L'étymologie du nom de Biez, qu'on a été chercher dans le celtique, s'explique facilement lorsqu'on en retrouve l'orthographe primitive. On disait d'abord Berk (1213), Berch (1237) ou Berck (1251), c'est-à-dire la Montagne, et en effet le village se trouve sur une colline assez élevée, qui domine le vallon du Train. Plus tard, on écrivit Bierg (1276), Bierges (1374), Bierch (1417) ou Bierchs (1441), en flamand Beerges (1383) ou Beert ( 1430, 1464), qui se transforma ensuite en Bye (1492, 1558, 1570, 1590, 1604, 1620, 1630, 1654, 1757), Bie (1516, 1616, 1692, 1704) ou By (1636), et enfin en Biet (1666, 1787), Biez (1686) ou Bietz (GALLIOT).
Biez a donc la même origine que les Bergh, Bierges, Bierghes etc. Sous la forme qui a prévalu, elle n'a qu'un homonyme en Belgique, une dépendance de Mellet (Hainaut). En France, trois hameaux du même nom dépendent des communes de Priay (Ain), Chambon-Feugerolles (Loire) et Saint-Bonnet-des-Quarte (Loire).
La commune de Biez est limitrophe de celles de Bossut, Piétrebais, Roux-Miroir et Grez.
Biez est à 2 kilomètres de Grez, 5 kilom. de Bossut, 5 1/2 kilom. de Piétrebais, 8 kilom. de Roux-Miroir, 10 kilom. de Wavre, 34 1/2 kilom. de Bruxelles, 38 fit kilom. de Nivelles.
L'église de Biez se trouve située par 56 grades 36 de latitude N. et 2 grades 61 de longitude E. L'altitude du seuil de la porte de l'église est de 94 mètres 60.
Le premier procès-verbal de délimitation du territoire de Biez a été arrêté, pour la démarcation avec Longueville, le 22 mars 1806; avec Roux-Miroir, le 27 mars; avec Chapelle Saint-Laurent (alors séparée de Piétrebais), le 11 avril. La limite avec Grez, comme nous l'avons dit en parlant de cette commune, avait été déterminée par un arrêté préfectoral du 14 frimaire an XIV ou 5 décembre 1805 et fut modifiée par un décret impérial du 5 avril 1811. Un second procès-verbal de délimitation a été dressé le 25 mai 1806.
Le cadastre divise le territoire de Biez en 3 sections : la section A ou du Village, la section B ou du Bois brûlé, la section C ou de la Ferme de la Sarte.
Au 1er janvier 1859, ces sections se trouvaient morcelées en 1,592 parcelles, appartenant à 379 propriétaires, donnant un revenu cadastral de fr. 30,263-27 (sol : 25,692-27; bâtiments : 4,571-00) et ayant une contenance de 576 hectares 15 ares 85 centiares (imposable : 559 hect. 86 a. 75 ca.; non imposable : 16 hect. 29 a. 10 ca.).
Cette contenance globale se subdivisait ainsi en 1834 :
En 1686, Biez comprenait 344 bonniers, dont 224 b. 3 journaux de terres, 17 b. 3 j. de prés et 101 b. 2 j. de bois.
On comptait à Biez : en 1374, 55 ménages; en 1436, 65 foyers; en 1464, 54 foyers; en 1472, 44 foyers; en 1492, 39 foyers; en 1526, 53 maisons, dont 1 inhabitée et 1 hôpital; en 1686, 22 maisons et un moulin; au 31 décembre 1856, 143 maisons.
Le village de Biez, qui compte 55 maisons; Coqueroux, 39 maisons; le Sart-à-Biez, 49 maisons.
Le petit village de Biez est bâti en partie au sommet, en partie sur la pente rapide d'une colline dont le pied est baigné par les trois ruisseaux de Piétrebais, du Train et de Hèze. L'extrémité S.-O. de l'agglomération est située au fond de la vallée, ce qui la fait désigner ordinairement sous le nom de Basse-Biez; elle confine aux hameaux de la Royenne et de Morsain, qui appartiennent au territoire de Grez.
