Mont-Saint-André doit son nom au patron de son église et à sa situation sur un terrain un peu plus élevé que les plaines environnantes. On écrit : en latin, Mons Sancti Andreae (1259); en français, Mont-Saint-Andreit (1244), Mont-Saint-André (1530, 1564, 1505), ou Mont-Suint-Andrieu (1559, 1507, 1665); en flamand, Sint Andries Berge (1306). Ce village n'a pas d'homonyme en Belgique; mais, comme les habitants omettent ordinairement le premier mot et se contentent de dire Saint-André, ce nom devient identique à celui des deux communes de Saint-André, dont l’une est voisine de Bruges et l'autre de Dalhem. Il y a, en France, plus de cent communes et hameaux s'appelant Saint-André.
La commune de Mont-Saint-André est limitrophe de celles de Bomal, Autre-Église, Geest-Gérompont, Thorembais-les-Béguines et Glimes.
Mont-Saint-André est à 2 kilomètres S.-S.-O. de Bomal et N.-O. de Geest-Gérompont, 3 1/2 kilom. E. de Thorembais-les-Béguines, 4 kilom. S.-S.-E. de Glimes, 5 kilom. O.-S.-O. d'Autre-Église, 6 kilom. X.-E. de Perwez, 48 1/2 kilom. K. de Nivelles. 51 kilom. E.-S.-E. de Bruxelles
L'église de Mont-Saint-André se trouve située par 56 grades 2843 de latitude N. et 2 grades 8182 de longitude E., d'après la triangulation du dépôt de la guerre. L'altitude du sol à 250 mètres S.-S.-E. de l'église, aux berges aval de la Batterie à chanvre, est de 116 mètres 54.
L'ancienne juridiction de Gesteau, qui dépendait, au spirituel, de Mont-Saint-André, fut réunie à cette commune par un arrêté de l'administration centrale du département de la Dyle du 17 brumaire an V.
Le procès-verbal de délimitation du territoire de Mont-Saint-André a été dressé le 12 avril 1820 et clos le 10 août suivant.
Le cadastre divise le territoire de Mont-Saint-Audré en deux sections : la section A ou du Village, la section B ou de Gesteau.
Au 1er janvier 1859, ces sections se trouvaient morcelées en 1,727 parcelles, appartenant à 414 propriétaires, donnant un revenu cadastral de 37,699 fr. 00 cent, (sol : 33,256 fr. 00; bâtiments : 4,443 fr. 00) et ayant une contenance de 571 hectares 77 ares.46 centiares (imposable : 557 hect. 21 a. 76 ca.; non imposable : 14 hect. 55 a. 70 ca.).
Cette contenance globale se subdivisait ainsi en 1834:
Gesteau comprenait, en 1686, 210 bonniers, dont 185 b. de terres, 10 b. de pâturages et 15 b. de bois.
On comptait : à Mont-Saint-André, en 1374, 39 ménages; à Gesteau, en 1374, 39 ménages; en 1436, 1464. 1472, voir AUTRE-EGLISE; en 1492 et dans les temps postérieurs, aucune maison; dans la commune, au 31 décembre 1850, 200 maisons.
Mont-Saint-André, qui compte 172 maisons; L’Alou, 28 maisons.
La presque totalité du village de Mont-Saint-André est bâtie sur une colline à pente rapide qui longe la rive droite de la Grande Gête. L'église est située au sommet d'une espèce de promontoire qui force ce cours d'eau à décrire une courbe. L'extrémité septentrionale de l'agglomération se nomme la Grande Coyarde (Al Coyarde, 1371; Alle Coyarde, 1447; Aux Coyardes, 1616 environ); plus près et au N. de l'église se trouve la Petite Coyarde (Aux Petites Coyardes, 1616 environ). Sur la rive gauche du ruisseau, en face de l'église, on rencontre le Grand Warichet; en remontant la Grande Gête, vers Geest-Gérompont, on arrive au Petit Warichet. L'Alou ou l’Allou (Lalloux S. Lambiert, 1459; Hault Alloux, à Bomal, 1565), qui est parfois désigné deo nos jours sous le nom de Bomelette emprunté â une dépendance de la commune de Bomal, est à 1,500 mètres N.-E. de l’église de Mont=Saint André. C’est moins un hameau que le prolongement méridional du village de Bomal, dont l'église est bâtie à la limite des deux communes.
A 1,200 mètres N.-N.-E. de l'église, le Warichet du Fays, écart de 6 maisons, parmi lesquelles on cite la Maison Charlier ou Louis XVIII et la Maison Brassine; à 1,300 m. S.-O., la Maison Demarche, sur la route de Namur; à 700 m. O.-S.-O., la Maison Desneux; à 1,400 m. O.-S.-O., la Maison Vandermolen, sur la route de Namur; à 1,500 m. O., la Maison Wauthier, sur la même route; à 700 m. O., la Maison Michotte; à 1,700 m. O., la Maison Englebert, sur la route de Namur.
