waterloo

La collection Victor Hugo
Inventaire des archives "Victor Hugo"

n° 25 à n° 130


Préambule
Inventaire: n° 1 à n° 24
Inventaire: n° 25 à n° 130
Inventaire: n° 131 à n° 169
Inventaire: n° 170 à n° 221
Inventaire: n° 222 à n° 309
Tables des noms, lieux et œuvres

4/ Les documents (originaux, copies, extraits de presse, publications)
classés par ordre chronologique (n°25 à 130)

 

4/ A/ De 1814 à 1851 (n°25 à 32)

 

-25. Lettre originale adressée par le célèbre marquis de La Fayette à une chère pupille et signée Lafayette. Il s’agit d’un billet envoyé vers mai 1814 à Sophie Trébuchet (1772-1821), mère de Victor Hugo, contre laquelle son mari, père d’Hugo, allait introduire une demande en divorce puis en séparation. La mère d’Hugo avait été orpheline de mère à l’âge de huit ans et orpheline de père à l’âge de onze ans. Le marquis Gilbert de La Fayette (1757-1834) signait son courrier Lafayette en un seul mot depuis 1789.

Vendredi. Vous avez été très admirable pour tous et bien bonne pour moi, chère pupille … obtenir son consentement au divorce… Il m’a répondu qu’une fois convaincu de l’impossibilité du divorce, c’était à vous, chère pupille, à faire vos propositions …

 

-26. Article de Léon Treich (Le Soir, 28 octobre 1948), intitulé Claude Gueux, sous la rubrique Notes Parisiennes. Claude Gueux est le prisonnier qui inspira Victor Hugo pour créer son personnage Jean Valjean dans Les Misérables. L’œuvre fut publiée en 1834 sous le titre Le dernier jour d’un condamné. Claude Gueux. L’auteur de l’article donne ici une version radicalement opposée par rapport à celle, plus flatteuse de Victor Hugo, soit celle d’un bandit de grand chemin, sans scrupules ni morale … Il vole de l’argent pour faire la noce et non un pain pour donner à manger aux siens. Dans cette œuvre, Victor Hugo se bat contre la peine de mort et le fonctionnement de la Justice.

 

-27. Article de J. Deharveng intitulé VICTOR HUGO EN BELGIQUE. Août 1837. L’unique chemin de fer Bruxelles-Anvers. Nos villes, grandes et petites. Le parler belge, publié dans La Revue Belge du 15 octobre 1924, p. 117-130. L’auteur évoque le trajet en chemin de fer que fit le poète, il en publie sa description figurant dans une lettre adressée à son épouse Adèle : J’ai fait hier la course d’Anvers à Bruxelles et le retour … C’est un mouvement magnifique qu’il faut avoir senti pour s’en rendre compte. La rapidité est inouïe. Les fleurs du bord du chemin ne sont plus des fleurs, ce sont des taches ou plutôt des raies rouges ou blanches ; plus de points, tout devient raie ; les blés sont de grandes chevelures jaunes, les luzernes sont de longues tresses vertes ; les villes, les clochers et les arbres dansent et se mêlent follement à l’horizon … Le soir, comme je revenais, la nuit tombait, j’étais dans la première voiture. Le remorqueur flamboyait devant moi avec un bruit terrible, et de grands rayons rouges, qui teignaient les arbres et les collines, tournaient avec les roues … Il faut beaucoup d’efforts pour ne pas se figurer que le cheval de fer est une bête véritable. On l’entend souffler au repos, se lamenter au départ, japper en route ; il sue, il tremble, il siffle, il hennit, il se ralenti, il s’emporte ; il jette tout le long de sa route une fiente de charbons ardents et une urine d’eau bouillante ; d’énormes raquettes d’étincelles jaillissent à tout moment des roues ou de ses pieds … .

 

-28. Fac-similé extrait vraisemblablement d’un catalogue de vente, comprenant cinq vers et un dessin présentant une rivière, signé Victor Hugo 1841.

Cette fange d’ailleurs conserve l’eau pure encore

Pour que la goutte d’eau sorte de la poussière

Là redevienne perle en sa splendeur première

Il suffit, c’est ainsi que tout remonte au jour

D’un rayon de soleil ou d’un rayon d’amis !

Signé Victor Hugo.

 

-29. Extrait d’un article non signé intitulé De quand datent les « trains-autos » ?, paru dans la revue Touring-Secours du 1er février 1981. La réponse est donnée grâce à un témoignage de Victor Hugo qui atteste l’existence d’un train pour diligences en 1843, sur la ligne d’Orléans à Paris. Ce récit est publié dans Choses Vues : … Nous arrivons à Orléans … le convoi des diligences ne part qu’à 4 h. Nous attendons sur place par un soleil ardent, sans sortir de la voiture … A 4 h, nous sommes dans les palans qui enlèvent la diligence sur son train pour la poser sur une espèce de plancher à roues. La diligence est, du reste, fortement attachée à ce plancher par des chaines et des crampons de fer …

 

-30. Photocopie d’une lettre de Juliette Drouet à Victor Hugo, datée du 16 juillet, samedi soir [1848].

