Le nom de Chastre, qui se prononce Tchauss en wallon, dérive du latin castra, camp, comme les nomsj a peu près semblables que l'on trouve en différents pays : Castre près de Hal (Brabant) et Caster près d'Avelghem (Flandre occid.), en Belgique, Casteren, en Hollande, Castres, en France etc. Les formes diverses que l'on rencontre dans les documents : Castra (1071 environ, 1092, 1133, 1213), Chastres (1383), Castre (1401), Chastre (1374, 1419, 1421, 1428, 1484, 1501, 1549, 1575, 1713), Chaustre (1440, 1616, 1639, 1686, 1706), présentent peu de différence. En flamand, on écrit Chastren (1312) ou Chasters (1312, 1374).
Afin de distinguer le village de Chastre de Corroy-le-Grand, que jadis l'on appelait aussi Chastre-le-Bole, ou ajoutait la qualification de : dame Alerne (Sastre dam Alerne 1374, Chastre Alerne, 1380-1381; Chastre dame Alerne, 1382-1383, 1787; Chautre dame Allerne, 1436; Chastre dame Allerne, 1464; Castre dame Allerne, 1492; Chaustre dame Allienne, 1560-1561; Chaustre dame Alenne, 1566-1572; Chastre dame Alierne, 1403-1404, 1636, 1478, 1607-1619; Chaustre dame Allerne, 1686, 1688, LE ROY), qui provient, à ce que nous supposons, du nom d'une dame qui en eut la seigneurie , peut-être l'abbesse de Nivelles Adalbérine. Quelques documents portent : Chastre près de Mont-Saint-Guibert ou près de Gembloux (Chastris prope Montent Sanctum Wibertum, Chastre delez Gemblous, 1312). Depuis la réunion à Chastre de deux villages voisins, on dit, dans le langage officiel : Chastre- Villeroux-Blanmont.
La commune de Chastre-Dame-Alerne est limitrophe de celles de Nil-Saint-Vincent, Walhain, Cortil, Saint-Géry, Gentinnes, Court-Saint-Étienne et Hévillers.
Chastre est à 3 kilomètres N. de Cortil et S.-E. d'Hévillers 4 kilom. N.-N.-E. de Saint-Géry, 4 1/2 kilom. N.-E. de Gentinnes, 5 kilom. S.-O. de Nil-Saint-Vincent, 7 kilom. O.-S.-O. de Walhain, 8 kilom. S.-E. de Court-Saint-Étienne, 14 1/2 kilom. O. de Perwez, 26 1/2 kilom. E. de Nivelles, 39 1/2 kilom. S.-E. de Bruxelles.
L'église de Chastre se trouve située par 56 grades de latitude N- et 2 grades 56 de longitude E. L'altitude du seuil de l'église est de 129 mètres 47.
La commune actuelle de Chastre formait, au siècle dernier, trois communes distinctes. Le procès-verbal de délimitation du territoire de Chastre-Dame-Alerne a été dressé le 5 thermidor an XIII. Celui de Blanmont date du 4 thermidor an XIII; mais des arrêtés préfectoraux du 23 frimaire an XIV ont déterminé la limite avec Nil-Saint-Vincent et Chastre. Le procès-verbal de Villeroux remonte au 27 ventôse an XLI et a été approuvé par un arrêté du préfet de la Dyle du 21 brumaire an XIII, pour faire cesser une contestation avec Chastre au sujet d'enclaves. De nouveaux procès-verbaux ont été dressés le 15 avril 1820 pour Blanmont et pour Chastre-Dame-Alerne-Villeroux. Un arrêté royal du 7 novembre 1823 a réuni ces deux communes.
Le cadastre divise le territoire de Chastre en trois sections : la section A ou de Villeroux, la section B ou de Chastre-Dame-Alerne, la section C ou de Blanmont.
Au 1er janvier 1859, ces sections se trouvaient morcelées en 2,498 parcelles, appartenant à 574 propriétaires, donnant un revenu cadastral de 64,623 fr. 06 cent, (sol : 57,108 fr. 06; bâtiments : 7,515 fr. 00) et ayant une contenance de 1,051 hectares 60 ares 10 centiares (imposable : 1,017 hect. 15 a. 80 ca.; non imposable : 34 hect. 44 a. 30 ca.).
Cette contenance globale se subdivisait ainsi en 1834 :
Chastre comprenait 523 bonniers, dont 490 b. de terres, 12 b. 1 journal de prés, 18 b. de bois et boscailles, 2 b. 2 j. de communaux; à Villeroux, il y avait 192 b. 1 j., dont 102 b. de terres, 66 b. 1 j. de terres appartenant à l'ordre de Malte, 7 b. 3 j. de prés, 16 b. de bois et boscailles; à Blanmont, 164 b., dont 130 b. de terres, 15 b. 1 j. de jardins et closières, 11 b. 2 j. de prés, 7 b. 3 j. de bois et boscailles.
On comptait : à Chastre : en 1374 , 58 ménages, en 1436, 50 foyers; en 1464, 53 foyers; en 1472, 42foyers; en 1492, 27 foyers; en 1526, 47 maisons, dont 3 à 2 foyers; en 1686, 41 maisons et 1 moulin; — à Villeroux, en 1374, 24 ménages; en 1436, 10 foyers; en 1464, 10 foyers; en 1472, 8 foyers; en 1492, 10 foyers; en 1526, 17 maisons; en 1686, 13 maisons; — à Blanmont, en 1374, 67 ménages; en 1436, 26 foyers; en 1464, 35 foyer; en 1472, 29 foyers; en 1492, 23 foyers; en 1526, 36 maisons; en 1686, 12 maisons; — dans la commune, au 31 décembre 1856, 316 maisons.
Chastre, qui compte 75 maisons; Blanmont, 100 maisons; Godeupont, 20 maisons; Perbais, 9 maisons; Villeroux, 112 maisons.
Le village de Chastre est bâti au bord de l'Orne; la nature marécageuse des prairies qui longent ce ruisseau a obligé à reculer la plus grande partie de l'agglomération jusqu'à 200 mètres de la rive gauche. A 1,500 mètres N. de Chastre, sur une colline qui sépare l'Orne du Ri du Pré à la Chambre, s'élève l'église de Blanmont (Blamont, 1374, 1436, LE ROY; Blancmons, 1383; Blanmont, 1464, 1495, 1666, 1686; Blancmont, 1492). Ce village, dont le nom correspond à celui de Noirmont et qui s'appelait d'abord Mont (in parrochia de Mont, in territorio ville de Nilo, 1276), est situé à 3,500 mètres en amont, sur le même cours d'eau; il s'étend sur les pentes assez abruptes et rocailleuses des vallées arrosées par deux affluents de droite de l'Orne : le Ri du Pré â la Chambre et le Nil. L'extrémité septentrionale de l'agglomération, vers le confluent du Nil et de l'Orne, s'appelle Aux Montagnes.
Le petit hameau de Godeupont (Gondulpunt, XIe siècle; Godepont, 1636; Goudepont, 1713; Godeupont, 1719) est situé presque en entier sur la rive droite de l'Orne et au bord du chemin de fer du Luxembourg, à 800 mètres N.-N.-E. de Chastre, entre ce village et celui de Blanmont.
A 1,200 mètres E.-N.-E. de Chastre, dans le voisinage de la station du chemin de fer, se trouvent les dernières maisons du hameau de Perbais, qui appartient en grande partie au territoire de Walhain.
Villeroux (Villeroux, 1374, 1616, 1686; Vilroes, 1383; Vilrawe, 1374; Vilroers, 1436; Vilroux, 1464, 1640, an III; Wilroux, 1492; Vil-Roux, 1666) est à 2,400 mètres O.-S.-O. de Chastre ; ces deux villages sont séparés par le contrefort qui forme la ligne de partage entre la Houssière et l'Orne. Les maisons de Villeroux suivent la Houssière sur une longueur d'environ 1,500 mètres et sont bâties pour la plupart sur la rive droite du ruisseau; quoique plus nombreuses que celles de Chastre, elles ne présentent pas, dans leur ensemble, un aspect aussi florissant. La partie méri-dionale du hameau de Villeroux a porté jusque dans ces derniers temps le nom de Chastre en Villeroux (Chastre en Vilroux, OUDIETTE; Chastre en Villeroux, 1806), parce que, à l'époque de la séparation de Chastre et Villeroux, elle dépendait de Chastre.
A 2,000 mètres N.-E. de l'église, la Maison Dangotte, sur la route de Namur; à 500 m. N.-E., le Château de Chastre, ferme; à 800 ra. E., la Station de Chastre; à 1,800 m. 0.-8.-0., la Maison Latour; à 2,700 m. O., la Citadelle.
