Le nom de la commune de Nethen a subi des modifications nombreuses, mais peu importantes, en passant d'âge en âge. On trouve tour à tour Netines (1147), Nethenis (1173, 1400), Nethenes (1186), Netenes (1206, 1327), Nettenes (1226, 1410, 1422), Netthen (1295), Nettes (1318), Nettenis (1360), Netenen (1374, 1436), Nettens (1397), Netten ou Nethes (1427), Netthenes (1434), Nethenen (1492), Nethene (MOLANUS, 1686, VAN GESTEL, OUDIETTE), Netene (1768), Nethen (1787, VANDER STEGEN). Dans la localité on prononce familièrement Nète, les Flamands disent Nettenn.
Comme homonymes nous signalerons la commune de Nettinne, province de Namur, et les rivières dites la Grande et la Petite Nèthe.
La commune de Nethen est limitrophe de celles de Weert-Saint-Georges, Bierbeek, Hamme-sur-Nethen, Bossut-sur-Dyle et Rhode-Sainte-Agathe. Nethen est à 3 kilomètres de Weert, 3 1/2 kilom. de Hamme et Bossut, 4 1/2 kilom. de Rhode, 9 1/2 kilom. de Bierbeek. 12 kilom. de Wavre, 29 kilom. de Bruxelles, 40 1/2 kilom. de Nivelles.
L'église de Nethen se trouve située par 56 grades 43 de latitude N. et 2 grades 60 de longitude E. L'altitude du seuil de la porte de l'église est de 42 mètres 47.
Le procès-verbal de délimitation du territoire de Nethen a été dressé le 15 prairial an XI. Comme il constate des modifications dans les bornes de la commune, nous croyons devoir en donner un extrait :
« La reconnaissance des limites a commencé de l'ouest vers le midi par les possessions de la commune de Bossut, du midi au levant par celles de Hamme, de l'est au nord par la forêt nationale de Merdael et du nord à l'ouest par les possessions des communes de Wert-Georges et Rhode-Agathe. Les géomètres et les agents des contributions ont observé que plusieurs des limites qui leur ont été indiquées et qui sont déterminées par des bornes avaient l'inconvénient majeur de couper non seulement des propriétés, mais encore les pièces de fonds, des enclos, et de traverser des rivières et des ruisseaux; et pour ne point morceler ces objets, ils ont, autant qu'il a été possible, cherché les chemins, sentiers, ruisseaux et autres limites naturelles les plus à proximité et ont proposé aux maires et indicateurs de les substituer aux anciennes limites; ce à quoi ces derniers ont consenti, reconnaissant que les changements proposés étaient en effet plus convenables et propres à prévenir toute discussion pour l'avenir. »
Les maires de Rhode-Agathe et Wert-Georges n'ont pas assisté à cette opération, quoique convoqués. On a annexé au procès-verbal une déclaration de P. Vanderveren, maire de Bierbeek, par laquelle celui-ci reconnaît « que la forêt de Merdael forme les confins de la commune de Bierbeek avec celle de Nethen entre ceux des communes de Hamme et de Wert-Georges, et que la commune de Bierbeek n'a aucune partie de son territoire au delà de cette forêt et joignant celui de Nethen ».
Le cadastre divise le territoire de Nethen en cinq sections : la section A ou de Beaumont, la section B ou de la Vallée des Râpes, la section C ou du Wez, la section D ou du Petit Royal, la section E ou de la Campagne de Nethen.
Au 1er janvier 1859, ces sections se trouvaient morcelées en 2,270 parcelles, appartenant à 489 propriétaires, donnant un revenu cadastral de 46,479-57 fr. (sol : 41,290-57; bâtiments : 5,189-00) et ayant une contenance de 956 hectares 53 ares 90 centiares (imposable : 931 hect. 78 a. 95 ca.; non imposable : 24 hect. 74 a. 95 ca.).
Cette contenance globale se subdivisait ainsi en 1834 :
En 1686, Nethen comprenait 657 bonniers 3 journaux, dont 468 b. 1 j. de terres, 59 b. 1 j. de prairies, 96 b. de bois, 27 b. de bruyères, 7 b. d'étangs.
On comptait à Nethen : en 1374, 57 ménages; en 1436,71 foyers; en 1464, 65 foyers; en 1472, . . foyers; en 1492, 12 foyers; en 1526, 47 maisons, dont 2 inhabitées; en 1686, 24 maisons, 1 auberge, 1 maison de plaisance; au 31 décembre 1856 , 274 maisons.
Le village de Nethen, qui compte 241 maisons; Pécrod, 17 maisons; Beaumont, 16 maisons.
Les maisons du village de Nethen sont construites sur les bords marécageux du ruisseau qui a donné son nom à la commune; elles sont presque toutes sur la rive gauche, comme l'église. La partie orientale de l'agglomération est parfois considérée comme un hameau distinct, se nommant le Wez ou Wei (Weis, 1360; Weys, 1784; Wez, VAN GESTEl). En 1434, ces deux parties étaient distinguées par les surnoms de Nettenes la Grande et de Nettenes la Petite. Ailleurs, on distingue Bas-Nethen (Nethenis inferior, 1441) de Wez ou Haut-Nethen (Nethenis supcrior, 1441), situé plus en amont.
