Le nom de Walhain n'a pas subi d'altérations notables depuis qu'il apparaît dans l'histoire. On trouve d'abord Walehain (940, 987-991, 1235, 1245) et Walehain (1099, 1184, 1215, 1217), puis Walehem (1183, 1231, 1250), Walhem (1195, 1198 ,1214, 1374), Wallelhem (1206), Walehen (1209), Walehein (1220), Walham (1225), Waleem (1231, 1261), Walehain (1235), Waleham (1245), Walehin (1247), Waelheem (1251), Walehang (1273), Walehaing (1284), Waelhain (1422, 1492, 1532, 1613, 1663), Wailhain (1440, 1464, 1469, 1474, 1481, 1494, 1562), Walhain 1217, 1220, 1436, 1487,1723) et Walhaing (1520-1521). Après la réunion des villages de Saint-Paul et de Sart-lez-Walhain, on a écrit Walhain-Saint-Paul et quelquefois on ajoute encore Sart-lez-Walhain.
Walhain a pour homonymes : Walhain, dépendance de Buvrinnes (Hainaut), et, dans les pays germaniques, Waelhem (province d'Anvers), Waelem, dép. de Worteghem (Flandre orientale), Waelhem, dép. de Klimmen (duché de Limbourg), Walheim (départ, du Haut-Rhin), Walheim, sur le Necker (royaume de Wurtemberg). Gramaye a proposé pour cette dénomintion deux étymologies : Vallée de la Haine ou des Hennuyers et Habitation des Wallons; la plus douteuse des deux, la première, lui semble la meilleure. D'autres rattachent le radical wal au verbe wallen, sourdre, et ajoutent que le territoire de Walhain est très marécageux et possède plusieurs fontaines.
La commune de Walhain est limitrophe de celles de Nil-Saint-Vincent, Tourinnes-les-Ourdons, Sauvenière (Namur), Ernage (Namur), Cortil-sur-Orne et Chastre-Dame-Alerne.
Walhain est à 3 kilomètres de Nil-Saint-Vincent, 3 1/2 kilom. De Tourinnes et Ernage, 5 kilom. de Sauvenière et Chastre, 6 kilom. de Cortil, 9 1/2 kilom. de Perwez, 34 kilom. de Nivelles, 38 kilom. de Bruxelles.
D'après la triangulation de Cassini, dont les calculs ont été refaits par M. Houzeau, l'église de Walhain se trouverait située par 56 grades 2636 de latitude N. et 2 grades 6191 de longitude E.; cette latitude parait trop forte de 2 centigrades, si l'on s'en rapporte à la carte de Gérard. Le sol, aux abords de l'église, a une altitude d'environ 145 mètres; la crête d'une grosse pierre qui se trouve au bord du chemin d'Ernage, à un kilomètre de la grand-route, a une altitude de 161 mètres 62.
Bien que l'arrêté de réunion des communes de Walhain-Saint-Paul et de Sart-lez-Walhain n'ait été pris que le 1er mars 1822, cette fusion était déjà résolue en 1820, car il n'existe qu'un seul procès-verbal de délimitation pour les deux communes : il a été dressé le 13 avril 1820 et clos le 24 août suivant.
Le cadastre divise le territoire de Walhain en sept sections : la section A ou du Hameau de Saint-Paul, la section B ou du Hameau de Sart-lez- Walhain, la section C ou de Baudesset, la section D ou de la Justice et de l'Ermitage, la section E ou du Hameau de Perbais, la section F ou du Village de Walhain, la section G ou de la Campagne du Bon Dieu du Chêne.
Au 1er janvier 1859, ces sections se trouvaient morcelées en 2,925 parcelles, appartenant à 651 propriétaires, donnant un revenu cadastral de 105,681 fr. 48 (sol : 96,627-48; bâtiments : 9,054-00) et ayant une contenance de 1,390 hectares 71 ares 41 centiares (imposable : 1,360 hect. 13 a. 45 ca.; non imposable : 30 hect. 57 a. 96 ca.).
Cette contenance globale se subdivisait ainsi en 1834 :
En 1686, Walhain-Saint-Paul comprenait 1,013 bonniers 1 journal, dont 824 b. 1 j. de terres, 48 b. de prés, 64 b. 1 j. de bois, 2 b. d'étangs, 3 b. 3 j. de communaux, 71 b. de biens masures (ou héritages avec dépendances). A Sart-lez-Walhain il y avait 68 b. 2 j., dont 64 b. 2 j. de terres et 4 b. de prés.
On comptait à Walhain : en 1374 , 218 ménages, outre 33 à Saint-Paul; en 1436, 91 foyers; en 1464, 99 foyers; en 1472, 93 foyers; en 1492, 56 foyers; en 1526, 98 maisons, dont 4 inhabitées et 1 à 2 foyers; en 1686, 74 maisons et un moulin à eau (celui de Godeupont), actuellement sur Chastre; — à Sart-lez-Walhain : en 1374 , 32 ménages; en 1436, 23 ménages; en 1464, 22 foyers; en 1472, 11 foyers; en 1492, .. foyers en 1526, 28 maisons, dont 3 à 2 foyers et y compris ! an hôpital; en 1686, …maisons; — dans la commune an 31 décembre 1856, 366 maisons.
Walhain, qui compte 228 maisons; Saint-Paul, 46 maisons; Sart-lez-Walhain, 49 maisons; Perdais, 43 maisons.
Walhain forme un beau village qui s'étend sur les i rives marécageuses du Nil. On y remarque plusieurs habitations élégantes, aux abords de l'église, ainsi que les ruines d'un ancien château féodal.
Les premières maisons du village de Saint-Paul ( Villa Sancti Pauli, vers 1100; Saint-Paul, 1383 : LE ROY; Saint-Pol, 1469, 1520-1521, 1538, 1562,] 1613, 1663, 1723), qui borde aussi le ruisseau du Nil, succèdent sans intervalle à celles de Walhain. L'église de Saint-Paul est à 1,700 mètres N.-N.-E. de celle de Walhain.
Le village du Sart-lez-Walhain ou Sart-à-Walhain (Sart de le Walhaing, 1383; Sart près Waelhain, 1436; Sart près Wailhain, 1464; Sar empres Walhain, 1538; Sart deseur Walhain, 1623; Sart près Walhain, 1663) se trouve à 1,800 mètres E. de l'église de Walhain, à la source d'un petit cours d'eau qui se nomme le Ri des Mottes Bridoux. L'église du Sart est à cent mètres à peine des premières maisons du harneau de Lérinnes, qui appartient au territoire de Tourinnes.
Perbais (1544-1545, 1566-1567) est situé à 3,000 mètres O.-S.-O. de l'église de Walhain; ce hameau est traversé par un ruisseau dont il porte le nom. Il se prolonge sur le territoire de Chastre et se rattacherait fort naturellement â cette commune, dont il est trois fois plus près que de Walhain.
A 2,400 mètres N.-N.-E. de l'église, les Maisons des Quinze bonniers, qui forment un écart, à la limite de Tourinnes, avec quelques maisons dépendantes du village de Saint-Lambert; à 1,700 m. E.-N.-E., le Moulin du Pré des Basses, ou Moulin Tordoir, ou Moulin Hanquet:; à 1,700 m. E.-N.-E., la Maison Thomas; à 1,600 m. E.-N.-E., la Maison Davister, cabaret; à 700 m. E.-S.-E., le Moulin Malfroid, qui a reçu le sobriquet de Moulin de la Savate, parce qu'il a été construit par un ancien cordonnier; à 1,200 m. Js.-S.-E., le Moulin de Walhain ou Moulin Lecoutuner; à 2,400 m. S.-S.-E., la Haute Baudesset (Badressain, 1438; Taverne de Batersain, 1438; Cense de Baudeset, 1544-1545; Cense de Bauterssam, 1440; Cense de la Clef à Baudeset, 1623), ferme peu éloignée de la chaussée romaine et ainsi nommée par opposition à la Basse-Baudesset qui dépend de Sauvenière; à 2,100 m. O.-S.-O., la Maison Viny ou Nouvelle barrière, au croisement de la route de Namur et du grand chemin de Chastre à Walhain ; — à 900 m. O.-S.-O., le Bois de Boulogne, cabaret; à 2,100 m. O.-S.-O., la Maison Grégoire Mourau, ou Barrière du Chant des oiseaux, sur la route de Namur; à 2,300 m. O., la Maison Lucas, ou le Rendez-vous de chasse, auberge sur la route de Namur.
Champ des Seize bonniers; Champ des Huit bonniers; Champ des Quinze bonniers; Champ de Saint-Fromont; Champ des Neuf bonniers; Champ des Trois tilleuls (Maison et tenure aux Trois Thilleux, près du chemin de Louvain à Namur, 1523; Champaigne des Trois Tilloux, 1538); Pré des Basses ( on donne ce nom à des fonds marécageux); Champ du Moulin; Fond Cantillon; Au Gros chêne; Champ du Vivier; Pré du Vivier; Campagne d'Annasart (Campagne d'Agnassart, 1787); Champ de la Croix; Champ du Long cerisier; Champ du Petit pré (Campagne du Petit Prêt, 1787); Champ de la Boscaille; Champ Sainte-Anne (Campagne Sainte-Anne, 1787); Champ de la Bataille; Champ de la Barre (Campagne del Barre, 1787); Quéwet; L’Amende; Champ de Laudiaumet; Champ du Crahau; Campagne de Baudesset; Vallée de Roux (Vallée du Roux, 1787); Route aux pommiers (transformé vulgairement, d'après la prononciation wallonne, en Rotto pommier); Petit champ; Charnoit (Bois le Charnoit, 1440; Bois du Charnoit, 1544-1545; Dessour le Charnoit, vers Saint-Pol, 1538; Campagne du Charnois, 1787); l'Ermitage, démoli depuis quelques années : les matériaux ont été employés à faire le soubassement du mur du jardin de la cure de Walhain; la Lessière (Bois delle Lessire, 1440; Vivier et Bois delle Layssière, 1544-1545); Brisepot (Prêt Brispot, 1544-1545; Petit Brispot, 1787); la Justice : les fondements du pilori existent encore vers la limite d'Ernage, la colonne en pierre bleue a été transportée dans la prairie qui entoure l'ancien château de Walhain; Pré communal; Champ des Cinq bonniers; Fond de la Chaussée; Tri à Caton; Champ des Anglées; Chaud pré; Champ du Favia (Campagne du Faveau; 1787); Pro-fond brou(Prédes Parfoncbroux, 1544-1545; Profond-broux, 1787)-Champ du Bon Dieu du Chêne (au Chêne, à Saint-Paul, 1686); Jonquoit (Campagne du Jonquoy, 1787); Long pré; la Chivéqueue; Château de Walhain; Champ du Château; Champ Gravelle; Château de Saint-Paul (Cense del Thour, 1550); Vieux chemin de Namur; Chemin des Charretiers (d'Ernage à Tourinnes); Pont de l'Ermitage; Château Marette; Ruelle du Gailli; Neuve voie; Campagnette; Pont Mimie; Closière d'Août; Fond de Bibrou; Chemin Gérard; Borgne ruelle; Ferme Radelet; Pont de Perbais; la Culée; la Rencontresse; Morte en voie (la Mortalvoie, 1596; la Morte à voie, 1787), chemin ainsi nommé, d'après la tradition, parce qu'une enfant y est morte pendant qu'on la transportait de Walhain à Tourinnes pour la faire baptiser; Pont de Saint-Paul; Pont du Château de Saint-Paul; les Deux hurées (berges); Battis de Saint-Fromont; Winefosse; Chapelle Sainte-Anne, portant la date 1754; Ruelle de la brève; Ferme d'Acremont; Chemin de la Commune; Long jardin; Ruellette Claire; Pâturage Dubois; Ruelle de la Quichenère ; Ferme Anne-Marie; Prés de Saint-Paul; Jardin Coltin; Pré des Sapins; Pré du Meunier; Au Buisson (Bouchon, en wallon); Chapelle Saint-Agapit, près de laquelle se trouvait un antique tilleul que la commune a vendu en 1861 « à cause de sa vétusté et du dommage qu'il causait»; Chapelle Sainte-Barbe; Chapelle de l’Immaculée conception; Chapelle Saint-Thibaut; Chapelle N.-D. du Scapulaire; Chapelle Saint-Nicolas; Chapelle du Bon Dieu du Chêne; Chapelle de N.-D. de Walcourt; le Paradis; les Mottes Bridoux, espace rectangulaire, entouré d'un fossé marécageux, derrière l'église de Sart-lez-Walhain, où il existait jadis des éminences que l'on a rasées; Cense Motte; Chapelle Saint-Donat; Chaussée romaine.
Fosse au Loup, Campagne des Grandes coches, Cense jadis de la Chapelle, Batty al Forche, Campagne de Minonval, la Tannerie, Campagne del Rouée, cités en 1787; Chemin delle Belle Haye, Cortil al Wacrance, le Gosseau, Cortil Grand dame, Cortil al Herbe, A la Fosse, Justice de Perlais, cités en 1544-1545; Marlière Marfontaine, Fond Massa, Champaigne du Mortier, Fond du Chaisne (Vallée du Chesne, 1538), Ruelle con dist a la Baillerie, près la Tour; les Euwiprêts, Bois de Saint-Paul, cités en 1590; Al Mez Sartiaul, à Sart près de Walhain (1458) ; Al Spinette Waverelle (1518); Bonnier Gotfart (1686); Campagne du Routiau, (1787; le Ruteal, 1440; Bos de Ruteau, vers Baudechain, 1538; Bois de Ruthiau, 1544-1545; entre les Roittiaux et Baudeset, 1686); Vivier de Rada, Vivier de Leychamps, Vivier de Viveroux, Preit de Berreaulx, Bois Bazueau, Bois delle Chapellerie, Bois del Scoupulrye, Bos damoiseilhe Yde, Bois Saint-Anthoine, cités en 1544-1545; Bosket Wilhmet (1440) ou Bois Wilhme (1544-1545); Moulin del Sauch (1440), Al Saux (1636) ou del Sart (1544-1545); Stordoir delle Sart (154-11515); Bois des Lapins et Chapelle Saint-Jean (Gramaye).
Le sol de Walhain n'est pas accidenté; il est marécageux le long des ruisseaux qui baignent la commune : le nom de Profond brou, donné aux terres qui avoisinent l'église vers l'ouest, l'indique d'une manière expressive. Le point culminant se trouve à l'extrémité méridionale de la commune, à la jonction des territoires de Walhain, Sauvenière et Ernage, près de la Haute Baudesset : on y a constaté une altitude de 107 mètres.
Tout le territoire est recouvert du limon hesbayen, reposant sur le sable bruxellien.
Le territoire de Walhain appartient au bassin de l'Escaut; il confine, vers la Haute Baudesset, au bassin de la Meuse. Les cours d'eau qui arrosent cette commune sont : le Perbais, le Nil, le Ri des Mottes Bridoux et le Ri des Radas.
Le Perbais ou Bais prend sa source dans les Prés communs vers la limite d'Ernage; traverse le hameau qui lui doit son nom; reçoit (r. dr.) le tribut de la fontaine de la Grange Gaspard; devient limitrophe de Chastre; et passe complètement sur le territoire de cette commune, après un parcours de 1,100 mètres, dont 50 mitoyens, dans la direction du N.-O.