Sa maîtresse se plaint de ne pas pouvoir profiter pleinement de sa compagnie. Hugo a commencé la rédaction de son roman intitulé à l’origine Jean Tréjean qui deviendra par la suite Les Misérables, en novembre 1845, et utilise Juliette Drouet comme copiste, celle-ci peut ainsi faire de nombreuses références aux personnages du récit :

… A propos, vilain filou, vous ne m’avez pas donné la pièce de cent sous. La fréquentation de Jean Tréjean (futur Jean Valjean) et autres hommes non moins vertueux que galériens et pairs de France vous profite à ce que je vois…Comment a été la répétition de Lucrèce Borgia ?... Je ne serai pas fâchée que ce monstre de Javert tomba dans quelque fondrière…

 

-31. Article de Léon Treich extrait du journal Le Soir du 21 avril 1961, intitulé Notes parisiennes. Sur une lettre de Juliette Drouet. Il concerne la mise en vente d’une lettre de Juliette Drouet à Victor Hugo du 6 juin 1851, au sujet du procès du fils du poète, Charles, qui se tient à Paris. Il a insulté les autorités judiciaires dans la presse. Il est condamné à six mois de prison pour attaque contre le respect dû aux lois, s’opposant à l’usage de la guillotine et à la peine de mort. La maîtresse d’Hugo s’insurge contre cette décision : … Je voudrais déjà être à mardi soir pour connaître l’issue de ce monstrueux procès…

 

-32. Copie dactylographiée d’un article de Jacques Hamelin, paru dans La Revue de France d’octobre 1933, intitulé Victor Hugo avocat, concernant la réaction de Victor Hugo pendant le procès de son fils Charles … En 1851, il assure la défense de son fils Charles poursuivi pour outrages à la loi, devant la Cour d’Assises de la Seine. Ce dernier procès eut lieu le 11 juin 1851. Il avait pour avocat Adolphe Crémieux, mais il demanda la parole invoquant que lui seul était coupable, ayant depuis plus de vingt ans défendu « l’inviolabilité de la vie humaine » …

 

4/ B/ L’exil à Bruxelles (1851-1852) (n°33 à 67)

 

Le 2 décembre, suite au coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte, Victor Hugo quitte la France et arrive à Bruxelles le 12, avec un passeport au nom de Jacques, Firmin Lanvin, compositeur- typographe, demeurant à Paris. Sa maîtresse Juliette Drouet arrive le 14 et son épouse Adèle Foucher le rejoint du 18 au 20. Il séjourne à l’hôtel de la Porte Verte, 31, rue de la Violette.

Ayant noué des relations d’amitié avec le ministre de l’Intérieur, Charles Rogier, et le bourgmestre de Bruxelles, Charles de Brouckère, Victor Hugo trouvera refuge en Belgique. Il quittera notre pays sept mois plus tard, peu avant la parution, de son pamphlet Napoléon le Petit. Il s’embarquera à Anvers le 1er août à destination de Londres, pour se fixer ensuite dans les îles anglo-normandes, d’abord Jersey puis Guernesey.

 

-33. Minute d’une lettre de la Sûreté Publique belge au ministre de l’Intérieur [Charles Rogier, 1810-1885]:

Monsieur le ministre

Il m’a été jusqu’ici impossible de découvrir ledit Victor Hugo, bien que sa présence en Belgique soit incontestable. On raconte qu’à son arrivée, il était nanti d’un livret d’un ouvrier et que dénué de toutes références, il s’est mis en rapport avec Monsieur le ministre de l’intérieur…

Cette minute se terminant par le chiffre 20 et complétée au crayon par la mention Samedi 20. 12. 51 est accompagnée d’une note précisant son arrivée à Bruxelles :

Mr. Hugo en arrivant à Bruxelles a été faire une visite à Mr. le ministre de l’Intérieur qu’il avait connu avant 1830. Je ne sais où demeure Mr. Hugo, mais je crois qu’on m’a parlé d’un hôtel de la Porte Verte. Je crois que dans tous les cas, il y a lieu de s’abstenir de procès-verbaux pour défaut de déclaration.

Charles de Brouckère (1796-1860), bourgmestre de Bruxelles, et Charles Rogier, ministre de l’Intérieur, donnèrent des instructions pour éviter toute mesure à l’encontre du poète.

Ce même document est accompagné d’une seconde note paraphée par l’administrateur de la Sûreté (le baron de Hody) et libellée comme suit :

Reçu à 11 heures pendant que Mr. Victor Hugo était dans mon cabinet et au moment où son interrogatoire était terminé. Le 27 décembre 1851.

 

-34. Copie manuscrite d’un extrait de L’Observateur du 21 décembre 1851. L’auteur y mentionne l’absence de toute trace écrite signalant que le départ de Victor Hugo hors des frontières françaises était stipulé par un arrêté du gouvernement.

 

-35. Copie manuscrite d’un extrait de L’Indépendance belge du 24 décembre 1851. L’article traite de l’arrivée de réfugiés politiques français à Bruxelles. …M. Victor Hugo est toujours à Bruxelles…

 

-36. Minute d’une lettre de l’administrateur de la Sûreté Publique, datée du 27 décembre 1851, adressée au Ministre de l’Intérieur (Charles Rogier):

Monsieur le Ministre,

Mr. Victor Hugo venait d’être interrogé dans mes bureaux au moment où j’ai quitté votre cabinet. Ci-joint son interrogatoire, il s’est retiré en déclarant qu’il n’avait rien à objecter aux investigations dont il avait été l’objet, que le nom sous lequel il avait cru devoir se cacher en Belgique, l’avait exposé à ce désagrément et qu’il était prêt à reprendre le sien, si le gouvernement l’exige. Je crois qu’on doit l’exiger.

L’Administrateur.

Cette minute est accompagnée d’une apostille libellée comme suit :

C’est pendant l’interrogatoire qu’on a remis à Mr. Huot le dossier ci-joint : Je n’ai eu ainsi connaissance de la note de Mr. le Ministre qu’après toutes les opérations. Ceci prouve deux choses 1° que la transmission des pièces en matière de police doit se faire d’une autre manière qu’aujourd’hui, et 2° qu’on devrait ne pas laisser dans l’ignorance de petits arrangements pareils à celui qui abritait Mr. Victor Hugo. C’est exposer l’administration de la police générale à la risée des réfugiés et ceci me convient peu. (signée L’A.).

Cette apostille de la main de l’administrateur de la Sûreté Publique, le baron de Hody, nous révèle son exaspération d’avoir dû faire face à de petits arrangements, le ministre Rogier et le bourgmestre de Bruxelles, Charles de Brouckère, ayant protégé Victor Hugo (ill. p. 71/13).