Pécrod, que l'on écrit ordinairement Pécrot et dont l'orthographe ancienne est Pekrode, est un hameau dont la partie septentrionale seule appartient à Nethen et se trouve à 1,600 mètres O.-S.-O. de l'église, contre le chemin de fer de l'Est belge. La partie méridionale de Pécrod dépend de la commune de Bossut.
Le petit hameau de Beaumont est situé à 1,900 mètres O.-N.-O. de l'église, au pied d'une colline sablonneuse que longe le chemin de fer.
A 600 mètres N.-E. de l'église, le Désert de Nethen ou Enclos des Carmes; jadis appelé le Sauveniaulx (1526) ou Maison de Saveneau (1692), en latin, Domus de Savenel (en 1226, on mentionne un Jean le Savelinial); à 2,400 m. E.-S.-E., la ferme du Petit Royal, que l'on prononce Roïa et qui est peu éloignée du Grand Royal situé sur Bossut; à 1,800 m. O., la Ferme de Brou (Manoir de Bruch, XIVe siècle; Fief de Broux, 1787; Cense du Broux, an V); à 1,500 m. O., Sus De Fleuter; à 1,600 m. O., Jacques Guérin; à 1,400m. N.-0., la ferme de la Houlotte (1691) ou Cense Terlaet; à 1,000 m. N.-O., la Fontenelle, petit groupe de maisons; à 800 m. N.-O., Verbanis; à 700 m. N.-N.-O., Licoppe et Vandenplas.
Prés Saint-Jean, nommés aussi het Flos (Floche, en wallon); Champ de la Houlotte; Commuroi (Pomeroit, XIVe siècle; Grande bruyère; Champ de Brou; Bois de Brou; Petite Tervère (tourbière); Derrière la Grande Tervère; Peigne d'or?; Vallée des Râpes; Champ de la Croix (le Crois, XIVe siècle); Douze bonniers; la Bruyère; Chavée du Wez; Campagne du Wez; Bois du Wez; Litrange; Campagne de Bossut; Campagne de Nethen; Champ de Pécrod; le Paradis; la Cortaïe (courte haie?); Campagne du Grand Royal; Bois de la Houlotte; la Cauvrelle; Bystraet; Vieux chemin de Tirlemont; Piche em'chapia ( pisse dans mon chapeau, ancien cabaret); Ruelle au Loup; Mauvais chemin; Pont de Rhode; Pont Saint-Pierre; Pont Saint-Jean; Pont du Wez; Cul de sac; la Maison Blanche, ancien cabaret; Tienne Binard; Ruelle aux Cailloux; Chemin des Etiques; Moustache; Chemin des Vaches; la Pâture; Chavée Bal; Trou Colon; Petit chemin de Louvain; la Baraque; les Briquettes; Bois des Carmes; Petit bois; Bois Madame; Chemin Coucau; Sentier Caton; Nauwblok; Mettevuil (Champ Mertival, 1692; le Martinval, 1691); la Motte; Ferme Demariage; Vieille cense ou Cense du Chapitre Saint-Jean, dont on avait commencé la reconstruction, il y a quelques années, mais qui est abandonnée aujourd'hui; Ecluse de Weert.
Cens de Froymons ( 1397) Villers vas (XIVe siècle); Longue bruyre (1410); het Dootbroeck (1656); Grande Viencaye (1691); Bois de Monin (1768); Sart de Nethen (Sartum de Netenes, 1226).
Le terrain est très mouvementé : un grand nombre de petits ravins s'embranchent à la vallée de la Nethen et ont, en général, des pentes assez rapides; le sommet des plateaux s'élève jusqu'à 50 mètres au-dessus des points infimes. L'endroit culminant se trouve au champ de Pécrod, vers la limite de Bossut, à l'altitude de 88 mètres.
Les sables bruxelliens règnent sur presque tout le territoire de Nethen; ils ne disparaissent sous le limon hesbayen que dans la partie méridionale de la commune, aux confins de Bossut. A la Vallée des Râpes et dans la campagne de Nethen, on rencontre du sable rouge avec cailloux; au champ de la Croix on trouve du grès ferrugineux; le sable est légèrement verdâtre près de Pécrod; au nord de la campagne du Wez, il est vert, graveleux.
On exploite un grand nombre de petites sablières.
Les bords marécageux de la Nethen et de la Dyle appartiennent aux alluvions modernes.
Tout le territoire de Nethen appartient au bassin de l'Escaut; les cours d'eau qui arrosent cette commune sont : la Dyle, la Nethen, la Floche, le Saint-Martin, la Grande Marbaise et la Petite Marbaise.
La Dyle quitte Rhode-Sainte-Agathe, en recevant la Nethen (r. dr.), pour servir un instant de limite entre Nethen et Weert-Saint-Georges; puis elle entre sur le territoire de cette dernière commune, après un parcours, entièrement mitoyen, de 50 mètres, dans la direction du S. au N.