Le Nil ou Hain prend sa source dans les prés de la Barre, près du Moulin de Walhain; reçoit le Ri des Radas (r. g.) près du Château de Walhain; se grossit des eaux de la fontaine de la Chivéqueue (r. g.), en aval de l'église de Walhain; traverse les villages de Walhain et de Saint-Paul; et passe sur le territoire de Tourinnes, en recevant le Ri des Mottes Bridoux (r. dr.), après un parcours de 4,100 mètres dans la direction du N.-N.-E.
Le Ri des Mottes Bridoux prend sa source au Vivier Bridoux, derrière l'église de Sart-lez-Walhain; marque la limite entre Walhain et Tourinnes; et passe sur le territoire de cette dernière commune après un parcours, entièrement mitoyen, de 450 mètres dans la direction du S. au N.
Le Ri des Radas prend sa source dans un bois défriché, près de l'Amende; longe l'ancien Château de Walhain, dont il alimentait jadis les fossés; et se réunit au Nil (r. g.), après un parcours de 800 mètres dans la direction du N.-N.-E.
Les fontaines dont l'eau est employée par les habitants sont : la Fontaine Saint-Georges, la Fontaine Berthe, la Fontaine Chapelle, la Fontaine Ramet, la Fontaine Diame, la Fontaine Ghiette, la Fontaine Brose, la Fontaine communale et la Fontaine des Mottes.
On a mis à sec les étangs et notamment ceux qui formaient des dépendances du château.
On comptait : à Walhain, en 1709, 479 habitants; en 1784, 452 habitants, dont 2 curés et 2 autres prêtres, 93 hommes, 122 femmes, 81 garçons et 73 filles âgés de plus de 12 ans, 42 garçons et 37 filles âgés de moins de 12 ans (dans la paroisse ? ; en l'an XIII, 1,000 habitants; — à Sart-lez-Walhain, en 1709, 24 habitants; en 1784, 92 habitants, dont 1 prêtre, 14 hommes, 10 femmes, 15 garçons et 18 filles âgés de plus de 12 ans, 10 garçons et 12 filles âgés de moins de 12 ans (dans la paroisse, 98 personnes : 1 prêtre, 32 hommes et garçons âgés de plus de 12 ans, 37 femmes et filles âgées de plus de 12 ans, 17 garçons et 11 filles âgés de moins de 12 ans); en l'an XIII, 125 habitants; — dans les deux localités, au 31 décembre 1831, 1,549 habitants; au 31 décembre 1850, 1,801 habitants (wallons).
Les registres de l'état civil remontent, pour Walhain, à 1624; pour Saint-Paul, à 1660; pour Sart, à 1710.
Il n'existe plus de bois à Walhain. On a abattu successivement ceux que mentionnent les anciens documents : le Bois de Chamoit, qui n'avait qu'un journal de superficie, en 1544-1545; le Bois de Saint-Paul, dont les 13 / 1/2 bonniers étaient déjà défrichés en 1590; et quelques bois qui sont cités parmi les dépendances de la seigneurie, en 1544-1545 : le Bois Saint- Anthoine, de 7 journaux; le Bois Wilhme, de 3 b.; le Bois emprès la justice de Perbais, de 1 b. 3 j.; le Bois Bazueau, de 86 verges; le Bois de Ruthiau, de 6 b.; le Bois delle Layssière, de 14 b. 1 1/2 j.; le Bois delle Chapellerie, de 2 b.; le Bois del Scoupulrye, de 6 j.; le Bos Damoiseilhe, Yde.
D'après les recensements généraux, les exploitations agricoles se classaient de la manière suivante par rapport à leur étendue :
Les exploitations de plus de 50 hectares sont : la Ferme du Château de Saint-Paul (126 hect.), tenue par M. Tordoir (H.), appartenant, pour les bâtiments au fermier, pour les terres à M. de Fauconval; la Ferme de la Basse cour (108 hect.), tenue par M. De Rycke (Florian), appartenant à Me Crombez-Lefebvre; la Ferme d'Acremont (97 hect.), tenue par M. Fichefet (Fr. Al.), appartenant à M. Victor Van Schoor; la Ferme d'Août (80 hect.), tenue par M. D'Août (N.), appartenant aux héritiers D'Août; la Ferme de la Haute Baudesset (78hect.), tenue par M. Art (Fr.-Jos.), appartenant à Me Crombez-Lefebvre; la Ferme Debroux (70 hect.), tenue par M. Debroux (S.), propriétaire; la Ferme de Perbais (69 hect.), tenue par M. De Rycke Félicien), appartenant à Me Crombez-Lefebvre; la Cense Motte (65 hect.), tenue par M. Vranckx (Max.), appartenant à M. Becquet-Verheyden.
La plupart de ces fermes étaient jadis seigneuriales.
Le nombre des animaux domestiques constaté par les recensements généraux s'élevait à :
Les terres exploitées par les cultivateurs de la commune se répartissaient ainsi :
Ce chiffre total se subdivisait en biens exploités :
En moyenne l'hectare de terre était estiméà:
L'ancienne verge linéaire a 18 1/2 pieds de Louvain ou 21 1/2 pieds de Saint-Lambert ou de Liège.
Un moulin à eau a été établi en 1830, par Charles-Joseph Tordoir, près du château de Saint-Paul; mais, la chute du Nil n'étant pas assez forte, il a été supprimé six ans plus tard. Actuellement, il existe trois moulins à farine mus par le vent, ayant chacun une paire de meules. En 1636, on constata qu'il n'y avait pas et qu'il n'y avait jamais eu de moulin ni à Saint-Paul, ni à Sart-Deseur-Walhain. Depuis une vingtaine d'années (vers 1616), on en avait bâti, à Walhain même, un, qui était mu par le vent et qui appartenait au seigneur. C'est celui que l'on appela depuis le Moulin de Walhain. Dans les temps plus anciens, un autre moulin, l'un des quatre moulins banaux de la seigneurie, existait à l'endroit dit Al Saux; il était affermé, en 1544-1545, moyennant 12 muids de seigle, mais, en 1636, il était « du tout ruiné et place vague », l'emplacement appartenait encore au seigneur.
Le moulin à vent voisin de Lérinnes (sous Tourinnes-les-Ourdons) a été établi vers 1817; un deuxième a été bâti par L.-J. de Rycke, au lieu dit Gros borne, près du chemin vers Baudecet, et en vertu d'une autorisation en date du 13 décembre 1830; un troisième, érigé par M. Lefebvre, au Fond des Boscailles (arrêté du 12 mars 1852), a été transféré par M. Malfroid au Champ-Sainte-Anne (arrêté du 3 août 1859).
En 1440, on signale à Walhain deux brassines ou tavernes franches : une à Walhain, une autre à Bauterssam ou Bandecet ; l'unique brasserie mentionnée par Oudiette et qui avait été établie par M. De Broux, en 1700, ne travaille plus, non plus que deux distilleries, celle de Walhain, qui datait de 1823, et celle de Perbais, dont l'existence remontait seulement à 1838.
En 1544-1545, le « Stordoir delle Sart » payait au sire de Walhain une redevance annuelle d'un muid de seigle.
Environ 170 ouvriers émigrent en été : les uns exercent la profession de maçon, les autres vont travailler dans les établissements de Couillet, Châtelineau, etc. La plupart font des sabots en hiver.
Le chemin du fer du Luxembourg traverse le territoire de Walhain, près du hameau de Perbais, sur une longueur de 300 mètres.
La route de l'Etat de Bruxelles à Namur traverse Walhain sur une longueur de 1,200 mètres; une barrière y est établie.
On compte 51 chemins et 52 sentiers vicinaux, mesurant ensemble 79,351 mètres, dont 13 à 14 kilomètres sont pavés.
Le chemin de grande communication n° 30 (chemin allant de Saint-Paul à la route de Wavre à Gembloux) traverse la commune sur 6,337 mètres; une barrière y est établie et un péage s'élevant à la moitié du taux ordinaire du péage perçu par l'État s'y prélève en vertu d'un arrêté royal en date du 7 février 1819.
C'est M. De Broux, qui a été bourgmestre de Walhain pendant 27 années, qui a provoqué, en 1823, les premiers empierrements de chemins, au grand profit des travaux agricoles.
De même que Perwez, le village de Walhain est bordé vers le sud par la chaussée romaine de Bavai à Tongres, qui le sépare de Sauvenière. Les débris antiques abondent particulièrement à Baudecet, hameau dont une partie, la Haute-Baudecet, dépend de Walhain, et l'autre partie, la Basse-Baudecet, appartient au territoire de Sauvenière. La ferme de Baudecet, qui appartient de temps immémorial aux seigneurs de Walhain, est construite sur un terrain qui semble choisi à dessein pour y établir une forteresse. C'est une espèce de plateau, qui est séparé de la chaussée par un étang aujourd'hui desséché. En fouillant à côté de la chaussée, on a remarqué des restes de conduits en bois de chêne qui servaient d'aqueducs et étaient placés dans des terres qui n'étaient pas compactes comme le sol voisin. Sur la hauteur, à proximité de la ferme, on a trouvé, il y a environ un demi-siècle, des fondements d'une épaisseur considérable. A quelque distance vers l'est, l'endroit dit Closière Robert, près de la chaussée, a offert en abondance, il y a une vingtaine d'années, des pierres, des briques, des tuiles, des poteries qui se brisaient au moindre contact, des débris d'épées et d'autres armes. Des antiquités, d'origine évidemment romaine, se présentent fréquemment, notamment des fragments de tuiles. Un puits voisin a paru à M. Vander Rit de construction romaine.
Le village de Walhain existait déjà au Xe siècle, ainsi qu'il résulte des chartes de l'abbaye de Gembloux. De même que plusieurs localités avoisinantes, il faisait partie du patrimoine d'une famille très riche, dont un membre, nommé Wichpert ou Guibert, fonda l'abbaye dont nous venons de parler. Parmi les domaines dont il la dota figure la moitié de la villa de Walaham. Bien que le roi Othon en ait confirmé la possession aux religieux, eu l'an 946, la famille de Guibert leur enleva ce bien, comme presque tous ceux qui avaient été donnés en même temps et le garda longtemps; un second Guibert céda à l'abbé Heriward (987-991) tout ce qu'il possédait à Walhain, avec les serfs qui y habitaient.
Walhain était compris dans le comté de Daman, qui était parfois considéré comme une dépendance du grand comté de Lomme. Le Daman s'étendait vers le midi jusqu'à la Sambre et, dans la direction du nord, englobait Corroy-le-Grand, comme nous l'avons prouvé en parlant de cette commune. A l'est, il ne dépassait guère Walhain, car Perwez est quelquefois surnommé en Hesbaie, assez tardivement, il est vrai.
Les comtes de Louvain, qui devinrent les avoués de l'abbaye de Gembloux, se trouvèrent, par ce fait, investis de l'autorité suprême dans les biens du monastère. Pour exercer leur mission de défenseurs ou protecteurs, ils déléguèrent un de leurs vassaux habitant aux environs de Gembloux. Ce rôle fut d'abord joué par les sires d'Orbais, puis, lorsque la lignée masculine de la branche aînée des Orbais s'éteignit, au XIII* siècle, il échut à une famille noble portant le nom de Walhain. Des débats s'élevèrent, à plusieurs reprises, entre les religieux de Gembloux et leurs avoués, à propos des obligations que l'on voulait imposer à leurs tenanciers et de l'extension que les seigneurs de Walhain prétendaient donner aux prérogatives de l'avouerie. La querelle se ralluma sous le règne du duc de Brabant Jean Ier. Afin de la terminer, ce prince envoya à Gembloux le chevalier Jean Briseteste et Jean Loze, de Bruxelles, qui consultèrent les personnes les plus âgées et les plus prudentes, et entendirent les échevins de Gembloux. Il fut alors reconnu que l'avoué ne pouvait percevoir, par an et sur chaque feu, qu'un denier de bonne monnaie, une poule et un setier d'avoine. Il ne pouvait exiger ni précaire (taille), ni logement, ni obsone (aliments), ni aucun autre service. Défense lui fut faite d'intervenir dans l'exercice, par l'abbaye, de son droit de haute et basse justice, et de réclamer le commandement des vassaux du monastère, qui devaient marcher sous les ordres du maire de Gembloux, sur la réquisition de l'abbé et sous une bannière particulière. Arnoul, sire de Walhain, reconnut qu'en effet ses droits étaient limités de la sorte, et le duc fit délivrer à l'abbé une charte datée de Bruxelles, au mois d'août 1281, où figurent, en qualité de témoins, la plupart des seigneurs du Brabant wallon.
Au mépris des termes formels de cette déclaration, Jean de Looz, sire d'Agimont et de Walhain, prétendit convoquer les gens de l'avouerie et les conduire à la guerre sous la même bannière que les siens; il voulut aussi exiger d'eux des chevaux et des harnais et prélever sur eux une taille quand on en levait une en Brabant; il éleva la prétention de percevoir une amende pour un délit commis en la maison de Piérars Matrouille, qui était située « sur la Cauchie, delez Badressain » ( à la Chaussée romaine, près de Baudecet). L'abbé Lambert prouva qu'il y avait là empiétement sur ses droits; que, d'ordinaire, la taille sur ses gens était assise dans chaque localité, par les habitants, et qu'ensuite les maires et les sergents du monastère en poursuivaient le payement, sans que l'avoué ou ses officiers intervinssent en aucune façon. Les deux parties s'en remirent entièrement au duc de Brabant Jean III et promirent d'exécuter et de faire exécuter sa sentence. Une enquête ayant été faite par les chevaliers Walter de Melin (Mellet) et Gillion le Clerc d'Ittre, bailli de Nivelles, les prétentions de Jean de Looz furent condamnées et ses droits limités à la faculté de lever, tous les ans, un denier, une poule, un setier d'avoine dans chaque maison où il y aurait un feu « ardant » ou brûlant (charte datée de Tervueren, le vendredi 8 mars 1348-1349). De nouveaux accords furent encore conclus entre l'abbé de Gembloux et le sire de Walhain, en 1403, au sujet de l'avouerie, et, en 1461, au sujet d'un délinquant fait prisonnier.
En 1422-1423, les serviteurs de l'abbé ayant arrêté deux personnes dans la terre de Walhain, le duc ordonna de les relâcher et, comme l'abbé refusait ou différait d'obéir, ses domaines furent saisis. Pour obtenir son pardon, il dut payer une amende de 100 couronnes. A cette époque, l'autorité ducale et celle des grandes communes étaient en lutte avec les juridictions seigneuriales, la première pour la défense des immunités des bourgeois forains, la seconde pour le maintien des prérogatives du souverain. En 1421, un nommé Jean Joes, de Walhain, ayant envoyé ses vaches pâturer dans le bois du seigneur Engelbert de la Marck, on en opéra la saisie, mais Joes courut briser l'enclos où elles étaient enfermées et les ramena chez lui. Le maire l'ayant arrêté pour ce délit, ses amis s'adressèrent à la ville de Louvain, où il avait droit de bourgeoisie et, sur leurs réclamations, il y fut cité en justice. Le maire demanda qu'on le condamnât à se rendre en pèlerinage à Roquemadour, mais « il parla beaucoup » et en fut quitte pour payer une amende de 45 sous, moitié au domaine, moitié au seigneur de Walhain. Les contestations entre l'autorité du souverain et celle des seigneurs surgirent principalement de temps de Charles-Quint, en 1547-1549. Joachim de Termonde, ayant fait arrêter et condamner à avoir l'oreille coupée une voleuse nommée Barbette, voulut la livrer au lieutenant bailli du Brabant wallon; le bailli de madame de Berghes, à Walhain, ayant réclamé cette malheureuse, « disant qu'elle étoit de sa juridiction », on convint de lui pardonner « pour maintenir l'union », sans préjudice du droit de chacun.