 

-37. Extrait du journal La Nation (4e année, n°364, 30 décembre 1851) intitulé Banquet des typographes. Cet article rapporte l’intervention du journaliste Louis Labarre (1810-1892), consacré à la liberté de la presse bafouée en France. Le banquet se tint le 25 décembre 1851, à la « Maison des Brasseurs, faubourg de Louvain », à Bruxelles… 250 membres environ des diverses « Associations typographiques » du pays y participèrent… La France napoléonienne est trop étroite pour que Louis-Napoléon Bonaparte y respire en face d’un homme de la presse, Victor Hugo …

 

-38. Copie manuscrite d’un extrait du journal L’Éclair du 1er janvier 1852. MM. Victor Hugo et Alexandre Dumas, que des circonstances différentes ont récemment amenés en Belgique , y ont déjà assis leur existence et repris leurs travaux littéraires. Le premier s’y occupe … à revoir un ouvrage en trois volumes intitulé « La misère du peuple »… (qui deviendra par la suite Les Misérables).

 

-39. Rapport de l’employé de la Sûreté Publique, Huot, daté du 7 janvier 1852 :

Après son interrogatoire, Mr. Victor Hugo m’a dit que lors de sa visite à Mr. Le Ministre de l’Intérieur, celui-ci l’avait engagé à ne pas reprendre son nom et arriva incognito afin d’éviter toute démonstration, toute ovation qui pourrait lui créer une position difficile. Qu’ayant parlé en ce sens à Mr. De Brouckère, ce dernier fut du même avis et lui délivra un permis pour l’intérieur sous le nom de Lanvin. 7 janvier 1852 (signé Huot).

 

-40. Copie manuscrite d’un extrait de L’Éclair du 15 janvier 1852, sous le titre On écrit de Francfort le 9 janvier. En cas d’expulsion de Bruxelles, Alexandre Dumas et Victor Hugo auraient l’intention de se rendre à Hambourg.

 

-41. Copie manuscrite d’un extrait du Journal de Bruxelles du 28 janvier 1852. Démenti d’une information selon laquelle MM. de Girardin, Schoelcher et Victor Hugo auraient émis le projet de faire paraître à Bruxelles un journal et une revue ; de Girardin nie toute entrevue avec Victor Hugo ou tout autre écrivain afin d’éviter de fournir le plus léger prétexte à une plainte du Gouvernement français adressée au Gouvernement belge.

 

-42. Note manuscrite signée J. (José Camby) comprenant le texte suivant : Carte authentique de V. H. Don de la clef de la chambre qu’il occupa au 2e étage, au 16 Grand-Place, à Bruxelles, du 5 janvier au 3 février 1852 (pas de destinataire, pas de date). Sur le même feuillet, on lit : Note de V. Hugo concernant la clef de sa chambre. 3 février 1852, avec enveloppe timbrée. La carte et l’enveloppe en question n’y sont pas jointes.

 

-43. Article non signé et non daté paru dans Le Soir, intitulé Victor Hugo à Louvain en 1852, relatif à la parution dans le Bulletin de l’Académie royale de Langue et de Littérature françaises, paru en 1939 (voir ci-après le n°182) d’une étude de Georges Doutrepont évoquant la visite de Victor Hugo et citant des extraits d’un article du Journal de Louvain et de l’Arrondissement du 18 février 1852. Mercredi dernier, M. Victor Hugo, le célèbre proscrit, est venu visiter avec son fils, M. Charles Hugo, les curiosités que notre ville renferme… L’auteur a relevé ici tout ce qui caractérise Victor Hugo : conversation brillante, avis éclairé, connaissance des arts, pouvoir de séduction et de persuasion. Il fait mention entre autres, de l’opposition qu’Hugo exprimait envers les architectes qui, pour des raisons de restauration, remettaient à neuf les monuments anciens du moyen âge et de l’antiquité, … Il voudrait que jamais on n’y touchât que pour remplacer des pierres qui tombent. L’aspect fruste des monuments antiques lui semble bien préférable aux renouvellements entiers qu’on leur fait subir et qui leur donne l’air d’être sortis d’hier des mains d’un artiste...

 

-44. Copie manuscrite d’un article de L’Indépendance belge du 6 mars 1852, annonçant que M. Émile Deschanel, ancien professeur à l’École normale de France et au Collège Louis Legrand, a l’intention d’ouvrir un cours de littérature française à Bruxelles.

 

-45. Copie manuscrite d’un article paru dans L’Indépendance belge du 20 mars 1852, intitulé Le cours d’Émile Deschanel. Résumé d’un article d’Alexandre Dumas sur le cours en question.

 

-46. Copie manuscrite d’un article paru dans La Nation du 8 avril 1852 relatant une note de Victor Hugo envoyée à L’Observateur stipulant que même s’il arrivait que la France de Louis-Napoléon Bonaparte autorisait Victor Hugo à revenir sur le territoire français, celui-ci n’en ferait rien et accueillerait la nouvelle avec dédain … M. Victor Hugo n’a rien à demander à M. Louis Bonaparte, ni rien à recevoir de lui.

 

-47. Copie manuscrite d’un article paru dans L’Éclair du 3 juin 1852. Suite au départ de Bruxelles de Victor Hugo, annonce de la vente publique de son précieux mobilier : objets d’art et de haute curiosité, tapisseries anciennes, meubles du moyen âge, porcelaine de Chine et du Japon, etc., etc. L’exposition publique se fera le lundi 7, rue de la Tour d’Auvergne 37.

