanction de l'empereur.
Dans un carrefour du bois du Caillois a existé pendant quelque temps un échafaudage fort élevé, qui avait été construit une année avant la bataille de Waterloo, lorsque le roi des Pays-Bas Guillaume Ier fit lever le plan géométrique de la contrée. Du sommet de cet observatoire Improvisé, la vue s'étendait sur un espace immense, particulièrement dans la direction du nord. On a dit à tort que pendant la célèbre bataille du 18 juin 1815, Napoléon s'en servit pour examiner la position de l'armée anglaise, et cette circonstance a valu le nom d'Observatoire de Napoléon à l'endroit où se trouvait l'échafaudage. Ce dernier, fatigué par les vents, à moitié consommé par les pluies, finit par s'écrouler.
Lillois et Witterzée formaient jadis deux villages distincts, dépendant l'un et l'autre de la mairie de la Hulpe. On y suivait la coutume de Genappe (ou de Lothier).
Les ducs de Brabant y percevaient autrefois sur les habitants un droit d'avouerie qui consistait en une poule par foyer, exigible à la Noël, mais pendant les guerres du temps de Maximilien d'Autriche, ils cessèrent de payer cette taxe, d'abord parce qu'ils n'habitaient pas leurs demeures, puis parce qu'ils n'osaient tenir de la volaille, à cause des ravages que causaient les gens d'armes. Bientôt on ne put plus les contraindre à payer et, en 1561, la chambre des comptes dut porter en non-valeur le produit de cette taxe, que depuis son entrée en fonctions le receveur au quartier de Nivelles, Vander Linden, s'efforçait vainement de recouvrer. Les habitants déclaraient, à cette époque, qu'ils aviseraient, à cet égard, si le conseil de Brabant condamnait leurs voisins de Baulers, à qui on réclamait un impôt semblable ; mais ce dernier procès ne finit jamais, et il en résulta qu'on ne les tourmenta plus à ce propos. Lillois et Witterzée payaient aussi un cens annuel à la vénerie de Brabant, à laquelle la ferme de Neuve-Court, de l'abbaye d'Aywières, donnait, par an, 15 florins d'or. Suivant les anciens Comptes de bailliage du Brabant wallon, la paroisse, de Lillois était du tout à Monsieur, c’est-à-dire au duc de Brabant, sauf que le chapitre de Nivelles devait y avoir cour et jugeurs, mais seulement pour percevoir des cens ; toutefois, ce dernier corps prétendait à une juridiction plus étendue. En 1505, le domaine donna en engagère, moyennant 80 livres d'Artois, à maître Philippe le Sauvage, auditeur de la chambre des comptes à Bruxelles, la haute, moyenne et basse justice, tant à Lillois qu'à Witterzée, et quelques cens, puis remboursa cette engagère aux héritiers de Philippe, au mois de septembre 1516. Pendant qu'il était en possession de Lillois, Sauvage défendit au maire et aux échevins du chapitre de prendre connaissance des cas civils et criminels et de rendre la justice aux parties, le tout sous peine de fortes amendes, payables tant à son profit qu'au profit du souverain. Ses injonctions furent accueillies, mais le chapitre recourut au conseil de Brabant, qui, par un jugement en date du 25 octobre 1548, lui reconnut le droit d'avoir un maire, des échevins, un sergent, un messier; de faire juger en son nom les causes de toute nature ; seulement, le condamné devait être livré, en chemise, au maire de la Hulpe, qui était chargé de l'exécution de la sentence, et on réserva au souverain la juridiction sur les francs-alleux et sur les chemins royaux et les cas advenus sur iceux, et le droit d'hériter des biens des bâtards et de ceux des serfs du duc.
Depuis cette époque, Lillois fut regardé comme une seigneurie appartenant entièrement au chapitre, bien que les officiers du prince y aient quelquefois prélevé des amendes et que l'on ait songé, vers l'année 1615, à intenter un procès au sujet de la juridiction en cet endroit. Ce fut par les ordres des officiers du chapitre qu'une sorcière fut brûlée à Lillois, le 17 janvier 1613, et ce fut ce même corps qui, le 14 août 1687, choisit à Nivelles des jurisconsultes pour y instruire un procès criminel.
Vers 1787, le livre censal du chapitre lui valait, année moyenne, 30 florins ; le droit de chasse était affermé 23 florins ; la Cense de l'église, avec 108 bonniers de terre et 13 bonniers de prés, payait un fermage de 1,664 florins ; la grande dîme rapportait 1,282 flor.