Walhain devenu le patrimoine des de Glymes de Berghes était alors le chef-lieu d'un domaine considérable et fut érigé en comté en 1532, longtemps avant qu'aucune autre terre des Pays-Bas (sauf Hooghstraeten) obtînt le même honneur. Les de Berghes, qui jouissaient de la confiance des princes de la maison de Bourgogne et occupaient à leur cour les postes les plus honorables, les défendirent constamment, soit contre l'étranger, soit contre leurs sujets soulevés. Du temps de Maximilien d'Autriche, comme sous Philippe de Bourgogne et son fils Charles-le-Téméraire, ils se signalèrent par leur loyauté. Sous Philippe II, Jean, marquis de Berghes, comte de Walhain, devint suspect à cause de ses liaisons avec les seigneurs mécontents, mais il mourut en 1569 sans avoir posé ouvertement d'acte de rébellion. Néanmoins, ses biens furent confisqués, quoique sa veuve, Marie de Lannoy, eût, dès le mois de décembre 1566 et conformément aux ordres de la gouvernante, Marguerite de Parme, fait lever dans sa terre de Walhain des soldats pour garder la ville de Berghes ou Berg-op-Zoom, et expulsé du marquisat de Berg-op-Zoom les protestants, que son mari y avait tolérés.
La nièce de Jean de Berghes, Marguerite de Mérode, fille de Jean, seigneur de Mérode, et de Mencie, héritière de Berghes, porta à la fois à son mari Jean de Witthem, sire de Beersel, le comté de Walhain, que lui avait légué son oncle, et, entre autres domaines, la baronnie de Perwez, que lui laissa son père. Mais, pendant longtemps, les deux époux ne jouirent que d'une partie de leur vaste patrimoine. Pendant que l'on célébrait à Bruxelles les fêtes de leur mariage, les Espagnols gagnèrent sur les troupes des états-généraux la bataille de Gembloux, qui leur ouvrit tout le pays jusqu'aux portes de Bruxelles. Le comté de Walhain et ses dépendances, la baronnie de Bautersem et d'autres biens étant occupés par l'année royale, les terres de Beersel, de Braine-l'Alleu, etc., ayant considérablement à souffrir des incursions de l'ennemi, Jean de Witthem obtint des états-généraux et de l'archiduc Mathias, pour la durée de la guerre, la jouissance des intérêts des rentes constituées sur son marquisat de Berghes et confisquées parce que les détenteurs avaient adhéré à la cause de Philippe II (23 et 26 octobre 1579). Toutefois, il abandonna aussi la cause nationale; pour l'en punir, les états séquestrèrent son marquisat, qui fut donné à Maurice de Nassau, fils du Taciturne, en dédommagement des biens que l'Espagne avait confisqués sur son père dans les provinces belges. A Walhain, les habitants étaient restés attachés à la religion catholique; aidés par une faible troupe de Namurois, ils repoussèrent une attaque que dirigea contre le château la garnison de Bruxelles.
Sous le gouvernement de l'infante Isabelle, lors de la défaite à Chessart, près de Fleurus, des troupes du comte de Mansfeld par le général espagnol, don Gon-zalve de Cordone (le 29 août 1622), l'armée vaincue et l'armée victorieuse passèrent également par la « chaucie chemin royal ». Les maisons de Sart-lez-Walhain furent complètement pillées; et Georges de Lornoy, le fermier de la Cense de la Clef, à Baudeset, perdit des meubles, provisions, grains etc., pour une valeur de plus de 1,000 florins. Celui-ci se vit obligé de demander l'autorisation de ne payer qu'un quart des intérêts arriérés des rentes dont sa propriété était grevée (déclaration de la haute cour de Walhain, du 20 février 1023); les autres, pressés par Libert Lambert, amodiateur de la seigneurie de « Bomalle deseur Walhain », ruinés par des frais de justice excessifs, durent s'adresser à leur seigneur, M. de.Villers, pour réclamer son intervention en leur faveur.
Pendant les guerres du temps de Louis XIV, lors du siège de Namur en 1695, le maréchal de Luxembourg, dont l'armée campait près de Tourinnes-les-Ourdons, prit son quartier général au château de la Tour, à Saint-Paul.
L'armée française campa à Walhain du 30 juillet au 15 août 1746, pendant que les alliés se retiraient au nord du Demer.
En 1779, au mois d'octobre, la population de Saint-Paul et des localités voisines fut décimée par une dysenterie aiguë.
En 1815, dans la nuit du 10 au 17 juin, celle qui suivit la bataille de Ligny, le général prussien Bülow arriva des environs de Liège par la chaussée romaine; il campa à Basse-Baudecet et, dès les trois heures du matin, partit pour Wavre, afin d'y rejoindre l'armée de Blücher. Les Français, sous le maréchal Grouchy (troisième et quatrième corps), n'arrivèrent que le lendemain et très-tard dans la soirée à Gembloux, où ils passèrent la nuit et qu'ils quittèrent le 18, vers sept heures du matin, sans avoir aucune connaissance des mouvements de l'ennemi. Grouchy, ne sachant s'il devait poursuivre les Prussiens dans la direction de Perwez ou se rapprocher de l'empereur, prit un moyen tenue et se porta sur Walhain (et non sur Sart-lez-Walhain, comme le disent quelques auteurs), précédé par la cavalerie d'Excelmans.
C'est dans ce village que se trouvait Grouchy, vers midi, lorsque commença la bataille de Waterloo. Il s'était arrêté chez un notaire, M. Hollert, et y déjeunait de fraises, lorsque le colonel Simon Lorière, chef d'état-major du quatrième corps, vint annoncer au général Gérard que l'on entendait des détonations d'artillerie. Le bruit était sourd, car en ce moment il pleuvait; il tombait une pluie très fine. La pluie ayant cessé, le bruit devint plus distinct et prit bientôt une telle intensité, que le sol en tremblait; le général alla avertir Grouchy et tous deux se rendirent dans un pavillon, élevé au centre du jardin. M. Hollert déclara que, d'après lui, le canon tonnait dans la direction de la forêt de Soigne. C'est alors que Gérard proposa de marcher vers la Dyle, que l'on passerait à Mousty, et de se rapprocher de l'empereur Napoléon. « Je n'ai pas la prétention », dit Gérard dans une brochure qu'il publia quatorze ans après (Quelques documents sur la bataille de Waterloo, Paris, 1829, in-8°), « de dire que dans ce moment je calculai les immenses résultats qu'aurait produits cette manœuvre ». Gérard se faisait encore une illusion complète. Walhain est à 5 ou 5 1/2 lieues de Plancenoit; le pays intermédiaire est montueux; les chemins sont très-difficiles et l'étaient encore plus il y a 50 ans; des pluies affreuses les avaient détrempés à l'excès. Quelque activité qu'eût déployée Gérard, il serait difficilement arrivé à Plancenoit avant la nuit. Les Prussiens, ralliés, réorganisés, renforcés du corps de Bülow, forts au total de 90,000 hommes, auraient infailliblement arrêté le corps de Grouchy, comme ils l'arrêtèrent à Wavre, grâce â l'énergique résistance d'une seule de leurs colonnes. Toutefois Grouchy eut tort de ne pas essayer de se rapprocher davantage de la grande armée française, de ne pas se rallier aux observations judicieuses de son lieutenant, tout en n'admettant pas toutes les conséquences du mouvement que proposait celui-ci. II continua sa marche vers Wavre, par l'ancien chemin qui conduisait de Gembloux à cette ville, passa à Saint-Paul, où il s'arrêta encore au château de la Tour pour prendre quelques rafraîchissements, traversa Nil-Saint-Vincent et Corbais. Le soir, on ramena chez M. Hollert le vaillant Gérard et ce fut dans sa maison et en sa présence que l'on opéra l'extraction de la balle qui avait frappé le général français devant le moulin de Bierges. M. Hollert habitait une petite maison de campagne située vis-à-vis et au S. de la ferme de la Basse-Cour; le pavillon dont nous venons de parler n'a été démoli qu'en 1863.
Pendant le gouvernement du roi Guillaume, par un arrêté en date du 1er mars 1822, on forma une seule commune de Walhain-Saint-Paul et de Sart-lez-Walhain, dont la réunion avait déjà été proposée en l'an VIII; les registres de l'état civil pour la nouvelle juridiction ne commencent qu'au 1er janvier 1823. Depuis cette époque, la localité s'est considérablement développée. Walhain est remarquable par sa propreté et l'élégance de ses maisons, d'où lui est venu le surnom de Petit-Paris.
Le typhus y a fortement sévi en 1857 et 1858.
Les villages de Walhain, de Sart-lez-Walhain et de Saint-Paul ressortissaient autrefois à la mairie de Mont-Saint-Guibert; en l'an III, les deux premiers (le troisième compris dans Walhain) devinrent des communes du canton de Nil-Saint-Martin; ils furent joints en l'an X au canton de Perwez.
Les anciens documents les distinguent d'après la circonscription ecclésiastique qui s'est maintenue jusqu'à nos jours.
« En la paroische de Walhain, Antoine de Glymes (seigneur du lieu) est seigneur haut et bas, si qu'il maintient, toutes les amendes prises par les échevins se jugent suivant la loi de Liège, et monseigneur y a la souveraineté, que on ne peut composer, traiter, ni rien quitter sans l'octroi et consentement de mondit seigneur ».
« La paroische de Saint-Pol est partie de hauteur de Walhain et l'autre partie à Thiry de Brantsberghe et autres bas seigneurs, et y ont, comme ils disent, cens, rentes, loix et amendes, qui se jugent selon la loi de Liège. Monseigneur a eu la part de Thiry de Brantsberghe et autres la haute justice et en le parchon du sire de Walhain la souveraineté, qu'on n'y peut composer, traiter et rien quitter sans l'octroi et consentement de mondit seigneur ». !
« En la paroische de Sart deles Walhain, l'une des parties est de la hauteur de monseigneur, sauf que l'abbé de Villers maintient y avoir aucuns masuyers, qui lui doivent cens. Une autre partie est de la hauteur de Walhain, où monseigneur n'a que la souveraineté, si qu'il dit, et y a Jean de Boumale cens, rentes, loix et amendes, qui se jugent selon la loi de Liège ».
Ainsi : à Walhain et dans une partie de Saint-Paul et de Sart-lez-Walhain, la haute, moyenne et basse justice appartenait en entier au seigneur de Walhain; elle resta au duc dans l'autre partie de ces deux dernières localités, qui avait des bas-seigneurs particuliers. En 1650, le domaine mit en vente la haute justice de Sart-lez-Walhain, mais rien ne nous dit qu'elle ait trouvé acquéreur.
La coutume de Liège, comme nous venons de le voir, régissait les trois localités. Après le sac de Liège par Charles le Téméraire, Louvain devint leur chef de sens, ce qui les a quelquefois fait confondre avec les localités où l'on suivait les usages de Louvain.
Le greffe de Walhain-Saint-Paul, pour les années 1618 à 1795, et celui de Sart-lez-Walhain, pour 1738 à 1705 se trouvent aux Archives du royaume.
Le maire et les échevins de la haute cour de Walhain avaient un sceau commun, dont l'exergue portait ces mots : S SCABINORUM DE WALEHEN.
Dans les plus anciens comptes des aides, Walhain forme une cote avec une moitié d'Opprebais, Saint-Paul et Saint-Lambert (cette dernière localité à Tourinnes-les-Ourdons) et Sart delez Walhain une autre cote.
Des neuf membres qui constituent aujourd'hui le conseil, six sont élus parmi les habitants de Walhain et des hameaux non désignés, un parmi ceux de Saint-Paul, un parmi ceux de Sart, un parmi ceux de Perbais.
La commune possède encore 12 hectares 21 ares 30 centiares. Les prés qui s'étendent de Walhain vers Tourinnes furent vendus à vil prix, en 1813, par le gouvernement français; on en aliéna d'autres, pour 1,461 florins, en vertu d'un arrêté royal du 18 juillet 1828. Quelques années après, en 1853, une salle de séance fut bâtie au-dessus du rez-de-chaussée de la maison communale.
Le budget pour l'année 1859 présente les chiffres suivants :
Le premier seigneur de Walhain dont les diplômes firent mention est Aldric de Wallehain, qui vivait en 1099. Plus d'un demi-siècle s'écoule sans que l'on retrouve des traces d'une famille de ce nom; alors commence une généalogie qui continue sans présenter lacunes.
Un premier .Arnoul, qui est cité en 1159, eut pour fils à ce qu'il semble, Arnoul, René et Guillaume, qui apparaissent tous les trois dans la charte accordée à la ville de Gembloux, en 1187. Les frères de Walhain appartenaient à la familia du duc, c'est-à-dire qu'ils i étaient plutôt des officiers à son service que des grands barons du duché. L’aîné figure dans presque tous les diplômes émanés de Henri Ier, dont il était l'un des conseillers en 1181. On le trouve cité : tantôt seul (en 1183, en 1198, en 1199, en 1203, en 1201, en 1206, en 1209, en 1214, en 1217), tantôt avec son frère Guillaume (en 1190, en 1194), tantôt avec son frère René (en 1197).
Il faut distinguer de cet Arnoul, parait-il, un autre seigneur du même nom, cité en 1220, 1221, 1224, 1230, 1231, 1252, 1233, et qui jouit également d'une grande faveur à la cour ducale de Brabant. En 1230, le comte de Clèves déclara que s'il causait quelque tort à Henri, le fils ainé de Henri Ier, celui-ci et Arnoul de Walhain seraient juges du débat. On le rencontre parmi les témoins des chartes que le comte de Gueldre, gendre de Henri Ier, octroya à ses bourgeois de Harderwyck, le 11 juin 1231, et à ceux d'Arnhem, le 13 juillet 1233. Cet Arnoul III eut pour frère un Baudouin de Walhain, qui ne nous est connu que par une charte sans date, où Arnoul confirme une vente de 10 bonniers de terres, faite par lui à l'abbaye de la Ramée. Arnoul, n'ayant pas de sceau, se servit, en cette occasion, de celui de Henri de Louvain (depuis le duc Henri II). A la même époque vivait aussi Gosuin de Walhain dit Gravetellus (1215).
Le premier sire de Walhain que connaisse Hemricourt, était banneret et portait d'or à un « fol escu de sinople » (un petit écusson au milieu du grand); il épousa la sœur d'Eustache, sire de Neufchâteau et de Hanneffe, au pays de Liège; il en eut, ajoute le chroniqueur que nous venons de citer, Jacques, sire de Walhain après son père, et deux autres fils, qui furent, l'un, sire de Corbais; l'autre, sire de Boulez, et tout le Brabant wallon se peupla de ses descendants. Les généalogistes portent le nombre des fils d'Arnoul III à cinq : Othon, seigneur de Walhain en 1227, mort sans laisser d'enfants; Jacques, qui succéda à son frère; Henri, Arnoul, sire de Corbais, et Guillaume, sire de Bonlez.