Ribais (le Vauz de Ribaize, 1371; En Ribaze, 1371; Deseur Ribays, entre Mont-Saint-André et Jauche, 1688; Ribay, XVIIe siècle); Chemin de Jauche (Tyege de Jache, 1371, XVIIe siècle; Voye de Jauce, XVIIe siècle); Terre Leaunet ? ou Hannet?; la Couture; Champ du Strau (A Straus, 1371; Au Strau ou Aux Strauls, XVIIe siècle); A la Sainte; Au Clocher; Tombalette; Entre les deux chemins; Six bonniers ; Masquinière (Terre delle Masquinere, 1565; le Masquinere, XVIIe siècle; Cense de la Haute Masquinere, 1688); Ferme de Saint-Lambert; L’Abime; le Fays (Court de Fays, 1565); Champ du Fays; Moulin du Fays (1565); Sucaux; le Cerisier; la Prelle (la Prée, 1688; la Praye, XVIIe siècle; Praie, en wallon); Neuf bonniers; Tienne Saint-Pierre; Closière du Chêne; Pré du Curé; Étang du Curé; Arbre du Frêne ou Arbre Saint-Donat, tilleul planté sur une hauteur par M. Van Moll, ancien bénéficier; Chapelle Saint-Donat, bâtie en 1828, pour le prix de 28 florins, à la suite de ravages causés par la grêle; Fond du Frêne (Cortis dit del Chambre à Frayne, 1371); Pouilleux fossé; Bois Sart (En Sart, XVIIe siècle); le Soleil; Pré à la Planche; Gesteau ou Gestiaux (Gestial, 1221, 1374, 1380; Hospital de Gestea, 1371; Gesteaul, 1436, 1464; Gesteal, XVIIe siècle; Gestiaux, 1666, 1738, an V; Cense de Gesteau, 1688; Geestiaux, 1787); Bruyère de Gesteau; les Jardins de Gesteau; les Cours de Gesteau; le Brou (Brouz de Geste, 1371; Aux Broux, XVIIe siècle); la Fillette; Trichon; la Commune; Bois Thomas (Bois Thoma, XVIIe siècle); Fond de Rosière; Tiége de Pernez; la Tourelle ou Cense du Paradis; Magobaine; Tiége à la Lampe (Alle Lampe, 1371), terre ainsi nommée parce qu'elle devait payer l'huile et la mèche de la lampe du Saint-Sacrement à l'église de Mont-Saint-André; Trou du Renard; Arbre de la Coyarde, hêtre planté au siècle dernier comme pénitence imposée par le doyen Godefroid à un homme accusé de maléfice; Pont de la Vieille; Pré sous la Vieille; Rue d’Enfer; Tiége verte (Vette tie, en wallon); Couture d'Andenne; Tienne Hussein; la Morsalle (Chavée a Marcelle, 1371; Al Marcelle, XVIIe siècle); Baclaine; Longue roïe; Au-dessus de l'eau (Champagne deseur ; leeuwe, 1565; Champaigne deseur leauwe, XVIIe siècle); Terre sans repos; la Chéquère; Fosse Gonlieu; Closière du chêne; Pré Bodsoule (Prez Baudesoul, XVIIe siècle), portant, d'après la tradition, le nom d'une femme qui y aurait été brûlée du temps des Espagnols; le Vivier; Terre du Grand Soudart; les Culées; Vieux chemin de Namur; Chapelle Notre-Dame d'au Strau; Batterie de chanvre; la Tombelle (XVIIe siècle); Tienne Barbette.
Vivier d'Acas ou d'Aucos, au Hault Alloux (1565; Vivier d'Acos, XVIIe siècle); La Basse Masquinnere, habitation qui fut détruite au XVIIe siècle; Moulin de Bomalette (XVIIe siècle); Au Buissaux (XVIIe siècle); Pré Cassette (XVIIe siècle); le Champaste ou Champestre (XVIIe siècle) ; A Chestelhon (1371; A Chestilhon, 1446; Chastillon, 1565; Au Chasselon, XVIIe siècle); Champaigne du bois Collard le Loup (XVIIe siècle); Communauté de Gesteau (1688); Croisette al Coyarde (1371); Croisette de Gesteau, à la Voye de Rinapont 1688); Preit de la Leywe (delà l'Eau, 1371); Demenchepreit (XIIe siècle, 1446; Dimanche preit, 1371; Demy pré, XVIIe siècle); Culture dite Derire Mons (derrière Mont, 1371); Doyaire du curé, à Gesteau (1688); Champaigne des Eauwiers ou Hauwiers, devant la Cense des seigneurs (XVIIe siècle; Elle Eywir, 1371); Entre les deux Eaux; Cense de l'Escaille (1688); Fontayne al Faulx (1565); Deseur le Foliet (1371; Champaigne del Foliette, XVIIe siècle); Preit del Foresterie (1371); Al Fosse, pré (1371); Fosse dame Ade ou Ave (1371); Terre Garchon (1371); Desous l'arbre de Geest, au lieu qu'on dit Al Vaulx (XVIIe siècle); Preit al Geule (1371); Gouffre Beauren (1565; Al Goffe Beaurain, XVIIe siècle); Bruyère de Groingnaul (1440) ou de Groignart (XVIIe siècle; Bois de 9 bonniers dit le Grognart, appartenant à l'abbaye de La Ramée, 1787); A Hayveuz: bruk (1371); Al terre Henry de Dinant (1371); Vers Heubais (1565; Petit Heubay, vers Thorembe-soul, 1688; Bois de Heubaye, à Gesteau, 1688); le Preis à Hotte (1371 ; « Deleis les Preis à Hotte, près la pisent qui va de Mons à Rosires », 1371); Au Hotte noir bon homme (1565; Au Hotte bon homme, XVIIe siècle); Au Hotteau (XVIIe siècle); Oultre la Jauche (1565; Ultre le Jace, vers Gestea, 1371); Werisselet del Jauche, près du Moulin du Fays (1565); Deseur le Joncoire (1565); la Justice des Larons (XVII* siècle); le Long bonier (XVIIe siècle); Bruyre Mailfier, vers Jauchelette (1564); .A la Maladrie (1371; A la Maladrie, près le Chastillon, 