Coqueroux (Cokerul, 1197; Kokeruel, 1213, 1214; Kokerol, 1276; Coukerue, 1263; Couqueroul, 1643; Cocqueroux, 1728; Cocroux, 1787, 1824) s'étend sur les deux rives du Piétrebais, à 1,400 mètres N.-E. de l'église, près de la route de Wavre à Jodoigne.
En remontant le Piétrebais, on rencontre, à 2,200 mètres E. de l'église, le hameau du Sart-à-Biez, qui longe ce ruisseau et dont l'extrémité orientale rejoint le village de Chapelle-Saint-Laurent sous Piétrebais. On distingue habituellement deux parties au Sart-à-Biez : le Grand Sart et le Petit Sart.
A 1,900 mètres E.-S.-E. de l'église, la ferme de la Sarte à Hèze, dont un hangar est sur le territoire de Grez; à 400 m. N.-O., le moulin du Pirroir (Moulin du Pirrotz, 1636; li Pirois Cokerous, 1312; Pirroi, en wallon), qui doit probablement son nom à la carrière (pirrère, en wallon) de grès située sur la rive gauche du Train; à 500 m. N.-N.-O., Au Chasseur, cabaret.
Champ de Cambrai; Champ du Curé (Champ del Coré, 1625); les Bruyères; Champ des Bruyères; Bois d'Hurlemont; Pettenval (Champagne de Betenvalle, 1625); Bois des Fayeux; Bois brûlé; Petit champ; Renival; Fond du Moulin; Long tienne; Petite ladrée; le Mousqueti; Haute voie; Bois Marc-Antoine; Cortil Vanesse; Champ de la Sarte; Champ de l'Estrelle (Deseur lest rail, 1625); Ruelle de Beaumont; Ruelle des Morts; Bruyère Marion; Voie du Sartage; Commune de Coqueroux; Voie de Lisquet; l’Abreuvoir; Voie des Lois; Bois des Vignes; Vieille voie de Louvain; Sentier de la Barre; la Pendée (pente) Dury; Sentier des Vallées; Moulin de la Chapelle-Saint-Laurent; Bois du Mayeur; Sapinière Vanderschriek; Chapelle Saint-Sébastien; Chapelle Sainte-Anne.
Champ de Broctiau, Champ del Sart, Champ du Piroyt, Au laid trau, Al courtil al Saux al Chapelle, Al Champagne deseur les bruyères de Cocqueroul, cités en 1625; Bois de Hasme tailhe (1304; Haisme tailhe, 1370).
Le terrain est généralement accidenté. Le point culminant se trouve vers l'extrémité S.-E. de la commune, sur un petit plateau d'une altitude de 123 mètres.
La craie du système sénonien peut s'observer dans une grande carrière ouverte sur la rive droite du Piétrebais, près du château de Grez; on exploite souterrainement cette roche sous le bois des Vignes.
On rencontre le psammite landénien, accompagné parfois de sable glauconifère, le long de la route de Jodoigne et â la base de la colline sur laquelle s'est établi le village de Biez. André Dumont a observé du calcaire d'Avernas près de Coqueroux, sur la rive droite du Piétrebais. Le système landénien semble se prolonger le long de ce ruisseau, sous le limon hesbayen.
L'argile yprésienne se montre sur la rive droite du Train, dans le Champ du Curé et vers la Basse-Biez. Les sables bruxelliens occupent le reste du territoire; au champ de la Sarte ils sont recouverts par le limon hesbayen.
On extrait des pierres blanches, dites de marne, sur plusieurs points et particulièrement au bois des Fayeux et au bois des Vignes.
Tout le territoire de Biez appartient au bassin de l'Escaut; les cours d'eau qui arrosent cette commune sont : le Train, le Piétrebais et le Ri de Hèze.