Le chevalier Jacques de Walhain est cité dès les années 1223 et 1225 et l'est encore en 1247-1250. Il se qualifie de seigneur de Walhain dans un acte qui se passa dans l'église de Sainte-Gertrude, de Nivelles, le jour des Rameaux, en 1235, et par lequel l'abbaye de Saint-Denis, près de Mons, et Simon Borbote l'acceptèrent pour arbitre et s'engagèrent à exécuter sa décision sous peine de payer 100 livres de blancs, moitié au sire de Walhain, moitié à la partie adverse. Il se| qualifie encore de seigneur de Walhain au bas de la charte de franchise accordée au village de Merchten en 1251. Son anniversaire se célébrait le 26 janvier, dans l'abbaye de Villers, à laquelle il avait donné une redevance annuelle de 2 1/2 muids de blé. Un Walter de Walhain, dont la filiation nous est inconnue, apparaît en 1251; n'ayant pas de sceau, il se servit de celui de sa sœur, qui avait épousé le chevalier Daniel, ex-châtelain de Genappe.
De Jacques de Walhain naquirent Arnoul IV, sire de Walhain, et quelques filles. Arnoul que Hemricourt appelle Ernekien, fut à son tour père d'Ernut ou Amoul V, d'Othon, sire de Villers-Perwin et de Vaux (sur Nil), et de Guillaume, sire de Bertinchamps. Arnoul IV était seigneur de Walhain en 1261, et prenait alors place parmi les hommes nobles, c'est-à-dire parmi les barons du Brabant. Ce fut en cette qualité qu'il se rendit à Cambrai, en 1267, pour intervenir dans les actes qui légitimèrent le remplacement du prince Henri de Brabant par son frère Jean, le vainqueur de Woeringen. Le 9 mai 1262, il déclara relever de Henri, comte de Luxembourg, la forteresse de Château-Thierri sur Meuse.
Arnoul V parcourut une longue et glorieuse carrière et se distingua dans les combats que livrèrent les ducs de Brabant Jean Ier et Jean II, notamment à Woeringen, où il commandait une bannière ou escadron, formé de ses parents et vassaux. Son nom figure au bas des chartes les plus importantes du temps et, en 1307, il fut désigné pour remplacer le sire de Cuyck en qualité d'arbitre entre le duc et la ville de Malines. Ce fut de son temps, au mois d'août 1281, que furent fixés les droits dont les seigneurs de Walhain jouissaient à titre d'avoués du monastère de Gembloux; parmi les gentilshommes qui assistèrent à la réunion où l'on détermina ces droits, figurent son frère Othon, qui joua aussi un rôle assez important, et Guillaume de Walhain, sire de Bonlez, son grand-oncle.
Arnoul V alla également chercher une épouse au pays de Liège; il s'allia à la fille du plus preux et du plus vaillant chevalier de cette contrée, Guillaume Mauclerc, sire de Hemricourt. Après sa mort, cette dame se remaria au sire de Badresen ou Bautersem, dont le nom est resté à la ferme et au hameau de Baudecet. L'un des enfants du sire de Walhain, Baudouin, était mort à Aix-la-Chapelle des blessures qu'il avait reçues à Woeringen; un deuxième, Arnoul V, décéda peu de temps après son père, sans laisser de lignée; c'était le troisième, Mahaus ou Mathilde, qui possédait le patrimoine paternel en 1312, lorsqu'on fit le recensement des vassaux du Brabant.
Mahaus, le seul enfant que Hemricourt attribue au seigneur de Walhain, fut mariée à « un noble baron », Jean de Looz, seigneur d'Agimont, l'un des signataires des traités d'alliance conclus entre la Flandre et le Brabant, en 1336 et en 1339. De cette union naquirent Jean, qui suit; Jacques, seigneur de Chàeau-Thierri; Godefroid, que les généalogistes qualifient de seigneur de Walhain; Jeanne, femme de Jean de Walcourt, sire d'Aa, puis de Jean, sire de Pétershem; Marie, qui épousa Renaud, sire de Ryferscheyt, et N., femme du sire de Boulers ou Boulaere, en Flandre.
Hemricourt fait un éloge pompeux de Jean II d'Agimont, qu'il surnomme « ly beaz, li bons et li courageus sire d'Agymont ». Il se rendit, dit-il, le maître de ses voisins et fut le plus craint et le plus redouté chevalier des quatre pays qui nous environnent : le Brabant, le Hainaut, le Namurois, le Luxembourg, qui enceignent en effet le pays de Liège. « Il fut », dit-il ailleurs, « le plus redouté des chevaliers de ce pays et de plus grand état et dépens. Il refit toute neuve sa belle forteresse d'Agymont, que le pays de Liège avoit jadis abattue, qui est si estable et tellement édifiée que on peut avoir grande admiration comment il put l'achever ». Ces éloges s'expliquent et s'excusent jusqu'à un certain point, car un Jean de Hemricourt était, en 1367, receveur de la terre d'Agimont.
Jean d'Agimont vécut presque constamment dans les états de Wenceslas de Luxembourg et de Jeanne de Brabant, qui étaient suzerains, le premier de sa terre d'Agimont, la seconde de sa baronnie de Walhain. Déjà, pendant la vie du duc Jean III, il combattit les Liégeois à Tourinnes en Hesbaie et y fit des prisonniers qu'il remit au duc moyennant une indemnité de 400 vieux écus. Il assista aussi à la « chevauchée d'Aske », lorsque Wenceslas prit les armes contre Louis de Mâle; à la journée de Hal, puis à celle d'Assche, où l'on essaya de rétablir la paix entre les souverains du Brabant et de la Flandre. Après la bataille de Scheut, il refusa d'obéir au vainqueur, qui fit saisir ses domaines. Le trésor ducal lui étant redevable de 556 vieux écus, cette somme lui fut assignée, le 26 décembre 1362, par Alard Van Os, grand rentier ou grand receveur de Brabant, et en la présence de « plusieurs à ce commis », sur la cote que paieraient dans l'aide votée cette année les villages de Walhain, Saint-Paul, Saint-Lambert, Perbais (pour une moitié), Thorembais, Lérinnes, Sart-lez-Walhain et Ernage.
Le sire d'Agimont conduisit ses vassaux à Bastweiler, où fut pris Jean, bâtard du seigneur d'Agimont, dont on évalua les pertes à 78 moutons; celles de son frère Henri s'élevèrent à 262 moutons. En 1372, Jean d'Agimont fut choisi pour être l'un des répartiteurs de la grande aide accordée par le Brabant, et, deux ans après, nous le voyons figurer parmi les signataires de la paix de Braine-l'Alleu, en qualité de délégué du conseil de Cortenberg. Une querelle éclata, vers cette époque, entre Jean d'Agimont et le sire de Craenendonck, en présence des seigneurs de la Leck, de Gruythuyse, de Vorselaer etc. Le duc Wenceslas s'interposa et se chargea du rôle de médiateur, de concert avec l'évêque de Liège, sire Louis de Namur et le seigneur de Morialmé. Il décida, le 30 juillet 1373, qu'une trêve serait conclue entre les deux parties et durerait jusqu'à la Saint-Martin de la même année; que huit jours avant la Saint-Remy, il y aurait une réunion où l'on convoquerait les personnes qui avaient été témoins de la querelle; que si Louis de Namur ou le seigneur de Morialmé ne pouvaient y comparaître, Jean d'Agimont aurait la faculté de choisir un ou deux autres arbitres.
La femme de Jean d'Agimont, Jeanne, était de la lignée de Gavre et fille du seigneur d'Ayshove en Flandre et de Hérimez en Hainaut. Elle n'eut que deux filles : Isabelle, femme de Jean, sire de Rochefort, dame d'Agimont, Ayshove, Hérimez, et Marie, femme de Thierri de Hanneffe, seigneur de Seraing et de Presles. Cette dernière, dit Hemricourt, eut pour sa part la terre de Walhain, qui vaut bien, par an, 1,600 florins de Florence. Elle en opéra le relief en 1375-1376.
Marie donna le jour à Jeanne, femme de Géry ou Gérard d'Enghien, seigneur d'Havré, châtelain de Mons, et à Marie, qui, en 1376-1377, acquit Walhain par cession de sa mère, et s'allia à Engelbert de la Marck, sire de Louverval. A la suite de différends survenus entre les demoiselles de Hanneffe et leurs maris, Walhain devint la propriété de Gérard et de Jeanne; mais ensuite Marie et Engelbert revendiquèrent ce domaine (r. de 1400-1401), puis le vendirent à sire Jean de Namur, sire de Wynendale et de Renaix, moyennant une rente annuelle de 1,000 florins de Hollande, hypothéquée sur le fief (r. du 3» mai 1403). L'acquéreur ne conserva pas la seigneurie, qu'il céda à Engelbert (r. du 5 octobre 1409).
Engelbert de la Marck fut nommé châtelain de Vilvorde par le duc Antoine de Brabant, qui, par lettres datées d'Anvers le 21 juin 1413, promit de ne pas loi enlever ses fonctions avant de lui rembourser 1,000 couronnes qu'il lui avait prêtées. Il le choisit aussi pour conseiller, mais, après la mort d'Antoine, Englebert perdit toute influence. Il fut remplacé comme châtelain de Vilvorde, le 20 juillet 1415. Plus tard, il devint suspect au parti populaire, car sa terre de Walhain fut confisquée, puis comprise parmi celles dont on gratifia le frère du duc, Philippe de Saint-Pol (11 octobre 1421).
Gérard d'Havré, seigneur de Seraing, fils de Gérard d'Enghien et de Jeanne de Hanneffe, avait aussi relevé Walhain le dernier février 1418-1419; mais ce jeune gentilhomme mourut l'année suivante, avant son père, et sa sœur Jeanne ne laissa pas d'enfants. Marie de Hanneffe vivait encore; devenue veuve, elle rendit ses droits sur Walhain, en 1422, à Walter de Momale. Elle se remaria ensuite à Jean de Woude, qui rentra en possession de Walhain et fut l'un des conseillers du duc Philippe de Saint-Pol. Par malheur, ces nombreuses et successives transmissions de la baronnie avaient eu pour résultat de charger cette dernière de fortes rentes. Il en résulta qu'Antoine de Glimes, en vertu des lettres échevinales de Bruxelles, provoqua la vente de la baronnie et en devint le possesseur (r. du 23 juin 1435).
Antoine de Glimes descendait d'un des bâtards de Jean II, duc de Brabant; il était l'avant-dernier fils de Jean, seigneur de Glimes, de Berg-op-Zoom et de Melin ou Mellet, et avait d'abord été destiné à l'état d’ecclésiastique. Il épousa Elisabeth, fille de Gérard de Stryen, seigneur de Sevenbergen. Comme il ne laissa d'autres enfants qu'un fils naturel, également appelé Antoine, il eut pour héritier son frère aîné, Jean, avec lequel il avait partagé les biens de leurs parents, le 28 mai 1447, et à qui il laissa la terre de Walhain ( r. du 12 mai 1469) et celle de Mellet.
Jean de Glimes, surnommé aux grosses lèvres et qui, le premier de sa lignée, porta de préférence le nom de de Berghes, d'après sa baronnie de Berg op-Zoom, rendit aux princes de la maison de Bourgogne de longs et éclatants services. Il voyagea beaucoup dans sa jeunesse et visita successivement Rome et Jérusalem. Lorsqu'il épousa Blanche de Saint-Simon, le duc Philippe de Bourgogne lui fit don de 4,000 livres de 2 gros de Flandre, à prendre sur l'aide qui avait été accordée en Brabant. En 1452, lorsque le duc Philippe fit vœu de prendre la croix, Jean promit d'accompagner son souverain ou, en cas de maladie, de se faire remplacer par 12 arbalétriers, qui serviraient pendant un an, à ses dépens. Il mourut avec la réputation d'un seigneur « vertueux, prudent, docte et dévot », bien qu'il n'eût pas moins de trente-six bâtards.
La belle Blanche de Saint-Simon donna au sire de Berghes plusieurs enfants légitimes, dont l'ainé, Henri, fut abbé de Saint-Denis en Brocqueroie, évêque de Cambrai et chancelier de la Toison d'or; le troisième, Antoine, abbé de Saint-Trond et de Saint-Bertin; le quatrième, Corneille, seigneur de Sevenbergen et de Mellet et guerrier célèbre.
Jean, le puîné, hérita de la majeure partie des biens de son père et joua aussi un rôle très important. Il devint, par donation, seigneur de Walhain, dès le 9 mai 1472, et seigneur de Woude, près de Bréda, dès le 12 décembre 1487; son père lui céda aussi Berg-op-Zoom, mais en s'en réservant l'usufruit (r. des 12, 22 et 23 décembre 1481). Ce fut sur ces trois terres qu'il assigna comme douaire à sa femme, Adrienne de Brimeu, fille du célèbre Guy, sire d'Humbercourt, une rente annuelle de 1,000 livres de 40 gros de Flandre, qui devait être portée à 1,200 livres s'il mourait sans laisser d'enfants (r. du 12 décembre 1487). Il fut l'un des capitaines ordinaires de Philippe de Bourgogne, de Charles le Téméraire, de Maximilien d'Autriche, l'un des négociateurs de la paix d'Arras, de l'an 1482, l'un des ambassadeurs qui conduisirent en France la jeune Marguerite d'Autriche. L'ordre de la Toison d'or lui fut conféré à Bois-le-Duc le 5 mai 1481. Outre les fonctions de conseiller et de chambellan, il remplit celles de grand veneur de Brabant, en remplacement de Jean Hinckaert (lettres patentes données au camp lez Talny, le 7 octobre 1472, et confirmées par Marie de Bourgogne, le 29 mai 1477, puis par Marie et Maximilien, le 24 décembre suivant). Il fut gouverneur et souverain bailli du comté de Namur depuis le 1er septembre 1486 jusqu'au 15 décembre 1503 et depuis le 15 mai 1509 jusqu'au 15 février 1528-1529, c'est-à-dire pendant environ 36 ans; durant cette longue période, ses fonctions l'appelèrent souvent à Walhain, qui était fort peu éloigné des frontières de son gouvernement. Les états du comté, afin de le remercier de son dévouement au pays, lui votèrent mainte fois des dons gratuits, notamment, en septembre 1491, une somme de 500 livres. Jean de Berghes resta grand veneur jusqu'à sa mort, pendant plus d'un demi-siècle; il disposait de la meute du souverain d'une manière aussi absolue que celui-ci, car souvent il la conduisait à son château de Walhain ou dans la terre de Berg-op-Zoom. Le 8 septembre 1494, après la mort de son père, il releva cette dernière terre, que son frère, l'évêque de Cambrai, releva aussi, pour maintenir ses droits d'aînesse. A partir de ce moment, Jean se place parmi les personnages marquants des Pays-Bas. Premier chambellan de l'empereur Maximilien, conseiller et chambellan de Philippe-le-Beau, il intervient à chaque instant dans les affaires les plus importantes. Il accompagna Philippe en Espagne, en 1501; fut l'un des députés qui allèrent offrir à Maximilien la régence des Pays-Bas et la tutelle du jeune archiduc Charles, depuis Charles-Quint, en 1500; se rendit ensuite en Savoie pour y chercher Marguerite d'Autriche, à qui son aïeul avait délégué le gouvernement; se fiança, le 17 décembre 1508, au nom de l'archiduc Charles, à Marie d'Angleterre, fille du roi Henri VII; fut l'un des négociateurs de la ligue de Malines, conclue le 5 avril 1513 entre le pape, l'empereur, les rois d'Aragon et d'Angleterre et la reine de Castille, et, le jour même où Marguerite signait avec la France la paix connue sons le nom de Paix des Dames, il contribua à rétablir l'union de la monarchie autrichienne et de l'Angleterre. Vers ce temps, la faveur constante dont Jean de Berghes avait joui parut chanceler. Charles d'Autriche, devenu majeur, le soupçonna d'être trop disposé à favoriser les vues de sa tante Marguerite et de son aïeul l'empereur Maximilien; mais, dans une réunion de chevaliers de la Toison d'or et des membres du conseil privé, Jean de Berghes se plaignit et se justifia. Il était brouillé avec Philibert Naturel, chancelier de l'ordre de la Toison d'or, qu'il accusait d'entretenir des relations avec la France, et eut aussi des contestations avec Marguerite elle-même, qui lui reprochait d'attenter aux droits du souverain.