A Witterzée, les forfaits (ou crimes et délits) se jugeaient à la semonce du maire de la Hulpe, « selon la loy des hommes de fief de Genappe et selon le lantchartre ». L'abbé d'Afflighem n'y avait que des jugeurs (ou tenanciers), avec juridiction censale. Il fut établi par une enquête que toutes les causes civiles et criminelles, autres que foncières ou réelles, devaient, être décidées par les échevins qu'y établissait, au nom du souverain, le maire de la Hulpe.
Le 7 février 1560-1561, on y engagea, pour 316 livres, à Hector de Dave, seigneur de Merlemont et d'Ophain, la haute, moyenne el basse justice, la volerie, la pêche, les amendes, la confiscation des biens des bâtards, des biens trouvés, des biens saisis pour cause de révolte contre le roi (relief du 16 novembre 1563).
Witterzée, après avoir été désengagé vers l'an 1615, fut cédé de nouveau, le 29 décembre 1643, moyennant 1,284 florins, à Agnès de Dave, et enfin vendu d'une manière absolue à cette dame (relief du 24 novembre 1655), qui le revendit à Barbe de Caverson, veuve de Henri Le Mire, receveur général des droits de médianat (r. du 26 novembre 1672). Depuis cette époque jusqu'en 1794, les droits seigneuriaux y restèrent en la possession des maîtres du manoir ou ferme d'Assonville.
Le greffe de Nivelles possède les registres aux adhéritances des échevins de Lillois pour 1629 à 1795.
Lillois et Witterzée furent compris, en l'an III, dans le canton de Braine-l'Alleu, puis, en l'an X, dans le second arrondissement de justice de paix de Nivelles.
La commune forme deux sections électorales : six conseillers doivent être pris parmi les habitants de Lillois et des hameaux non désignés, trois parmi ceux de Witterzée.
Le budget de la commune, pour 1859, présente les chiffres suivants :
Le village de Lillois appartenait presque en entier à des corporations religieuses Le chapitre et le prévôt de Nivelles et les abbayes d Afflighem et d'Aywières y avaient des propriétés considérables, et ce n'est qu'au XIIIe siècle qu'on y mentionne une famille de chevaliers, qui comptait parmi ses membres : en 1221, sire Macaire de Lenloz ; en 1229 el 1237, sire Henri de Lenloz ; en 1249, Wicard, avoué de Lenlos.
Le domaine du prévôt de Nivelles s'appelait la Seigneurie du Jacquiers ; il avait un maire particulier, pouvant semoncer les échevins et le sergent du chapitre ; il comprenait 27, ou, selon d'autres documents, 30 bonniers, assujettis à payer chacun un vieux tournois à la Saint-Jean, et, en cas de mutation, le dixième denier. La plus grande partie du territoire de la commune appartenait à Aywières, dont les propriétés de ce côté comprenaient plus de 450 bonniers. Outre 94 bonniers de bois, la communauté possédait, en 1787, deux grandes fermes : Neuve-Cour, qui, avec 223 bonniers de terres, 14 b. de prairies, de pâturages, de bois, et 8 b. d'enclos et de jardins, se louait 3,014 florins (soit un peu plus de 10 florins le bonnier), et Springal, de laquelle dépendaient 13 bonniers d'enclos, de jardins, de pâturages, de vergers et 105 b. de terres (dont 43 sur Ophain), et dont le fermage s'élevait à 825 florins seulement (environ 7 1/2 florins par bonnier). Au XIIIe siècle, il y eut quelques contestations entre les religieuses d'Aywières et le chapitre de Nivelles au sujet de certaines dîmes, de terrains où les premières avaient planté un bois, de terres qu'elles avaient converties en pâturages, des eaux de leur étang, qui se répandaient sur les cultures du chapitre, sur le wareschaix (ou terrain vague) de Lillois et sur le chemin conduisant â ce wareschaix. Jean, abbé d'Alne, et B., doyen de Nivelles, choisis pour arbitres, terminèrent la contestation par une sentence, en 1256, le mardi après Reminiscere, en présence de Gérard de Hodebierge ou Huldenberge, représentant du chapitre, et de Franco, curé de Plancenoit, délégué d'Aywières. On détermina les cantons où chacune des corporations lèverait la dîme, et on permit au chapitre de creuser un étang entre celui des religieuses et le chemin de Ruelaine, à la condition que les eaux de l'étang d'Aywières pourraient s’y déverser. PIus tard, l'abbaye d'Aywières, étant débitrice envers le chapitre d'arrérages d'une redevance assez onéreuse, abandonna au chapitre, en l'an 1324, outre 5 bonniers de prés à Griponwez, 59 bonniers de terres situés à Lillois.