1565); Vivier Manart (XVIIe siècle); Fontaine al Maskenir (1371) ou al Maskenn (1371); Mons de Noyons (1688; les Monts de Noyons ou des Noyons, XVII siècle); Mort bon homme ; Bois dit Meurdris bon homme ( XVIIe siècle); Naiton Fontaine (1371; Noiton Fontaine, 1371; Naytons Fontaine, 1665); A le Navier (1560; Al Navire, « en champaigne d'entre Mont-Saint- André et Rosier-Saint-Simphorien », 1565); Terre d'Odeur (1446); Alle terre le Conte d'Offus (1371) ou Bosquet Willeame d'Offus, « al voye qui vat delle Basse Masqniner à Jauce » (1688); L’Orneau (XVIIe siècle); Oultre le pont (XVIIe siècle); Al Oveat (1371); Pas-chis des chevaux, à Gesteau (1688); Pont Passiche, au Moulin du Fays (1565); A Perire (1371); Voye de Perwez (XVIIe siècle); Bois Pira des Hayes (1688); A Popelier (1447); Desouz Ramonpine ( 1371; Ramonspinne, XVIIe siècle); Bois del Ramey; Rongimortir,, (1371; Bois de Rongier mortier, 1565); Chavée de Rome (XVIIe siècle ; Alle Schavée de Rome, 1565); A Royaul chemin (1459); Fontaine aux Saus, « joindant d'amont à l’hospital de Geesteau » (XVII siècle); Al Stancke (XVIIe siècle); En Steclevauz (1371); A Tierfosseit (1371); En Vivenno (1371); le Werisselet (1371); Pré Wilhemet (1446).
Le terrain est généralement plat, sans le long de la rive droite de la Grande Gête, où l'on rencontre des escarpements. Le point culminant se trouve près de la Tombelle, à la limite de Geest-Gérompont, où l'on a constaté une altitude de 142 mètres.
Le système gedinnien règne probablement tout le long de la Grande Gête, mais n'affleure nulle part. Le terrain landénien se montre sur la rive droite du ruisseau, en une bande qui traverse tout le village, plus bas que l'église. De 1825 à 1829 on a exploité au deux Coyardes des carrières de grès blanc, abandonnées aujourd'hui, d'où l'on a extrait une grande quantité de pavés pour les routes de Gembloux vers Wavre et vers Jodoigne.
Le sable bruxellien se montre à l'E. du système landénien, vers les Coyardes, mais disparaît presque partout sous le limon hesbayen, qui recouvre la plus grande partie du territoire.
Tout le territoire de Mont-Saint-André appartient an bassin de l'Escaut; les cours d'eau qui arrosent cette commune sont : la Grande Gête et le Brou.
La Grande Gête vient de Geest-Gérompont ; active la Batterie de Chanvre par une chute de 1 mètre 65; longe le petit et le grand Warichets; reçoit (r. g.) le Brou et les eaux de la Fontaine qui bout, aux Culées; baigne le village de Mont-Saint-André, ainsi que la petite et la grande Coyarde; active le moulin du Fays par une chute de 4 mètres 78; reçoit le tribut de la Fontaine du Naiton, près du pont de la Vieille et passe à Bomal, après un parcours de 2,800 mètres dans la direction d'abord du S.-O., puis du N.-N.-E.
Le Brou prend sa source dans une prairie marécageuse qui lui donne son nom; traverse le Pré à la Planche; passe au grand Warichet et se réunit à la Grande Gête (r. g.), après un parcours de 800 m. dans la direction du N.-E.
Les fontaines dont l'eau sert aux habitants sont : la Fontaine du Brou ou de N.-D. de Basse-Wavre, la fontaine qui bout (qui bouille, en wallon) ou du Gesteau , la Fontaine Saint-Léonard (Saint-Linaud, en wallon), qui doit son nom à l'ancien patron de Gesteau, la Fontaine Pauquette, la Fontaine-Saint-André, la Fontaine de la Masquinière, la Fontaine de Naiton (vulgairement Laiton), la Fontaine Entre la deux eaux et la Fontaine du Trou de tonnerre.
Un terrain marécageux porte le nom de l’Abîme.
On comptait : en 1660, 200 communiants; en 1784, dans la commune (dans la paroisse, 629 personnes : 2 prêtres, 209 hommes et garçons âgés de plus de 12 ans, 206 femmes et filles âgées de plus de 12 ans, 115 garçons et 97 filles âgés de moins de 12 ans); en l'an XIII, 603 habitants; au 31 décembre 1831, 823 habitants; an 31 décembre 1856, 898 habitants (wallons).
Les registres de l'état civil remontent à 1690 pour les naissances et les décès, à 1779 pour les mariages.
Il n'y a plus de bois à Mont-Saint-André.
D'après les recensements généraux, les exploitations agricoles se classaient de la manière suivante par rapport à leur étendue :
Les exploitations de plus de 50 hectares sont actuellement : la Ferme de Saint-Lambert (104 hect.), ancienne propriété de la cathédrale de Liège, tenue par les enfants Mottoulle, appartenant à M. De Doniat ; la Haute Masquinière (88 hect.), qui fut jadis un bien de l'abbaye de la Ramée, appartenait, en 1688, à Henri du Vieu Marché, héritier de Hubert Vincent, et est tenue par MM. Stroobants et Fichefet, propriétaires; la Tourelle (50 hect.), tenue par M. Évrard (Louis-Fr.), propriétaire.