Bois des Pauvres (Bois des Poeuvres, 1616); Champ Latour; Campagne de la Bruyère; Uttobain; Warichet; Petit champ; Chapori; Ellebrand; Battis de Fleurus (Chemin de Fleurus, 1616); Entre les chemins; Campagne des Vallées; Campagne du Cheval; Campagne du Sartage; Sillon des Chênes ou des Chiens?; Festiau (Au Festau, XIVe siècle); la Baille; Wauthier; Bois de Leeuw; Champ du Chêne (Au Cheisne, 1514; Au Chaisne, 1549, 1575; Au Chêne, 1713); Bois champ; Champ de Chastre; Espinette (Bonier al Spinette, 1616; Champaigne del Spinette, 1421; A l’Espinette, XIVe siècle); Haie des Morts; Aux Quinze bonniers (Les XV boniers, 1616); Prés communs (Preitz commungs, 1616; la Communaulté, 16L6); Battis de Gentinnes; Battis du Roi; Vingt bonniers; Champ Pierreux; Champ de Nil-Saint-Vincent; Champ de l'Arbre de Blanmont; Petit champ de Godeupont; Grand chemin de Namur; Battis du Chaufour; Champ du Chêne; Ruelle du Chêne; Ruelle Victor; Ruelle du Maréchal; Pont du Clerc; Pont du Moulin; Moulin de Godeupont; Château de Blanmont; Moulin de Chastre; Moulin de Villeroux; Vallée Servais; Ruelle d'Héritiers; les Trois ris; Chemin des Tombes; Chapelle Saint-Antoine; Au Loup; Pré des Meuniers; Ruelle Gérard; Carrière aux Roches; Petit arbre ou Arbre de Blanmont; Pont de la Truie; Ruelle Baré; Ruelle aux Fraises; Ruelle de Laisse; le Bau; le Crolis; Rue de Namur; Ruelle du Piroi; Pièce Essart ; Battis de Noirmont; Chaubruyère (En la Chambruiere ou En Chaubruiere, « près la voie de Gemblouz », XIVe siècle; En Chambruire, 1421; Champaigne de Chaubruyre, 1616); Croche vallée; Ruelle Destraux; Ruelle Moineau; Pont Anné; Ruelle Gilmont; Bois Riteau; les Molinias; Ruellette Fanfeye; Ruellette Berger Mimie; Ferme Dechamps; Château de Castillon ou de Villeroux; Fossé du Nouveau monde; Par delà l'eau; Pièce entre deux voies; les Scopellerées; Chemin Tiche Guiette; Poilu fossé; Closière Frémy; Sentier des Étangs; Cortil des Foures; Closière du Sergent; Pré du Clerc; Six bonniers; Pâchis des Vaches; Closière Bary; Tienne Galop; Jardin Renard; les Maroies, ancienne carrière; Ruellette Genot; Sentier del Fesse; Bois d'Onyn; les Sapins; le Seuciau; Briquetée; les Lovières; Closière du Curé; Haie du Jeune Gilles; Croix Servaes; Bon Dieu de Gembloux; Chapelle Wautier ou Saint-Thibaut; Chapelle Fossé ou N.-D. de Bon Secours; Chapelle Durbecq ou Saint-Donat; Chapelle Juez; Chapelle Mahy; Chapelle Saint-Roch; Chapelle Leurquin; Chapelle du Château; Chapelle Saint-Ghislain; Chapelle Saint-Bernard; Chapelle du Maréchal; Chapelle du Clerc; Chapelle de Gruselle; Chapelle Thomas.
Alloeuve, bois (1740); Bois Andrier (XIVe siècle); Terre Baulde (1616); Fond de Berloy (1616; Batty de Bierloy, 1755); A Boqueau Spine (XIVe siècle ; Au Bosquet ( 1616); Fief de Braye (1514, 1575, 1580); En Bronne (1713); Champaigne du Burleit (1616); Voie des Charons (XIVe siècle); Cortil de Chauteux (1686); Copsoux, à Blanmont (1495); En la Cousturelle (XIVe siècle); Crussement, à Chastre (1517); la Feste, closière à Blanmont (1686); Cortil Gay, à Villeroux (1686); Campagne du Gibet Simonet (1686); Au Gerinvaul (XIVe siècle); Cortil Gigot, à Blanmont (1686) ; Boix Gilquain (XIVe siècle); Au Grant fossé (XIVe siècle); la Haise, à Villeroux (XIVe siècle); Al Hayettes (1616); Haut Brigaut (1686); A la Voie labbey (XIVe siècle); Liernuyt haie (XIVe siècle); En la Marcelle (XIVe siècle); Au Marchis, « tenant aux terres du Cheynoy » (XIVe siècle); Fief du Mont (1514, 1549, 1575, 1586); Fonteyne Pangrau (1686); Champaigne del Piesseau (1421); A la haie de Pievault ou Aux hayes de Pyvault (XIVe siècle); Biens dits Roetaert (1417; Fief de Rutto, 1514, 1549; Leen van Rutten, 1575; prairie dite Ruta, 1575); Au Roncheneau (XIVe siècle); Cortil Rousseau, à Godeupont (1719); Preit au Ruvau (1616); Ruelle le Saige (XIVe siècle); En Sars (XIVe siècle); A la Saurelle ( XIVe siècle); Champaigne de Serezier (1616); A la Tombelle, à Villeroux (XIVe siècle); le Warde, entre Chastre et Hévillers (1307); Taille à Wees, près du chemin de Gembloux à Hévillers (1495) ou Taille de Wez (1686).
Le territoire de la commune de Chastre, dont la forme est très irrégulière, se compose de deux vallées parallèles, orientées du sud au nord : celles de l'Orne et de la Houssière, dont les thalwegs sont à environ 2,000 mètres l'un de l'autre. Le versant extérieur de chacune de ces vallées (oriental, pour l'Orne; occidental, pour la Houssière) a une étendue double du versant intérieur. Le sol est en général peu accidenté, sauf vers Blanmont, où l'on rencontre quelques escarpements sur les bords du Nil et du Ruisseau du Pré à la Chambre. Les plateaux qui dominent l'Orne s'élèvent à peu près à la même hauteur sur chaque rive et donnent deux points culminants : l'un, à l'Arbre de Blanmont, avec l'altitude de 152 mètres; l'autre, aux Vingt bonniers, vers la limite de Saint-Géry, avec l'altitude de 153 mètres.
L'étage inférieur du terrain gedinnien se montre au fond des vallées de la Houssière et de l'Orne; il est particulièrement développé vers le confluent du Nil et du ruisseau du Pré à la Chambre. Il est représenté par du quartzite en bancs massifs, durs, tenaces, à cassure inégale, à bords tranchants et translucides. Une carrière pratiquée dans des quartzites gris-verdâtres et gris-bleuâtres en face du Moulin à poudre, mais sur la rive droite de l'Orne, aux Montagnes, à environ 600 mètres N.-O. de l'église de Blanmont a donné à André Dumont une dir. = 60° et l'incl. N. 28° E. = 88° ; ils renferment de petits lits de schiste gris-verdâtre, blanchâtre par altération, et des veines d'hydrate de manganèse. Une autre carrière a été exploitée, près du moulin de Godeupont, dans un quartzite blanchâtre, dont la dir. = 22° et l'incl. O. 22° S. = 60° et qui devient bleuâtre en avançant au S.
Actuellement, la commune exploite, pour en faire des pavés, deux carrières situées l'une au Bau, l'autre aux Molinias ; une seconde carrière est exploitée en ce dernier endroit par M. Namèche, sur la rive droite du Nil.
Dumont a signalé la présence, au S. de Villeroux, de l'étage supérieur du système gedinnien, représenté par de l'arkose chloritifère à petits grains et par du phyllade.
Les sables bruxelliens semblent régner sur toute l'étendue du territoire, mais ils sont presque partout couverts de limon hesbayen et ne se montrent guère qu'en une lisière bordant à l'E. les roches gediniennes, sur la rive droite de la Houssière et de l'Orne. On exploite des sablières à Villeroux et à Blanmont pour le pavage et les bâtisses.
Tous les cours d'eau qui arrosent le territoire de Chastre appartiennent an bassin de l'Escaut; ce sont : l'Orne, la Houssière, le Nil, le Ri du Pré à la Chambre et le Perbais.
L'Orne vient de Cortil; traverse le village de Chastre; longe le Bois-champ; active le moulin de Chastre par une chute de 4 mètres 32; reçoit le Perbais (r. dr.); traverse le chemin de fer du Luxembourg; active le moulin de Godeupont par une chute de 3 mètres 23; baigne le village de Blanmont; reçoit le Ri du Pré à la Chambre (r. dr.); devient limitrophe d'Hévillers; active le Moulin à poudre, sur cette commune; rentre, aux Montagnes, sur le territoire de Chastre; reçoit le Nil (r. dr.); devient limitrophe de Nil-Saint-Vincent; et passe entièrement à cette commune, en amont du Moulin del Vaux, après un parcours de 4,100 mètres, dont 700 mitoyens, dans la direction générale du N.
La Houssière, que l'on connaît sous les noms divers de Rieu au Passage, Altia et Gentinnes, vient de Gentinnes et sert d'abord de limite entre cette commune et celle de Chastre, â Cambrouilles; traverse ensuite tout le village de Villeroux, dont elle active le moulin par une chute de 0 m. 87; devient limitrophe d'Hévillers; et passe entièrement à cette commune, après un parcours de 2,600 mètres, dont 500 mitoyens, dans la direction générale du N.
Le Nil vient de Nil-Saint-Vincent; passe aux Molinias; et se jette dans l'Orne (r. dr.), au pied des Montagnes, après un parcours de 1,000 mètres dans la direction générale de l'O.
Le Ri du Pré à la Chambre, que l'on nomme aussi Ri de la Féchère et Ri des Lovières, sert d'abord de limite entre Nil-Saint-Vincent et Chastre; puis passe entièrement sur le territoire de cette dernière commune; et se réunit â l'Orne (r. dr.), sous le village de Blanmont, après un parcours de 1,500 mètres, dont 300 mitoyens, dans la direction générale de l'O.
Le Perbais vient de Walhain et sert un instant de limite entre cette commune et celle de Chastre, à l'endroit où il reçoit le tribut de la source de la Grange Gaspard; traverse le chemin de fer du Luxembourg; passe près du château de Chastre; et se réunit à l'Orne (r. dr.), après un parcours de 650 mètres, dont 50 mitoyens, dans la direction de l'O.-N.-O.