Les chevaliers de Witterzée possédaient, au corn mencement du XIIIe siècle, la majeure partie du territoire du village de ce nom. L'un d'entre eux donna, en l'année 1202, le patronat de l'église et une partie des dîmes au couvent d'Orival, près de Nivelles, et ce fut lui aussi, dit-on, qui céda les autres parties de la dîme à l'abbaye d'Aywières et au chapitre de Nivelles.
Par une charte du mois de janvier 1225, Hugues de Witterzée abandonna à l'abbaye d'Afflighem les bois, les prés, les terres, les revenus, les hommages qu'il tenait en fief d'Égide d'Arquennes, en s'en réservant l'usufruit, plus, pour sa femme, l'usufruit de la moitié de ce bien, si elle lui survivait ; et à charge d'une redevance annuelle de deux muids de seigle au profit de chacune de ses deux sœurs. Il stipula, en outre, qu'en cas de besoin il pourrait aliéner ces biens, à condition de les offrir en vente, de préférence, au monastère d'Afflighem, el il conserva la propriété de sa demeure (mansio) et de 6 bonniers. Hugues était en outre possesseur d'une juridiction que l'on appelait la Châtellenie (Castellania) et qui relevait de la cour féodale du châtelain de Bruxelles. Sire Hugues d'Orliens (ou Orléans) ayant abandonné aux religieuses d'Aywières un fief de cette châtellenie, consistant en un cens de 26 deniers de Louvain, Hugues de Witterzée, « voulant, dit-il, séquestrer du service humain ces serves de Dieu », ratifia cette cession et la fit munir du sceau du châtelain de Bruxelles (juillet 1238).
Plus tard, il exista à Witterzée deux, pleins-fiefs, assez importants, et qui relevaient l'un et l'autre du duché de Brabant. Chacun d'eux, d'après la taxation de l'année 1474, devait le service féodal par un combattant à cheval.
Le premier ne comprenait, d'après le dénombrement présenté en 1440, « qu'une maison et tenure dite Dason le Ville », située près du chemin allant à Bois-Seigneur-Isaac, et 6 1/2 bonniers de terres et de prés, étendue où nous retrouvons à peu près ce que Hugues de Witterzée s'était réservé en 1225. Ailleurs on comprend dans le même fief 74 bonniers de terres et de prés à Lillois, Baulers etc. A ce bien étaient joints un échevinage, avec un maire, un clerc, un greffier, un sergent ; droit d'adhéritance et de déshéritance, droit de congé, des cens et rentes valant par an 236 deniers tournois, 24 sous de bon cens, 5 chapons, 17 autres chapons dont le débiteur devait aussi un scirot d'avoine et un demi-setier de blé ; sept hommages, dont un (que Henri Moustarde possédait en l'année 1440) avait une cour de tenanciers. Le propriétaire du bien et les habitants de sa seigneurie étaient libres de faire moudre leurs grains où ils voulaient.