La Nethen, que l'on nomme aussi Ruisseau des Prairies (an XIII), Petile-Nèthe et Molenbeek, vient de Hamme et marque d'abord la limite entre cette commune et celle de Nethen, qui lui doit son nom; abandonne Hamme sous le bois du Wez; traverse le Wez et l'enclos du Couvent des Carmes; se grossit du, tribut d'une foule de petites sources; reçoit la Georges; active le moulin de Weert; rentre sur Nethen en traversant le chemin de fer de l'Est belge; coule à la limite de Rhode-Sainte-Agathe; et se jette dans la Dyle (r. dr.), après un parcours de 5,750 mètres, dont 1,750 mitoyens, dans la direction générale de l'E.-S.-E. à l'O.-N.-O.
La Floche vient de Weert-Saint-Georges et se réunit à la Nethen (r. dr.); en face de la Houlotte, après un parcours de 100 mètres dans la direction du N.-E. au S.-O.
Le Saint-Martin vient de Bossut et sert de limite entre cette commune et Nethen depuis le Petit Royal jusqu'aux confins de Hamme, où il se rend après un parcours, entièrement mitoyen, de 300 mètres dans la direction du S.-S.-O. au N.-N.-E.
La Grande Marlaise vient de Bossut; traverse les Tervères; devient limitrophe de Rhode-Sainte-Agathe; reçoit la Petite Marbaise (r. dr.); et passe sur le territoire de Rhode, après un parcours de 2,150 mètres, dont 1,300 mitoyens, dans la direction du S. au N.
La Petite Marbaise, qui n'est qu'une dérivation de la Grande Marbaise, vient de Bossut; passe à la ferme de Brou; et rejoint la Grande Marbaise (r. dr.), au Commuroi, après un parcours de 1,000 mètres, dans la direction du S. au N.
Les habitants emploient l'eau de la Fontaine Saint-Jean.
Il y a, dans l'enclos des Carmes, plusieurs pièces d'eau qui ont environ 2 hectares.
On comptait à Nethen : en 1709, 258 habitants; en 1781, 698 habitants : un curé, 12 religieux et une religieuse, au couvent des Carmes; 223 hommes et garçons âgés de plus de 12 ans, 255 femmes et filles âgées de plus de 12 ans, 94 garçons et 112 filles âgés de moins de 12 ans (dans la paroisse, 705 personnes : 12 religieux, une religieuse, 221 hommes et garçons âgés de plus de 12 ans, 254 femmes et filles âgées de plus de 12 ans, 116 garçons et 101 filles âgés de moins de 12 ans); en 1786, 734 habitants (suivant une déclaration du chapitre de Saint-Jean, de Liège, 722, et selon une autre, du bailli, 400 seulement); en l'an XIII, 747 habitants, dont 99 à Beaumont et 60 à Pécrot; au 31 décembre 1831, 1,027 habitants; au 31 décembre 1856, 1,415 habitants (wallons).
La commune de Nethen est à la limite septentrionale de la région wallonne de la Belgique; Weert-Saint-Georges et Rhode-Saint-Agathe, qui la bornent au nord et à l'ouest, appartiennent déjà à la zone thioise. Le voisinage des Flamands fait que la plupart des habitants de Nethen parlent ou comprennent les deux langues.
Les registres de l'état civil remontent à 1671.
Les bois ont ensemble environ 40 hectares; ils portent les dénominations de Bois de Brou, Bruyère de Pécrod, Petit boit, Boit de la Houlotte, Sapinière des Râpes, Bois de Merdael, Parc du Couvent, Bois des Carmes, Sapinière du Wez.
D'après les recensements généraux, les exploitations agricoles se classaient de la manière suivante par rapport à leur étendue :
Une seule exploitation a plus de 50 hectares, c'est la Ferme Demariage ( 146 hect. ), occupée par M. Ledocte (J.-J.), propriétaire.
Le nombre des animaux domestiques constaté par les recensements généraux s'élevait à :
Les terres exploitées par les cultivateurs de la commune se répartissaient ainsi:
Ce chiffre total se subdivisait en biens exploités :
En moyenne l'hectare de terre était estimé à:
L'ancienne verge linéaire a 18 1/2 pieds de Louvain.
Les coutumes de Nethen, rédigées au XIVe siècle, nous apprennent qu'il devait y exister quatre brasseries (dans les derniers temps, elles étaient au nombre de deux) et trois moulins à eau. Si ces dernières usines ne marchaient pas, les habitants pouvaient faire triturer leurs grains là où ils voulaient. Brasseries et moulins appartenaient au chapitre de Saint-Jean, de Liège, qui abandonna un moulin aux seigneurs de Rhode-Sainte-Agathe, avoués du lieu. Cédé à l'abbaye de Sainte-Gertrude, de Louvain (relief de l'an 1439-1440), repris par le sire de Rhode, en 1462, ce moulin fut acquis par les religieuses de Valduc (r. du 13 octobre 1559). En 1590, il était tombé en ruines, n'avait pas été réédifié, en 1656, et était de nouveau en activité, en 1768. Il était situé au Dootbroeck, près du Bois de Mosin et des communaux de Nethen.
On a exploité, dans l'enclos du couvent, une papeterie activée par la Nethen, dont la retenue, à l'altitude de 36 mètres 69. donnait une chute de 4 mètres 07. M. de Pierpont l'avait établie en vertu d'une autorisation en date du 22 décembre 1835.
Aujourd'hui la seule usine est une petite tannerie.