 

-48. Extrait d’un journal sous le titre Il mène une vie de religieux, évoquant les repas que prenaient ensemble Victor Hugo, Émile de Girardin, Edgar Quinet, Émile Deschanel et l’éditeur Hetzel, en 1852, au « Grand Café », rue des Éperonniers, à Bruxelles, puis à « L’Aigle », un restaurant du quartier de la rue des Bouchers. Le bourgmestre de Bruxelles, Charles de Brouckère, qui devient rapidement un familier du poète est mentionné et l’article cite le texte d’une lettre que Victor Hugo lui envoya avant son départ volontaire de Belgique … Je ne veux pas partir, Monsieur le Bourgmestre, sans vous remercier de votre accueil. Vous avez été et vous êtes pour tous les proscrits français, une sorte de personnification vivante de ce bon et loyal peuple belge, si digne de liberté, et qui saura la conserver comme il a su la conquérir. Grâce à la cordialité de la nation belge, nous avons retrouvé ici, nous bannis, quelque chose de la patrie et la Belgique a été, pour nous, presque une France …

 

-49. Extrait du journal Le Soir du 23 décembre 1901, intitulé Le centenaire de Victor Hugo. A l’occasion de celui-ci, une plaque commémorative sera placée sur la façade de la maison que le poète occupa au n° 27, Grand-Place. Elle sera solennellement inaugurée le 26 février 1902 ; le même jour, on donnera une matinée Victor Hugo au théâtre du Parc.

 

-50. Extrait de L’Indépendance Belge du 25 décembre 1901, concernant la même inauguration.

 

-51. Photographie de la plaque rappelant le séjour de Victor Hugo à Bruxelles en 1852, Grand-Place, 27.

 

-52. Montage d’une lettre autographe signée V. H., accompagnée d’une photographie, adressée à Madame Charles de Brouckère, épouse du bourgmestre de Bruxelles (non datée).

Paris – mille pardons et encore plus de remerciements. Voici un portrait de moi. Le voulez-vous ? Il a l’air sévère, mais quand il pense à vous, l’original s’adoucit. Votre ami V. H.

Ce billet est accompagné de l’enveloppe munie d’un cachet en cire noire ; celle-ci est adressée à Madame de Brouckère, 34 ou 36 rue des Douze Apôtres. La photographie représente le poète assis, le coude gauche appuyé sur une console, la tête reposant sur la main. La main droite est passée dans le gilet).

 

-53. Copie manuscrite d’un article paru dans L’Éclair du 27 juillet 1852. On écrit de Bruxelles au « Messager de Gand » : sous la date du 25 : Aujourd’hui doit paraître à Londres le livre de Victor Hugo intitulé « Napoléon le Petit ». Il y a dans cette œuvre des hardiesses inouïes. Je n’ose pas les citer tant que M. Hugo est en Belgique. Il partira du reste incessamment et sans attendre son expulsion qui ne saurait tarder.

 

-54. Copie manuscrite d’un article de L’Éclair du 1er août 1852. M. Victor Hugo et son fils Charles Hugo ont quitté Bruxelles hier au matin, à onze heures, se rendant à Anvers où ils doivent s’embarquer pour Londres qu’ils ne feront que traverser afin d’arriver au plus tôt à l’île de Jersey où ils ont l’intention de fixer leur résidence. Un grand nombre de réfugiés français et plusieurs belges étaient réunis à la station pour faire leurs adieux au poète exilé. On assure que le pamphlet de M. Victor Hugo sera mis en vente mercredi ou jeudi prochain. M. Victor Hugo, accompagné de plusieurs littérateurs français, est arrivé hier à Anvers et est descendu à l’hôtel Rubens. On lit dans « Le Courrier du Havre » du 30 juillet : nous apprenons que Mme Victor Hugo, accompagnée de son fils, est arrivée en notre ville et qu’elle s’est embarquée le soir même pour Londres.

 

-55. Copie manuscrite d’articles parus dans L’Indépendance belge des 1er, 3 et 7 août 1852.

1er août : M. Victor Hugo a quitté ce matin Bruxelles pour se rendre à l’île de Jersey où il comptait depuis longtemps attendre la fin de son exil. Toute la famille du célèbre écrivain doit avant peu, aller le rejoindre à Jersey. - 3 août : M. Victor Hugo et son fils Charles Hugo, qui avaient quitté Bruxelles samedi matin à 11 heures, sont arrivés à Anvers où ils se sont embarqués hier pour Londres, qu’ils ne feront que traverser afin d’arriver plus tôt à l’île de Jersey. - 7 août : M. Victor Hugo a quitté Londres pour Jersey mercredi soir, après être resté trois jours dans la capitale …

 

-56. Guide édité par la Ville de Paris (sans date) : Jean Sergent, Description sommaire d’Hauteville-House. Maison de Victor Hugo à Guernesey. L’auteur est conservateur de la Maison de Victor Hugo à Paris et de celle d’Hauteville-House ; une photographie de la demeure figure sur la couverture. Après avoir débarqué à Jersey, le poète se rendra à Guernesey le 31 octobre 1852. En 1856, il s’installera à Hauteville. Il y séjournera une dernière fois du 8 juillet au 8 novembre 1878 (ill. p.73/15).

 

-57. Septième édition de son livre Napoléon le Petit, portant en couverture la mention Londres JEFFS, Libraire-éditeur, Bruxelles, A. MERTENS, faubourg de Cologne. 1852. Le très petit format avait pour but de rendre plus discrète l’expédition de lots de l’ouvrage en France et d’échapper ainsi à des saisies par la censure (reliure et couverture en mauvais état). Ce pamphlet, dirigé contre Louis-Napoléon, fut écrit à Bruxelles en deux semaines et imprimé dans un atelier, rue de la Fourche. Il fut mis en vente dès le 8 août 1852. A la fin de l’année, le tirage atteignait 38.500 exemplaires.

 

-58. Extrait du Journal de Bruxelles, n°221, 14 août 1852. Vive critique du pamphlet de Victor Hugo, Napoléon le Petit.

-59. Deux extraits de La Nation du 17 août 1852. Le premier a trait à la générosité dont le poète a fait preuve avant son départ pour Londres et Jersey, envers la caisse de secours des réfugiés de Londres et de Bruxelles : un don de 500 francs à valoir sur la vente de Napoléon le Petit. Le second est un billet daté du 9 août 1852, du comte de Mélano, Secrétaire perpétuel de l’Académie britannique des Sciences et des Arts, qui a accompagné Victor Hugo à Londres pendant les trois jours de voyage entre Bruxelles et Jersey, du 2 au 4 août. Il insiste sur l’inexistence d’un quelconque ordre ou arrêté d’expulsion émanant des autorités belges qui expliquerait le départ de Victor Hugo. La seule raison étant la promesse qu’il avait faite au Gouvernement belge de ne rien publier pendant son séjour en Belgique.