Voici quels en furent successivement les possesseurs :
- Jacquemon Slrachard, lombard d'Yssche ;
- Gérard, fils de Gérard de Wittresées, par don du précédent, son beau-père (relief du 6 septembre 1368) ;
- Colard, fils de Gérard précité (r. de 1368-1369) ;
- Guillaume, fils de Colard ;
- Baten Van Honsbrugge, sœur de Guillaume (r. du 26 juin 1425) ;
- Henri Den Weert, par achat à Lenten Van Honbruggen (sic) et à son mari, Jacques Van den Peerboem (r. du 25 octobre de la même année) ;
- Evrard, fils de René Moers, par cession de Henri (r. du 25 février 1435-1436) ;
- Martin Capoen ou Cappon, par achat à Evrard et à sa femme, Barbe Vander Elst (r. du 4 juillet 1438) ;
- Étienne de Liekerke, par achat (r. du 24 octobre 1444) ;
- Capoen, de nouveau (r. du 19 mars 1444-1445) ;
- Begge Mombleru ou Pierre de Montbleru dit Le Begge, par achat (r. du 31 mars 1448) ;
- Isabelle, sa fille, et son mari Jean de Silly, qui devint ensuite chevalier (r. du 9 novembre 1459) ;
- Nicolas Van Espen dit Vanden Nuwenhove, par achat (r. du 7 septembre 1462) ;
- Nicolas, Jean, Julienne, femme de Paul de Pape, et Marguerite, tous quatre enfants de Nicolas (r. du 16 mai 1496) ;
- Jean Huberlant, par achat (r. du même jour) ;
- Jean, fils de ce dernier (r. du 8 août 1510) ;
- Jean de Happlaincourt, chevalier, fils d'Isabelle de Montbleru (r. du 12 mars 1510-1544) ;
- Jean Huberlant, fils de Jean cité en dernier lieu (r. du 6 avril 1570) ;
- Jean, son fils (r. du 7 février 1572-1573) ;
- Charlotte à Lauwe, veuve de celui-ci (r. du 7 juin 1575) ;
- Jacques de Huberlant, son fils (r. du 31 déc. 1609) ;
- Jean, son fils (r. du 9 février 1613) ; Jacques, frère du précédent (r. du 17 mars 1616) ;
- Les enfants de sire Jacques (r. du 26 janvier 1661) ;
- Barbe de Caverson, veuve Le Mire, par achat à François-Jacques de Huberlant, receveur du roi au quartier de Nivelles, et à Marie-Antoinette De Rat (r. du 28 avril 1672) ;
- Jacques-François de Caverson, conseiller de Brabant (r. du 16 novembre 1676) ;
- Jacques, fils du précédent, conseiller et maître de la chambre des comptes (r. du 29 janvier 1716) ;
- Jean-Léopold-Bernard, son frère (r. du 22 novembre 1751) ;
- Jérôme-Ignace-Hyacinthe, leur frère, trésorier du chapitre de Lierre (r. du même jour) ;
- Marie-Hiéronyme-Bénoîte, leur sœur, veuve de Henri-Joseph Huysman (r. du 4 février 1756) ;
- Jacques-Charles et Philippe-Marie De Pape, et Joseph-Benoît, Guillaume-Joseph et Jean-LéopoId De Man, neveux de la douairière Huysman (r. du 23 janvier 1764 );
- Amour-Joseph Taye, marquis de Wemmel, par achat à Chrétien-Henri-Joseph Huysman et consorts, moyennant 1,600 florins (r. du 26 juillet 1779).
La ferme d'Assonville appartient actuellement à M. le chevalier de Clément de Cléty.
Le second manoir, qui portait d'ordinaire le nom de Court de Wittersies, était voisin du cimetière et s'élevait probablement à l'endroit où l'on voit encore une ferme, dont la tour a été démolie. Il en dépendait 57 bonniers de terres, de bois, de bruyères etc. Ces biens, suivant un dénombrement en date du 20 août 1440, n'étaient assujettis, pour la mouture, à aucune servitude, et ne devaient rien aux chiens (c'est-à-dire à la vénerie ducale) de Boitsfort.
En l'année 1377-1378, Jean de Ham assigna sur ses biens de Witterzée, la dot de sa femme Agnès, fille du chevalier Godefroid Vander Haghen ou de La Haye. Dans la suite, ses héritiers ayant refusé de relever le fief de la duchesse de Brabant, des poursuites furent intentées à leur charge, et enfin, le fief fut adjugé à Amelric Hertewyck, mari d'une de Ham, qui accomplit cette formalité en 1403-1404. Toutefois, retournant ensuite à ses anciens possesseurs, il appartint successivement à : Jean Van Hamme, Guillaume, son neve, Godefroid Van Hamme, par achat, puis à :
- Jean, Henri, Arnoul et Robert Van Hamme ;
- Herman Vanden Kerckhove, par achat (r. du 5 août 1433) ;
- Gilles Vanden Kerckhoven, prêtre et neve du précédent (r. du 20 avril -1440) ;
- Jean Vanden Ede, par achat (r. du même jour); ce personnage acquit également les droits d'Elisabeth, fille de Godefroid Van Hamme (r. du 13 juillet 1442), et obtint du duc la remise du droit de relief qu'il aurait dû payer (25 février 1443—1444) ;
- Pierre de Monbleru, seigneur d'Assonville à Witterzée, par achat (r. du 10 mai 1451) ;
- Philippe De Wilde ou le Sauvage, auditeur de la chambre des comptes, petit-fils de Nicolas Van Espen dit Vanden Nuwenhove, acquéreur des fiefs des Monbleru (r. du 20 décembre 1490) ;
- Philippe, fils du précédent (r. du 6 avril 1516) ;
- Libert Vander Dussen, par héritage de son oncle, Philippe le Sauvaige (r. du 15 décembre 1557) ;
- Ses enfants (r. du 31 décembre 1590) ;
- Les héritiers de Guillaume Vander Dussen (r. du 2 octobre 1638) ;
- Charles Vander Dussen, seigneur de Haulteville, par héritage de son frère Louis (r. du 17 mai 1642) ;
- Jean-Adolphe, son fils (r. du 4 mai 1680) ;
- Ses enfants (r. du 9 septembre 1749);
- Charles-Emmanuel-Joseph et sa sœur, enfants de Pierre Vander Dussen, seigneur de Kestergat, Hab-beque etc. (r. du 29 mars 1754).