Une centaine d'ouvriers scieurs, maçons etc. vont chercher du travail hors de la commune.
Le chemin de fer de l'Est belge traverse le territoire de Nethen sur 2,100 mètres.
On compte 39 chemins et 32 sentiers vicinaux, mesurant ensemble 49,725 mètres, dont 5,923 sont pavés.
Le chemin de grande communication n° 19 traverse la commune sur 5,100 m.; le chemin n° 20, sur 140m.
De temps immémorial, le village de Nethen appartenait au chapitre de Saint-Jean l'évangéliste, de Liège; les ducs de Brabant en avaient l'avouerie, qui passa ensuite aux seigneurs d'Aerschot, issus de Godefroid, frère de Jean Ier, puis aux sires de Rhode-Sainte-Agathe, qui en conservèrent la possession jusqu’à la révolution française.
Les droits respectifs du chapitre et des habitants furent réglés par une longue charte, qui ne porte pas de date et est rédigée en français. Voici les principales dispositions de ce document intéressant, qui remonte, selon toute apparence, à l'année 1400 environ.
Toute la ville de Nethen est un franc alleu de Dieu et de saint Jean; les chanoines y établissent un maire, des échevins et des forestiers, et ces échevins jugent les cas de toute nature, à la semonce du maire. Toutes les amendes que comminent les échevins peuvent être remises aux condamnés par le maire, avant le jugement prononcé; après l'accomplissement de cette formalité, on en adjuge le tiers au voué ou avoué. Nul masuier ou censitaire ne peut, sous peine d'amende, aller se plaindre aux échevins, si ce n'est du consentement du maire «de Saint-Jean» (ou maire du chapitre). Le voué s'occupe « de force, de sang et de burinne », c'est-à-dire lorsqu'il y a violence, sang répandu, incendie. Il intervient alors, à la semonce (ou sur la sommation) du maire et à l'enseignement (d'après l'avis) des échevins; lui ou son délégué doit être présent lorsqu'on place des bornes le long des chemins, et, pour chaque borne posée, on paie 12 deniers, dont il a le quart; pour les autres bornes, le droit ne s'élève qu'à 9 deniers, dont il ne reçoit rien. Chaque feu lui paie un vaisseau d'avoine (dont douze équivalent à un muid); il y a exception pour quelques biens du chapitre, pour lesquels ce corps donne au voué 3 1/2 muids de Louvain, par an. En retour de ces avantages, le voué doit préserver les masuiers de force et de violence et les garantir à sauveté (c'est-à-dire les conduire en toute sûreté), d'un marché à l'autre, d'un village à l'autre. Lui ou son délégué assiste aux trois plaids généraux pour « garder la justice », et en retour reçoit deux sous, à chaque plaid; il n'intervient en rien s'il n'en est requis par le maire.
Le chapitre distribue aux veneurs du duc, tous les ans, 4 1/2 sous de bonne monnaie, 2 muids de Louvain et un flertalle ou quartaut d'avoine. En outre, ils prélèvent sur les habitants une taille ou taxe en argent, des redevances en pain et en corvées : soit par foyer, une maille, une poule, un pain et un flertelle ou vaisseau d'avoine; il y a encore exemption en faveur de certains biens francs, pour lesquels le chapitre donne, tous les ans, deux muids et un fiertelle d'avoine.
Le maire jouit des biens et émoluments suivants : 5 journaux de terres et un demi-bonnier de pré, une redevance de 10 chapons, sur chacune des quatre cambes bressines ou brasseries, 14 galées de cervoise et deux chapons; pour chaque vêture ou acte d'adhéritance passé devant les échevins, 2 deniers; pour chaque borne posée, 1 denier.
A l'occasion de chaque plaid, on sert aux échevins un mangnier ou dîner, sans vins toutefois; on leur paye : par vêture, 6 deniers; par borne posée, 7 deniers. Le forestier prélève sur la grange de Saint-Jean deux muids de regon ou seigle, mesure de Louvain; on lui paie 1 denier pour chaque vêture, pour chaque ajournement de masuier, pour chaque borne posée.
Les terres étaient de nature différente. Il n'y avait qu'un seul alleu, celui du Grand-Royal, qui se relevait par-devant les allowens ou alleutiers du duc. « Pour Del Val, continue la charte, qui git à Weys, on donne 2 sous 6 deniers ». Des quatorze fiefs qui relevaient du chapitre, un seul avait quelque importance : le Manoir de Bruch, qui devint la propriété de l'abbaye de Florival. On cite encore les terres Cambris, situées en partie vers le Crois, en partie vers Villers vas; les terres Massais et une autre partie de terres Sortais (ou défrichées) « et ce, dit-on, furent le derain sart » (c'est-à-dire furent mises en culture les dernières). Elles payaient, par an et par bonnier: les premières 20, les deuxièmes 10, les troisièmes 1 deniers.
Quand un bien se relève par héritage ou par achat, l'acquéreur donne 20 deniers, de la valeur de ceux qui servent à payer les cens seigneuriaux. Pour l'alleu, on donne 100 sous ou le revenu d'une année.