 

-60. Article de José Camby intitulé Hugo, proscrit, créa des embarras diplomatiques entre Paris et Bruxelles, paru dans Le Figaro littéraire (n°540, 11e année, 25 août 1956, p. 7-8). Rappel de l’exil du poète qui, après le coup d’État du 2 décembre 1851, franchit clandestinement la frontière le 11, pour se réfugier à Bruxelles … L’auteur d’Hernani s’est déguisé en ouvrier : il porte une large houppelande … et une vieille casquette noire lui sert de couvre-chef … Juliette Drouet le rejoint cinq jours plus tard … elle lui apportait une partie de ses manuscrits … Il rend visite à Charles de Brouckère et au ministre de l’Intérieur, Charles Rogier, qui lui conseillent de conserver son identité d’emprunt pendant quelque temps. Son épouse, Adèle, arrive le 19 décembre, mais ne demeure qu’une journée avec son mari pour régler de pressantes questions financières. La presse ayant révélé sa présence, il reçoit un permis de séjour de trois mois, cette fois à son nom. Le 19 janvier 1852, M. d’Hoffschmidt, ministre belge des Affaires étrangères, reçut une lettre des autorités françaises l’avertissant que M. Victor Hugo va faire paraître un écrit dans lequel sont attaqués la personne et les actes du Ministre-Président. Par cette publication, M. Hugo, abusant de l’hospitalité qu’il reçoit en Belgique, M. Turgot [ Ministre des Affaires étrangères français], en me signalant ce fait, me charge de demander au gouvernement belge son expulsion du territoire. La réponse de Bruxelles ne se fait pas attendre : … Mais dans le cas actuel, l’accusation portée contre Victor Hugo repose sur une simple conjecture … Sur le conseil de son ami, Charles de Brouckère, le poète quittera la Belgique à destination de l’île de Jersey, son livre, Napoléon le Petit, étant sur le point d’être édité. Victor Hugo lui écrira le 31 juillet 1852 … Je quitte Bruxelles et la Belgique, je pars spontanément. Je dois m’éloigner, puisque dans les circonstances actuelles, ma présence semble créer au gouvernement belge un embarras … Je ne veux pas partir, Monsieur le Bourgmestre, sans vous remercier de votre honorable accueil.

 

-61. Copie manuscrite d’un article de L’Éclair du 23 août 1852. Il relate les critiques de certains journaux français à l’égard de Napoléon le Petit et Les nuits de Saint-Cloud, dont un article d’un journal d’Orléans, reprochant, entre autres, à Victor Hugo d’avoir compris le catholicisme et le clergé dans ses « malédictions politiques ».

 

-62. Lettre autographe de quatre pages signée Victor Hugo, adressée A un ami et datée de Jersey, 12 septembre 1852. M. Deschanel a dû vous dire, Monsieur, combien j’avais été sensible et à votre lettre si sympathique et si belle…L’auteur informe son correspondant que … l’adieu à Anvers restera dans ma mémoire et dans mon cœur…Plusieurs proscrits français réfugiés en Belgique, dont Alexandre Dumas, étaient venus le saluer au moment du départ.

 

-63. Copie manuscrite d’un article de L’Indépendance belge du 2 décembre 1852, sous le titre Nouvelles de France, concernant la transaction entre deux maisons d’édition française, Lebègue et Delahays, au sujet de la vente des œuvres de Victor Hugo …ce qui permettra de publier dans la librairie à 4 sous, « Notre-Dame de Paris » et « Les Orientales ».

 

-64. Cahier de José Camby intitulé Archives-Bruxelles, contenant diverses annotations relatives aux séjours de Victor Hugo de 1851 à 1853.

 

-65. Notes de José Camby. Recueil de copies de lettres datées de 1851 à 1856, conservées à la Maison Victor Hugo, à Paris.

 

-66. Cahier intitulé Charles Hugo. Les hommes de l’Exil, Paris, 1875. Copie du chapitre V (p.72-87), concernant la période 1852-1853. Il y est question de Noël Parfait et d’Alexandre Dumas qui résidait au n°73, boulevard de Waterloo, à Bruxelles.

 

-67. Lettre de condoléances de M. Muisset, datée de Bruxelles, 20 août 1856, concernant la mort du frère du destinataire (Victor Hugo ?).

 

4/ C/Victor Hugo séjourne à Bruxelles puis à Waterloo, où il terminera Les Misérables (1861-1862), à l’Hôtel des Colonnes, au hameau de Mont-Saint-Jean (n°68 à 86)

 

Le 25 mars 1861, il quitte l’île de Guernesey. Il part avec son fils Charles et sa maîtresse Juliette Drouet. Il emporte le manuscrit des « Misérables » qu’il compte terminer. Le 29, il est à Bruxelles. Il retourne à Anvers, Bruges et Gand, il ira à l’abbaye de Villers. Le 7 mai, il s’installe à l’hôtel des Colonnes à Mont-Saint-Jean (Waterloo), où il terminera « Les Misérables », le 30 juin. Il visitera les sites de la bataille et se rendra ainsi à Hougoumont, Braine-l’Alleud, Plancenoit, Ohain, La Hulpe, Nivelles et Braine-le Château. Il quittera Mont-Saint-Jean le 14 juillet et retournera à Bruxelles. Il se rendra encore dans plusieurs villes de notre pays et sera de retour début septembre à Guernesey où, le 4 octobre, il signera le contrat de publication de l’œuvre avec les éditeurs bruxellois Lacroix et Verboeckhoven. « Les Misérables » seront publiés à Bruxelles du 30 mars au 30 juin 1862 et le 16 septembre, le « banquet des Misérables », sera organisé à Bruxelles par les éditeurs (80 convives) . L’hôtel des Colonnes à Mont-Saint-Jean accueillera de nombreux visiteurs pendant un siècle. Malgré les manifestations de protestations, dont celle du bourgmestre de Waterloo, Jules Descampe, dès 1953 (voir le n°230), il sera malheureusement détruit en 1962. Le balcon de la chambre occupée par Victor Hugo est conservé au Musée du Caillou, siège du dernier quartier-général de Napoléon.