Jean de Berghes mourut à Bruxelles le 20 janvier 1551-1532. Il avait perdu son fils Jean, qui fut marié à Anne de Bourgogne, fille de Philippe, seigneur de Beveren, mais ne laissa pas d'enfants. On le mentionne, en 1480-1481, sous le nom de Jean de Bergues, écuyer, dans un document où l'on rappelle qu'il fut accusé d'avoir voulu livrer aux Français la ville et le château de Namur; la demoiselle de Bermerées, veuve de Jean de la Fontaine, fut emprisonnée au château de Namur et convaincue d'avoir lancé cette imputation par haine; mais, grâce aux prières de ses parents et amis, et en considération de son âge (elle avait 72 ans) et du zèle avec lequel ses fils avaient servi dans les armées du duc Charles le Téméraire, on lui pardonna, à la condition qu'elle payerait une amende de 25 florins. Le sire de Walhain, comme on appelait d'ordinaire Jean de Berghes le jeune, se distingua dans les guerres contre la France et la Gueldre et fut l'un des seigneurs belges qui, en 1513, eurent un commandement dans l'armée anglaise qui vainquit à Térouane et enleva Tournai aux Français.
Philippe, second fils de Jean de Berghes et qui mourut aussi avant son père, en Espagne, vivait encore lorsque son frère Antoine épousa Jacqueline de Croy, fille de Henri de Croy, comte de Porcien. Ce fut de son consentement que leur père assigna à Antoine, pour en jouir immédiatement après la consommation du mariage, la seigneurie de Grimberghe, ou plutôt la part des Berghes dans cette grande seigneurie, qu'il avait prise en engagère de son parent Georges de Berghes (r. du 30 juillet 1512). Une rente annuelle de 2,000 livres de 40 gros devait constituer le douaire de la fiancée, qui apportait dans la communauté 50,000 livres, et à qui l'on reconnut en outre le droit de disposer d'un des châteaux de son mari, pour le cas où celui-ci mourrait avant elle, sans laisser d'enfants (contrat en date du 12 mars 1520-1521, r. du 14 avril suivant). Antoine partagea alors son patrimoine avec son frère Philippe et entra en possession des terres de Wavre (r. du 12 mars 1520-1521) et de Bierbais (r. du 21 avril 1521), du bien de Houtain et du tonlieu à Wavre (r. du 14 avril 1521-1522). Il ne releva Berghes qu'après la mort de son père, le 22 janvier 1531-1532, et Walhain, Opprebais, Glimes, etc., que le 3 août 1532.
Jean de Berghes avait à peine rendu le dernier soupir que Charles-Quint, en souvenir de ses services et afin de récompenser ceux qu'Antoine avait rendus depuis son jeune âge, érigea en comté la terre de Walhain : puis, au mois de mai 1533, par un diplôme daté de Barcelone, il décora du titre de marquisat la terre de Berghes. C'est alors qu'on déclara unies à Walhain les terres de Glimes, de Wavre, d'Opprebais et d'Hévillers, ainsi que leurs dépendances; les lettres patentes d'érection, qui sont datées de Gènes, en avril 1532, autorisent Antoine de Berghes à annexer â Walhain des terres jusqu'à concurrence d'un revenu annuel de 2,000 carolus d'or. Glimes formait l'ancien patrimoine de la famille; Opprebais, Wavre et Bierbais ou Hévillers étaient autant d'acquisitions du père d'Antoine; celui-ci acquit encore la seigneurie de la Pierre à Bierges, en 1538, et d'autres domaines moins importants.
Lorsque Jean de Berghes cessa d'être gouverneur et grand bailli de Namur, ce fut son fils Antoine qui lui succéda; il remplit ces fonctions jusqu'au 10 juillet 1541, époque de sa mort, et fut en outre appelé à gouverner le duché de Luxembourg, par lettres patentes en date du 1er août 1533. Son père vivait encore lorsque le souverain le décora du collier de la Toison d'or, le 3 décembre 1531; il fut aussi conseiller et chambellan. Par son testament en date du 20 mars 1537-1538, il érigea ses domaines en fidéicommis inaliénable.
Antoine de Glimes laissa trois fils : Jean, marquis de Berghes (r. du 27 août 1541), seigneur de Bierbais (r. du 12 mars 1545-1540), Robert et Louis. Robert fut nommé coadjuteur de l'évêque de Liège, Georges d'Autriche, et ensuite lui succéda; après avoir reçu l'ordre de la prêtrise , le 8 novembre 1557, il fit son entrée solennelle dans sa capitale le 12 du mois suivant, mais son gouvernement fut difficile; il renonça à l'évêché en désignant au choix de son chapitre Gérard de Groesbeke et mourut peu de temps après, en 1564. Robert avait été avantagé par ses parents, qui lui léguèrent la terre de Walhain et ses dépendances, la seigneurie de la Pierre, celle de Houtain à Wavre et le tonlieu de cette ville (r. du 13 mai 1551). Dans la suite , il obtint, par un octroi en date du 14 octobre 1560, la faculté de séparer du comté de Walhain la terre de Wavre et ses biens au même endroit et à proximité, et en fit don à son frère Jean, marquis de Berghes (r. du 18 octobre 1500), tandis qu'il cédait Walhain même, avec une moitié d'Opprebais, la forteresse et la seigneurie de Glimes, la forteresse et la seigneurie d'Opprebais, Beaurieu, Thorembais-Saint-Trond etc., à son autre frère, Louis (r. du même jour). Celui-ci étant mort peu de temps après, tout le patrimoine des de Berghes fut de nouveau réuni entre les mains de Jean, marquis de Berghes (r. du 31 décembre 1562), à qui Robert céda ses droits (r. des 10 et 11 mai 1563).
La veuve d'Antoine de Berghes avait demandé pour son fils Jean la survivance au gouvernement du Namurois et du Luxembourg; mais la garde de la frontière du sud-ouest, dans ces temps où les guerres contre la France n'étaient interrompues que par de courtes trêves, constituait une charge trop importante pour qu'on la confiât à un gentilhomme jeune et sans expérience. Le marquis fut envoyé dans la seconde de ces provinces, en 1552, sur l'annonce de l'approche d'une armée protestante. Appelé par Philippe II à gouverner le Hainaut, il entra en fonctions le 1er octobre 1559. Il était déjà conseiller, chambellan et grand-veneur.
Au commencement des troubles des Pays-Bas, il se rangea parmi les ennemis du cardinal Granvelle, qui le surnommait le coq des opposants. Lorsque le roi exigea l'exécution des placards contre les hérétiques, il donna sa démission de toutes ses charges, ne croyant pas, disait-il, pouvoir exécuter les intentions du souverain (8 janvier 1556). ll avait la réputation, ainsi que Montigny, d'être l'un des seigneurs « les plus « tins et advisés », après le prince d'Orange. Et cependant l'un et l'autre commirent l'insigne maladresse d'aller se jeter dans les griffes du lion, d'aller en Espagne porter les plaintes de la noblesse. S'il témoigne de l'ignorance où l'on était alors dans le pays du véritable caractère du monarque, ce fait atteste aussi la loyauté des deux seigneurs. Dans un mémoire que le marquis remit à Philippe II, le 15 novembre 1566, il conseilla la douceur, mais les dénonciations de Granvelle l'avaient précédé, ses avis n'obtinrent pas même de réponse, et une mort prématurée, causée sans doute par le chagrin de se voir si mal accueilli, déroba de Berghes à l'échafaud qui l'attendait. Il expira à Madrid le 22 mai 1567, onze mois après son départ de Bruxelles.
Jean de Berghes avait été chambellan de Charles-Quint et avait reçu l'ordre de la Toison d'or le 21 février 1555-1556. Lorsqu'il épousa Marie de Lannoy, fille de Jean, seigneur de Molembais, et de Jeanne de Ligne, il assigna à sa future une rente annuelle de 3.000 carolus d'or, hypothéquée sur le marquisat de Berg-op-Zoom, avec la promesse que, si elle survivait, son parent, qu'elle eût ou non de son mari des enfants, son douaire serait augmenté d'un tiers (r. du 9juillet 1550). Marie de Lannoy, malgré les troubles qui agitèrent le pays, continua à habiter Berg-op-Zoom.
Son mari, n'ayant pas d'enfants, avait institué pour son héritière universelle Marguerite de Mérode, fille de sœur Mencie de Berghes et de Jean de Mérode, seigneur de Petershem, mais cette dame n'entra que longtemps après en possession de ses biens, le gouvernement espagnol en ayant opéré la saisie et désirant les garder, afin d'empêcher l'élévation d'une famille qui aurait pu à son tour se rendre redoutable. Lorsque nos provinces se soulevèrent contre l'Espagne, en 1577 le séquestre fut levé et la riche dot de Marguerite remise à son père, qui releva le 3 mai, le comté de Walhain, Wavre et la Pierre, le marquisat de Berg-op-Zoom, avec la maison de Woude, une part dans Steenberghen et une seigneurie à Gageldonck; le 4, la seigneurie de Glimes, et, le 19 août seulement, la seigneurie de Bierbais.
L'archiduc Ferdinand d'Autriche aurait désiré que Marguerite apportât en mariage son immense dot à Charles, marquis de Brisgau, qu'il avait eu de la belle Philippine Welser, mais don Juan d'Autriche refusa d'appuyer ce projet; il dissuada le roi de l'approuver, en lui rappelant que les alliances avec les étrangers causent souvent de grands embarras (10 juin 1577). Le roi eût souhaité que Marguerite s'alliât au comte d'Arenberg, mais ni ce gentilhomme, ni sa mère ne s'en souciaient, à cause des grandes charges dont était grevé l'héritage du marquis de Berghes. Marguerite prit pour époux Jean de Witthem, seigneur de Beersel, Braine-l'Alleu etc., qui obtint immédiatement de l'archiduc Mathias la faculté de pouvoir aliéner, contrairement aux clauses du testament du marquis Antoine, quelques parties du patrimoine de sa femme, à la condition toutefois que ce serait « à la décharge de la maison de Berghes » (23 décembre 1578).
D'après le contrat de mariage des deux époux, qui fut minuté par l'écoutète et les échevins de Pétershem le 12 décembre 1577 et approuvé par les conjoints le 5 février 1578, le revenu du seigneur de Beersel s'élevait à 16 ou 17,000 florins; quant à Marguerite, outre les biens de la famille de Berghes, dont elle entra en possession, elle devait succéder aux biens de son père, sauf aux terres de Mérode et de Pétershem, que celui-ci entendait laisser à son fils Philippe, issu d'une seconde union. Du seigneur de Beersel et de Marguerite de Mérode naquirent trois filles : Marie-Mencie, Marguerite et Ernestine, qui portèrent à d'autres familles les possessions des Berghes, des Mérode, des Homes, de Perwez et des Witthem (r. faits pour elles, par leur père, après la mort de leur mère, le 9 mars 1588, le 21 juin suivant et le 2 mars 1592). L'aînée épousa d'abord Herman Vanden Berghe, comte de S'Heerenberg, dont elle n'eut qu'une fille, nommée Marie-Elisabeth (r. du 30 décembre 1613 et, pour Bierbais, du 25 octobre de la même année), et s'allia ensuite à Guillaume de Melun, prince d'Épinoy.
Après la mort de Marie-Elisabeth, qui épousa Albert, comte Vanden Berg, ses seigneuries passèrent à sa tante Ernestine de Witthem, baronne de Beauvois, vicomtesse de Sébourg, qui les recéda immédiatement à Albert, à titre d'usufruit (r. pour Berghes, du 23 août 1641; pour Wavre, du 11 avril 1632; pour Bierbais, du 13 décembre 1636), puis en abandonna la propriété à sa fille Béatrix de Cusance, duchesse de Lorraine (r. du 23 juin 1643). Celle-ci vendit Bierbais (ou Hévillers) à Gabriel Lefebure (r. du 12 novembre 1657) et céda à sa sœur Marie-Henriette la baronnie de Perwez et les seigneuries de Glimes, d'Opprebais et de Beersel (r. du 16 juin 1619).
Les amours illégitimes de Béatrix et du duc Charles IV de Lorraine furent longtemps un sujet de scandale pour l'Europe, pendant que les intrigues du duc l'entraînaient dans des aventures singulières et que les troupes à sa solde causaient dans nos campagnes des ravages inouïs. On peut supposer que Walhain et les environs, comme constituant le patrimoine de Béatrix, souffrirent moins que le restant du pays. Charles IV, marié à la duchesse Nicole, héritière de Lorraine, était tombé éperdument amoureux de Béatrix. Afin de pouvoir l'épouser, il aposta un courrier qui répandit à Bruxelles la nouvelle de la mort de Nicole, dont il porta publiquement le deuil. Quatorze jours après, il se maria avec Béatrix. Quand sa fourberie fut découverte, il était trop tard : Béatrix était enceinte. Il eut d'elle un fils, connu dans l'histoire sous le nom de prince de Vaudemont, et une fille, Anne, comtesse, ensuite princesse de Lillebonne.
Sire Nicolas de Baillivy, seigneur de Gueblange, lieutenant de la garde du duc, releva Wavre, Walhain etc., le 1er juin 1663, à la suite d'une donation entre-vifs faite par Béatrix à son fils Charles-Henri, comte de Vaudemont; dans son testament, cette dame légua la terre de Braine-l'Alleu à ses deux enfants (r. du 2 octobre 1685), dont l'aîné aliéna Wavre.
Saint-Simon a tracé du prince un portrait extrêmement flatteur. « C'étoit, dit-il, un des hommes les mieux faits de son temps, un beau visage et une grande mine, des yeux beaux et fort vifs, pleins de feu et d'esprit; aussi en avoit-il infiniment, soutenu d'autant de fourbe, d'intrigue et de manège qu'en avoit le père. C'étoit, ajoute-t-il plus loin, un homme affable, prévenant, obligeant, attentif à plaire et à servir et qui ambitionnoit l'amour du bourgeois et de l'artisan à proportion autant que des personnes les plus distinguées ».