Le nombre des animaux domestiques constaté par les recensements généraux s'élevait à
Les terres exploitées par les cultivateurs de la commune se répartissaient ainsi :
Ce chiffre total se subdivisait en biens exploités :
En moyenne l'hectare de terre était estimé à:
L'ancienne verge linéaire a 16 1/2 pieds de Louvain.
La Grande Gête fait mouvoir deux usines : le Moulin du Fays, dont la retenue est à l'altitude de 114 mètres 39 et qui a trois roues hydrauliques activant deux paires de meules à farine et un tordoir à l'huile (lequel chôme on ce moment); la Batterie de chanvre, dont la retenue est à 116 mètres 94 d'altitude et qui n'a qu'une roue hydraulique. Il existe en outre un tordoir à l'huile, mû par des chevaux, et une brasserie.
On peut citer enfin 2 fabricants de sirop de fruits, 2 fabricants de tabac à priser, 1 fabricant de chicorée et 6 tisserands.
La route de l'État de Louvain à Namur traverse le territoire sur 600 mètres et le longe sur 900. On compte 33 chemins et 26 sentiers vicinaux, mesurant ensemble 44,037 mètres, dont 5,000 environ sont pavés.
Le chemin de grande communication n° 66 traverse la commune sur 3,371 mètres.
Les progrès de la culture ont fait disparaître les tumulus qui existaient à Mont-Saint-André et qui ont laissé à des champs les noms de la Tombelle et Tombalette. La première se trouvait à l'E. de l'église, près le Tiége de Jauche et à proximité de la « piedcente (ou sentier) tendante de Bas-Alloux à Offuz »; d'après un registre censal du chapitre de Liège, on construisit en cet endroit, vers le milieu du XVIIe siècle, « un fort contre les Lorains », qui ravageaient alors le pays. Signalons encore, comme dénominations curieuses, le Chemin Royaul ou Royal, qui passait près de la Ferme Saint-Lambert; la Chavée (ou chemin creux) de Rome, les Monts de Noyons, qui semblent dater d'une époque très reculée.
De temps immémorial, l'église de Mont-Saint-André et les campagnes environnantes appartenaient au chapitre de Liège et formaient au milieu du Brabant, une enclave du pays de Liège, qui était exempte de tailles et d'exactions de tout genre. Si l'on en croit la tradition, elles constituaient une fraction du patrimoine du saint patron et fondateur de Liège. Les chanoines y avaient pour avoués les seigneurs de Jauche, dont le domaine s'étendait sur la partie de la paroisse appelée Gesteau.
Après de longues contestations, les droits respectifs du chapitre et de l'avoué furent réglés par un accord qui porte la date du lendemain de la Purification, en 1244 (3 février 1245). Gérard de Jauche, voué ou avoué | de Bomal et de Mont-Saint-André, y déclare qu'il percevra dorénavant le tiers de toutes les amendes pro, venant des « plains » ( ou plaintes ) et des plaids et les deux tiers des amendes pour sang (ou blessures ayant amené effusion de sang), burine (ou querelle) et autres fourfaits (ou crimes); le troisième tiers de ces dernières écherra au chapitre. Toutes les causes seront jugées par le maire et les échevins, qui « prendront sens » (c'est-à-dire, iront à chef de sens; iront, en cas douteux, demander un avis à Liège. Les chanoines nommeront aussi un maire et un forestier, qui ne seront ni chevalier, ni clerc (ou ecclésiastique), ni bourgeois. Gérard de Jauche se réserve, pour lui et ses successeurs, ses droits de géline et d'avoine (on de prélèvement d'une poule et d'une certaine quantité d'avoine, par foyer) et celui d'imposer sur le village 70 sous de Louvain.
En vertu d'anciens privilèges et notamment d'une charte du duc Jean III, datée de 1326, les ducs de Brabant ne levaient pas d'aide ou impôt sur les biens du chapitre de Saint-Lambert; cette exemption fut confirmée, le 24 janvier 1423-1424, par une charte du duc Jean IV, où Sint-Andries-Berg ou Mont-Saint-André est nominativement désigné.
Plusieurs maladies contagieuses ayant fortement sévi à Mont-Saint-André et Gesteau, les maires et ' échevins des cours ou échevinages de ces localités, pour «apaiser la fureur de notre seigneur Jésus- Christ » et afin d'obtenir l'intercession de la Vierge, supplièrent le prieur de Basse-Wavre de venir en procession, tous les ans, la nuit de Saint-Jacques (24 juillet), à Mont-Saint-André, à Gesteau et aux alleux de Bomal, et d'y promener la fierté ou châsse de Wavre; en retour, ils lui firent don, le 26 juillet 1559, d'un bonnier de terre situé « à Broux », à Gesteau, à la condition de payer les émoluments du prédicateur et le salaire de celui qui agitait les sonnettes.
Le 18 avril 1564, les limites respectives de la seigneurie de Mont-Saint-André et de celle de Jauchelette furent déterminées, à la demande de Michel de Jemmechinnes, maire de Mont-Saint-André, par le maire et les échevins du chapitre de Nivelles à Jauchelette.