Dans tout ménage, la femme, après la mort du mari, est tenue de livrer, pour droit de mainmorte, la meilleure bête à quatre pieds de la maison, hormis le cheval de frein et de selle, ou, à défaut de cheval, une vache.
Les échevins ne prennent pas connaissance des débats relatifs aux mainmortes et aux reliefs, qui se payent « par coutume et par usage ». Nous avons énuméré les charges des habitants; voici quels sont leurs droite : Le chapitre est tenu de leur fournir : « un tor (ou taureau) bon et suffisant, trois hases pendantes, cloiantes et ouvrantes, ensi ke li maires ni aient domage et entretien toute l'année »; trois moulins à blé, marchant sans discontinuation, et quatre « cambes brassantes » ou brasseries.
Un différend s'étant élevé entre le chapitre de Saint-Jean et son avoué, le damoisel de Seyne (seigneur de Rhode-Sainte-Agathe), à propos de l'application de la loi ou coutume locale, le chapitre s'adressa aux échevins de Liège et leur demanda de spécifier « la manière dont la cour de Netten doit observer ès plaids », au sujet des ajournements (19 juillet 1423).
Une autre difficulté surgit vers ce temps entre le chapitre et les maire, échevins et communauté des deux villages de Netthenes : la Grande et la Petite Netthene. Les chanoines prétendaient qu'ils ne devaient, pour les biens dits de Froidmont, qui avaient appartenu à Jean de Froidmont, ni tailles ni corvées en Brabant. Ils consentirent enfin à grever ce domaine d'une redevance annuelle de 3 muids de blé, au profit des « pauvres besoigneux » du village; de leur côté, les habitants, « afin de ne pas se montrer ingrats », consentirent à les laisser jouir de l'exemption contestée et déclarèrent que, si elle n'était pas maintenue, le don du chapitre en faveur des pauvres pourrait être annulé (18 du refailhe mois, en 1431).
En 1537, Nethen eut à souffrir autant qu'Archennes, des ravages que les troupes y causèrent. Nous avons dit que Nethen formait deux agglomérations différentes. La paroisse fut-elle pendant quelque temps à Wez? Fut-elle ensuite transférée au centre actuel? C'est ce qui semble résulter d'un document du commencement du XVIIIe siècle, où on lit : « En changeant la carte du pays, on a mis ces deux endroits comme paroisses, il est arrivé que Wez, où il n'y avait plus que 5 ou 6 maisons, s'est trouvé aussi chargé de logements militaires que Nethen, ce qui a causé de grands dissentiments entre les gens de guerre et ensuite entre les paysans. Il y avait en outre des débats entre ceux-ci, au sujet de la situation présente de l'église; on l'a placée, sans s'inquiéter de la position de l'ancienne, hors du cercle des processions du jour de Notre-Dame et des Rogations ».
Depuis une vingtaine d'années, la commune a fait exécuter des travaux importants : En 1812, pour opérer le défrichement de quelques bruyères et paver un chemin vicinal, elle a dépensé 3,540 fr., qu'elle a été autorisée à emprunter au bureau de bienfaisance (arrêté royal du 17 janvier). En 1856, elle a employé 14,193 fr. pour paver un chemin de grande communication, pour lequel elle a, en outre, obtenu un subside de l'État, montant à 1,000 fr.
Nous n'avons ici qu'à répéter ce que nous avons dit à propos d'Archennes; seulement la juridiction, à Nethen, resta toujours aux seigneurs de Rhode-Sainte-Agathe.
On suivait à Nethen la coutume de Liège. Le greffe échevinal, pour 1739 à 1790, se trouve au tribunal de première instance de Louvain.
La commune possède 69 hectares 79 ares.
Le budget, pour 1859, présente les chiffres suivants :
La seigneurie de Nethen se trouvait entre les mains du chapitre de Saint-Jean dès l'année 1173-1174. Par un acte donné à Liège, au commencement du carême, le duc de Lotharingie (ou de Brabant) Godefroid III déclara qu'il n'y avait aucun droit, sauf ce que ses vassaux tenaient de lui et ce que ses veneurs devaient prélever, conformément à la décision des échevins. II ne pouvait rien exiger dans les moissons, dans l'épier (ou recette) et dans la grange du chapitre, et renonça à jamais, en rejetant le capuchon de son manteau, selon l'usage des nobles, aux 40 sous qu'il avait prétendu percevoir sur les revenus de cette grange. Une bulle du pape Urbain III, de l'an 1186, confirma au chapitre la ferme de Nethen avec l'église, d'autres dépendances et la forêt adjacente de Meerdael.
Les biens de Nethen, que l'on désignait parfois sous le titre d'obédience (obedientia de Nettenes, 1226) produisaient, en 1327, 12 marcs et 120 chapons. En 1786, ils comprenaient une seigneurie et une ferme, donnant un revenu de 1,116 florins 17 sous; un livre censal, rapportant 141 fl.; la grande et menue dîme, rapportant 1,642 fl., en tout 2,900 fl. 14 s. Le Cens de Froymont, qui consistait en 49 sous 8 deniers oboles et 55 chapons, payables le jour de Saint-Étienne, y était compris, pour une moitié, dès 1397; l'autre moitié appartenait aux chapelains de la collégiale de Saint-Jean.