Le Train vient de Grez et sert de limite entre cette commune et celle de Biez; active le moulin du Pirroir par une chute de 2 mètres 71; reçoit le Ri du Vivier Hanquet (r. g.); et rentre sur le territoire de Grez, après un parcours, entièrement mitoyen, de 300 mètres, dans la direction du S. au N.
Le Piétrebais vient de la commune à laquelle il a donné son nom; traverse le Sart-à-Biez en recevant le tribut de plusieurs sources importantes; active le moulin de la Chapelle-Saint-Laurent par une chute de 4 mètres 23; reçoit le Beausart (r. dr.) et sert un instant de limite à Bossut; rentre à Biez par ses deux rives en amont de Coqueroux; longe les chaufours du duc de Looz, où il a une chute de 2 mètres 52; et passe sur le territoire de Grez, après un parcours de 4,000 mètres, dont 250 mitoyens, dans la direction générale d'abord du S.-E. au N.-O., puis de l'E.-N.-E. à l'O.-S.-O.
Le Ri de Hèze vient de Grez et sert de limite entre cette commune et celle de Biez; sépare Royenne de Basse-Biez, où il activait jadis une batterie à chanvre; et se réunit au Train (r. dr.), en face de Morsain, après un parcours, entièrement mitoyen, de 900 mètres, dans la direction de l'E.-S.-E. à l'O.-N.-O.
Les habitants de la Haute-Biez emploient l'eau de la Fontaine du Crollé; la fontaine Saint-Sébastien, à Coqueroux, est tarie.
On comptait à Biez : en 1666, 150 communiants environ; en 1709, 113 habitants; en 1784, 295 habitants : un prêtre, 59 hommes, 62 femmes, 51 garçons et 47 filles âgés de plus de 12 ans, 39 garçons et 36 filles âgés de moins de 12 ans (dans la paroisse, ... personnes); en l'an XIII, 490 habitants; au 31 décembre 1831, 644 habitants; au 31 décembre 1856, 661 habitants (wallons).
Les registres de l'état civil remontent au 14 février 1616.
Les bois ont ensemble environ 17 hectares; ils portent les dénominations de Bois de Hurlemont, Bois brûlé, Bois du Mayeur et Sapinière Vanderschriek. Il existe encore à Coqueroux une bruyère qui a à peu près un hectare.
D'après les recensements généraux, les exploitations agricoles se classaient de la manière suivante par rapport à leur étendue:
La seule exploitation de plus de 50 hectares est la Ferme de la Sarte (60 hect. ), tenue par M. Socquet (D.), appartenant au vicomte de Spoelberch de Lovenjoul.
Le nombre des animaux domestiques constate par les recensements généraux s'élevait à :
Les terres exploitées par les cultivateurs de la commune se répartissaient ainsi:
Ce chiffre total se subdivisait en biens exploités :
En moyenne l'hectare de terre était estimé à:
L'ancienne verge linéaire a 18 1/2 pieds de Louvain.
Le moulin du Pirroir ou moulin de Biez existe de temps immémorial. Il était jadis grevé de quelques cens dus au chapitre de Cambrai et d'une redevance annuelle de 10 muids de blé, qui se payait au prieuré de Basse-Wavre, à la condition de chanter une grand'messe le samedi. En 1636, il appartenait à Regnard ou Renaud Lest. Ce moulin est activé par le Train, qui fait mouvoir deux roues hydrauliques dont la retenue est à 47 mètres 68 d'altitude. Ces roues commandent deux paires de meules à farine et une batterie à chanvre.