Les fontaines dont l'eau est employée par les habitants sont : la Fontaine Par delà l’eau, la Fontaine du Tourniquet, la Fontaine du Grand pré, la Fontaine du Blanc Cartiaux, la Fontaine de Saint-Pancrace, la Fontaine du Pont de la Truie, la Fontaine Robert, la Fontaine du Vicaire et la Fontaine Michel Chaufoureau.
On comptait : à Chastre, en 1709, 142 habitants; en 1718, 215 communiants; en 1784, 230 habitants: 1 prêtre, 37 hommes, 43 femmes, 49 garçons et 41 filles âgés de plus de 12 ans, 33 garçons et 32 filles âgés de moins de 12 ans (dans la paroisse, 524 personnes : 1 prêtre, 192 hommes et garçons âgés de plus de 12 ans, 178 femmes et filles âgées de plus de 12 ans, 70 garçons et 77 filles âgés de moins de 12 ans); en l'an XIII, 491 habitants, dont 97 à Chastre en Villeroux ; — à Villeroux, en 1606, 40 communiants; en 1701, 90 habitant; en 1784, 93 habitants : 1 prêtre, 1 religieux, 17 hommes et garçons âgés de plus de 12 ans, 20 femmes et filles âgées de plus de 12 ans, 35 garçons et 20 filles âgés de moins de 12 ans (dans la paroisse, 105 personnes : 1 prêtre, 1 religieux, 39 hommes et garçons âgés de plus de 12 ans, 35 femmes et filles âgées de plus de 12 ans, 13 garçons et 16 filles âgés de moins de 12 ans); en l'an XIII, 102 habitants; — à Blanmont, en 1666, 70 communiants; en 1709, 84 habitants; en 1784, 218 habitants : 1 prêtre, 44 hommes, 49 femmes, 31 garçons et 23 filles âgés de plus de 12 ans, 70 garçons et filles âgés de moins de 12 ans (dans la paroisse, 272 personnes : 1 prêtre, 108 hommes et garçons âgés de plus de 12 ans, 88 femmes et filles âgées de plus de 12 ans, 41 garçons et 34 filles âgés de moins de 12 ans); en l'an XIII, 266 habitants; — dans la commune, au 31 décembre 1831, 1,294 habitants; au 31 décembre 1856, 1,534 habitants (wallons).
Les registres de l'état civil remontent : pour Chastre, à 1597; pour Blanmont, à 1636; pour Villeroux, à 1658.
Les bois ont ensemble 7 hectares; ils portent les dénominations de Bois champ, Riteau, les Molinias.
D'après les recensements généraux, les exploitations agricoles se classaient de la manière suivante par rapport à leur étendue :
Les exploitations de plus de 50 hectares sont : le Château de Castillon (100 hect.), tenu par M. Vanhemelryck (Aug.), appartenant au comte de Grunne; le Château de Chastre (92 hect.), tenu par M. Ran-cent (J.-B.), appartenant au baron d'Udekem d'Acoz; la Ferme Wautier ou Durbecq (70 hect.), tenue par M. Durbecq (A.), propriétaire; la Ferme Thirion ou Fossé (70 hect.), tenue par M. Fossé (Ch.), propriétaire; la Ferme Zébier (60 hect.), tenue par M. Zébier (H.-J.), propriétaire; le Moulin de Chastre (50 hect.), tenu par M. Legardien (Eng.), propriétaire.
Le nombre des animaux domestiques constaté par les recensements généraux s'élevait à
Les terres exploitées par les cultivateurs de la commune se répartissaient ainsi :
Ce chiffre total se subdivisait en biens exploités :
En moyenne l'hectare de terre était estimé :
L'ancienne verge linéaire a 18 1/2 pieds de Louvain.
Il existe dans la commune trois moulins à farine mus par l'eau : le Moulin de Chastre, le Moulin de Godeupont et le Moulin de Villeroux.
Le Moulin de Chastre, qui, de temps immémorial, dépendait de la seigneurie de ce village, a deux roues hydrauliques, activées par l'Orne, dont la retenue est à l'altitude de 125 m. 05 et qui commandent 3 couples de meules.
Le Moulin de Godeupont a une roue hydraulique, activée par l'Orne, dont la retenue est à l'altitude de 120 m. 43 et qui commande 4 couples de meules. Cette usine constituait jadis l'un des moulins banaux de la seigneurie de Walhain; en 1544-1545, on l'affermait, au nom du possesseur du château de ce nom, moyennant 18 florins carolus et 18 muids de seigle.
Le Moulin de Villeroux a une roue hydraulique mue par la Houssière, qui commande 2 couples de meules. En 1636 et en l'an VIII, il n'y avait pas de moulin à eau à Villeroux et il n'eu avait jamais existé.
On a établi, dans les dépendances du château de Blanmont, une fabrique de sucre de betteraves, qui a été mise en activité, en septembre 1863, sous la direction de M. Victor Ledocte. L'usine a 2 machines à vapeur d'une force totale de 18 chevaux et 3 fours à calciner les os.
Il a existé : à Chastre, une brasserie ; à Blanmont, un moulin à eau, annexé à la seigneurie, et, plus tard, un moulin à battre le chanvre; à Villeroux, dans la paroisse de Chastre, un tordoir, pour lequel, en 1560-1561, on payait au domaine de Brabant, un cens annuel de 2 chapons.
Le chemin de fer du Luxembourg traverse le territoire de Chastre sur une longueur de 1,900 mètres et y a une station. Il a nécessité la construction de deux ponts voûtés. La route de l'État de Wavre à Namur traverse la commune sur 250 mètres.
On compte 40 chemins et 51 sentiers vicinaux, mesurant ensemble 60,307 mètres, dont 15,000 environ sont pavés.
Le chemin de grande communication n° 29 traverse Chastre sur 5,461 mètres ; le chemin n° 30, sur 500 mètres; le chemin n° 110, sur 2,092 m.
Le nom de camp, castra, que le village de Chastre porte de temps immémorial, semble en rejeter l'origine à l'époque romaine. On n'y a toutefois découvert, que nous sachions, aucun indice de campement. Mais, à l'emplacement de la station du chemin de fer, on a trouvé des débris des briques, de pavement et d'autres antiquités. Près de là, à 700 m. vers le S.-O., s'élèvent les tombes de Noirmont, tandis que, vers le S.-E., un chemin part dans la direction de Gembloux, en traversant, à la limite entre Walhain et Cortil, un champ qui porte le nom significatif de Fond de la chaussée. Un document de la fin du XIVe siècle mentionne à Villeroux une localité dite A la Tombelle.
Au moyen âge, Chastre, Villeroux et Blanmont constituaient trois agglomérations indépendantes : la première et la dernière ayant chacune leur seigneur et leur manoir, tandis qu'à Villeroux il y avait une maison de l'ordre du Temple, plus tard, de l'ordre de Malte.
En 1431, Thirion, bâtard du seigneur de Chastre, ayant été accusé de « tranchianement » ou d'extorsion à main armée, le sénéchal et le conseil de Brabant ordonnèrent son arrestation. Il s'enfuit dans l'église de Chastre, où on le tint assiégé pendant quatre jours. Le sénéchal, qui avait avec lui 24 compagnons à pied et 10 cavaliers (recevant : les piétons 6 deniers de gros par jour; les cavaliers, 12 deniers), jugea sans doute que Thierri était innocent, car notre document porte en marge : « On dit que le sénéchal (c'était alors Jean de Homes) l'a relâché ».
A quelque temps de là, un débat s'éleva entre les seigneurs de Chastre et la Chambre des comptes de Brabant, cette dernière prétendant que les seigneurs ne devaient pas avoir dans le village les « loix et amendes », et, en 1448, on séquestra, au nom du souverain, la juridiction contestée.
Un peu avant la mort du duc Charles le Téméraire, Jean du Bray entra en contestation avec sa mère, Mete (ou Martine) de Fontaines, au sujet de la possession de la seigneurie de Chastre. Cité devant les hommes de fief de Genappe, il s'engagea à ne pas toucher aux objets appartenant à sa mère. Ayant manqué à ses promesses, il fut de nouveau poursuivi, mais il se réconcilia avec Martine, et comme il n'était qu'un pauvre gentilhomme et qu'il servait à la guerre depuis cinq ans, il reçut son pardon, en l'année 1482, à condition de payer 40 florins du Rhin, de 20 patars.
En l'année 1540, il se passa à Chastre un fait qui peint la brutalité des mœurs du temps. Le seigneur de Perwez, Thomas Scotelman, ayant rencontré Thomas Vueghs, Chrétien Van Noppe et d'autres personnes, qui chassaient au lapin, cria à ceux qui l'accompagnaient : « tuez les, tuez les, je vous garantirai de toute poursuite»; puis il mit en joue Vueghs et les siens et les aurait frappés mortellement, si sa femme et sa suite n'avaient saisi son arquebuse. Il parvint toutefois à se dégager et, tirant sa rapière, il courut sur Van Noppe, qui venait d'être abattu d'un coup de pique, et le frappa si violemment sur la tête, pendant qu'il était encore à terre, qu'il en mourut trois ou quatre jours après. Vueghs avait été saisi et maintenu dans un fossé; Scotelman l'aurait aussi tué sans l'un de ses domestiques, qui se jeta entre eux.