Les églises de Sainte-Gertrude à Lillois et de Saint-Martin à Witterzée formaient autrefois deux quartes-chapelles du doyenné de Fleurus, dans l'évêché de Liège. Lors de l'érection du diocèse de Namur, on les comprit dans le doyenné de Nivelles, et, lors du concordat, Lillois devint une succursale de la cure de Braine-l’Alleu. Les habitants de Witterzée auraient également désiré que leur ancien temple fût reconnu comme chapelle, et, dans ce but, le conseil communal .souscrivit l'obligation de payer au prêtre qui y célébrerait l'office divin, un traitement de 300 francs par an (19 novembre 1808). Mais leurs efforts, renouvelés plus tard, ne furent pas couronnés de succès, la députation permanente des États provinciaux ayant fait remarquer que quatre personnes seulement consentaient à renouveler cet engagement et qu'elles étaient hors d'état de le remplir. Un arrêté royal du 4 novembre 1825 reconnut, il est vrai, l'existence de l'église, mais comme simple annexe.
L'église de Sainte-Gertrude à Lillois est citée dans la biographie de Sainte-Marie d'Oignies, écrite au commencement du XIIIe siècle, par le bienheureux Jacques de Vitry. La sainte se trouvant dans cette localité, que le légendaire qualifie de villula ou villette, remarqua que le prêtre n'y faisait pas annoncer de fête pour le lendemain. Indignée de cet oubli, elle se rendit à l'église et sonna elle-même la cloche. Le prêtre accourut au bruit et demanda à Marie le motif de son action. « J'ai senti, répondit-elle, que c'était demain « une fête, sans savoir de quel saint ; ne vous apercevez-vous pas que le temple est déjà rempli de joie » ? On ouvrit alors le calendrier, et on vit en effet que la fête de sainte Gertrude arrivait le jour suivant.
Un premier accord fut conclu, le 29 novembre 1571, entre le chapitre de Nivelles, qui avait le patronat de l'église, et le curé de LilIois.au sujet de la portion congrue ou compétence de celui-ci. Elle fut fixée, le 15 octobre 1665, à 120 florins, somme qui, selon une résolution chapitrale du 5 janvier 1774, se réduisait à 100 florins quand le fermier du chapitre tenait des moutons, le produit de la petite dîme augmentant alors. Le 17 août 1683, le bénéfice de Saint-Nicolas, de l'église de Saint-Jean l'Evangéliste à Nivelles, fut annexé à la cure de Lillois, dont les revenus comprenaient, en 1787, une compétence de 100 écus ou 280 florins ; 5 muids de grains prélevés sur la grande dîme (valant 63 florins 16 sous), 5 vaisseaux de seigle (ou 3 florins 11 sous), 2 bonniers de terres, la dîme des enclos, des novales, des prairies où l'on ne pâturait pas, la menue dîme (celle de la Neuve-Cour exceptée) ; le tout, avec le casuel, produisait un revenu de 637 florins. Il y avait en outre trois bénéfices, dont un était chargé de 3 messes par semaine, qui se dirent dans la chapelle de la ferme de la Neuve-Cour jusqu'à la reconstruction de cette ferme au siècle dernier. A celte époque, l'oratoire disparut et ne fut plus rétabli. La marguillerie de Lillois était également à la collation du chapitre et valait 77 florins 8 sous par an. Les revenus de la fabrique ne s'élevaient qu'à 40 florins 10 sous ; ils sont actuellement de 1,511 francs.