Les seigneurs de Rhode-Sainte-Agathe, en qualité d'avoués de Nethen, percevaient tous les ans, à charge du chapitre de Saint-Jean, une redevance de 5 muids 9 molevaten d'avoine, et, en outre, un molevat d'avoine que devait chaque héritage (keerstat) ou foyer.
Il existait à Louvain une famille patricienne du nom de Nethen, mais ce que l'on en connaît ne se rattache pas à aux annales de la commune dont nous nous occupons.
Un Henri, surnommé le Forestier de Netenes, de concert avec Gela, sa femme, transporta à J., doyen du concile de Jodoigne, au profit de l'abbé d'Alne : 7 bonniers de terres et 1 b. de pré relevant du chapitre de Saint-Jean, 2 1/2 journaux de prés, mouvants de Henri de Bruk , et le tiers de 7 j. de prés, tenus en fief de l'évêque de Liège. Peu de temps après, en 1226, le chapitre et Jean le Savelinial de Netenes, qui tenait les biens situés au Sart de Netenes, déclarèrent que le monastère serait tenu de payer toutes les charges ordinaires, et notamment la dîme, comme les autres tenanciers des chanoines.
La famille de Bruk ou Bruke laissa son nom à un manoir qui passa, d'abord pour une partie, puis en entier, à l'abbaye de Florival. Le 1er juin 1318, Jean del Bruk de Nettes, écuyer, sa femme Aélis, fille de Godefroid le Rusé, et Rixon de Braine-l'Alleu, abbesse de Florival, relevèrent du chapitre, en un plein-fief et moyennant 100 sous, le Fief del Bruck, avec son manoir, des terres, des prés, des bois, des eaux, des cens etc. Vers l'an 1400, Florival le possédait en entier et payait, de ce chef, aux chanoines, un cens annuel de 5 marcs. En 1787, les biens de Florival comprenaient la seigneurie foncière dite le Fief de Broux, une cense ou ferme, avec 12 bonniers 1 journal de terres, 2 b. de prairies et 14 b. de bois, d'autres prairies, 5 b. de bois, un cens de 23 chapons, 2 setiers d'avoine, 1 florin 13 sous 2 deniers. La ferme fut vendue par la république française, le 27 ventôse an V, moyennant 35,000 livres, à Théodore Salens, ancien carme du couvent de Louvain.
Un moulin à eau, avec un wouwer ou étang et un pré dit Doetbroec, le tout situé dans les prés communaux et d'une contenance de 7 bonniers, et avec un cens de 4 chapons et 80 sous payement, fut cédé par le chapitre de Saint-Jean à un seigneur de Rhode-Sainte-Agathe, et acquis ensuite par l'abbaye de Sainte-Gertrude, de Louvain, en vertu de lettres échevinales de cette ville (relief du 12 mars 1439-1440). Sire Jean de Gavre, seigneur d'Elsloo, et sa femme Marie de Schoonvorst, dame de Rhode et fille du vendeur, en redevinrent possesseurs (r. du 19 août 1462), et le laissèrent à leur fille Marie, femme d'Arnoul d'Elderen, seigneur de Monceau et de Suerbempde (r. du 19 juillet 1499); mais ce bien fut aliéné une seconde fois. Ce fut alors l'abbaye de Valduc qui y fut adhéritée (vers 1559) et en conserva la propriété jusqu'à la fin du siècle dernier.
Derrière le chœur de l'église, on remarque un monticule entouré d'un fossé circulaire et planté d'arbres; on le nomme de Mot. Il est probable qu'il y a eu en cet endroit un manoir, et l'on peut d'autant mieux admettre cette opinion, qu'on trouve d'anciens fondements dans le cimetière, entre l'église et ce monticule.
L'église de Nethen était médiane; elle est placée sous l'invocation de saint Jean-Baptiste (selon Molanus, de Notre-Dame). Elle dépendit successivement de l'évêché de Liège, concile de Jodoigne, et de l'archevêché de Malines, doyenné de Louvain. Après le concordat, elle devint une succursale de la cure de Beauvechain; aujourd'hui, elle fait partie du doyenné de Wavre. Selon toutes les probabilités, Nethen dépendait originairement, sous le rapport spirituel, de Tourinnes-la-Grosse, puisque cette dernière localité compta parmi ses dépendances Weert-Saint-Georges, dont elle est séparée par Nethen.
Nous avons vu qu'il y eut aussi une église au hameau de Wez; mais était-elle paroissiale? le fut-elle pendant quelque temps ? Dans une sentence rendue, le 6 février 1360, contrairement aux prétentions du chapitre de Saint-Jean, la chapelle de Weis est qualifiée d'annexe (capella, qua potius succursus appellari debet, sita infra villam de Nethenis in loco qui dicitur de Weis); on y déclare qu'il n'y a qu'un seul village de Nethen. En 1441, on mentionne l'église de Haut-Nethen, dont le curé était alors le doyen du concile de Jodoigne, et la chapelle de Saint-Nicolas à Bas-Nethen. Suivant Molanus, Weys n'était qu'un oratoire, où le curé binait le dimanche, c'est-à-dire où il disait une seconde messe, le même jour qu'à l'église paroissiale. Van Gestel suppose, mais ce n'est pour lui qu'une hypothèse, que la chapelle de Wez forma anciennement une paroisse, et nous avons cité un document d'après lequel il y aurait eu translation de l'église d'un hameau à l'autre.