Quoiqu'il n'eût aucune juridiction en cet endroit, le seigneur de Perwez fit conduire Vueghs et un ou deux autres dans un petit château voisin, qui appartenait à Odile Van Liere, et où il traita très rudement Vueghs. Lorsque la nouvelle de cet événement parvint à Bruxelles, le procureur général demanda au conseil de Brabant des « lettres patentes de mandement criminel » contre le coupable et, le 4 novembre, se rendit, bien accompagné, à Perwez, où on lui dit, lorsqu'il se présenta au château, à huit heures du matin, que le seigneur était parti pour la chasse. Scotelman fut cité à comparaître, le 24 du même mois, et ses biens furent mis sous séquestre. Il fit d'abord défaut; mais, le 2 décembre, il se présenta devant le conseil. Ce corps ordonna de l'interroger pede ligato et lui donna pour prison la demeure de l'un des huissiers du tribunal. Le 13 décembre, le procureur général conclut à ce que Scotelman fût condamné à être décapité, après avoir été mis à la torture, et à ce que l'on confisquât ses propriétés, tandis que la partie adverse réclamait sa mise en liberté et la levée des scellés apposés sur ses biens. Après plusieurs séances, le conseil de Brabant décida l'affaire en condamnant Scotelman â payer à l'empereur une amende énorme (2,000 florins carolus) et, de plus, à supporter tous les frais du procès (23 mars 1541-1542).
Blanmont fut ravagé par le général gueldrois Van Kossem, en 1542; on prétend que les Français y portèrent la dévastation, six (lisez douze) années après; mais, comme nous l'avons dit, les coureurs de l'armée de Henri II ne s'avancèrent pas au delà de Saint-Géry et de Cortil.
De 1566 à 1572, le bailli du Brabant wallon fit citer, par-devant les hommes de fief de Genappe, le seigneur de Chastre et le maire de Nil-le-Pierreux, parce qu'ils avaient saisi pour cause d'homicide des meubles, qui, d'après cet officier, appartenaient au roi, les seigneurs de ces deux localités n'ayant que la moyenne et basse justice. Le chancelier prescrivit d'arrêter les poursuites, la question étant de la compétence du conseil de Brabant. Le bailli persista; il n'entendait, disait-il, procéder, en vertu de son office, devant aucuns autres juges que les hommes de fief de Genappe. Comme l'avaient fait ses prédécesseurs, il demanda des instructions à la Chambre des comptes., qui lui donna tort, en décidant que les fiscaux de Brabant (le Conseil du duché par conséquent) seraient invités à sauvegarder les droits du souverain.
Pendant les guerres de religion, la cure de Chastre fut brûlée et détruite jusqu'aux fondements; la reconstruction de ce bâtiment occasionna, en 1613, entre le curé et la commune, un procès qui n'était pas encore terminé soixante ans plus tard.
En 1617, pendant que la peste sévissait à Chastre, une personne qui en mourut fut enterrée au milieu des champs, le 26 mai, en vertu d'un ordre des échevins, ordre que le curé qualifie d'inique dans son registre des funérailles.
Les ravages de la guerre (belli incommoda) furent cause que, le 28 octobre 1640, on ensevelit à Villeroux un habitant de Chastre.
Un receveur du domaine à Jodoigne, Antoine L’Escaille, étant resté redevable au souverain d'une forte somme, la Chambre des comptes fit saisir une petite ferme située à Chastre; mais, dans la suite, elle en abandonna l'exploitation aux enfants du capitaine de cavalerie Thierri le Jeune, petits-enfants de L'Escaille (20 janvier 1688). Les 29 et 30 avril 1690, Villeroux fut occupé par des troupes hollandaises et, le 4 ou le 5 juillet suivant, l'année française pilla le village et le château de Chastre. Vers cette époque, si l'on en croit la tradition, la plus grosse cloche de l'église de Chastre, qui pesait de 2 à 3,000 livres, fut cachée dans la prairie voisine du temple paroissial, près d'une tombe ou monticule existant en cet endroit. Sa pesanteur la fit s'enfoncer dans le sol, dont la nature est très marécageuse, et depuis, dit-on, on n'a pu la retrouver.
En l'an III de la république française, on créa dans le département de la Dyle un canton de Villeroux, qui prit ensuite le nom de canton de Mélery : cette circonscription englobait les villages suivants : Blanmont, Chastre-Dame-Alerne, Cortil, Court-Saint-Étienne, Gentinnes, Hévillers, Marbais, Melioreux ou Mélery, Mont-Saint-Guibert, Noirmont, Saint-Géry, Thilly, Villeroux et Villers-la-Ville. Ce canton, dont on sépara Villers pour le joindre au canton de Genappe (27 frimaire an IV), fut supprimé sous le consulat, et on le réunit au canton de Perwez, sauf que Court-Saint-Etienne fut annexé au canton de Wavre et que Gentinnes, Marbais, Mélery et Thilly furent joints au canton de Genappe.
La réunion de Chastre et de Villeroux fut proposée, dès l'an VIII, par le sous-préfet de l'arrondissement de Nivelles; elle fut décrétée par l'empereur Napoléon le 19 avril 1811; en vertu d'un arrêté en date du 6 juin de la même année et qui devait être exécuté à partir du 1er juillet suivant, la nouvelle commune devait avoir un maire, un adjoint, dix conseillers municipaux, et l'on devait y choisir de nouveaux répartiteurs. Le hameau que l'on appelle Mont en Vilroux ou Chastre en Villeroux a toujours dépendu de Chastre, tant au civil qu'au spirituel. En 1806, on en demanda la réunion à la paroisse de Villeroux, dont il était fort rapproché, tandis qu'il était séparé de l'église de Chastre par une distance d'environ trois quarts de lieue. Le conseil municipal de Villeroux donna son assentiment à cette proposition et le préfet du département l'approuva également (lettre du 14 avril), mais à condition d'attendre la réunion, au civil, de Chastre et de Villeroux.
La commune, ainsi agrandie, s'accrut encore de Blanmont, qu'un arrêté royal, du 7 novembre 1823, y a annexé. Quelques habitants de ce dernier endroit en ont réclamé la séparation, en 1827, mais sans le moindre succès.
L'établissement à Chastre d'une station du chemin de fer de Bruxelles vers le Luxembourg a augmenté l'importance de ce village, où un nouvel hameau se forme, à proximité du railway.
Chastre, Villeroux et Blanmont ont toutes les trois successivement ressorti à la mairie de Mont-Saint-Guibert, au canton de Villeroux ou de Mélery et au canton de Perwez. A Chastre, la juridiction était partagée : « En la paroische de Chastre Dame Alierne », dit le Compte du bailliage de Nivelles pour 1403-1404, « Rase de Chastre et Tliierri de Chastre, son cousin, ont cens, rentes, loix et amendes, qui se jugent selon la loi de Nivelles et livrent homme fourfaits au couron de leur terre et monseigneur a la haute justice ».
« En la paroische de Villeroux, il y a », dit un document de la même époque, « aucuns masuyers qui sont à Baudouin de Glymes, si qu'il dit, et le seigneur d'Orbais et hospitaul de Villeroux y ont court et jugeurs, issues et entrées, si qu'il dient, qui se jugent selon la loi de Liège et monseigneur y a toute t'autre justice ».
« En la paroische de Blanmont, qui est dessous Loi (Louis) de Jupleu, qui a, si comme il dit, court et jugeurs, cens, rentes, lois et amendes, qui se jugent selon la loi de Nivelle, où il en ce cas vont au sens, et monseigneur y a haute justice. »
Ces indications nous montrent plusieurs seigneuries existantes dans les trois localités, sans qu'aucune jouisse du droit de haute justice. Cependant les possesseurs du domaine de Chastre prétendaient avoir le droit de punir les crimes et les délits; ces tentatives ne furent pas toujours couronnées de succès. Le Compte de la mairie de Mont-Saint-Guibert pour 1607-1619, tout en reconnaissant à la seigneurie de Chastre le droit d'avoir une cour et des jugeurs, des cens et rentes, les lois et amendes, revendique pour le duc de Brabant la haute justice et de plus la haute et la moyenne justice dans les biens appartenant à l'abbaye de Gembloux. En 1630, on exposa cette juridiction en vente au nom du domaine, mais trouva-t-elle acquéreur? C'est un point qu'il ne nous est pas possible de résoudre.
Nous parlerons plus loin des seigneuries multiples de Villeroux et de celle de Blanmont. Les documents ne sont pas d'accord au sujet de la coutume que l'on suivait dans les trois villages. A Chastre on observait : suivant les premiers Comptes des baillis de Nivelles, la coutume de cette ville; suivant le Compte du maire de Mont-Saint-Guibert que nous avons cité, celle de Louvain. A Villeroux, si la loi de Liège était dominante au XVe siècle, au dix-septième siècle, on ne l'observait que dans le domaine appartenant aux sires de Bierbais, et « en rechieffant » (en allant à chef de sens) à Louvain, tandis que la coutume de cette ville réglait les rapports entre particuliers dans l'ancienne seigneurie de l'abbaye de Villers alors acquise par les seigneurs de Gentinnes). A Blanmont, la coutume de Nivelles se perdit aussi. Du moins, dans cette localité, de même qu'à Chastillon sous Villeroux, les décisions portées en appel se ressentirent nécessairement de la jurisprudence suivie dans la localité où on les prononçait, c'est-à-dire a Louvain.
Les Archives du royaume possèdent les registres aux adhéritances de Chastre, à partir de 1733; de Blanmont, à partir de 1623, et de Villeroux, à partir de 1756. En 1383, Chastre appartenant au duc (Chastre en-Villeroux ?) avait dans l'aide sa cote particulière, distincte de celle de Chastre sous les seigneurs.
Actuellement, le conseil communal se compose de neuf membres, dont trois pris à Chastre, trois à Blanmont et trois à Villeroux.
Les biens communaux comprennent 8 hectares 48 ares.
Le budget de la commune, pour 1859, présente les chiffres suivants :
La seigneurie de Chastre appartenait dans le principe à une famille qui, vers l'an 1200, était apparentée aux Walhain, aux Ottignies, aux Grez. Le chevalier Libert de Chastre, vassal du duc, vivait en 1223 et 1232; Arnoul de Chastre est cité en 1256.