Vaudemont resta attaché à l'Espagne et fit une fortune rapide. Créé, en 1675, grand d'Espagne de première classe, décoré de la Toison d'or, il mérita son élévation par ses services à la guerre, en qualité de général de la cavalerie aux Pays-Bas. En 1695, pressé par Villeroi dans la Flandre, il parvint à lui échapper et à rejoindre l'armée du roi Guillaume III, qui put assiéger et prendre Namur malgré les efforts de l'armée française. Devenu gouverneur du Milanais, il y fit proclamer Philippe V, mais il servit sa cause avec peu de zèle, tandis que son fils, le prince Charles-Thomas, combattait avec le grade de feld-maréchal dans les armées impériales, alors ennemies de l'Espagne. L'héritier de Vaudemont aurait parcouru une brillante carrière, s'il n'était mort au camp d'Ostiglia, au mois de mai 1704, d'une blessure reçue à la bataille de Luzara. Le père passa ses dernières années à Paris ou en Lorraine, où le duc régnant, son parent, lui céda en toute souveraineté la petite ville de Commerci. Dans la capitale de la France il habitait, avec les siens, l'hôtel de Mayenne, et, dans ce « temple de la « Ligue » il conservait, dans toute son intégrité, le cabinet dit de la Ligue, comme un souvenir du rôle que la famille de Lorraine avait joué.
Charles-Henri de Vaudemont mourut à Commerci le 14 janvier 1723, âgé de 84 ans; sa femme, Anne-Elisabeth de Lorraine, fille du duc d'Elbeuf, était décédée depuis 1714. Sa sœur avait obtenu du roi Louis XIV une pension annuelle de 12,000 livres. « Avec beaucoup de vertu, de dignité, de bienséance, elle ne le cédoit, dit le caustique Saint-Simon, à aucun des Guyse en ambition et en esprit». Elle mourut en 1719, ne laissant que deux filles, Béatrix de Lorraine, abbesse de Remiremont, et Elisabeth de Lorraine, princesse d'Épinoy (r. pour ces deux dames, du 27 septembre 1723, et pour la seconde, restée seule, du 9 janvier 1739). « Madame d'Epinoy, dit Saint-Simon, n'étoit qu'une personne douce, belle, qui n'avoit d'esprit que ce qu'il lui en falloit pour aller à ses fins, mais qui l'avoit au dernier point et qui jamais ne faisoit rien que pour vues; d'ailleurs naturellement bonne, obligeante et polie. L'autre (sa sœur) avoit tout l'esprit, tout le sens et toutes les sortes de vues qu'il est possible.... Sous un extérieur froid, indolent, paresseux, négligent, intérieurement dédaigneux, (elle) brûlait de la plus vaste ambition, avec une hauteur démesurée, mais qu'elle cachoit sous une politesse distinguée et qu'elle ne laissoit se déployer qu'à propos ».
Le prince Gaston-Jean-Baptiste, chevalier de Lorraine, comte de Marsan, et sa femme, Marie-Louise, princesse de Rohan-Soubise, acquirent l'héritage de Lorraine-Vaudemont par cession de la douairière d'Epinoy (r. du 4 avril 1739). La princesse, qui devint bientôt veuve, était fille du prince Jules-François-Louis, et sœur du maréchal de Soubise, connu surtout par sa défaite à Rosbach. Les fiscaux du Brabant lui contestèrent la possession des biens meubles et immeubles du vieux Vaudemont et la revendiquèrent pour le domaine; un procès fut intenté de ce chef, en 1752, par-devant le conseil de Brabant; mais, à l'intercession du roi de France, l'impératrice Marie-Thérèse arrêta les poursuites et, par lettres patentes datées de Vienne, le 25 avril 1759, confirma à madame de Marsan les terres de Walhain, de Ninove, de Flobecq, de Lessines etc.
Cette dame en fit donation à sa nièce Armande-Victoire-Josèphe de Rohan, princesse de Soubise, en la mariant à Henri-Louis-Marie de Rohan, prince de Guémenée, mais avec réserve d'usufruit pour elle et pour son frère, le maréchal de Soubise (r. pour les terres du Brabant, en date du 21 juillet 1761). Elle assura immédiatement aux jeunes époux, en hypothèque sur ses biens, une somme de 660,000 livres (ou 33,000 livres de rente annuelle). Toute la famille de Rohan jouissait d'une influence immense à la cour de Louis XVI, où la comtesse de Marsan remplit longtemps les fonctions de maîtresse des enfants de France. La révolution de 1789 interrompit le cours de ses prospérités, en l'obligeant à émigrer. Pendant la première occupation de la Belgique par les Français, nous trouvons la comtesse à Bruxelles, où, au mois de janvier 1793, elle demanda à l'assemblée des représentants provisoires de la faire jouir de ses droits de citoyenne belge et d'arrêter la saisie et la vente de son patrimoine. Ses domaines furent une seconde fois, en 1794, placés sous un séquestre qui fut levé pendant le consulat. Quelques années avant sa mort, en l'an XII, madame de Marsan vendit tous ses biens de Belgique, sauf la terre de Grammont, à MM. Lefebvre et Lefebvre-Boucher, pour la somme de 2,000,000 livres. Ils étaient alors affermés en masse, pour 50,000 livres seulement, à M. Vanden Broucke, de Gand.
Par un partage opéré en 1808, François-Joseph Lefebvre-Boucher devint seul propriétaire des terres de Ninove, de Gheel et de Walhain, cette dernière y compris ses dépendances à Sart-lez-Walhain, Saint-Paul, Lérinnes, Tourinnes-lez-Ourdons, Thorembais-Saint-Trond, Nil-Saint-Martin, Corbais, Corroy-le-Grand, Mont-Saint-Guibert, Court-Saint-Étienne, Beaurieu, Blanmont, Gembloux etc. La fille de M. Lefebvre a épousé M. Crombez, de Tournai, de qui est né, entre autres enfants, l'un des représentants actuels de l'arrondissement de ce nom. Gramaye, qui écrivait à l'époque où le comté de Walhain n'avait rien perdu de sa splendeur, où l'on n'en avait rien séparé, y fait entrer seize villages, savoir : Walhain, Wavre, Tourinnes-les-Ourdons, Opprebais, Thorembais-Saint-Trond, Bierbais (ou Hérillers), Corbais (en partie), Villeroux, Saint-Paul, Sart-lez-Walhain, Libersart, Beaurieu, Suzeril (l'un et l'autre à Court-Saint-Etienne), Neufsart (à Corroy), Haize, à Nil-Saint-Martin, et Thorembisoul, à Glimes, presque tous compris dans la mairie de Mont-Saint-Guibert. Plusieurs de ces localités ne constituaient pas des parties intégrantes du comté, mais des tenures relevant de sa cour féodale; d'autres y furent annexées ou en furent détachées, selon les convenances des seigneurs ou leur situation financière.
La vieille baronnie, où le duc de Brabant n'avait que la souveraineté et l'hommage, consistait, d'après le dénombrement opéré par Jean de Berghes, le 4 août 1440, en un domaine englobant Walhain, Saint-Paul, une moitié de Perbais, une partie de Tourinnes-les-Ourdons, Sartial, Lérinnes, Sart près Walhain, Corbais, Haise à Nil, Thorembais-Saint-Trond, avec Oudebrenges (Odvrenge) et Champeai. La cour féodale comptait neuf pleins-fiefs et trente-six petits fiefs, parmi lesquels figuraient Villers-Perwin, Bonlez, des fiefs à Corbais, à Tourinnes-les-Ourdons, à Sart-lez-Walhain. Les sires de Walhain devaient au duc de Brabant le service féodal par trois hommes d'armes à trois chevaux et par un combattant à cheval.
Le seigneur jouissait de droits considérables : chaque manant (en 1544-1545, il y en avait 113) ou habitant des biens de l'abbaye de Gembloux, cette ville non comprise, lui devait, à titre d'avoué du monastère, un setier d'avoine, une poule et 12 mites. A la vérité, beaucoup d'entre eux, faute de ressources, ne payaient rien; les autres ne s'exécutaient que par force, et le receveur devait adjoindre deux compagnons (ou soldats) aux quatre sergents qui percevaient ce droit.
Le droit de mainmorte se levait, mais réduit au meilleur catel ou meilleur meuble; tout chef d'hôtel (ou chef de ménage), à l'exception des « nobles et gentiles gens » y était assujetti. On prônait d'ordinaire une vache ou une génisse, parfois un cheval, et, quand il n'y avait pas de bétail, un meuble, comme un chaudron. En 1544-1545, un cheval se vendait 7 livres, une vache 2 livres 10 sous, une petite vache 25 sous, 36 sous; une génisse 36 sous, une jeune génisse 25 sous, un chaudron 3 sous.
Les biens des bâtards échoyaient au seigneur, les biens vendus ou hypothéqués devaient un droit de congé, s'élevant au dixième denier. Tous les habitants étaient tenus de faire moudre leurs grains à l'un des quatre moulins banaux de la baronnie : le Moulin delle Scailhe (près de Gembloux, qui fut cédé à l'abbaye de ce nom en échange d'une partie de la dime de Walhain), le Moulin de Godeupont (aujourd'hui sur Chastre), le Moulin de Sauch (à Walhain) et le Moulin de Thorembais-Saint -Trond. Ils devaient observer, à cet égard, les bans ou ordonnances des échevins de Walhain et de ceux de Thorembais. Il y avait cinq brassines ou tavernes franches : la première à Walhain, la deuxième à Bauterssam ou Baudecet, la troisième à Thorembais-Saint-Trond, la quatrième à Tourinnes-les-Ourdons, la cinquième Al Hayze, à Nil. En 1544-1545, la taverne de Walhain se louait 6 livres 8 sous d'Artois, celle de Baudeset, 3 livres 10 sous.
La collation de la cure de Walhain, des bénéfices existant dans cette église et d'une partie de ceux de Sart-lez-Walhain appartenait aussi au seigneur. Le cens se payait : en partie à la Saint Etienne (à Walhain-Saint-Pol et Perbais, 11 livres 13 sous 8 deniers; à Sart, 5 sous 4 d ; à Saint-Paul, en la court du Bos, 4 sous 2 d.), en partie à la Saint-Jean (à Wal-hain et Perbais, 11 livres 16 s. 1 d.; à Sart, 5 sous 4d.); au total, dans toute la baronnie, on payait, à la Saint-Étienne, 52 livres 1 s. 9 d.; à la Saint-Jean, 27 livres 5 s. 10 d.
Les bien-fonds comprenaient : les fermes de Walhain, de Baudecet et de Limelette (cette dernière, à Thorembais-Saint-Trond); 18 bonniers à Perbais, payant 7 setiers de seigle le bonnier ; plusieurs étangs, notamment le Vicier delle Layssier (loué 30 sous), celui de Boulimeis (loué 4 livres 10 g.), celui de Leychamps (loué 15 sous), celui de Rada (non loué), celui de Viveroux (loué 20 sous), le Pré de Glatengie (loué 16 livres), le Pré de Parfoncbroux (loué 16 florins carolus), le Pré de Berveaulx, d'une étendue d'un demi-bonnier (loué 2 livres), le Grand bois de Buis, contenant plus de 300 bonniers, et plusieurs petits bois, d'une superficie totale de 31 1/2 bonniers. Les sujets de la baronnie étaient tenus de fener les cinq prés appartenant au seigneur et d'en engranger la récolte.
Des deux fermes situées à Walhain, l'une, celle de Walhain même, s'affermait moyennant 50 clinckarts de 15 patars, 5 muids de froment, 50 muids de seigle, 50 d'avoine, et 800 gerbes de paille; celle de Baudeset, moyennant 43 clinckarts, 43 muids de seigle, 1 livre de poivre et 500 gerbes de paille. Les fermiers étaient tenus de marier (ou amender avec de la marne): le premier, 3 bonniers, le second, 2 b. ; ils étaient astreints à nourrir leurs ouvriers et aies salarier à raison d'un patard par jour. D'autre part, chacun d'eux recevait du seigneur, une robe ou habit tous les deux ans, 2 griffons et 1 muid de seigle ; au fermier de Walhain on envoyait en outre le bois coupé sur l'étendue d'un journal.
Le total de la recette, pour 1544-1545, monta à 1,829 livres 3 sous 4 deniers d'Artois, 27 1/2 muids de froment, 319 muids de seigle, 106 muids 5 setiers d'avoine, 482 chapons, 490 carpes, 4 livres de poivre, 2 livres de cire, 2,900 gerbes de paille, 146 3/4 poules. Dans le produit en argent, le total des locations s'éleva à 209 livres 11 sous, le produit des bois à 866 livres 11 s. 6 d., le produit de la vente du seigle, de l'avoine, des chapons etc. à 640 livres 6 s. 4 d.
On donnait : au bailli, 25 livres d'Artois, traitement auquel la veuve du marquis Antoine joignit une allocation de 2 sous par jour, soit 36 livres par an (en 1566-1567, le traitement du bailli montait à 200 livres); au receveur, 36 livres, plus une robe ou habit, valant 6 livres ; au clerc ou secrétaire du receveur, 3 livres; à chacun des quatre sergents, 2 livres, outre 1 une poule, qui se donnait aussi aux sergents et aux fermiers de Tourinnes et de Thorembais; à chacune des cinq courtes (ou échevinages), 15 ou 20 sous (15 sous, pour les courtes de Thorembais et d'Odvrenge; 20 sous pour celles de Walhain, de Tourinnes et de Lérinnes), et de plus deux chapons, parce qu'elles étaient obligées de siéger dans les affaires où il s'agissait des biens du seigneur. Nous avons déjà parlé des émoluments dont jouissaient les fermiers, on donna aussi, en 1544-1545 : à Gillain le braconnier ou chasseur, 41ivres, 12 aunaies de bois, 100 fagots, 10 muids de seigle; à Placque le fauconnier, 6 livres 10 sous pour un habit; au maître pêcheur, pour garder les étangs, 2 muids de seigle et 2 aunes de drap.
En 1544-1545, les dépenses montèrent à 2,532 livres 9 sous et 1 denier; il y eut un déficit de 703 livres 5 s. 9 d. En 1566-1567, tandis que la recette atteignait 2,749 livres 19 s. 9 d., les dépenses montèrent à 3,433 livres 13 s. 9 d., chiffre dans lequel les rentes seules figurent pour 2,216 livres 16 d., tandis qu'il n'y en avait, en 1544-1545, que pour une somme de 615 livres 2 s. 4 d. Le déficit fut alors de 682 livres 14 s.