Le moulin de la Chapelle-Saint-Laurent, qui doit son nom à ce qu'il est fréquenté par les habitants de ce village, est activé par le Piétrebais. Jadis il avait deux roues hydrauliques; aujourd'hui il n'en a plus qu'une, dont la retenue est à 64 mètres 31 d'altitude et qui fait mouvoir deux couples de meules à farine. Par une charte du lundi après la Saint-Martin, en 1283, le duc Jean Ier déclara que tous les tenanciers de la Chapelle-Saint-Laurent seraient tenus de moudre au moulin que l'abbaye d'Alne possédait dans le village de ce nom, « à teil ban », dit-il, « et à teil mouture et à teil usage ke on moult à nos mollins par tout dedans Brabant ». Il abandonna en outre au même monastère le Weriseit « où tournait la roue du moulin ». Les religieux, de leur côté, durent payer au domaine : pour le droit de banalité du moulin, 2 muids de blé, 6 sous de Louvain et 10 chapons, et, pour le weriseit, 2 deniers de Louvain. Cette concession fut encore confirmée par le même prince, le jour de Saint-Pierre, en février 1290-1291, et par sou fils, Jean II, le jour de Saint-Remi, en 1307. Ce moulin prend quelquefois le nom de Moulin de Beausart, parce qu'il est peu éloigné du Bois et de la Ferme de Beausart, à Bossut, autres propriétés d'Alne. Peut-être doit-on le reconnaître dans le Moulin de Piétrebais, qui fut donné à cette abbaye, en 1182, moyennant un cens annuel de 6 deniers de Louvain, par le chanoine Gilbert, qui le tenait du monastère de Hastières. Cette dernière supposition paraît d'autant plus admissible que le ruisseau qui active le moulin s'appelle le Pietrebais.
Le 4 février 1700, Christophe-François Vanden Berghe, seigneur de Biez, Piétrebais etc., fut autorisé à faire bâtir près de son château de Piétrebais, sur le ruisseau venant de Coqueroux, un moulin à scier le bois, à la condition de payer au domaine un cens de 12 florins ou livres d'Artois, par an, et de n'y faire scier aucuns bois provenant des forêts appartenant au souverain, mais seulement ceux venant de propriétés particulières, situées dans un rayon d'une lieue et demie. Il résulte d'une déclaration des échevins du village, en date du 14 août 1728, que cette usine ne marchait plus à cette époque et que le comte de Limminghe avait ordonné d'en enlever la roue.
Le 17 octobre-1829, les états députés du Brabant méridional permirent d'établir à Biez une batterie de chanvre et une trituration de racines de chicorée.
Biez possède une brasserie.
Mais la principale industrie de la commune est l'exploitation de la craie, dont nous avons déjà parlé à l'article GREZ. Une vaste carrière à ciel ouvert a été pratiquée par le duc de Looz entre le Piétrebais et la route de Jodoigne, on y a construit en 1848 deux grands chaufours et des hangars pour la préparation du petit blanc; l'extraction a cessé depuis quelques années, et les eaux ont envahi la carrière. Il existe en outre 13 puits pour l'exploitation souterraine, dont 1 est inactif, 2 donnent de la craie propre à la fabrication du petit blanc et 6 alimentent 13 chaufours. La chaux de Biez est presque exclusivement employée à amender les terres.
La route provinciale de Wavre à Jodoigne traverse le territoire de Biez sur une longueur de 1,600 mètres. On compte 25 chemins et 29 sentiers vicinaux, mesurant ensemble 37,775 mètres, dont 3,360 sont pavés. Le chemin de grande communication n° 31 traverse la commune sur 2,160 mètres; le chemin n° 70, sur 1,200 mètres.
Biez formait autrefois un alleu appartenant à l'église de Liège, qui le vendit, en 1311, au chevalier Rodolphe de Grez. A cette occasion, l'acquéreur promit de maintenir ses nouveaux tenanciers dans leurs anciennes franchises, « ce qu'il jura sur sains bénis », c'est-à-dire sur des reliques de saints. Ces droitures ou franchises furent confirmées en 1370, d'après un record des maire et échevins de l’aloud de Bierck, qui en détermina la nature. Déjà auparavant, on les avait copiées d'après un rôle gisant « au commun block », hors d'une vieille lettre que le clerc des échevins put à peine lire.