En 1312, Jean de Chastre, qui était encore mineur, relevait du duché 18 bonniers de terres, 6 journaux de prés, un moulin à eau, un cens de 19 muids d'avoine, 5 vaisseaux dits en français stier ou setier, 46 chapons, 16 sous 6 deniers, 6 deniers appelés malye ou maille. Cette tenure passa ensuite aux feudataires suivants : Guillaume Brisepot de Chastre, qui combattit à Bastweiler sous la bannière du chevalier Cluetinck et y essuya des pertes qui furent évaluées à 176 moutons en 1374; il épousa Agnès de Glimes, dont il eut Thierri, Guillaume et Henri de Chastre;
Thierri, son fils;
Jean de Chastre, dit de Tourbays ou de Corbais, fils de Guillaume et neveu du précédent (relief du 27 février 1443-1444);
Guillaume de Mons, fils de Guillaume de Mons, d'une famille patricienne de Bruxelles, par achat à Jean de Chastre (r. du 6 septembre 1449);
Guillaume de Mons, fils du précédent, à la suite d'un partage opéré avec ses frères (r. du 12 octobro 1471);
Sire Jean de Mons, chevalier, par cession de Guillaume, son frère (r. du 12 juin 1474);
Guillaume, fils de sire Jean (r. du 14 août 1484);
Maître Jacques Gondebault, par achat (r. du 20 janvier 1486-1487); Gondebault possédait déjà un autre domaine à Chastre, auquel celui dont nous venons de parler resta depuis lors réuni. Ce que l'on continua à appeler le Fief de Mons de Chastre (Dleen van Mons van Chastre) comprenait 20 b. (1374, 1443-1444; plus tard 70 b., 1575, ou 90 b., 1713), un cens de 48 chapons, 19 1/2 muids d'avoine, 30 escalins, le droit de basse justice (avec la haute justice, disent des reliefs des années 1514 et 1713). En 1588, il ne s'y payait plus de cens en argent. Derrière le chœur de l'église, au milieu d'une prairie, sur la rive gauche de l'Orne, existe un monticule planté d'arbres, qui est indiqué comme une tombe sur la carte de Ferraris. Il a 2 à 3 mètres de hauteur sur une trentaine de m. de diamètre. Nous serions assez portés à croire qu'il y a eu en cet endroit une petite forteresse, que là se trouvait le château des Mons. Ceux-ci devaient pour ce bien le service féodal par un combattant à cheval. Une autre tenure, produisant un revenu annuel de 20 livres, appartenait, en 1312, à Arnoul, fils de Rassin ou Rase de Perbizoul, qui eut pour héritiers successifs :
Un autre fils de Rase, Henri de Chastre, qui joignit à son patrimoine les biens qui lui échurent de sa nièce Jeanne de Chastre et une redevance annuelle de 12 muids de seigle sur le moulin de Chastre;
Rase de Chastre hérita de son père Henri une moitié du village dont il portait le nom et, en relevant son fief du duché de Brabant, déclara que les deux parties dont il se composait n'en constituaient en réalité qu'une seule, d'une valeur annuelle égale à celle de 80 muids de blé, outre le moulin qui en valait 40 (r. de 1378-1379). Rase donna quittance à la duchesse Jeanne, le 19 mai 1398, de 126 vieux écus dont on lui était redevable pour ses services à la guerre;
Marie, fille de Rase (r. du 9 juin 1407), épousa Jean de Bray ou dou Bray;
Jean, leur fils (r. du 10 juin 1428), qui devint chevalier;
Godefroid, fils de sire Jean (r. du21 décembre 1468);
Jean, enfant mineur de Jean, autre fils de sire Jean (r. fait par son tuteur Louis Den Hertoge, le 23 décembre 1468). Ce Jean eut, entre autres héritiers de sa tour de Chastre, un Josse Van Craenewyck (r. du 26 décembre 1489), qui n'en garda pas la propriété. La veuve de Jean, Metten ou Martine de Hennin, sœur naturelle de sire Guillaume de Fontaines, seigneur de Melin, eut pour douaire une redevance annuelle de 30 muids de seigle, mesure de Gembloux, qui lui fut assignée par les hommes de fief de Genappe en 1487, à la suite d'une contestation qu'elle eut avec Jean du Bray, son fils (r. du 17 octobre 1503);
Marie du Bray, fille de Godefroid, et son mari Jacques de Gondebault (r. faits le 17 octobre 1478, après la mort de son père, et, le 8 décembre 1489, après la mort de son cousin Jean Du Bray ), qui fut secrétaire aux ordonnances et des guerres de l'archiduc Maximilien et fut nommé conseiller et maître de la chambre des comptes de Brabant par lettres patentes datées de Malines le 4 novembre 1491; il accrut le fief dont nous parlons du fief précédent;
Marie du Bray et son second mari, Jean Den Bosschere, à titre viager (r. du 24 décembre 1507);
Maximilien Gondebault, fils du maître Jacques et de Marie (r., à la suite de la mort de son père, le 18 septembre 1501, et, par cession de sa mère, le 24 décembre 1507); Catherine, sa femme, sœur de Loup d’Ittre, reçut pour douaire le fief de Mons de Chastre, pour en jouir sa vie durant (r. du 8 octobre 1508);
Guillaume Michiels, abbé d'Afflighem, en vertu de lettres de décret du conseil de Brabant, rendues le 28 août 1514 à la demande d'Elze, fille de Laurent Van der Horst, à charge des enfants de Maximilien Gondebault, et à la suite d'un octroi du même conseil autorisant l'abbaye à acquérir (28 du même mois; ordre de l'Empereur, du 19 décembre 1514, enjoignant de mettre Afflighem en possession, et relief de l'abbé, du 28 décembre 1514);
Guillaume de Croy, cardinal-diacre, administrateur de l'évêché de Cambrai, abbé d'Afflighem ( r. du 23 décembre 1518); Charles de Croy, administrateur du monastère d'Af-flighem (r. du 8 mai 1521); Anne de Gondebault et son mari Arnoul Boschman, en vertu d'un jugement rendu par le conseil de Brabant le 16 juillet 1547, et à la suite d'un acte de cession de Charles de Croy, devenu évêque de Cambrai, et des religieux d'Afflighem (r. du 22 mai 1549);
Louise Boschman, fille alliée des précédents, épousa Jacques Onny, Onnyn ou Onin (r. du 20 mai 1580); sa sœur, Anne Boschman, femme de Guillaume Hannaert, maire de Hamme, eut pour sa part le Fief de Mons (r. du 4 novembre 1586), qu'elle céda à Jacques, moyennant une rente annuelle de 162 florins du Rhin (transaction passée le 14 décembre 1588, par-devant le notaire Jean Mayeur, r. du 15 du même mois);
Antoine d'Onyn, fils de Louise (r. du 13 novembre 1614 et du 6 mai 1615);
Les enfante de sire Antoine, et, entre autres, Sébastien d'Onyn (r. du 29 janvier 1639), qui érigea les biens de Chastre en fidéicommis;
Jean-François d'Onyn, neveu de Sébastien (r. du 11 avril 1713);
Messire Jacques-Antoine d'Onyn, frère du précédent (r. du 14 novembre 1735;
Jacques-François-Joseph d'Onyn, fils de Jacques-Antoine (r. du 27 février 1740), bourgmestre de Louvain en 1773, et qui mourut le 27 décembre 1785;
Gérard-Xavier-Bernard-Joseph d'Onyn, son fils, avocat au conseil de Brabant (r. du 22 février 1787), amman de Bruxelles en 1794, plus tard maire de la ville de Louvain, nommé sénateur de l'empire français le 3-4 mai 1811 et désigné, en 1815, par le roi Guillaume pour représenter le Brabant aux états généraux, mort le 27 janvier 1837, à l'âge de 79 ans.
Chastre appartient actuellement aux enfants de Maximilienne-Joséphine d'Onyn de Chastre, sœur du précédent, et de Jacques-François-Joseph, baron d'Udekem d'Acos.
La seigneurie principale de Chastre portait le nom de Fief de Braye, d'après la famille qui en fut possesseur au XVe et au XVIe' siècle. Elle se composait d'une maison, de 45 bonniers de terres, 6 b. de prairies, 1/2 b. de bois, un étang, un moulin, d'un cens de 21 muids d'avoine, 52 chapons, 173 deniers de bon argent etc., d'une juridiction ayant moyenne et basse justice (quelquefois on y ajoute la haute, notamment en 1514), un maire, des échevins, des tenanciers jurés, les lois et amendes, le meilleur catel, le droit de dixième denier etc. Le fief de Bray devait le service féodal par un combattant à cheval.
Le château, qui consistait en un blochuyse, redoute ou enceinte (peut-être l'ancien camp d'où dérive le mot Castra ou Chastre), une tour ou demeure, une grange, des écuries, des vergers (r. de 1501), fut considérablement embelli par Sébastien d'Onyn, qui lui donna son aspect actuel. Il occupe le versant d'une colline, entre le chemin de fer et l'Orne. On l'a converti en une ferme, dont les bâtiments forment un carré ayant à chaque angle une tourelle ; une autre, plus grande que les autres, sert de donjon et de colombier. Une partie de l'aile occidentale a été détruite. Les murs, vers la cour, présentent les dates 1688, 1579 (le chiffre 7 est douteux) et 1720, qui rappellent l'époque de la construction de ce manoir.
Les seigneurs de Chastre joignirent aux fiefs de Braye et de Mons d'autres tenures, telles que le Fief de Kutten, 2/3 b. de terres appelés En Bronne et qui étaient contigus, vers le N., au lieu dit Franc-Comté; 6 j. de terres près du Bois Alloeuvre etc.