Le château de Walhain, qui a eu tant et de si illustres possesseurs, ne présente plus qu'un beau spécimen de ruine féodale. Sa construction remonte, selon toute apparence, au XIIIe siècle, à l'époque de la grandeur de la famille qui en portait le nom; les d'Agimont consacrèrent surtout leur grande fortune au manoir d'où leur race était sortie et leurs successeurs traversèrent une époque trop agitée pour pouvoir se livrer à de grands travaux d'embellissement. En 1440, le « chastial » avait « tour, murs et fossés doubles, basse-cour, jardin, cortil joignant lesdits fossés », expressions desquelles on peut inférer que la disposition des lieux n'a guère subi de changements. Des travaux considérables furent entrepris par le marquis de Berghes, qui, dit Gramaye, fit réparer le manoir avec magnificence. Il doit être question ici du marquis Antoine, dont l'entreprise aura été continuée par sa veuve, car, d'après le Compte de la seigneurie pour l’année 1544-1545, on dépensa alors 594 livres 11 sous 3 deniers en travaux au château. On travailla notamment à la galerie, à la grande salle, à la chapelle, à la galerie « allant en la chambre de madame d'Arenberg, à la porte, au hangar dessour le houre », qui fut construit à cette époque, à la bouteillerie, à l'étable voisine de la brasserie et qui menaçait de s'écrouler, à la grange. Les matériaux employés se payaient comme suit : cent pierres taillées 7 florins carolus, mille briques 30 sous, le muid de .chaux 6 sous, 100 pieds de planches 6 livres, cent livres de fer 37 sous, mille ardoises 30 sous. Joseph, le maître maçon, recevait 5 sous par jour. On employa aussi un ébéniste nommé Etienne, « screynier de Villeroux ».
La gravure exécutée par Harrewyn pour l'ouvrage du baron Le Roy nous montre une partie du manoir dans un état complet de délabrement il ne restait d'intacts que le bâtiment formant la porte d'entrée, avec les deux tours rondes dont il était flanqué et un grand bâtiment situé vers la droite, entre la tour ronde qui subsiste encore et une autre s'élevant carrément. La cour n'était plus encombrée de cavaliers et de charriots, on ne payait plus au portier un gage de 6 livres, on n'entretenait plus la chapelle, qui portait le surnom du Saint-Sépulcre, probablement en mémoire des croisades, et où il y avait un office castral doté de 13 bonniers 1 1/2 journal de terres et d'un demi-journal de prairie (revenu, en 1787, 131 fl. 40 s.), à charge de deux messes par semaine, outre les messes pour lesquelles le marquis Antoine laissa une rente de 14 livres et de 14 muids de seigle. L'ancienne résidence, déjà délaissée par les Witthem, fut abandonnée par les Lorraine à leur receveur et bailli. En 1794, à ce que l'on rapporte, un ouragan renversa ce qui restait de la toiture, que l'on n'a plus réparée et dont la destruction a provoqué la chute des plafonds et des murs intérieurs. D'après une opinion répandue dans le village et dont il est inutile de signaler l'étrangeté, le manoir aurait été bâti vers l'an 714.
Le château de Walhain a une forme carrée; ses doubles fossés sont aujourd'hui à sec. L'entrée se trouve vers le sud : les piles du pont qui y conduisait subsistent encore en partie. La porte en plein cintre a été reconstruite au siècle dernier, ainsi que l'indique la date 1755 gravée sur une pierre qui la surmonte. Elle est flanquée de deux tourelles, dont la partie supérieure a disparu et qui sont bâties en pierres brutes comme la plus grande partie du château. A chacun des quatre angles de la forteresse s'élevait une tour ronde; celle du sud-est subsiste seule dans son entier; elle a une forme légèrement conique et s'élève à près de 25 mètres au-dessus du fossé; une lanterne de forme octogone recouverte d'ardoises lui sert d'amortissement; elle n'est percée que d'une porte et de quelques baies cintrées. Une grande cour se trouve à l'intérieur du château; à droite en entrant s'aperçoit la tour dont nous venons de parler et dont la surface est encore recouverte d'un plâtrage moderne sur lequel on remarque le monogramme IHS. Près de la tour, le long de la courtine orientale, s'étendait le corps de logis, dont il ne reste plus que quelques grandes arcades cintrées de style renaissance; une ogive est encore debout vers l'angle N.-E. Du côté opposé de la cour se voit l'ouverture d'un souterrain. Un souterrain semblable existe, dit-on, sous chacune des tours, et deux s'étendent fort loin dans la campagne : l'un jusqu'à Noirmont, l'autre jusqu'à la Tour des Sarrasins, à Nil (selon une seconde opinion, l'un de ces souterrains a une sortie à Tourinnes, l'autre à Corroy-le-Grand
Dans la prairie du château est étendue une colonne de pilori; elle est de forme carrée, porte quelques moulures renaissance et montre, à la face visible, une croix de Lorraine. A l'entrée de la prairie, on remarque des monticules gazonnés, renfermant des massifs de maçonnerie, en briques, restes probables d'anciens ouvrages de défense.
La ferme de Baudecet, qui a été récemment reconstruite avec beaucoup de soin, et dont nous avons parlé à l'article HISTOIRE, nous a offert, placée à l'entrée d'une étable, une pierre portant ce fragment d'inscription, provenant sans doute du prieuré de Lérinnes : .... AUS | EXTRUX | P.ANTONIU. | LEP (ou R) INIENSIS.
Acremont, à Walhain, était autrefois un fief relevant de la baronnie de Perwez; en 1474, il appartenait au seigneur de Berghes.
Il a existé une famille de chevaliers qui portait le nom de Saint-Paul. En 1152, on cite Hériman de Saint-Paul; en 1224 vivaient les chevaliers Arnoul et Henri de Saint-Paul. Arnoul, que l'on surnommait Long avaine, était, en 1232, bailli de Henri de Louvain, héritier du duc Henri Ier, et devint, en 1236, bailli de Nivelles et de Genappe. En 1232, on lui reconnut, avec le consentement des paroissiens de Tourinnes, le droit de conférer deux bénéfices fondés dans l'église de ce village. La même année, au mois d'avril, et de concert avec sa femme Ode de Grez, il donna au couvent de Lérinnes un bien situé à Lérinnes et tenu, en partie, en fief du chevalier Libert de Chastre; en partie, à cens de l'abbaye de Gembloux. Ode devait conserver sur ce domaine, à titre viager, une redevance annuelle de 24 muids de seigle, mesure de Louvain. A sa mort elle légua à l'abbaye de la Ramée une redevance de 6 setiers d'avoine et de 6 chapons, que ce monastère abandonna à celui de Lérinnes, en 1259, le lendemain de la Saint-Lambert.
Sire Lambert, seigneur de Saint-Paul, nous est connu par un acte du mois de septembre 1241, où il cède un cens aux religieux de Gembloux, en échange de 7 bonniers du bois de But, situés près du sart ou défriché de ce chevalier, et en s'obligeant à en payer la dîme an monastère, quand on les aurait mis en culture.
Un Daniel de Saint-Paul, mort en 1301, a sa sépulture dans l'église, comme nous le verrons plus loin, si l'on en croit les généalogistes, une dame de Saint-Paul, Agnès de Corbais, s'allia à Guillaume de Walhain dit de Ripemont, et en eut Isabelle, femme de Jean de Glimes. La fille aînée de ceux-ci, nommée aussi Isabelle, qui eut successivement pour maris Godefroid de Jupplu, sire de Blanmont, Jean d'Oupey, sire de Chaumont, et Baudouin de Hennin-Liétard, sire de Fontaine-l'Evêque, reçut en toute propriété d'Agnès, son aïeule, la terre de Saint-Paul, par testament en date du 2 mars 1391.
D'après un acte de la cour échevinale de Lérinnes, du 26 mai 1448, une Marie de Saint-Paul, veuve de Jaques-Henri de Chaustre, vendit des biens à Guillaume de Séroux.
En 1550, la Cense del Thour, à Saint-Paul, avec 150 bonniers de dépendances, appartenait au sire de Chéré (ou Séroux). Elle fut vendue, en 1596, avec 64 1/2 b. de terres et 5 b. 3 j. de prairies, à Jacques Pinchart. L'acquéreur, en entrant au couvent des frères mineurs de Liège, en gratifia son neveu, Nicolas de Pinchart, seigneur de Deukem, et celui-ci, étant mort en 1630, sans laisser d'enfants d'Anne de Fontigny, Saint-Paul passa à son beau-frère, Pierre Doyen, seigneur de Cortil, mort en 1650, et qui eut pour successeurs les de Bernard, aujourd'hui barons de Fauconval.
Le château del Thour, qui se trouve au S.-E. de l'église, à l'E. du Nil, forme un rectangle de 60 m. de large sur 80 de long, flanqué d'une tour à chaque angle et entouré de fossés, aujourd'hui convertis en jardins. L'une des tours, celle qui a donné son nom au manoir, présentait une masse imposante par son élévation; chacun de ses côtés a 12 m. de large et les murs ont 2 m. d'épaisseur. Au commencement de ce siècle, on fut obligé, pour cause de vétusté, de démolir la partie supérieure des tours, dont les murs lézardés ne pouvaient plus supporter le campanile qui les surmontait. Le château est actuellement transformé en une ferme appartenant à M. Charles Tordoir.
Au commencement du XVe siècle, le seigneur de Glimes (en 1436, Thierri de Brantsberghe ou Brandenbourg) partageait avec le duc de Brabant et le seigneur de Walhain la juridiction à Saint-Paul. Dans sa part, c'était le duc qui était haut-justicier. En 1568-1569, le gouvernement espagnol confisqua une ferme située en la paroisse de Saint-Paul et de laquelle dépendaient 48 b. de terres labourables et 3 b. de prés et de pâturages; le baron de Brandenbourg, qui en était propriétaire, la louait moyennant 30 livres d'Artois, 16 muids de blé, mesure de Namur, et 10 muids de froment. Dans les temps postérieurs, au XVIIe siècle, les chanoines de Saint-Paul à Liège sont signalés comme ayant à Saint-Paul une seigneurie foncière, où le duc avait la moyenne et la basse justice. Le chapitre y constituait une cour dite « la cour des vénérable chapitre et doyen de Saint-Paul à Liège ». La ferme des héritiers Donglebert, qui fait face à l'église, provient sans doute de cette corporation religieuse.
A Sart, il y avait une seigneurie appelée Bomalle ou Sart-Bomal, et de laquelle dépendaient des cens, des terres, des prés, des bois, une taverne etc., ainsi que la cense et cheruaige (ou charuaige) Dallenpont empret Maigny (ou Manil), dans la seigneurie de Walhain. Elle avait droit de haute et basse justice, sauf que l'exécution des criminels appartenait au duc de Brabant ou au sire de Walhain, droit de percevoir les lois et amendes, la collation de la cure, alternativement avec le seigneur de Walhain; droit de créer un maire, des échevins, un greffier, un sergent.
Un Jean de Boumale ou Bomal en était propriétaire en 1403-1404, 1412, 1458. En 1515 ou 1518, Joachim de Termonde, seigneur de Villers-Perwin et de Sart-messire-Guillaume, s'en rendit acquéreur. En 1536, il la légua, avec Villers-Perwin, au troisième de ses fils, Joachim, et en sépara la Maison du Jardin et la Cense d'Alenpont; il disposa de la première, ainsi que des masures, terres, prés, bois et pâturages qui y étaient annexés, en faveur de Corneille, le cinquième de ses fils, et donna Alenpont au sixième, nommé Jean.
Un autre Joachim, qui hérita du premier Sart-Bomal, le Jardin etc., laissa ces terres à Catherine de Tenremonde ou Termonde, qu'il eut de sa seconde femme, Catherine de Thy. Celle-ci les porta en mariage à Augustin de Velpe dit Everaerts, seigneur des deux Velpe. Leur fille, nommée aussi Catherine, s'allia à Michel-Paul de Villers, seigneur de Villers-Perwin, chevalier. Leur second fils, appelé Augustin, eut Sart-Bomal en partage, devint capitaine de cavalerie et mourut, en 1656, laissant sa femme, Catherine du Pont, dame de Ter-Meeren, enceinte d'une fille à qui échut leur patrimoine. Sart appartenait, vers 1760, à M. Vande Velde; en 1787, au baron de Venvel.
Le château existait sans doute à Tourinnes-les-Ourdons, au lieu que l'on appelle encore la Fosse Bomal.
Comme biens ecclésiastiques nous citerons : l'alleu dont le pape Innocent III confirma la possession au monastère de Gembloux, en 1213; le manoir de Sart, qui figure, dans une bulle d'Alexandre III, de 1178, parmi les propriétés d'Heylissem; la seigneurie censale que les moines de Villers avaient à Sart, au XVe siècle. Ce dernier monastère levait une partie et, dans les derniers temps, la totalité de la dîme de Walhain. Un seigneur de Walhain l'avait, disait-on, partagée par quarts entre les abbayes de Gembloux et de Villers et les chapellenies de Saint-Jean et de Saint-Nicolas de Tourinnes. Par contre, une sentence du conseil de Brabant, du 9 juillet 1777, mit à la charge du monastère de Villers l'entretien de l'église de Walhain.
Les trois églises qui existent à Walhain n'avaient autrefois, toutes les trois, que le rang de quartes-chapelles. La plus anciennement citée est celle de Sart, qui, selon la tradition, était une fille de celle de Tourinnes-les-Ourdons. Henri, prêtre de Sart, et Jean, investi de Sart, figurent dans des chartes qui concernent le couvent voisin de Lérinnes : le premier, en 1232; le second, en 1243. Walhain, qui est qualifiée, en 1511, de demi-église, ne fut érigée en paroisse distincte qu'au XIIIe siècle, et non, comme le dit Galliot, qu'en 1360. En 1259, on cite un Jean, chapelain de Walhain. Peu de temps après, le village de Walhain fut érigé en paroisse distincte, séparée de Tourinnes, et les habitants, du consentement de leur seigneur, le chevalier Arnoul, et de son fils Arnoul, déclarèrent qu'ils se chargeraient d'entretenir la nouvelle église et de la fournir des ornements nécessaires (acte daté de la Saint-Remi 1267). Quant à l'église de Saint-Paul, qui passe pour remonter plus haut que la précédente, on ignore la date de son érection; toutefois on possède le nom de tous ses pasteurs depuis 1426 jusqu'aujourd'hui.
Après avoir été longtemps comprises dans le concile ou doyenné de Gembloux, tant lorsqu'elles faisaient partie de l'évêché de Liège que pendant l'existence de l'ancien évêché de Namur, ces trois paroisses furent réunies à l'archevêché de Malines et réduites à une seule, celle de Walhain, du ressort de la cure de Perwez. Mais les habitants des deux autres ne tardèrent pas à en solliciter la conservation : ceux de Saint-Paul offrant de payer au desservant de leur temple, un traitement de 362 francs (11 décembre 1808); ceux de Sarts, s’engageant à donner à leur pasteur 350 fr., dont 150 provenant d'une taxe personnelle et 200 des revenus communaux (27 décembre 1808). Le préfet appuya la demande des premiers, le 11 mars suivant. Il avait repoussé celle des paroissiens de Sart, par le motif que leurs ressources étaient trop modiques (24 janvier 1809); ils proposèrent alors de payer chacun 6 francs, outre un revenu de 128 florins de Brabant que fournirait la fabrique (16 février), et offrirent enfin, un mois après, de payer 350 fr. Une nouvelle délibération de l'autorité locale de Walhain, en date du 13 juillet 1821, sollicita la reconnaissance officielle de l'église de Saint-Paul; mais la Députation des états ne se montra pas favorable à cette mesure, à cause du peu de ressources de la commune et de la pauvreté de la population. Néanmoins le Gouvernement reconnut ce temple comme chapelle, le 28 septembre 1825, et un arrêté royal l'érigea en succursale, de même que celui de Sart, le 11 juillet 1842.