A la même époque, en renouvelant le livre censal dun chapitre de Liège, on rappela également les usages judiciaires qui étaient suivis à Mont-Saint-André. Les amendes étaient fixées à 7 sons liégeois. Il y avait trois plaids : le lendemain du jour des Bois, le lendemain de Quasimodo ou des clôses pâques, et le jour de Saint-Remi; dans ces circonstances, on faisait sonner la cloche « par trois posées » (à trois reprises) et on tenait la cour (ou assemblée) jusqu'à ce que les étoiles apparussent au ciel; avant ce moment, personne ne pouvait partir, sans permission, sous peine de payer l'amende fixée plus haut. Tous les habitants étaient tenus de comparaître en personne. Les seigneurs (le chapitre), en reconnaissance du soin que le maire et les échevins prenaient de faire payer le cens qui leur était dû, leur donnaient, le jour de la Saint-Etienne, un past ou dîner, avec « byre, chare de beuf, et à chacun des eschevins un chappon et le majeur deux s'il est eschevin, chaire sallée, cervoise d'assise, poix à lard, poir, froumage et œuvre de four, et sy tost que les poids sont ostez de la table, lon doit livrer audict maire et eschevins le vin le meilleur qui soit à brocq sur une lieuwe allentboar à longuement que les dis maire et eschevins sont au disner », c'est-à-dire que pour ce repas on était tenu de fournir du beurre, de la viande de bœuf, un chapon pour chaque échevin et deux pour le maire, s'il était en même temps échevin, de la viande salée, de la bière, des pois au lard, des poires, du fromage, de la pâtisserie, et, dès que les pois étaient enlevés, on devait apporter du vin, le meilleur qui fût en vente à une lieue à l'entour, et en distribuer aussi longtemps que les convives resteraient à table.
A quelque temps de là, la guerre, qui depuis longtemps avait épargné le village, vint couvrir de ruines le territoire. Un combat sanglant se livra dans le voisinage, à Jauchelette, en 1568, entre les troupes du duc d'Albe et celles du prince d'Orange, Guillaume le Taciturne. L'année de celui-ci livra aux flammes, le 8 membre, la ferme du chapitre de Liège. Alors aussi périrent l'hôpital et la chapelle de Gesteau, qui se trouvaient à côté et au nord de la Fontaine qui bouille. Au commencement de ce siècle, on voyait encore quelques ruines dans la campagne de Gesteau, mais actuellement, il ne reste plus de traces de construction à la superficie du sol.
Pendant cette époque calamiteuse, le chapitre de Saint-Lambert avait cédé Mont-Saint-André, en échange d'autres biens, à l'abbaye de Villers; mais ce monastère, se trouvant en pressant besoin d'argent et voulant se procurer les moyens de payer la rançon de trois religieux, qui avaient été pris par les calvinistes, revendit son acquisition à ses anciens possesseurs (2 janvier 1588).
Le 23 mai 1647, le marquis de Castel-Rodrigo reconnut que Mont-Saint-André et les Alleux de Bomal dépendaient du pays de Liège; le gouvernement espagnol maintenait, néanmoins, que c'étaient des localités brabançonnes, jouissant toutefois des droits des terres franches, c'est-à-dire que l'on n'y payait pas les impôts qui étaient votés au souverain par les états du duché. D'autre part, elles étaient taxées, comme terres franches, à quatre rations de 13 sous par jour, comme il était déterminé dans une déclaration du gouverneur général Pays-Bas, en date du 24 mars La principauté de Liège essaya de maintenir ses droits, mais cette tâche était difficile, à cause de la situation du village au milieu de seigneuries brabançonnes.
Vers l’an 1050, les troupes du duc de Lorraine y exercèrent de grands ravages et y brûlèrent une ferme dite la Basse Masquinnère, qui n'a plus été rétablie. Pour se défendre contre eux, les habitants convertirent en fort ou redoute la tombelle qui se trouvait dans la plaine, au S. de la ferme de Saint-Lambert.
Sous le nom de Gesteau (diminutif de Geest), on comprenait la partie du village qui s'étend entre Thorembais-les-Béguines, Petit-Rosière (aujourd'hui réuni à Geest-Gérompont), le ruisseau de Broux et le chemin de Bomal. Ce territoire appartenait au Brabant et dépendait de la baronnie de Jauche. En l'an III, on l'annexa à la commune d'Autre-Eglise, avec laquelle il payait antérieurement l'impôt. La municipalité du canton de Perwez, dont le ressort l'englobait de tous côtés, réclama contre cette délimitation; sa requête fut repoussée le 25 messidor an IV, mais une seconde démarche fut plus heureuse, car elle provoqua l'arrêté suivant :
« L'administration centrale du département de la Dyle;
Considérant que d'après le plan figuratif annexé à la nouvelle pétition de la municipalité de Perwez et non contesté par la municipalité de Jauche, il appert clairement que la terre de Gestiaux est enclavée entre les communes dépendantes du canton de Perwez, que n'étant pas bien informée de ce fait, elle n'a porté son arrêté du 25 Messidor, que parce que la terre de Gestiaux supportoit ci-devant une partie des charges de la commune d'Autre-Eglise, canton de Jauche, dans l'aide ordinaire et dans les charges des quartiers, et qu'ainsi, il y avoit une raison de la déclarer plutôt dépendante d'Autre-Eglise que d'une autre commune;
Considérant que la situation de la terre de Gestiaux, placée pour ainsi dire au centre du canton de Perwez, ne permet nullement qu'elle fasse encore partie de celui de Jauche; et que cette pressante considération doit l'emporter sur l'espèce de dépendance dans laquelle étoit ci-devant Gestiaux d'Autre-Église, à raison du paiement de ses charges;
Le commissaire du directoire exécutif entendu, Arrête :
L'arrêté du 25 Messidor de l'an 4, portant qu'il n'y avoit point matière à délibérer sur la pétition de la municipalité du canton de Perwez, tendante à ce qu'on réunisse à la commune de Mont-St.-André la terre de Gestiaux, est rapporté; et en conséquence déclare que la terre de Gestiaux est comprise sous la commune de Mont-St.-André au canton de Perwez; avant de prononcer sur la question de savoir qui disposera du produit des biens de l'hôpital et des pauvres, vu que la terre de Gestiaux n'est point habitée, il sera écrit aux municipalités de Perwez et de Jauche pour avoir les renseignements nécessaires.