Le fief de Kutten ou, comme on le disait jadis, le Roetaert, comprenait 3 b. de terres et de bois situés a Godeupont, un pâturage de 5 1/2 journaux, les 3 j. dits le Pré au Chaisne et un petit cortil au lieu dit Sonleville ou Sonville. Aucune prérogative seigneuriale n'y était jointe; en 1440, on en évaluait le revenu a 14 muids de blé. C'était encore un démembrement de la seigneurie primitive de Chastre. Rase de Chastre le céda à ses sœurs Jeanne et Marguerite (r. de l'année 1380-1381). Celle-ci en laissa à Rase la moitié, qui resta depuis lors réunie au Fief de Bray (r. de 1382-1383). Jeanne transmit l'autre moitié â son petit-fils Guillaume Taillefier del Tourne (r. du 8 octobre 1419), et celui-ci à son petit-fils Jean de Mellery (r. du 29 janvier 1495-1496). Guillaume Hannaert en fit ensuite l'acquisition (r. du 6 avril 1576), puis un prêtre, sire Corneille de Pinchart, en opéra le retrait (r.du 18 octobre 1577), et la famille Pinchart la vendit à Antoine d'Onyn (r. du 6 juin 1623).
En 1536, Jean de Villeroux possédait à Chastre deux tenures relevant de la baronnie de Perwez : la première consistant en une maison, avec cens, amendes, lois et quelques biens; la seconde consistant en 2 bonniers 1/2 journal de bois, des prairies et des cens. Il les avait héritées de son aïeul, Thierri de Villeroux. Le monastère de Gembloux avait à Chastre une seigneurie foncière, avec un maire, des tenables ou tenanciers, des cens et rentes. Vers l'année 1615, l'officier de l'abbaye, agissant au nom de celle-ci, y établit des échevins et destitua les tenables, sans l'intervention du l'autorité supérieure. En 1719, une saisie du Cortil Rousseau, à Godeupont, par ordre du seigneur de Chastre provoqua une protestation de l'abbé du monastère de Gembloux, qui réclamait la juridiction sur cette propriété. L'acquisition de ce bien par les religieux de Gembloux remontait à des temps très reculés. L'abbé Mysach, qui mourut en 1071, assigna au vestiaire, c'est-à-dire à l'habillement de la communauté, une rente de 4 livres de deniers à prélever sur les revenus de l'abbaye à Chastre. L'église paroissiale fut donnée : pour une moitié, à la demande de l'abbé Olbert (mort en 1048) et de son successeur Liethard, par un homme noble nommé Machelme, père de Tietmar qui devint à son tour abbé et mourut en 1092; pour une autre moitié, par un moine de Gembloux, cité comme honnête et instruit, et appelé Odewalon. En 1787, la grande et menue dîme de Chastre rapportait par an 2,494 florins 10 sous; mais, sur ce revenu, on avait dépensé depuis dix ans 14,818 fl. en travaux à l'église et à la cure.
A Chastre-en-Villeroux, il existe une grande ferme portant le nom de Castillon et dont les bâtiments actuels datent de 1681. C'était jadis un manoir seigneurial, avec maire et échevins, cens, rentes et lois. Le possesseur avait la moyenne et la basse justice, mais sans la haute, qui appartenait au souverain. On la tenait en fief du baron de Lonchin, seigneur de Gentinnes. Côme de Melerieu ou Mélery la vendit, vers l'an 1615, à la veuve Ydelle Charlière; plus tard elle fut possédée par les Pinchart et, entre autres, par Pierre de Pinchart, en 1662, et par Marguerite-Isabelle de Pinchart, en 1740. Les de Grunne, qui sont alliés aux Pinchart, possèdent actuellement la Ferme de Castillon.
Plusieurs maisons de Villeroux dépendaient de la seigneurie de Bierbais à Hévillers, dont les possesseurs y avaient haute, moyenne et basse justice, et dont les échevins suivaient la coutume de Liège, avec appel (depuis 1470) à Louvain.
La seigneurie d'Orbais à Saint-Géry étendait aussi sa juridiction sur Villeroux.
Il a existé une famille de chevaliers du nom de Villeroux. Les frères Gemiar et Baudouin de Vileroe donnèrent aux religieux de Villers des cens, dont le duc Henri Ier confirma la possession au monastère, en l'an 1200. L'échevinage de Notre-Dame de Villers était l'un de ceux qui existaient à Villeroux au XVIIe siècle; le bien de ce nom et le cens, qui consistait en 37 1/2 chapons, 29 setiers 3 quartauts d'avoine et 34 sous d'Artois fut vendu à la dame de Gentinnes, qui l'unit à sa seigneurie. Ce domaine, qui comprenait une partie notable du village, avait, au dix-septième siècle, droit de haute, moyenne et basse justice, un échevinage suivant la loi de Louvain, des cens, des rentes, les lois et les amendes.
On lisait jadis, dans l'église de Villeroux, ce restant d'épitaphe : « Chy gist Enguerrans de Villeroux et dame Rigorde ». Peut-être est-ce à ces personnages que l'ordre du Temple dut le don d'une seigneurie à Villeroux. Son domaine, où le duc de Brabant réclamait la haute et la moyenne justice, avait « cour, maire, tenables, cens et rentes », avec juridiction à Villeroux et à Corroy-le-Château. Il fut annexé à la commanderie de Chantraine. En 1364, le labourage (ou exploitation rurale) de ce manoir comprenait 60b. 2j. de terres, deux courtils, l'un « devant la porte » de la maison, l'autre « d'autre part le ville »; 4 b. de terres « à trix » ou en friche et 9 j. donnés en « trécens ». Le produit des cens s'élevait à 19 vieux gros, 45 chapons, 6 muids 2 setiers d'avoine, et celui des trécens à 17 muids 3 2/4 setiers de nud grain, mesure de Gembloux, et 5 muids, mesure de Wavre. Outre les dîmes de Villeroux, qui rapportaient par an 8 ou 10 muids de nud grain, mesure de Gembloux, la maison ou, comme on le disait alors, la Maison de l’Ospitaul de Villeroux, percevait celles de Corroy-le-Château. A partir de l'an 1773, les biens de Villeroux furent compris dans la dotation de la commanderie de Vaillampont. Ils consistaient alors en 95 b. terres, 3 b. de prairies, 3 b. de bois, 10 j. de bruyères, une dîme, un cens seigneurial valant 10 fl. par an.
Les charges de la maison étaient assez considérables : elle devait donner, tous les ans : au maître des grands chiens de Boitsfort 6 florins de Florence, au maître des petits chiens 1 1/2 fl., aux pauvres du village 2 setiers de blé. Elle était astreinte à entretenir en entier l'église « de le ville », sauf le clocher et les « ensintrez » ou collatéraux, que les habitants devaient entretenir. Ceux-ci fournissaient la petite cloche et sa corde, tandis que la maison donnait la grosse cloche, nommait un vesti (ou curé) frère de l'hôpital (membre de l'ordre) et un clerc pour aider à dire la messe, livrait pour l'office divin le pain, le vin, deux chandelles de cire, les livres, le calice, les vêtements, les draps d'autel; plaçait au besoin les verrières ou vitraux, et payait les visites de l'archidiacre et du doyen (soit 10 vieux gros par an).
Mentionnons encore, comme ayant existé à Villeroux : une tenure, qui avait un maire et un échevinage et comprenait la moitié d'un cens de 13 chapons, 2 vieux gros, 3 deniers, 8 setiers d'avoine (l'autre moitié appartenait aux pauvres), un autre cens de 2 1/2 chapons, 2 vieux gros 3 deniers, 1 1/2 setier d'avoine et 3 journaux de bois situés à la Taille à Wees. Henri de Mons de Meleois, de Gembloux, la tenait, en 1495, de la cour allodiale de Mont-Saint-Guibert.
Au XVe siècle, un Jean de Boignée possédait dans la même localité une maison et une tour pour laquelle il donnait tous les ans une poule au domaine ducal.
A Blanmont le château formait un fief relevant de la seigneurie de Grand-Lez et tenu en arrière-fief de la terre de Perwez. D'après un document de l'année 1474, il devait le service féodal par deux combattants à cheval et un à pied.
Selon Hemricourt, un Jacques de Walhain, fils du sire de Boley ou Bonlez, portait le nom de Jacques de Blanmont; il est peut-être identique à Jacques de Bouler, qui vivait en 1281. Blanmont appartint ensuite aux Jupplu, qui possédaient aussi le manoir voisin de Noirmont. En 1403-1404, 1412, 1413, Louis de Juppleu, fils de messire Louis et d'Isabelle, fille de Jean de Glimes et d'Isabelle de Walhain, était seigneur de Blanmont; n'ayant pas eu d'enfants de sa femme, Claudine de Ranst, il légua son fief à Guillaume, fils aîné de son frère Guillaume, sire de Noirmont. Cependant un autre de ses frères, nommé Thierri, en garda la possession sa vie durant.
En 1607-1619, Blanmont appartenait à Jean de Cissel ou Kessel, dont le père en avait fait l'acquisition de la dame de Ligny. Guillaume de Kessel, qui opéra, le 16 mai 1661, le relief d'une prairie tenue à cens de la cour allodiale de Mont-Saint-Guibert, épousa Anne de Roly, fille de Charles, seigneur de Corroy-le-Grand, et fit bâtir à Blanmont « un bon et fort château », qu'il laissa à son fils, Nicolas-Joseph. Sa descendance s'étant éteinte, la seigneurie passa à une autre branche de la même famille, les Kessel de Watermael. Joseph-Guillaume, créé baron de Kessel le 20 janvier 1751, appliqua son titre sur la terre de Blanmont, qu'il laissa à son fils aîné, Joseph-Benoît-Casimir-Hyacinthe (relief du 5 juin 1779), mort en 1780. L'héritage des Kessel a été morcelé et aliéné. Blanmont, après avoir appartenu à un M. Laloux, est devenu la propriété de M. Alexandre Namèche.