Les habitants jouissaient de ces franchises depuis si longtemps, qu'aucun homme vivant alors, quelque vieux qu'il fût, n'avait mémoire du contraire.
Tous les ans, il y avait trois plaids généraux auxquels chacun devait assister. Le forestier juré et tous les tenanciers étaient tenus d'y comparaître par-devant les échevins siégeant en « scamme » ou banc. Le seigneur devait faire sonner la cloche, à trois reprises, à ses frais.
Quand un « masuwir » (ou tenancier) de l'alleu se battait en Brabant avec un homme étranger à l'alleu, s'il n'y avait ni mort ni affolure (ou blessure), et si le tenancier pouvait revenir à Biez sans être arrêté, il pouvait circuler librement en Brabant, mais c'était à lui de se garer de la partie adverse. Par contre, les tenanciers payaient au rentier ou receveur du duc à Grez, en la court ou ferme à Nodebais, un cens de 10 vieux esterlings, et, faute de payement, le receveur pouvait saisir le «commune hierde» ou troupeau commun de l'alleu et emmener autant de vaches qu'il lui en fallait pour s'indemniser.
Les biens possédés par l'abbaye d'Hastières payaient un cens annuel de 4 deniers, par bonnier.
Au moulin de l'alleu, le meunier était assermenté par les échevins, à qui il promettait de moudre bien et loyalement, pour le profit du seigneur et des tenanciers. Sur 16 reis il en prélevait un. Les poids devaient être de fer et tellement justes que les huit « astryches » fissent un vaisseau. Les meules étaient achetées : pour les deux tiers, aux frais du seigneur; pour le tiers restant, aux frais du meunier « hirys » ou héréditaire, quand il s'agissait d'en amener de Liège ou de Namur, les tenanciers fournissaient les chariots nécessaires, mais ils étaient défrayés en route aux dépens du seigneur et du maire.
Les tenanciers pouvaient faire pâturer leur bétail « sur le fayt et sur les haies et sur Haisme tailhe de trois ans et les warische et les trys », et, de ce chef, ils donnaient au seigneur, tous les ans, 13 sous 4 deniers.
Vers 1489, le pauvre village de Biez fut incendié, et obtint, en 1492, une remise de 4 livres 12 sous sur sa cote dans l'aide.
Le 4 mai 1784, eut lieu à Biez le mariage d'un habitant de Roux-Miroir, et d'une femme née dans la localité. L'époux devint un brigand redoutable qui commit un grand nombre de crimes. Ayant attiré dans les bois, sous prétexte de lui procurer une autre monture, un marchand qui avait perdu son âne, il assassina ce malheureux. Il fut arrêté, emprisonné à la Sarte, et conduit à Bruxelles, où, dit-on, il fut le premier qui subit le supplice de la guillotine.
Il y a quelques années, la population de Biez, comme celle de Grez, fut considérablement diminuée par une fièvre d'émigration qui s'empara des habitants. C'est pourquoi on ne remarque pas d'augmentation dans le chiffre de la population de 1831 à 1856.
Biez ressortit constamment aux mêmes circonscriptions que Grez.
« En la paroisse et alluet de Bierges, disent les Comptes des baillis de Nivelles et du Brabant wallon, Rase de Lintre a court et jugeurs, cens et rentes, loix et amendes, qui se jugent selon la loi de Liège, et livre homme fourfait au coron de la terre, et monseigneur y a la haute justice ».
La coutume de Liège fit plus tard place à celle de Louvain, qui y était suivie au siècle dernier. Quant à la haute justice, que l'on appelait parfois de Bye et Couqueroul (1630) ou de Pietrebaix et Couqueroul (1643), elle fut vendue, à titre définitif et sans rachat, le 10 février 1558-1559, et moyennant 318 livres, au chevalier François de Baillet, seigneur de Neer-Linter et de Grez (relief du 22 mai 1560-1561); elle resta, depuis lors, constamment annexée à la seigneurie de Biez.