Fait en séance, à Bruxelles, le 17 Brumaire, l'an 5».
En 1818, on modifia les limites respectives de Mont-Saint-André et de Bomal. Ce dernier village s'accrut de quelques maisons détachées du premier.
Mont-Saint-André formait jadis une terre franche, située en Brabant, dans la mairie de Geest-Gérompont, et appartenant au chapitre de Liège, tandis que Gesteau, dépendance d'Autre-Église, ressortissait à la mairie et baronnie de Jauche. Mont-Saint-André, auquel Gesteau fut réuni en l'an V, comme nous venons de le voir, fait partie, depuis l'an III, du canton de Perwez.
La haute, moyenne et basse justice appartenaient : à Mont-Saint-André, au chapitre de Liège; à Gesteau, au chapitre d'Andenne. La coutume en vigueur était celle de Liège, sauf que, depuis le XVe siècle, on allait à chef de sens à Louvain. D'après Louvrex, la seigneurie ressortissait à la cour allodiale de Liège.
Le seigneur ou baron de Jauche était avoué héréditaire et percevait : au XIIIe siècle, un tiers; au XVIIe siècle, la moitié des amendes. D'après une déclaration des échevins de Jauche, de l'année 1341, Mont-Saint-André était une terre privilégiée de la baronnie, en ce sens que le baron n'y levait pas le droit de mainmorte.
Le chapitre de Liège avait, à Mont-Saint-André, son maire, ses échevins, ses sergents; le chapitre d'Andenne en avait d'autres à Gesteau. Les archives du royaume possèdent actuellement les deux greffes; celui de Gesteau commence en 1738.
Comme terre franche, Mont-Saint-André ne payait ni tailles, ni subsides (cependant, en 1383, par exception, on le compte, avec Bomal et Gesteau, parmi les villages seigneuriaux du quartier de Jodoigne). Toutefois, les hommes appartenaient an duc, c'est-à-dire qu'ils étaient considérés comme ses sujets et lui devaient le service militaire. Gesteau, cité isolément en 1374, forma, en 1436 et années suivantes, avec Jauche et Autre-Église, l'une des cotes de la mairie de Jandrain; depuis, on le considéra comme une dépendance d'Autre-Église, qui le sépare de Jauche.
La commune possède actuellement 17 hectares 5 ares.
Le budget, pour 1859, présente les chiffres suivants :
Le chapitre de Saint-Lambert avait à Mont-Saint-André et Bomal des biens et des revenus considérables, dont il existe de nombreux relevés, exécutés : dans la seconde moitié du XIIIe siècle, en 1371, en 1446 (lorsqu'un mesurage fut entrepris par Jean de Hallebay, mesureur juré), en 1447 (lorsque les terres de ce domaine furent mesurées et abornées par sire Guillaume de Libermeie, prévôt du chapitre de Saint-Jean-l’Evangéliste, de Liège, et Baudouin de Wynes, procureur de la cathédrale de cette ville), en 1536, en 1565, en 1688 etc.
Au XIIIe siècle, le chapitre possédait à Mont-Saint-André et Bomal : 1°. 53 1/2 bonniers de terres cultivées, payant un trécens ou cens foncier de 86 muids de froment, mesure de Jodoigne, et 12 chapons; 2°. 15 manses de terre, comprenant chacun 12 b., et pour lesquels les tenanciers devaient livrer à leurs frais, dans le grenier de la cathédrale (in granario ecclesiæ), 34 muids 2 setiers d'épeautre et 30 muids d'avoine, 4 marcs 4 sous de Liège, 60 chapons et 120 œufs; 3°. 4 bonniers de prés, dont un dit Demenchepreit, et dont la récolte, dont on portait la valeur à 6 marcs, était à charge de trois particuliers : Pierre Bokeas, Ymmesa et Jean Nostreiz. Tous ces revenus, ainsi que la grande dîme, qui produisait 90 muids de froment, et la petite dîme, qui rapportait 6 marcs, forent affermés, vers l'an 1280, à Baudouin, écolâtre d'Autre-Eglise, moyennant 30 muids d'épeautre et 80 marcs, payables tous les ans, la moitié à Pâques, la moitié à la Nativité de saint Jean-Baptiste.
En 1371, les 15 meys ou manses mesuraient 2 bonniers de plus que 180 b., et payaient, au total, 37 muids 7 setiers un tierche d'épeautre, 22 muids 6 setiers d'avoine, 45 sous 6 deniers de Liégeois en monnaie de Liège, 121 1/3 œufs, plus 14 sous 10 3/4 deniers à la Saint-Remy, 21 sous 4 deniers, 57 chapons , 4 moyous d'avoine et 2 moyous de froment à la Saint-Étienne; 3 s. 11 d. à l'Ascension et 20 1/3 d. à la Saint-Jean-Baptiste, soit, au total, en argent, 4 marcs 7 sous 1/4 1/5 deniers, monnaie de Liège. D'après un livre censal de l'an 1565, chaque meit payait 20 setiers d'épeautre, 12 setiers d'avoine, 36 deniers de Liégeois (valant 6 petits deniers ou le quart d'un patard de Brabant) et 8 œufs.