Le château, dont les bâtiments présentent un développement assez considérable, a été en partie reconstruit dans le goût moderne. Une autre aile, par ses pignons en escalier et ses fenêtres à meneaux croisés, rappelle le XVIIe siècle et date, sans doute, du temps de Guillaume de Kessel. Une partie de l'ancien mur d'enceinte, qui entoure un vaste jardin, existe encore.
Les trois paroisses de Chastre ne correspondent, ni à la circonscription actuelle de la commune, ni à celle des trois communes lorsqu'elles étaient séparées.
La paroisse de Chastre comprend le village de Chastre et la partie méridionale du hameau de Godeupont. Perbais, dépendance de Walhain, y ressortissait jadis au spirituel; le 25 décembre 1808, les habitants de ce hameau, avec le consentement des curés intéressés, demandèrent le rétablissement de cet état de choses, mais leur requête ne fut pas accueillie, par le motif qu'il ne convenait pas de scinder une commune de cette manière (lettre de l'archevêque de Malines, du 4 janvier 1809).
La paroisse de Villeroux comprend toute l'agglomération traversée par la Houssière, tant à Villeroux même qu'au hameau de Chastre-en-Villeroux.
La paroisse de Blanmont englobe : outre le village de ce nom, la partie septentrionale du hameau de Godeupont et notamment le moulin, quelques maisons de Walhain à Perbais et sur la route, et quelques maisons de Nil, parmi lesquelles la ferme del Tour et le moulin del Vaux.
L'église de la Vierge, à Chastre, avait rang d'église entière, tandis que celle de Saint-Martin, de Blanmont, n'était qu'une église médiane, et celle de Saint-Jean-Baptiste, de Villeroux, qu'une quarte chapelle. Toutes trois dépendaient primitivement du concile de Gembloux, dans l'évêché de Liège; après l'établissement du diocèse de Namur elles furent unies au doyenné de Wavre, dont Chastre fut séparé en 1639, pour être joint à celui de Gembloux. Après le concordat, Chastre devint une succursale de la cure de Perwez, avec Vil-leroux pour annexe, tandis que Blanmont fut classé parmi les annexes d'Hévillers. Ces deux derniers tem-ples, où l'on ne disait alors la messe que les dimanches et fêtes, n'ont pas été sans peine érigés en chapelles reconnues. A la suite d'une circulaire de la députation des états provinciaux, du 26 juin 1821, l'administration communale de Blanmont demanda, les 10 octobre et 18 novembre 1822, l'autorisation de faire usage de l'église du village, du cimetière, du presbytère et de leurs dépendances, des vases sacrés et des ornements, à condition de les entretenir; cette démarche fut suivie, quelque temps après, de l'érection de Blanmont en chapelle reconnue (arrêté royal du 28 septembre 1825). Villeroux n'obtint pas la même faveur, par suite de l'opposition de quelques habitants du village et de l'administration communale de Chastre-Villeroux. En 1832, quelques habitants de Blanmont et de Villeroux, appuyés par l'archevêque (14 novembre 1832) demandèrent que leurs chapelles devinssent des succursales : ce titre n'a été donné à Villeroux que le 11 juillet 1842.
L'église de Chastre fut cédée, vers l'année 1040, à l'abbaye de Gembloux, à laquelle le pape Innocent III en confirma la possession, en 1213, et qui en conférait la rare. Cette dernière, en 1511, valait 36 muids d'épeautre et était chargée de quatre messes par semaine. En 1617, le curé réclama la menue dîme, comme supplément de compétence; le 17 décembre 1675, l'autorité diocésaine lui abandonna la dotation de la chapellenie de Saint-Nicolas, qui était chargée d'une messe par semaine; en 1723, l'abbaye lui assigna 100 écus (ou 280 fl.) pour compétence. En 1787, ses revenus s'élevaient à 719fl. par an, provenant, en majeure partie, de 12 bonniers 1 journal de terres appartenant à la cure et de 8 b. 2 journaux ayant appartenu au bénéfice de Saint-Nicolas. Outre cette chapellenie, il en existait deux autres à Chastre : celle de Notre-Dame des Anglées, dite plus tard du Coin ou de Sainte-Anne, dont la collation appartenait au monastère de Gembloux et qui était chargée d'une messe par semaine (réduite ensuite à 24 messes par an; revenu, en 1787, 40 fl. 17 sous), et celle de Sainte-Catherine, qui ne devait que quatre ou cinq messes par an et dont on ne fait plus mention au XVIIIe siècle. Le 16 juillet 1709, Sébastien d'Onyn fonda un bénéfice castral, dont il réserva la collation à ses descendants, et dont le possesseur devait dire la messe le mercredi et le samedi de chaque semaine (revenu, en 1787, 41 fl.).
La fabrique possédait : en 1718, un revenu annuel de 12 florins et 90 mesures de seigle; en 1787, un revenu de 308 f.; en 1846 (concurremment avec les fabriques des deux autres paroisses), un revenu de 2,039 francs. La belle dotation de la cure a été vendue sous la domination française et la fabrique ne possède plus que 3 hectares 19 ares. 'ancien temple de Chastre avait été consacré, le 11 novembre 1133, par un Brabançon nommé Godefroid, qui devint le chancelier d'Aleyde de Louvain, fille du duc Godefroid Ier, reine d'Angleterre par son mariage avec Henri Ier, surnommé Beau-clerc; grâce à l'influence de sa protectrice, ce Godefroid avait été nommé, en 1123, évêque de Bath. Le 25 septembre 1671, l'église fut réconciliée par l'évêque de Namur, Grobbendonck. Lorsque l'un des successeurs de celui-ci, Ferdinand de Berlo, en fit la visite, le 28 avril 1718, la nef n'avait ni pavement, ni plafond ou voûte, et l'église manquait de plusieurs livres et ornements indispensables. En 1779, l'édifice fut entièrement démoli; on le reconstruisit, l'année suivante, comme l'indique la date inscrite à la marche du chœur. Le nombre des autels, qui était primitivement de quatre (le grand autel, l'autel de la Vierge, l'autel de Saint-Nicolas et celui de Sainte-Anne), fut alors réduit à trois, par l'union des deux derniers (décret de l'évêque, du 15 novembre 1781).
L'église a aujourd'hui pour patron secondaire saint Barthélémy, à qui est dédié un des autels latéraux. Comme nous l'apprend une gravure en date de l'année 1687, on y vénère Notre-Dame de la miséricorde, sous l'invocation de laquelle le temple est placé; il y existe une confrérie du même nom, qui a été dotée d'indulgences par le pape Innocent XI, le 30 mai 1682. Autrefois l'édifice avait pour vocable l'Assomption de la Vierge. Il s'y fait un pèlerinage assez fréquenté, le dimanche dans l'octave du Saint-Sacrement. L'église est une belle construction, de style renaissance, précédée d'une lourde tour carrée, sous laquelle s'ouvrent les deux portes d'entrée; elle serait assez vaste pour la population des trois paroisses de la commune. A l'intérieur, l'église est en forme de basilique; elle est divisée en trois nefs par deux rangées de six colonnes toscanes, les extrêmes engagées, recevant des arcades en plein cintre. Le vaisseau n'est point voûté. Toute la grande nef est garnie de beaux bancs en chêne, qui lui donnent un cachet de grandeur et d'austérité.
Dans le cimetière, derrière le chœur, on lit cette inscription : « Ici répose | messire | gerard-xavier-bernard-joseph | d'onyn de chastre, | ancien seigneur de ce lieu, | membre de l'ordre équestre du brabant | et chevalier de l'ordre du lion belgique, | avocat au conseil souverain de brabant, | juge au conseil de première instance a Louvain, | et amman de bruxelles, | président du conseil municipal et du conseil | des hospices de louvain, | président de canton et de collège électoral | membre du conseil général du département de la dyle, | maire de louvain et député au corps législatif, | membre des états-généraux, | président des curateurs de l'université de louvain | et bourgmestre de cette ville | il naquit à louvain le 13 avril 1757 | et il y termina le 27 janvier 1837 | généralement regretté | sa longue et honorable carrière. | érigé à sa mémoire | par son épouse | dame marie-caroline-philippine-justine d'Onyn | R. I. P. »
L'église de Villeroux était à la collation de la commanderie de Chantraine (plus tard, de Vaillampont) et son curé portait sur la poitrine la croix de l'ordre de Malte. Cet ordre abandonna jadis au curé tous les biens de la Maison de Villeroux, consistant en 100 bonniers de terres, de prés, de bois, libres de dîmes, plus la grande et menue dîme du village, des cens et des rentes, à condition de supporter toutes les charges qui incombaient à l'ordre en qualité de patron et de décimateur; mais, le 14 juillet 1755, le curé Antoine Bourlard, qui était en fonctions depuis 46 ans, fit abandon de cette belle dotation à l'ordre, en échange d'une compétence fixe de 450 florins. Le bénéfice du curé, qui équivalait, au XVIe siècle, à 26 muids d'épeautre, ne rapportait que 578 fl. 6 sous, en 1787.