Il y a cinquante ans, les biens communaux produisaient déjà un revenu de 15 à 1,600 francs. Actuellement, ils consistent en 15 hectares 10 ares.
Le budget, pour 1859, présente les chiffres suivants :
Les chevaliers de Grez ou de Pietrebais étaient jadis avoués du chapitre de Liège à Biez et y tenaient un tiers de la dîme en fief du prévôt de ce chapitre. Lors qu’ils devinrent les seigneurs du village, le prévôt renonça également à cette suzeraineté et en fut indemnisé par les chanoines, qui lui cédèrent leurs droits à l'hommage de la tour de Tilff (10 mai 1311).
Au mois de juin 1213, Rodolphe de Pietrebais engagea à l'abbaye d'Alne, pour cinq ans et moyennant 60 livres, la dîme qu'il tenait à Biez et qu'il relevait de Thierri, prévôt du chapitre de Saint-Lambert. Guillaume de Petrebais, possesseur de la même dîme, consentit, en décembre 1237, à ce que le prévôt Jean et Jean, chevalier de Froideval, cédassent aux monastères du Parc-les-Dames et de Florival une dîme à Biez.
En 1276, le samedi avant la fête de Saint-Jean-Baptiste, Raoul de Grez, avoué de Biez, promit de protéger les biens que la maison de Beausart, dépendance de l'abbaye d'Alne, possédait à Biez et à Cocqueroux.
Des Grez, Biez passa aux de Rivieren ou de Lintre, qui en cédèrent une partie (probablement en même temps que Froideval, à Grez) à Werner, sire de Daules ou Dave, dont la fille épousa Henri de Bolan ou Bolant, chevalier, seigneur de Roler ou Roley et de Dave, et en eut deux enfants, Guillaume et Marie. Celle-ci ayant été sommée, en 1417, de relever du duché de Brabant les biens que sa mère lui avait laissés à Biez, s'excusa de ne pas être assez bien portante pour venir remplir cette formalité, puis vendit ces biens au chapitre de Cambrai (2 novembre). Son père et son frère en firent autant; ils alléguèrent : « Henri, qu'il étoit en sa maison à Daules, si atteint de griève maladie qu'il ne pouvoit comparaître par-devant le maire et les hommes de la court jurée de la Ciese-Dieu appelée Alluens, jugeant (à Liège) entre Sainte-Marie et Saint-Lambert; Guillaume, «u'il se trouvoit à Liège en la maison de feu monseigneur Gilles Sorlet, sire de Surampont, si blessé qu'il ne pouvoit venir » (25 octobre).
Ces biens comprenaient : un tiers de la grande et de la petite dîme du village, les cens dits les cens des allous de Bierch, avec droit d'entrée et d'issue, 11 bonniers de terres allodiales, 3 1/2 muids de froment et 2 de seigle, assignés sur des terres à Incourt et Longueville; 3 1/2 bonniers de terres à Ferrières près de Grez et autant à Grez même.
Pour le surplus, l'histoire de la terre de Biez se confond avec celle du domaine de Pietrebais. Les chartes mentionnent quelques membres d'une famille de Cocqueroux, possesseurs de terres et de dîmes : en 1160, Jean du Cokerul et Henri, son frère; en 1213, Ehorius de Kokeruel; en 1214, Henri de Kokeruel dit le Jeune, l'un des bienfaiteurs du monastère d'Alne, et Albert de Kokeruel, vassal du chevalier Everard de Ranario, etc.
Les religieuses de Florival levaient un sixième de la dîme de Biez, qui leur valait 143 florins en 1787. Le 11 décembre 1237, leur abbesse Gentiane ou Genta reconnut devoir au chapitre de Liège une demi-aime de vin, à fournir tous les ans le jour de la Circoncision, en remercîment de ce que le prévôt de Liège, Jean, leur avait donné cette dîme.