Le patronat et toutes les dîmes appartenaient au chapitre de Saint-Jean. Le curé jouissait de 7 bonniers 1 journal de terre, provenant de la chapellenie de Sainte-Catherine, dont les revenus avaient été unis aux siens; de 4 1/2 b. de prés, d'une compétence de 450 florins payés par le chapitre. Au total, son bénéfice lui valait 728 fl. 12 sous, en 1787. Il y avait, en outre, les bénéfices de Saint-Jean-Baptiste (biens, 4 b. 3 1/2 j de terres et 3 j. de bois; revenu, 97 fl. 15 s.), de Saint-Nicolas à Nethen inférieur (biens, 6 b. de terres, 1 b. de prairies, revenu, 133 fl.), de Saint-Jean l'évangéliste, primitivement fondé à Wez (revenu, 40 fl. 10 s.); de la Sainte-Croix (revenu, 15 fl.). Les deux premiers étaient chargés d'une messe par semaine; les deux derniers, d'une messe par quinzaine. Le premier et le troisième étaient conférés par l'archidiacre de Malines. Il y avait en outre une marguillerie, qui était dotée, en 1787, d'un revenu de 74 fl. 10 sous. La fabrique possédait jadis 9 b. 2 j. de terres et 3 b. de bois (produit, en 1787, 308 fl. 11 sous), dans lesquels étaient compris ceux de l'ancien oratoire de Wez. Elle n'a conservé que 4 hectares 68 ares (revenu en 1846, 2,347 francs).
L'église a été construite en 1768, comme l'indique le chronogramme inscrit au-dessus de la porte : ChretIens bannissez Les ChIens DU teMpLe; elle est précédée d'une tour carrée, en briques, surmontée d'une flèche octogone. A l'intérieur, elle est disposée en forme de basilique à une seule nef, comptant 4 travées et décorée dans le goût de la renaissance; l'abside est de forme carrée; les angles du vaisseau sont arrondis. Le chœur et la nef sont recouverts d'une voûte en berceau, sur laquelle s'appliquent des arcs doubleaux interrompus au milieu par des soffites ovales. Le maître-autel est dédié au patron, saint Jean-Baptiste, dont les femmes invoquent l'intercession sous le nom de saint Jean braïau, pour les enfants en bas-âge qui pleurent constamment ou qui ont peur. Les autels latéraux sont dédiés à la Vierge et à saint Nicolas. Les orgues ont été exécutées en 1861, par Anneessens de Ninove; sous le portail on remarque un beau Christ en bois sculpté.
L'église de Wez, dont il ne reste plus qu'un vague souvenir, a été démolie, selon ce qu'on nous a rapporté, vers l'année 1760.
Le couvent des Carmes de Nethen occupe l'emplacement d'un petit manoir appelé la Maison de Savenel. En 1686, c'était une maison de campagne appartenant à M. de Stembor. Le premier qui s'y retira pour y vivre en ermite fut un Lorrain, Jean-Baptiste Martel, qui avait été capitaine de la garde du prince de Vaudemont et gouverneur de son fils. Il quitta le monde après la mort de sa femme, qui appartenait à la famille Van Weerde, et prit le nom de frère Jean-Baptiste de la Miséricorde, sous lequel il vécut à Nethen. Toute la cour de Bruxelles, où il était fort aimé, fut très surprise de cette résolution, dans laquelle il persévéra. La protection du prince et de sa femme, Anne-Élisabeth de Lorraine, l'accompagna dans la solitude; il mourut 16 ans après, à Louvain, au couvent des carmes déchaussés, le 14 mai 1702, à l'âge de 67 ans.
Grâce aux libéralités de ses protecteurs, il parvint à fonder un couvent dans la maison de Savenel, qui fut donnée à la province Flandro-Belgique de l'ordre des Cannes déchaussés. Le gouvernement permit d'enclore de murs 45 bonniers environ et d'établir une communauté de vingt religieux, qui vivraient dans la clôture à l'exemple des saints Pères. Défense fut faite d'augmenter l'étendue de l'enclos et le nombre des moines (9 septembre 1687). Le 25 août 1689, le vicaire général Philippe-Erard Vander Noot permit aux carmes d'aller se fixer à Nethen et le prévôt général de l'ordre approuva l'établissement du nouveau cloître.
Pendant qu'on négociait ces différentes confirmations, on avait construit une chapelle. Le 14 septembre 1689, le vicaire général y transporta solennellement de l'église paroissiale les sacrements. Il était accompagné du provincial des carmes, père Maximilien de Gaverelles (en religion, de Sainte-Marie), professeur de théologie; de Jean-Baptiste Martel, du prince et de la princesse de Vaudemont, de la princesse de Chimai-Boussu. Après la messe, on procéda à la consécration de l'emplacement de l'église et à la pose de la première pierre. L'après-midi, en présence des mêmes personnages, en guise de prise de possession, eut lieu le placement d'une grande croix de bois, hors de la porte d'entrée. Le diplôme par lequel la sanction archiépiscopale fut donnée à la fondation date du 31 octobre 1690.