Il existait à Villeroux deux bénéfices, dits de Saint-Nicolas et de Sainte-Anne. Le premier valait : au XVIe siècle, 2 1/2 muids d'épeautre; en 1666, 3 muids de seigle, et était chargé d'une messe par quinzaine; le second possédait 9 bonniers de terres (revenu, en 1787, 96 fl. 14 s.) et était chargé de deux messes par semaine, qui furent ensuite réduites à une; ce dernier était, en dernier lieu, à la collation d'un fermier de Gentinnes, Jean-Joseph Poncelet. La matriculaire était dotée de 2 b. 2 j. de terres et d'un revenu de 15 mesures de seigle (revenu, en 1787, 123 fl. 1 sou). La fabrique (qui n'a en propriété que 1 hect. 2 ares) possédait, en 1666, 4 bonniers de terres et 5 à 6 fl. de rentes, dont l'ordre de Malte s'empara plus tard. La cure a été bâtie en 1687.
L'église de Villeroux était jadis placée sous l'invocation de saint Pancrace, qu'elle reconnaît actuellement pour patron secondaire. En 1666, le curé, qui était magnifiquement avantagé, ne réparait nullement l'édifice et néanmoins restait pauvre, ce que l'autorité diocésaine attribuait à son manque d'énergie; en outre, il ne se donnait pas la peine de catéchiser. Les vases sacrés consistaient en un calice à pied de cuivre doré et un ciboire d'étain. Quand les biens de la maison de Villeroux se confondirent avec ceux de l'ordre de Malte, le temple fut rebâti, en l'année 1758, comme l'indiquent les ancres du mur de droite. Cet édifice n'a qu'une nef et ressemble plus à une grange qu'à une église; le chœur, à en juger par l'arcade cintrée qui le sépare de la nef, est, du moins en partie, plus ancien que le restant du vaisseau. A en croire la tradition, cette église fut édifiée par un Moreau, grand-père de l'architecte actuel de ce nom. La mesquinerie dont l'ordre de Malte fit preuve en cette occasion provoqua, en 1781, entre l'Ordre et le curé de Villeroux, un procès que la révolution française interrompit. La croix droite, emblème distinctif de cette corporation puissante et que l'on voit au-dessus de la porte d'entrée de l'église, rappelle à la fois la cupidité dont elle fit preuve en s'emparant de la dotation de la cure et de la fabrique et la lésinerie avec laquelle elle satisfit à ses obligations.
A Blanmont, c'était le seigneur qui possédait le patronat et percevait la dîme. Au XVIe siècle, le revenu de la cure équivalait à 30 muids de froment; en 1666, le curé possédait 6 bonniers de terres, outre quelques biens et une redevance de 6 muids de seigle comme possesseur du bénéfice de Saint-Nicolas; en 1787, il prélevait, en plus, un tiers de la grande dime, valant 282 florins; au total, 628 fl.
Le 20 janvier 1613, l'évêque de Namur unit à la cure le bénéfice de Saint-Nicolas, auquel le seigneur de Blanmont payait, par an, 24 mesures de seigle « à la racle », et qui était chargé d'une messe par quinzaine. Le 19 février 1615, la même réunion fut décrétée pour un revenu de deux muids de seigle, que la Table des pauvres payait pour faire chanter toutes les semaines une messe des âmes ou trépassés. En 1666, on mentionne l'existence d'un bénéfice de la Vierge, qui était doté de cinq bonniers de terres, produisant par an 46 florins, et chargé d'une messe par quinzaine, et que le seigneur conférait. La matriculaire possédait une redevance de 3 muids de seigle. La fabrique était dotée de 4 ou 5 bonniers de terres; elle possède aujourd’hui 6 hect. 37 ares.
Un arrêté royal du 15 juin 1862 a autorisé le conseil de fabrique de Blanmont à faire reconstruire le temple paroissial et lui a accordé pour ce travail un subside de 3,000 francs. L'ancien édifice était peu remarquable. Le chœur, qui se composait de deux travées, et le transept étaient éclairés par des fenêtres ogivales, qui avaient conservé quelques fleurons gothiques. Ils remontaient peut-être au XIIIe siècle, car on remarquait, au-dessus des boiseries du chœur, des chapiteaux à feuilles en crochet. Les voûtes étaient à nervures croisées, et prismatiques dans l'un des bras du transept. Quant à la nef et à la tour, qui, à l'exception de la partie inférieure, étaient bâties en briques, elles dataient sans doute de 1759, date que nous y avons recueillie.
L'édifice actuel, qui est entièrement en briques, a été élevé en 1861-1862 sur les plans de l'architecte Coulon. Il est précédé d'une tour carrée, amortie d'une flèche octogone, sous laquelle se trouve la porte d'entrée, inscrite dans une grande arcade simulée qui renferme en outre une baie en plein cintre; de chaque côté de la façade est pratiquée, dans l'axe des collatéraux, une fenêtre cintrée qui éclaire les fonts baptismaux et un réduit. La tour présente à chaque face une baie d'abat-son, surmontée d'un oculus, au-dessus duquel règne un fronton triangulaire. A l'intérieur, l'église est disposée en forme de basilique renaissance. Deux rangées de cinq colonnes doriques à base octogone, les extrêmes engagées, la divisent en trois nefs et reçoivent des arcades en plein cintre. La nef principale est recouverte d'une voûte en berceau avec arcs doubleaux; les collatéraux ont un plafond horizontal. Le jubé, placé sous la tour, communique avec le vaisseau par une arcade en plein cintre; les fenêtres sont également en plein cintre. Le chœur forme une abside à trois pans.
La Table des pauvres de Chastre possédait : en 1718, un revenu de 70 mesures de seigle et 4 florins; en 1787, un revenu de 400 fl. Actuellement elle possède 19 hect. 39 ares.
Le budget du bureau de bienfaisance de Chastre-Villeroux, pour l'année 1859, a été fixé comme suit :
A Villeroux. il y avait jadis une petite table des pauvres, dont le revenu montait : en 1666, à 9 halster de seigle; en 1787, à 7 fl. 15 s. et 7 1/2 mesures de seigle, mesure de Gembloux. En 1662, la distribution de cette dotation donna lieu à quelques difficultés, entre la dame de Gentinnes, en qualité de dame de Villeroux, et Pierre de Pinchart, seigneur de Castillon en Villeroux. La table des pauvres restant sans mambours ou administrateurs, le curé de Chastre, Georges Deville, et un laïque, nommé Jean Somvil, obtinrent du conseil de Brabant l'autorisation d'occuper ces fonctions. Quelques pauvres, et entre autres, un nommé Jadinot, s'étant plaints de ne rien recevoir, quoique celui-ci fût le plus pauvre, tandis qu'on allouait des secours à des cultivateurs ayant du bétail et des propriétés, le curé de Chastre, Hubert Duchâteau, demanda à pouvoir être déchargé de la gestion de la Table. Dans sa requête, qui fut favorablement accueillie par le conseil, le 9 mars 1740, le curé invoque « les canons synodaux et principalement la Clémentine quia contigit de religiosis domibus, qui, renouvelée par le concile de Trente et confirmée par les mœurs et règlements émanés de nos souverains, avoient déféré l'administration et distribution des revenus des pauvres aux personnes laïques, à l'exclusion du curé, à qui ne compétoit qu'une surintendance et un œil veillant sur tout, afin que tout soit disposé selon que les règles et l'institution de la Table des pauvres le requiroient ».
Afin de pourvoir à la nécessité absolue d'établir des mambours et afin d'assoupir les contestations qui s'étaient élevées entre les deux seigneurs de Villeroux, il fut convenu, le 2 mai 1740, par le baron de Gentinnes et Marguerite-Isabelle de Pinchart que le premier, à la Saint-André 1740, choisirait un mambour parmi les personnes qui lui seraient désignées par les échevins de Villeroux; ce mambour administrerait pendant deux ans, à moins que le baron ne jugeât convenable de le remplacer à la fin de l'année; il distribuerait les secours selon que le décideraient quatre échevins de la cour de Castillon et trois échevins de la cour de Notre-Dame de Villers, et rendrait compte, tous les ans, devant le même nombre d'échevins et à l'intervention du curé de Chastre (si celui-ci voulait comparaître) et du greffier de la seigneurie de Villers. Au bout de deux ans, la dame de Castillon lui désignerait un successeur, qui administrerait sous le contrôle de trois échevins de Castillon et de quatre échevins de Villers, et rendrait compte à l'intervention du curé et du greffier de Castillon. On continuerait ensuite de la même manière, en alternant entre les deux seigneuries.
Les pauvres de Blanmont jouissaient d'une redevance de 12 muids de seigle, que l'on partageait entre les plus malheureux. En 1787, comme le déclara le curé, plus de 300 habitants étaient indigents. Le bureau de bienfaisance possède actuellement 14 hect. 1 are; son budget, pour l'année 1859, a été fixé comme suit :
En 1666, il n'y avait d'école ni à Villeroux, ni à Blanmont; les enfants de ce dernier endroit allaient à l'école à Walhain. De nos jours, on a construit à Chastre une belle école communale, avec logement pour l'instituteur, et l'on vient d'adjuger la construction de bâtiments semblables pour Villeroux et pour Blanmont.
Le nombre des enfants pauvres qui ont été admis par la commune, en 1858-1859, à recevoir l'instruction, s'est élevé à 224 : 118 garçons et 106 filles.
Un Jean Engelbert, de Villeroux, fut primus de Louvain, en 1718.
La fête locale se célèbre : à Chastre, le dimanche après la Fête-Dieu; à Villeroux, le dimanche avant la Saint-Jean-Baptiste et après la Sainte-Ursule; à Blanmont, le premier dimanche d'octobre.
Nous devons exprimer ici nos remercîments à M. Denis, secrétaire communal, pour l'obligeance avec laquelle il a mis à notre disposition les archives de la commune.
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