L'église de Saint-Martin, de Biez, n'était qu'une quarte-chapelle, qui dépendit : d'abord du diocèse de Liège et du concile de Jodoigne, puis du diocèse de Namur et du doyenné de Jodoigne, duquel elle fut séparée, en 1639, pour être jointe à celui de Wavre; après le concordat, elle constitua dans l'archevêché de Malines, une succursale de la cure de Beauvechain, sous le vocable de saint Martin à Biez et à Hèze; enfin elle fut jointe au doyenné de Wavre, dans le même diocèse. De temps immémorial, le hameau de Hèze, sous Grez, reconnaît l'autorité spirituelle du curé de Biez.
Les décimateurs de la paroisse étaient le chapitre de Cambrai, les couvents de Florival et du Parc-les-Dames. Par un diplôme du 2 novembre 1251, l'élu de Liège, Henri de Gueldre, reconnaissant l'insuffisance des revenus affectés aux distributions qui s'opéraient dans sa cathédrale, y affecta les biens de plusieurs églises et notamment de celle de Biez, en déclarant que la cathédrale en aurait le patronat. Cette prérogative passa aux seigneurs de Pietrebais lorsqu'ils acquirent l'alleu de Biez, et ils la conservèrent jusqu'à la suppression de la féodalité.
Le curé avait, pour compétence, un tiers de la dîme (produit, en 1787, 306 florins 18 sous), 6 bonniers de terres, une allocation de 72 fl. par an (qui avait été portée, en 1787, à 112 fl.) etc., en tout, à la fin du siècle dernier, 649 fl. La marguillerie jouissait d'une petite dîme et de quelques redevances en seigle, qui produisaient, à la même époque, 99 fl. 12 s. Les revenus de la fabrique s'élevaient : en 1787, à 41 fl.; en 1846, à 396 francs. Elle possède 3 hectares 3 ares.
En 1666, l'église se trouvait dans un triste état. La nef n'était pas voûtée; la tour commençait à se découvrir en plusieurs endroits. Il n'y avait ni cloche décimale, ni remontrance, ni confessionnal; le ciboire, en cuivre, était tout à fait impropre à l'usage auquel on l'avait consacré.
L'église a été reconstruite en 1772, dans le style de la renaissance. Ce petit temple est en forme de basilique à une seule nef; il est voûté en anse de panier pour les travées du vaisseau, en plein cintre pour le chœur. Le maître-autel est dédié à saint Martin; les deux autres, à la Vierge et à saint Adrien. Les deux colonnes qui soutiennent le jubé reposent sur de grands chapiteaux ioniques en marbre blanc, que l'on a retournés pour en faire des bases. La tour et la flèche octogone qui l'amortit sont peu élevées. On a encastré au-dessus de la porte de l'église une vieille croix du cimetière. Les deux cloches ont été achetées vers 1850; la sacristie a été bâtie en 1856.
Il existe à Coqueroux une chapelle dédiée à saint Sébastien et qui appartient à l'hospice du Péry, de Grez. Il y avait jadis un bénéfice, qui était à la collation du seigneur, chargé d'une messe par semaine et doté de 106 florins de revenu. On y dit la messe à certains jours de l'année. A l'extérieur du chœur on lit la date 1730.
En 1516 on mentionne à Biez la chapelle de Sainte-Anne et Saint-Nicolas.
Les biens des pauvres produisaient par an : en 1666, 10 muids de seigle environ; en 1787, 615 fl. 14 s. Ils comprennent aujourd'hui 27 hect. 6 ares.
Le budget du bureau de bienfaisance, pour l'année 1859, a été fixé comme suit :
En 1666, il n'existait pas d'école; les enfants allaient s'instruire à Grez. En 1833, on a construit un bâtiment réunissant l'école et la maison communale. Le nombre des enfants pauvres qui ont été admis, en 1858-1859, à recevoir l'instruction, s'est élevé à 99 : 49 garçons et 50 filles.
La fête de Biez arrive le dimanche d'octobre. Celle de Coqueroux se célèbre à la Saint-Sébastien; on la nomme, à cause de l'époque, la Fiesse aux grosses
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