 

-68. Carte postale de l’abbaye de Villers-la-Ville accompagnée du graffiti rédigé par Victor Hugo lors de sa visite. Déplorant ceux qui dépareillaient les ruines, il y avait ajouté le texte suivant : Veni. Vidi. Flevi, (je suis venu, j’ai vu, j’ai pleuré). Ô fats ! Sots parvenus ! ô pitoyable engeance qui promenez ici votre sotte ignorance et votre vanité. Cessez de conspuer cette admirable ruine en y bavant vos noms qui comme une vermine souillent sa majesté (signé) Victor Hugo .

 

-69. Copie manuscrite d’une lettre de Juliette Drouet à Victor Hugo, 17 juin 1861 et rédigée à Mont-Saint-Jean, le poète ayant dû faire un bref séjour à Bruxelles … Cher adoré, pendant que tu t’épanouis dans les douces joies de la famille, moi je rassemble toutes mes forces physiques et morales pour ne pas me laisser aller à une trop grande tristesse pendant ton absence, tant que mes yeux ont pu distinguer l’omnibus, j’ai suivi la route de Groendal, c’est à dire jusqu’à la Betterave Renaissante (il s’agit d’un estaminet), arrivée jusque-là, il m’a fallu renoncer à la douce illusion de mon cher petit point noir à l’horizon et de m’avouer que je ne voyais plus rien de rien que le vide immense des vingt-quatre heures de ton absence, aussi, ne sachant que devenir et comment tuer le temps, je suis allée jusqu’à l’église de Waterloo par un chemin à travers champs … L’omnibus est la malle-poste de Joseph Dehaze, propriétaire de l’Hôtel des Colonnes, qui se dirigeait vers la gare de Groenendael, via la chaussée de Tervuren .

 

-70. Extrait non daté d’un journal non identifié, intitulé Victor Hugo et Mérimée : … Sait-on qu’à la suite d’un banquet qui eut lieu à Bruxelles, Victor Hugo et Prosper Mérimée faillirent en venir aux mains ? Ce fut après le fameux banquet offert à Hugo, le 16 septembre 1852 (sic pour 1862), par son éditeur, Albert Lacroix. L’élite intellectuelle de l’Europe y assista … Ce banquet républicain fit un bruit énorme. Prosper Mérimée, qui n’était pas précisément républicain, écrivit à son « Inconnue » : « Avez-vous lu le speech de Victor Hugo à un diner de libraires belges et autres escrocs de Bruxelles ? Il n’y a dans le discours du poète, ni fond, ni solidité, ni sens commun ; c’est un homme qui se grise de ses paroles et qui ne prend pas la peine de penser ». Lorsque Hugo, en 1874, lut les « Lettres à une Inconnue », il répliqua ainsi dans l’ « Histoire d’un Livre » : « M. Mérimée était naturellement vil. A un certain moment (le 4 décembre), j’étais dans la rue de Richelieu…je vis venir à moi…M. Mérimée. Tiens, me dit Mérimée, je vous cherchais. Je lui répondis : j’espère que vous ne me trouverai pas. Il me tendit la main, je lui tournai le dos. Je ne l’ai plus revu ; je crois qu’il est mort… ».

 

-71. Photocopie de la liste des Français venus participer au « Banquet des Misérables », le 16 septembre 1862, établie par la police de Bruxelles à la demande de l’Administrateur de la Sureté Publique. On y lit : Mr Victor Hugo est logé impasse du Parc n°23, chez l’éditeur Lacroix. Son fils Charles Hugo est logé hôtel de Groenendael, il y est déclaré. Sont également descendus au même hôtel pour assister au Banquet … Suit une liste de quatorze noms : deux négociants, un architecte, un éditeur, un rédacteur de presse et neuf hommes de lettres (ill. p.74/17).

 

-72 – 78. Photographies de dessins de personnages des « Misérables » réalisées par A. Faucheur et C. Danelle (Paris) d’après les dessins de G. Brion, 1862, en vue de l’édition de l’œuvre :

 

-72. « Fantine ».

 

-73. « Javert ».

 

-74. « Monseigneur Bienvenu ».

 

-75. « L’aïeul et le petit-fils ».

 

-76. « Valjean se venge ».

 

-77. « Sortie du cloaque ».

 

-78. « Mort de Jean Valjean ».

 

-79. Victor Hugo à Waterloo, texte imprimé, non daté, collé sur feuillets, accompagné de notes manuscrites de José Camby. Il s’agit de la conférence donnée par J. Camby à propos des séjours du poète à Waterloo. Il affirme erronément que ce dernier se rendit sur le champ de bataille, en 1852 , accompagné du poète belge André Van Hasselt. ... Déjà en 1830, Hugo avait traité avec les éditeurs parisiens Renduel et Gosselin pour la publication des « Misères », ainsi qu’était le titre originel. En 1845, il reprend son travail … le 21 février 1848, il referme son manuscrit pour cause de révolution… Hugo se réfugie en Belgique, où fin décembre 1851, il se remet aux « Misères » qu’il laisse de côté pour écrire « Napoléon le Petit ». Passé aux îles Anglo-Normandes … il ne rouvre le manuscrit qu’à Guernesey et lui donne son titre définitif : « Les Misérables » … à partir du 30 décembre [1860], c’est sans désemparer qu’il se remet à composer ce qui deviendra un des monuments de la littérature … Le 24 [mars 1861], il part pour Bruxelles, où il compte le terminer … En 1852, … il alla quand même à Waterloo … Le but d’une de ses premières excursions fut précisément le fameux champ de bataille … il le visite en compagnie du poète belge André Van Hasselt ... Le colonel Charras le documenta sur les combats du 18 juin et c’est cette première visite qui l’inspirera pour les vers immortels de « L’expiation », parus dans Les Châtiments (1852) :

Waterloo ! Waterloo ! Waterloo ! morne plaine

Comme une onde qui bout dans une urne trop pleine

Dans son cirque de bois, de coteaux, de vallons

La pâle mort mêlait les sombres bataillons.