Actuellement, la paroisse du Sart s'étend jusqu'à la maison isolée Davister, au Pré des Basses, non loin du moulin Hanquet; de là, la limite se dirige, paraît-il, vers le sud-ouest, passe près du moulin Malfroid et du moulin de Walhain, en les laissant à Walhain. La paroisse de Saint-Paul a pour limites le chemin-sentier qui part de Nil-Saint-Vincent pour se diriger vers Sart-lez-Walhain, jusqu'à la rencontre du Nil, puis ce ruisseau jusqu'au point où il quitte le territoire de Walhain pour passer à Tourinnes. Le reste de la commune constitue la paroisse de Walhain. Cependant, le Rendez-vous de la chasse, sur la grand ‘route, appartient à la paroisse de Blanmont, et le cabaret la Gaieté, à Perbais, dépend de celle de Chastre.
L'église de Walhain est placée sous l'invocation de la Vierge; on y vénère particulièrement saint Corneille, à qui est dédié un des autels latéraux. La cure, dont le revenu s'élevait, en 1511, à 18 muids d'épeautre, et, en 1787, à 694 florins 10 sous, était à la collation du seigneur, ainsi que tous les bénéfices de l'église. Elle possédait 25 bonniers 3 journaux. On lui payait tous les ans sur les produits de la baronnie : 9 setiers de seigle pour la messe des trépassés, qui se disait le lundi avec le produit des aumônes « des « bonnes gens »; 5 muids en aide de la messe du saint Sacrement ou du jeudi, 3 muids pour chanter la messe fondée par Mme de Seraing, 4 muids pour les « évêques » de l'anniversaire du sire de Seraing et 6 setiers pour l'anniversaire de Marie de Seraing, « gisant en la chapelle Saint-Antoine ».
Le seigneur donnait en outre : 2 muids 7 setiers au recteur de l'autel Saint-Georges, qui possédait 3 b. de terres et 5 j. de bois (revenu en 1787, 91 fi. 16 s.) et était tenu à dire soixante messes par an; 1 muid au recteur de l'autel de Sainte-Marie-Madeleine, qui possédait 9 j. de terres (revenu, 99 fl. 2 s.) et disait une messe par semaine; 1 muid 1 setier au recteur de l'autel de Saint-Nicolas, qui était doté de 11 j. de terres (revenu, 30 fl. 15 s.) et devait célébrer vingt-quatre messes par an. Il existait encore un bénéfice de Saint-Antoine, dont le revenu n'était que de 28 fl. 14 s. et dont les charges consistaient en une messe par semaine. La marguillerie valait par an 84 fl. 6 s., dont 31 fl. 10 s. payés par l'abbaye de Villers.
Les revenus de la fabrique étaient, en 1787, de 186 fl. 15 s. Les trois fabriques de Walhain, de Saint-Paul et de Sart avaient, en 1846, un revenu global de 3.292 fr. et possédaient 6 hectares 40 ares.
L'église de Walhain est en forme de basilique à trois nefs. Elle a été reconstruite, vers 1781, dans le style de la renaissance ; mais on a respecté les deux rangées d'arcades ogivales qui séparent les collatéraux de la nef principale et divisent le temple en quatre travées. Les trois nefs n'ont que des plafonds horizontaux. Une ancienne vue de l'église, conservée chez un habitant du village, mais que nous n'avons pu examiner, donne des fenêtres à la grande nef, au-dessus des bas-côtés. L'église est en briques, avec soubassement en pierres. La tour massive qui précède l'édifice est bâtie en pierres brutes et amortie d'une flèche d'ardoises. Extérieurement, trois cordons la divisent en étages ; elle est percée à chaque face d'une baie d'abat-vent, sauf du côté de l'église où il y en a deux et où l'on voit des traces de l'ancienne toiture, qui était plus haute et plus aiguë. Le premier étage de la tour correspond avec l'intérieur de l'église par une grande arcade ogivale; il est recouvert d'une voûte d'arête à nervures très saillantes.
L'église de Walhain reçut du musée de Bruxelles, en l'an XII, les tableaux suivants : le Baptême du Seigneur, deux Adorations des bergers, sainte Cécile, le Christ mort, le portrait du capucin Bylkens, un autre Capucin, l'Adoration des mages, les portraits d'un cardinal et de deux abbés, le Christ à la croix, le Seigneur allant au Calvaire, le Seigneur au Calvaire, l'Ange conducteur, le Martyre de saint Jean-Népomucène, la Résurrection de Lazare, le Couronnement d'épines, saint François guérissant un malade, une femme présentant un papier à un roi, un enfant debout et Job sur le fumier. La tour fut au XVIe siècle garnie d'une horloge magnifique, le marquis Jean de Berghes, « à qui Dieu fasse paix », ayant donné pour cet objet, le 30 novembre 1563, la somme énorme de 1,000 livres. Au bas de la tour, de chaque côté de la porte d'entrée, on vient de placer deux dalles tumulaires, qui se trouvaient dans l'intérieur de l'église et que l'on a enlevées, en 1862, quand on a refait le pavement. Chacune de ces tombes offre la représentation de deux personnes couchées et est bordée par une inscription dont le texte se devine plutôt qu'il ne se déchiffre. Elles portent : celle de gauche, consacrée à la mémoire du premier Joachim de Termonde, seigneur de Sart-Messire-Guillaume, bailli du comté de Walhain, et de sa femme, Jeanne Van Neez dite Lambrechts : Chy gist damoisel Jehenne van neez… | son espeuze quy trespassa le 31 de juillet 1564… | …illame bailli de la co(n)te | de walh. qui trespassa la(n) IV XXXVI ..XXIJ de juillet; — celle de droite, qui rappelle le souvenir du fils de Joachim, Antoine, également bailli de Walhain, et de sa femme, Catherine Vander Borch : C'y gist damoiselle Katherinne Wand(er)borch so(n) espus... le VIIJ de | mars priies dieu pour leurs ames | C'y gist....escuier sr du sart messir guilla(u)me ... de | walhain q(u)j trespassa.
Au pied de la tour, dans le cimetière, existent ces deux épitaphes :
- 1° Icy gist iosse de wavre escuier en son | temps baillif de la comtee de Walhaim | qui trespassa l'an de grâce | et damoiselle franchoise de plumcoq | sa compaigne qui trespassa lan 1611 | le Xe de may priez dieu pour leurs ames. — Quartiers : Wavre, N...., N...., N ; Plumcoq, Cyplet, N… N…;
- 2° Icy gist noble et passant | escuier ambrose de Termonde qui en sa plaine | jeunesse passat | lan M. CCCCC. LVIIJ. le XXVIe jour de décembre.
L'église de 'Saint-Paul était à la collation du chapitre de Saint-Paul, de Liège. Elle valait : en 1511, 20 muids d'épeautre; en 1787, 631 fl., dont 156 fl. 16 s. provenant d'un tiers de la grande dîme, et 28 fl. provenant de la petite dîme. Elle possédait 21 b. de terres. La cure a un charmant jardin et est garnie des plus beaux poiriers en espalier qu'il soit possible de voir. Parmi les curés de Saint-Paul nous devons citer Richir, natif de Charleroi, qui a laissé de nombreuses annotations de toute espèce, recueilli des observations météorologiques pour les années 1779 à 1794, et composé en deux gros volumes manuscrits une histoire du diocèse de Namur.
Il a existé à Saint-Paul une chapellenie ou office de Saint-Paul, dont le revenu était évalué, en 1511, à 4 muids d'épeautre. En 1787, la marguillerie possédait 1 b. de terres et un revenu de 73 fl. 15 s. ; la fabrique possédait 6 i/i b. et son revenu était de 177 fl.
L'église de Saint-Paul est une basilique à une seule nef; le chœur se termine par un mur plat et se rattache à la nef par deux courbes dans lesquelles sont placés les bas-autels. Le vaisseau appartient au style de la renaissance; il est recouvert d'un plafond qui se prolonge au-dessus du chœur en berceau surbaissé; il est divisé en quatre travées par des pilastres toscans, entre lesquels s'ouvrent des fenêtres en plein cintre. La nef a été lambrissée de marbre en 1863; le chœur est boisé. Le chœur et les deux travées adjacentes ont été construits en 1758; l'église et le maître-autel furent consacrés en 1766. Le bas de l'église et la tour qui précède ont été ajoutés en 1842, sur le plan de M. Suys; la tour est, comme le reste de la façade, bâtie en briques avec anglées en pierres blanches; chacune de ses quatre faces est percée d'une baie d'abat-vent en plein cintre; elle est amortie d'une flèche en ardoises. Une niche placée au-dessus de la porte d'entrée renferme une statue de Saint-Paul, en pierre blanche, exécutée par M. Jacobs, de Louvain, à qui sont dus aussi les médaillons des confessionnaux. Deux portes intérieures ont été sculptées par MM. Goyers de Louvain. L'église possède un grand ostensoir en argent, de style renaissance, qui provient d'une autre localité. Il porte l'inscription : Dna Maria Purure Vidua Dni Bolart dono dédit.
Dans un réduit adjacent à la tour le pavement renferme une dalle tumulaire de la première période ogivale; elle est encadrée d'une inscription que nous reproduirons textuellement, en faisant remarquer qu'elle commence au milieu de la première ligne et que le graveur ne savait évidemment pas le latin : In. gaudiurn . amen. hic . iacet. daniel | de. s(an)c(t)o . paulo. cl(er)icus .filius. qnondam .danielis. armigeri. qui | obiit.anno.1301.prid.octavæ. B.Dionisi.orate | pro. eo . ut.amira .ei(us).- + a(n)i(ma)e.om(n)ium. fideliu(m) . reqescaut.
La troisième ligne de cette inscription est beaucoup plus récente que les autre; voici l'explication de cette particularité. Avant la construction de l'église actuelle, le bas de cette dalle fut brisé; le curé Bourguignon (1709-1715) copia l'inscription sur un billet qu'il laissa dans les archives de la cure en recommandant de le « bien conserver pour plusieurs raisons ». D'après ce billet, les mots que la troisième ligne remplace aujourd'hui étaient : obiit anno Domini 1300 primo in crastino octavarum beati Dionisii orate. Le même billet se termine par la déclaration suivante : Extructo novo templo collegi ex fragmentis lapidis sepulchralis inscriptionem hic a rétro Danielis de Sancto Paulo, et breviori stilo curavi insculpi æquivalenter propter angustiam lapidis fracti et refecti. P. F. Richir pastor 1759. Ce curé nous apprend aussi qu'il existait une ancienne tombe « pourrie et cassée en plus de cent morceaux » sur laquelle on lisait « Dame Madame Agnès de Corbay 1389... dame Agnès de Corbay qui trespassa l'an 1000 (mil ) le 25 du mois de x.. prie pour ».
L'église de Saint-Martin à Sart-lez-Walhain, où l'on vénère particulièrement saint Antoine, était alternativement conférée par le seigneur de Walhain, celui de Sart-Bomal et l'abbé de Villers. La cure percevait la grande et la menue dîme (produit, en 1787, 669 fl. 10 s.) et possédait 13 b. de terres. Elle valait, au total, 669 fi. 10 s. et était chargée de 75 messes par an. Les revenus de la fabrique s'élevaient, en 1787, à 123 fl.
Il ne reste plus de l'ancienne église, qui datait de 1766, qu'une pierre en forme de fronton, portant une croix. Cette croix se trouvait derrière le chœur et on l'a encastrée dans le mur d'un jardin, à gauche de l'entrée du cimetière. L'église actuelle a été édifiée, en style ogival, sur les plans de M. Moreau, revus par Dumont. On en a posé la première pierre le 30 mars 1846 et elle fut achevée en 1850; elle n'est pas encore consacrée. Elle a la forme d'une basilique. Deux rangées de colonnes à chapiteau octogone divisent le vaisseau en trois travées et reçoivent les retombées de voûtes d'arête à arcs doubleaux; le chœur se termine par une abside à trois pans. Au pied de l'église s'élève une tour carrée, bâtie en briques comme le restant de l'édifice; vers la façade, elle est percée d'une porte et de deux baies ogivales superposées; elle est amortie d'une flèche flanquée de quatre clochetons.
Le maitre-autel est en chêne sculpté par Sohest, dans le style ogival; la balustrade du jubé est également en harmonie avec l'architecture de l'édifice.
Les fonts baptismaux ont été trouvés dans le sol du cimetière, en creusant une fosse de sépulture. Ils sont en pierre bleue, monopédiculés et ont environ 1 m. 10 de hauteur. La table et le pied sont carrés; la cuve est hémisphérique; chaque angle de la table présente une tête console. Vers le milieu de la hauteur, entre deux étranglements, se trouve un renflement octogone. Sous ces fonts se lit la date 1664.
Il existait autrefois à Walhain, à l’une des extrémités du village, sur le chemin de Perbais, près du bois dit des Lapins, à cause du gibier qui y foisonnait, une chapelle dédiée à saint Jean et un ermitage habité par un reclus, à qui, du temps de Gramaye, les habitants portaient sa nourriture, toutes les semaines. Les bâtiments ont entièrement disparu et cet emplacement n'est plus reconnaissable que par la quadruple allée d'arbres qui l'ombrage.
Les tables du Saint-Esprit de Walhain et Perbais, de Saint-Paul et de Sart avaient, en 1787, un revenu respectif de 216 fl. 14 s., 194 fl. 9 s. et 249 fl. 19 s., ce dernier se partageant par moitié entre les pauvres et l'église. Les pauvres de Walhain possédaient 18 b. 3 j. Ceux de Saint-Paul recevaient par an, en 1568-1569, des couvertures et du drap pour 6 livres 14 s. d'Artois, au moyen d'une rente hypothéquée sur la ferme que les Brandenbourg avaient dans le village; à Walhain, on distribuait 2 muids de grains en pains, lors de la célébration de l'anniversaire de Mme de Seraing.
Actuellement les bureaux de bienfaisance de Walhain-Saint-Paul et de Sart-lez-Walhain possèdent 30 hect. 40 ares.
Leurs budgets pour l'année 1859 ont été fixés comme suit :
Une école primaire fut construite à Walhain en l'an 1822 et, en vertu d'un arrêté royal du 10 mars 1823, on employa pour payer cette construction une somme de 2,650 florins, provenant de biens communaux vendus par le gouvernement français en 1813. En ce moment, on élève une nouvelle école communale, sur un terrain voisin de l'église et qui faisait autrefois partie de la cure. Deux sœurs de la Providence de Champion tiennent une école adoptée, à Walhain, dans une vieille ferme à l'E. de l'église ; une sœur tient une école de filles dans une dépendance de la cure, à Saint-Paul. Dans ce dernier village, la maison du marguillier servait aussi d'école, au siècle dernier.
Le nombre des enfants pauvres qui ont été admis par la commune, en 1858-1859, à recevoir l'instruction, s'est élevé à 198 : 102 garçons et 96 filles.
Les fêtes de Walhain arrivent à la Pentecôte et le dimanche le plus rapproché du 8 septembre, celle de Saint-Paul à la fête de ce Saint, celle du Sart le dimanche avant la Pentecôte et à la Saint-Martin, celle de Perbais le 15 août.
Les femmes de Sart se font remarquer par leurs jupons courts et leurs gros sabots; elles ont sans doute adopté ce costume pour aller faire de l'herbe au Bois de Buis (sur Thorembais-Saint-Trond).
Un court article concernant Walhain, a été publié par l'Électeur de la Dyle, IIe année, n° 33 (14 août 1842).
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