Les carmes ayant supprimé un chemin qui conduisait au village, les habitants se plaignirent et obtinrent la conclusion d'un accord qui fit droit à leurs réclamations. Les premiers s'engagèrent à construire une chaussée dans les prairies et lieux marécageux, voisins de leur couvent; à ouvrir une voie qui conduirait au Martinval, vers la Houlotte, et qui ne serait pas fermée par une barrière; à laisser les villageois y passer avec leurs bestiaux, en temps de guerre, pour se réfugier dans le bois de Meerdael. En outre, ils promirent que, s'ils célébraient une messe basse le dimanche, elle se dirait, sans frais pour le village, dans une chapelle située dans la direction de ce dernier, hors de l'enclos (10 novembre 1691). Moyennant 1,000 patacons, le chapitre de Saint-Jean abandonna aux carmes les dîmes, les cens seigneuriaux, le droit de chasse et la pêche dans tout le terrain situé dans l'enclos, qui prit dès lors le nom de Désert (9 septembre 1692).
L'histoire des carmes de Nethen n'offre aucun épisode intéressant. Le 13 août 1755, on leur accorda l'amortisation de 35 bonniers situés près de leur enclos et dont ils avaient fait l'acquisition. En 1784, les eaux du ruisseau abattirent dans le Désert deux ponts de pierre, renversèrent un mur sur une longueur de 70 à 80 pieds, endommagèrent les étangs et causèrent en tout pour 2,500 florins de dégâts.
Le couvent était dédié au Verbe incarné et à saint Jean de la Croix. On le citait comme une retraite à la fois agréable et spacieuse; la solitude la plus complète y régnait, car nul homme, et même nul religieux étranger à la communauté ne pouvait y entrer sans une permission spéciale du provincial. L'enceinte, de forme presque ronde, englobait un espace qui était situé, en partie dans la vallée, en partie sur des hauteurs. On y trouvait à la fois des champs, des prés, des bois, des vignes et des étangs. Au centre s'élevait le couvent, avec douze cellules, dans le genre de celles des chartreux et ayant chacune un petit jardin emmuraillé. Huit petites maisons, dispersées au loin dans l'enclos, étaient occupées par d'autres carmes, qui y vivaient en ermites.
En 1787, la congrégation se composait de 6 pères, de 5 frères lais et de 5 domestiques, dont l'entretien coûtait 4,430 florins. Les revenus s'élevaient à 6,014 fl., les dépenses à 5,848 fl. seulement. Une partie des terrains de l'enclos étaient alors pris en location par le duc d'Arenberg, pour y chasser. Le tout, consistant en bâtiments, 26 bonniers de bois de raspe, 8 b. d'étangs, 6 b. de terres, 5 b. de jardins, plus, au dehors, 34 b. de bois de raspe, 12 b. et encore 9 b. 3 journaux de terres et 1 b. de prairies, fut vendu, le 8 pluviôse an V, moyennant 200,000 livres, à l'ex-carme Salens. Après avoir été, pendant quelque temps, converti en papeterie, le domaine de Nethen fut acquis par M. l'avocat Van Overbeke, qui l'habite pendant la belle saison. Le mur d'enceinte subsiste encore dans son entier. L'entrée principale, vers le village, est gardée par deux sphinx modernes. La partie S.-O. de l'enclos est traversée par la Nethen; perpendiculairement à cette rivière, s'ouvre une vallée, bordée de collines boisées, restés debout et qui n'ont rien de remarquable. L'ancienne porte cochère, sous laquelle on ne passe plus, est construite en briques et rocailles et couronnée d'un cœur; elle s'ouvrait sur la cour, au fond de laquelle est le principal corps de logis. Un petit perron conduit au rez-de-chaussée, qui n'est surmonté que d'un seul étage; du côté opposé, les bâtiments sont enterrés, à cause de la déclivité du terrain. Parmi les constructions modernes, on remarque de vastes serres et d'élégantes fabriques : un chalet carré à baies ogivales, un pavillon octogone à colonnes supportant un dôme, une chapelle dans le genre gothique de pendules. La chapelle conventuelle a été démolie vers 1798.
Deux sœurs de la Providence de Champion donnent l'instruction gratuite aux filles, dans un local dû à la générosité de Mme Demariage.
En 1787, les pauvres de Nethen possédaient 12 bonniers 2 journaux de terres et 1 b. 3j. de prés (revenu, 468 florins 13 sous), et ceux de Wez 5 b. 2 j. de terres et 2 j. de prés (revenu, 194 fl. 13 s.).
Actuellement, la dotation du bureau de bienfaisance comprend 31 hectares 59 ares.
L
e budget du bureau, pour l'année 1859, a été fixé comme suit :
Outre l'école des filles il y a, près de l'église, une école communale pour les garçons, avec chambre commune; elle a été construite en 1846 et se trouve déjà trop petite. Le nombre des enfants pauvres qui ont été admis par la commune, en 1858-1859, à recevoir l'instruction, s'est élevé à 230 : 114 garçons et 116 filles.
La grande fête de Nethen arrive le dimanche avant le 24 juin; la petite fête, le 2e dimanche de septembre. La fête de Wez tombe six semaines après Pâques.
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