L'ancienne église de Lillois avait été plusieurs fois réparée ; on y avait travaillé au clocher en 1619, aux verrières et au chœur en 1675. Le 11 août 1725, le clocher avait été foudroyé. L'édifice tout entier étant en fort mauvais état, les habitants en demandèrent la reconstruction. Le chapitre de Nivelles offrit d'abord de le restaurer et de l'agrandir; mais les habitants n'accueillirent pas ses propositions et s'adressèrent au conseil de Brabant. Le chapitre fut condamné ; toutefois il fut dispensé d'élever la flèche dispendieuse que l'architecte De Ronde avait fait figurer dans le plan adopté (24 mars 1772). Les travaux durent commencer au mois de mai suivant, pour être achevés avant la Saint-Jean de l'année 1773. Le 24 mai, l'entreprise de la maçonnerie fut adjugée aux maîtres maçons Edouard et l'Empereur, au prix de 6 florins 5 sous la verge, et l'édifice entier coûta 7,435 florins 3 sous 18 deniers. A l'extérieur, il a un aspect fort disgracieux, à cause de la disposition vicieuse des fenêtres ; à l'intérieur, il ne consiste qu'en une nef de trois travées et un chœur de deux travées. On y ajoute en ce moment un escalier, une tour, un jubé. Le maître-autel est dédié au Saint-Sacrement ; les autels latéraux à la Vierge et à Sainte-Gertrude. La cloche pesait autrefois 316 livres seulement; lorsque le fondeur Roeland en exécuta une nouvelle, moyennant 535 florins 11 sous (outre les matériaux de l'ancienne), il lui donna un poids de 867 livres.
La cure est contemporaine de l'église. Déjà, le 24 décembre 1705, le curé avait intenté un procès au chapitre pour obtenir la reconstruction de sa demeure aux dépens de cette corporation, qui, plus tard, le 18 juillet 1772, approuva le plan du presbytère actuel, dont la bâtisse coûta 3,976 florins 8 sous 6 deniers.
Le patronat de l'église de Witterzée appartenait au couvent d'Orival (sur Nivelles), en vertu d'une donation d'un chevalier de Witterzée, de l'année 1202. Ce couvent y envoyait, comme pasteur, un de ses religieux. En l'année 1254, le lundi avant le dimanche Reminiscere, l'abbaye d'Aywières donna à cens au couvent d'Orival un sixième de ses dîmes â Witterzée, à charge d'une redevance annuelle de neuf muids de seigle. En 1787, le curé avait pour compétence un tiers de toutes les dîmes du village (ce qui lui valait 1,472 florins par an), et possédait en outre plusieurs bonniers de terres. Son revenu total s'élevait à 1,330 florins. Celui de l'église n'était que de 42 florins. Aujourd’hui on ne dit plus la messe à Witterzée que deux fois par an : le troisième jour des Rogations et le lundi avant la Saint-Jean-Baptiste. A cette dernière époque, on fait, après la messe, une procession, qui est escortée par bon nombre de cavaliers du village et des communes voisines.
L'église n'est pas ancienne, malgré l'air de vétusté que lui donnent les pierres grises dont elle est revêtue. L'année de sa reconstruction, 1737, y est inscrite au dessus de la porte d'entrée, sous une accolade pseudo-gothique. A l'intérieur, sur le plafond, on lit la date 1740. La nef et le chœur, ce dernier presque aussi grand que la nef, comprennent chacun deux travées. Une toute petite flèche, à base carrée, surmonte l'entrée de cet oratoire et renferme une bonne cloche.
Quoique cette église soit fort petite, il s'y trouve trois autels : le maître-autel, dédié à Saint-Martin ; ceux de Notre-Dame des Remèdes et de Saint-Eloi.
Les biens des pauvres de la commune sont encore aujourd'hui administrés séparément, bien qu'il n'y ait qu'un seul bureau de bienfaisance. En 1787, les pauvres avaient un revenu de 356 florins 16 sous, à Lillois ; de 146 florins 13 sous, à Witterzée.
Actuellement, le budget pour ces deux localités a été fixé comme suit :
La maison d'école, avec logement d'instituteur et chambre commune, a été construite en 1835, sur les plans de l'architecte Moreau, et a coûté 7,074 francs 74 centimes.
La fête locale de Lillois se célèbre le premier dimanche de mai, celle de Witterzée au mois de juin, le dimanche avant la Saint-Jean.
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