… Au matin du 7 mai 1861 … l’omnibus à impériale, large et confortable voiture peinte en rouge, attend devant la halte de Groenendael les voyageurs venant de Bruxelles par le train … La diligence traverse la forêt de Soignes … et arrive vers 11 heures à Mont-Saint-Jean … devant l’Hôtel des Colonnes. Le tenancier, Joseph Dehaze, est aussi propriétaire de l’omnibus … On lui offre la plus grande des chambres, la seule avec balcon, au-dessus de la porte d’entrée … Il revient le 15 mai, cette fois, accompagné de Juliette … L’auteur expose ensuite les visites que le poète fit plusieurs fois aux différents sites des combats. Le 14 juillet, il quitte l’hôtel. Ce texte est accompagné d’une version dactylographiée et d’une copie d’un article de Robert Goffin intitulé également Victor Hugo à Waterloo.

 

-80. Photographie d’une page d’annotations de dépenses de Victor Hugo, comprenant le dessin d’un chariot dans la moitié supérieure. A la date du 30, on lit … J’ai fini les « Misérables» sur le champ de bataille de Waterloo et dans le mois de Waterloo, aujourd’hui 30 juin 1861, à huit heures et demie du matin, jour de la Kermesse de Mont-Saint-Jean, un dimanche (Bibliothèque nationale, Paris, Département des Manuscrits).

 

-81. A propos du centenaire des « Misérables », article de José Camby et Victor Hugo en Brabant par Joseph Delmelle (extraits de la revue Brabant, juin 1961, p. 20-21 et 22-27). L’article de J. Camby commence par ces lignes : Le 30 juin 1861, Victor Hugo achevait les « Misérables », livre retentissant s’il en fut. L’Administration communale de Waterloo et le Comité Victor Hugo joindront leurs efforts pour commémorer le centenaire d’une des œuvres les plus monumentales de la littérature française et dont la parution eut à l’époque l’ampleur d’un événement mondial. On lit sur la façade délavée de l’immeuble qui se dresse aujourd’hui isolé, à l’intersection des routes de Bruxelles à Charleroi et de Mont-Saint-Jean à Nivelles : « Hôtel des Colonnes. Victor Hugo y séjourna en 1861 pour y écrire les « Misérables ». A vrai dire, il les y acheva …L’auteur cite ensuite un extrait d’un article de Georges Barral, paru en 1911 dans la Revue des curiosités révolutionnaires (Souvenirs sur Victor Hugo et Baudelaire à Waterloo) « … à travers sentiers et ravins. Le soir tombé, il revenait à l’Hôtel des Colonnes, dinait d’appétit aiguisé, puis il s’enfermait dans sa chambre pour y couvrir de vastes feuilles de papier d’une écriture épaisse. Après le repas de midi, il partait à travers champs, battant routes, chemins et sentes, fouillant les buissons, interrogeant les paysans … ». Barral, qui, le 28 septembre 1864, mena Charles Baudelaire à l’Hôtel des Colonnes, y commanda le menu que Victor Hugo préférait et Joseph Dehaze, le tenancier, conta aux deux visiteurs ses souvenirs sur son illustre pensionnaire … L’auteur cite ensuite un extrait des Carnets de Victor Hugo (… J’ai fini les « Misérables » sur le champ de bataille de Waterloo …) et évoque ensuite la destinée de l’Hôtel des Colonnes … En 1938, l’hôtel, mis en vente, faillit disparaître. Nouvelle menace de disparition en 1954 … Il est toujours debout, mais sera-t-il sauvé ? On connaît la suite, le bâtiment fut détruit en 1962. L’article comprend deux illustrations montrant l’hôtel à la fin du XIXe siècle et en 1938. J. Delmelle cite les vers de Victor Hugo parus dans Les Châtiments (Waterloo ! Waterloo ! Waterloo ! morne plaine …) et la charge des cuirassiers de Milhaud. Il publie 1/ une lettre du 17 août 1837 décrivant l’Hôtel de Ville de Bruxelles et la rue de la ville depuis les clochers de Sainte-Gudule ; 2/ d’autres, du 19 août 1837 et du 29 février 1852 concernant Louvain et du 20 octobre 1864, relative à Léau. Entre autres illustrations, une photo de l’Hôtel des Colonnes en 1961, sur la porte duquel on lit Musée Victor Hugo.

 

-82. Article de Léon Thoorens, 1862, l’année des Misérables, paru dans la Revue générale belge (98e année, octobre 1962, p. 81-89). Le premier des dix volumes que comportaient Les Misérables, fut publié par l’éditeur Lacroix le 30 mars 1862, à Bruxelles, et le 3 avril, Hetzel l’éditait à Paris. Commencé sous le titre Les Misères et antérieurement encore Jean Tréjean, Victor Hugo abandonne l’œuvre en 1848 et ne la reprendra qu’en 1860. Il la terminera le 30 juin 1861 à Mont-Saint-Jean. Le 16 septembre 1862, il participera à Bruxelles au banquet offert par les éditeurs, ... assistent outre Lacroix, Verboeckhoven et le bourgmestre Fontainas, des parlementaires belges et les représentants de toute la presse européenne.

 

-83. Notes de José Camby : cahier contenant copie de l’article de R. Gindret, Histoire des « Misérables » et de leur éditeur (44 f°), paru dans Arts et métiers graphiques du 1er juin 1935 (Paris), n° entièrement consacré à Victor Hugo (voir ci-après, n° 143).