Le chapitre avait à Mont-Saint-André une ferme située au lieu dit l’Alloux-Saint-Lambert et qui porte encore le nom de Ferme Saint-Lambert; on la désigne, dans une déclaration en date du 13 janvier 1459, comme tenant de trois côtés à Werixhas (ou au Warissaix) et du quatrième côté à une tenure contigüe au Royaul Chemin. La République française la vendit comme bien national, avec 60 bonniers de terres et de prairies.
Parmi les vassaux de la cathédrale de Liège figurent, en 1371, messire Jakeme de Ripemont, qui tenait d'elle 10 b. 3 j., et Henri le comte d'Ophus, qui tenait 13 b. 16 grandes verges. En 1565, Charles de Harchies, seigneur de Bomal, payait un cens de 4 setiers et 4 deniers de Liège sur la Court ou ferme du Fays et 8 chapons sur le Moulin du Fays.
Les seigneurs de Jauche tenaient l'avouerie de Mont-Saint-André en fief de l'avouerie de Hesbaye. En 1794, ils y avaient encore un livre censal de 32 setiers 1 douzain d'avoine, plus une poule par feu. Gesteau était compris dans leur domaine et ils y possédaient des biens, de temps immémorial. En 1221, Gérard de Jauche y acquit du monastère de Villers un cens de 30 deniers et 10 chapons et 8 bonniers de terres et de prés (dont un tiers était déjà sa propriété), en échange d'une somme de 22 livres blancs et d'un cens de 18 sous de Louvain et 22 chapons, se prélevant à Glatigny, où il ne retint ni avouerie, ni tenancier, ni aucun autre cens.
L'église de Saint-André, dont le patron est invoqué pour les maladies des hommes et des bestiaux, était une église entière. Elle fit partie d'abord, du diocèse de Liège et du concile de Jodoigne, puis, de l'évêché de Namur et du doyenné de Jodoigne; et enfin, comme succursale de la cure de Perwez, de l'archevêché de Malines. Aujourd'hui, elle fait partie du doyenné de Jodoigne. Plusieurs maisons de Bomal dépendent encore de la paroisse de Mont-Saint-André, mais le curé délègue ses pouvoirs à son voisin.
Le chapitre de Liège était collateur de la cure et décimateur de temps immémorial. En 1666, le curé jouissait du tiers de la dîme et de 28 bonniers de terres, de prés et de bois. En 1688, on évaluait ses revenus à 28 setiers d'épeautre, 16 1/2 setiers d'avoine, 15 sous de cens, 60 fl. d'anniversaires et autre casuel; quelques bois, à Gesteau, ne rapportaient quasi rien, « pour n'y croistre que peu de petits « blans ormeaux ». En 1787, outre un tiers de la dîme, une partie de la dîme de Gesteau, 3 1/2 b. de dîmes novales, le curé avait une compétence de 20 écus ou 56 fl. et jouissait de 54 b. de terres et de prairies, provenant en partie des chapellenies qui avaient été unies à son bénéfice primitif. Le tout lui valait, année moyenne, 1,592 fl. 2 sous. Par contre, il était tenu de célébrer par semaine : une messe fondée en l'honneur de saint Nicolas, une autre en l'honneur de sainte Catherine, une troisième, instituée, en même temps qu'un office des morts, également hebdomadaire, par le chanoine de la Ruelle, en 1345; une messe du jeudi ou du Saint Sacrement, fondée, en 1609, par Martin le Gros, et dont les charges furent ensuite réduites à 20 messes par an; une messe du samedi, pour laquelle le curé Jean le Flament laissa, en 1473, plusieurs pièces de terre. Une partie de l'ancienne dotation de la cure fut vendue, comme bien national, le 23 nivôse an VIII. Le presbytère date de 1656.
Outre les bénéfices de Saint-Nicolas, de Sainte-Catherine, de Saint-Jean, qui furent successivement réunis à la cure, il en existait deux autres : celui de Saint-Léonard, dont nous parlerons à l'occasion de l'hôpital de Gesteau, pour lequel il fut primitivement établi, et celui de Notre-Dame, qui était chargé d'une messe par semaine et possédait 7 1/2 b. (revenu, en 1787, 116 fl.). L'un et l'autre se conféraient par le curé. Un curé, maître Hubert-Vincent Houbart, fonda, le 23 décembre 1655, un office particulier dont il réserva la collation à sa famille et qui était chargé de cinq messes par semaine; en 1787, ses revenus s'élevaient à 177 fl. 10 s. et le greffier du village, Jean-Lambert de Hemptinne, maire de Jauche, en était le collateur. La marlerie ou marguillerie recevait anciennement un muid de grains du chapitre de Saint-Lambert. En 1787, elle possédait un demi-bonnier (revenu, 31 fl. 6 s.). La fabrique de l'église était dotée de 7 b. (actuellement elle n'a conservé que 1 hect. 22 ares) et d'un revenu total de 192 fl. 17 s. (de 503 fr., en 1846).
D'après les anciens usages, le chapitre de Liège devait construire et entretenir la nef de l'église (outre le chœur. qui, d'après le droit commun, était à la charge des décimateurs, la grosse cloche, les ornements sacerdotaux, les livres et « un feu ardent au grand autel » (ce qui équivalait à une dépense annuelle de 4 livres de cire). D'autre part, la communauté était tenue de « livrer le bellefroid (ou tour) si en temps et heure que les seigneurs n'y aient dommage, ni empêchement ». Quelque riche que fût le chapitre, il ne remplissait qu'à demi ses obligations. En 1666, les voûtes du chœur étaient crevassées et menaçaient ruine, le plafond de la nef était à jour en beaucoup d'endroits, les murs étaient souillés, la pluie tombait sur l'autel de Saint-Jean, il n'y avait pas de remontrance et le temple ne possédait qu'un ciboire de cuivre, outre un petit ciboire d'argent avec lequel on portait l'hostie consacrée aux malades.
A cette époque, les paroissiens étaient disposés à intervenir dans la dépense qu'aurait occasionnée la restauration de l'édifice. Ce ne fut toutefois qu'au milieu du siècle suivant, en 1757, qu'on le reconstruisit en partie. Le chœur, qui se compose d'une travée et d'une abside à trois pans, a conservé ses fenêtres ogivales et ses contreforts en pierre. Des travaux de modernisation ont été exécutés en 1839; cette date, ainsi que celle de 1757, sont indiquées au-dessus de la porte d'entrée: Une tour carrée précède l'église; elle est revêtue de grès jusqu'à la hauteur du toit de la nef et a pour amortissement la superposition de plusieurs pyramides tronquées, à quatre pans. La nef, qui se compose de trois travées, a un plafond en cintre surbaissé; le chœur, dont le plafond est horizontal, est entièrement boisé, et ses fenêtres ont un encadrement en bois sculpté qui leur donne une forme cintrée, bien qu'elles soient encore ogivales au dehors.
Le tableau du maître-autel, représentant la Naissance du Christ, est de Blendeff, de Louvain. L'église possède encore un beau banc de communion, deux beaux confessionnaux, exécutés par M. Bonnet, de Nivelles, et une croix terminée par des quadrilobes renfermant les emblèmes des évangélistes. Dans le cimetière se trouvent des fonts baptismaux, à cuve octogone, avec quatre têtes saillantes, ressemblant à ceux que nous avons signalés dans plusieurs localités; un fragment de la cuve, que la gelée a fait éclater, est déposé dans la sacristie. Les trois cloches ont été fondues par M. Van Aerschot, de Louvain.
Le bureau de bienfaisance est extrêmement riche, tant par ses propres revenus que par l'adjonction que l'on y a faite de la belle dotation de l'ancien hôpital de Gesteau. Un chanoine du chapitre de Liège, qui était en même temps curé de Mont-Saint-André, Franc ou Francon de la Ruelle, légua ses biens aux pauvres en l'année 1$43 et, deux années après, fonda l'hôpital dont nous venons de parler, à proximité d'une fontaine qui est remarquable à cause de l'abondance et de la vigueur avec lesquelles ses eaux sortent de terre et qui, pour cette raison, est surnommée la Fontaine qui bouille.
Il y avait là un hôpital où, d'après la tradition, les passants, les pèlerins et les étrangers pouvaient loger une nuit. Engelbert, évêque de Liège, sanctionna, en l'année 1347, les libéralités de la Ruelle, et deux ducs de Brabant, le premier du nom de Jean, et, après lui, Wenceslas de Luxembourg, accordèrent quelques immunités à l'hôpital. Cet établissement avait une chapelle particulière, qui était consacrée à saint Léonard, mais elle fut détruite pendant les troubles de religion. On ne rétablit jamais l'hôpital, dont on joignit les revenus à ceux de la Table du Saint-Esprit, ni la chapelle, dont le bénéfice, qui était doté de 9 b. 3 j. (revenu, en 1787, 122 fl. 17 s.), fut annexé à la cure. Les offices institués par le fondateur se célébrèrent depuis à l'église paroissiale.
En 1666, les revenus des pauvres étaient évalués à 57 florins, 342 halsters 1 douzain de seigle, 19 halsters de froment, 19 d'épeautre et 42 d'avoine, qui ne partageaient entre toute la population, sauf sept ou huit familles. En 1787, la Table possédait 73 bonniers et, en redevances, 1,155 setiers 1 1/2 douzain de seigle, produisant, au total, 231 fl. 18 sous, par an. Depuis, 6 hectares ont été attribués au bureau de bienfaisance de Bomal, quelques maisons de l'ancien territoire de Mont-Saint-André ayant été réunies à cette commune; cet arrangement ayant été sanctionné par l'autorité supérieure, en 1853, il est resté à Mont-Saint-André 66 hect. 32 ares. Le budget du bureau de bienfaisance, pour l'année 1859, a été fixé comme suit :
Outre l'hôpital «le Gesteau, il y avait, à Mont-Saint-André, du côté de Bomal, une maladrerie.
Le curé Houbart, en établissant, en 1655, la fondation dite de la première messe, stipula qu'une rente de 152 fl. serait assignée pour instituer une école, «parmis que la communautéz y contriburat quelque chose ». Le village se trouvant fort endetté et les habitants fort pauvres, on n'avait pas encore, en 1666, donné suite à ce projet, que l'on proposa de réaliser, à cette époque, en détachant une fraction de la dotation de la Table des pauvres.
Le 23 juillet 1816, la commune et le bureau de bienfaisance ont été autorisées à acheter, moyennant 11,125 francs, un bâtiment où se trouvent réunis la maison commune, les écoles pour les enfants des deux sexes, le logement de l'instituteur et celui des institutrices, qui sont deux sœurs du couvent de la Providence, de Champion. L'appropriation de ce local a été achevée en 181850 et a coûté de 6 à 7,000 fr. Le nombre des enfants pauvres qui ont été admis par la commune, en 1858-J859, à recevoir l'instruction, s'est élevé à 84 : 37 garçons et 47 filles.
Il y a, à Mont-Saint-André, une société musicale.
La fête communale se célèbre le deuxième dimanche de juillet et la petite l'été le dimanche après la Saint-André.
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