 

-84. Carte postale représentant l’Hôtel des Colonnes à Mont-Saint-Jean. Vue de 1910 avec l’inscription Victor Hugo y séjourna en 1861 pour écrire Les Misérables (ill. p. 76/22).

 

-85. Article de Lucien Christophe intitulé Victor Hugo à Mont-Saint-Jean, paru dans le Bulletin de l’Académie royale de Langue et de Littérature françaises de Belgique (Bruxelles, 1954, 8 pages), concernant la démolition prochaine de l’Hôtel des Colonnes. … La presse vient d’annoncer la démolition prochaine, pour des raisons d’élargissement de route, de l’Hôtel des Colonnes à Mont-Saint-Jean, où Victor Hugo séjourna de mai à juillet 1861. J’ai sous les yeux trois articles de journaux publiés presque simultanément et qui s’inspirent de cette information … Hugo est venu à l’Hôtel des Colonnes, parce qu’il fallait qu’il y voit pour l’équilibre et l’achèvement de l’épopée de Waterloo … Je souhaite que notre compagnie … intervienne auprès du gouvernement pour que les services administratifs qualifiés renoncent à leur néfaste projet et que l’auberge où Victor Hugo résida, où il travailla, où il brassa pendant deux mois une matière épique, où il s’intégra à l’histoire de la France et du monde, soit classée parmi les reliques les plus précieuses de ce site dont le génie d’un grand poète a fait reculer les limites.

 

-86. Vaisselle provenant de l’Hôtel des Colonnes comprenant un ensemble de quatre pièces en faïence formé par une assiette, une assiette à dessert, une tasse et une sous-tasse, portant (excepté sur la sous-tasse) l’inscription Hôtel Victor Hugo et un portrait en buste du poète. Vaisselle de fabrication allemande portant la marque Bauschen Weiden (Bavaria-Germany), vraisemblablement exposée dans l’hôtel jusqu’au moment de son démantèlement. Elle proviendrait de l’Hôtel Victor Hugo à Vianden.

 

4/ D/ Le monument Victor Hugo à Plancenoit, Lasne (n°87- 94) et le champ de bataille de Waterloo (n°95-99)

Projetée dès 1911, une colonne de granit, haute de 18 mètres, perpétue le séjour du poète sur le champ de la bataille de Waterloo. La première pierre fut posée le 22 septembre 1912 suivie d’un déjeuner servi à l’hôtel des Colonnes (dont le menu est conservé ci-après sous le n°229). La première guerre mondiale en empêcha l’inauguration en 1914. Suite au décès des principaux membres du comité de patronage, le monument ne sera finalement inauguré qu’en 1956. Le coq en bronze, œuvre du sculpteur Auguste Caïn , qui devait figurer à son sommet sera remplacé par une représentation d’un coq placé dans un écu, celui-ci est posé sur la moitié inférieure de la colonne. Les quatre vers évoquant, en 1852, la bataille (Waterloo ! Waterloo ! Waterloo ! morne plaine …) sont reproduits sur une plaque posée sur le côté nord du socle. Un bas-relief, œuvre de Victor Demanet, portant le visage en profil du poète, orne le bas du socle . Sur la face sud, on lit : Un jour viendra où il n’y aura plus d’autres champs de bataille que les marchés s’ouvrant au commerce et l’esprit s’ouvrant aux idées. Paris, 22 août 1849, discours du Congrès de la Paix. Sur la face côté est, on lit : Ce monument parachevé par le Comité Victor Hugo a été inauguré le 24 juin 1956. Il a été entièrement restauré en prévision de la commémoration du bicentenaire de la bataille en 2015.

 

-87. Carte postale datée du 2 avril 1913. Les travaux de construction de la colonne sont en cours, celle-ci est entourée d’un échafaudage en bois (ill. p. 76/23).

 

-88. Dessin (gouache blanche sur fond bleu) intitulé Monument Victor Hugo à Waterloo, portant le coq au sommet, avec les signatures de l’entrepreneur (Ed. Delcambe), des secrétaires généraux (Hector Fleischmann et Maurice Dubois) et des architectes (Verhoeven et Ley). Ce document était joint à la convention du 24 juillet 1912.

 

-89. Lettre attestant de la pose de la première pierre du monument (deux feuillets), le 22 septembre 1912 et portant les signatures des secrétaires généraux, des architectes et de l’entrepreneur.

 

-90. Photographie en noir et blanc d’un dessin intitulé WATERLOO – MONUMENT VICTOR HUGO. A. M. LEY & VERHOEVEN. ARCHITECTES. La colonne est représentée surmontée d’un coq gaulois, conformément au projet initial.

 

-91. Aquarelle intitulée La colonne Victor Hugo à Waterloo, surmontée du coq par J. H. Verhoeven, 1913. Elle porte la dédicace Au bon camarade Laudy, en souvenir de sa collaboration. Une autre dédicace, barrée cette fois, figure au verso du dessin : A mon ami Manuel Ley, souvenir de sa collaboration (signé) Verhoeven, 28 mars 1913 (illustration de couverture).

 

-92. Carte postale en couleurs représentant le même monument, accompagné de la légende MONUMENT VICTOR HUGO A WATERLOO. D’après une aquarelle de Maurice Dubois (MM. LEY et VERHOEVEN, architectes). (ED. DELCAMBE, entrepreneur à Lasne.). Un dessin de l’architecte Verhoeven, ne comportant pas le coq au sommet (voir ci-après le n°309), nous prouve que cette solution, qui sera finalement retenue, fut un moment envisagée dès le début du projet.

 

-93. Article de Raoul Tack, intitulé Le souvenir du séjour de Victor Hugo à Waterloo, extrait de La Dernière Heure du 10 juin 1956, publié à l’occasion de l’inauguration du monument Victor Hugo sur le champ de bataille de Waterloo. … Dans quelques jours, sur la route de Mont-Saint-Jean, sera inauguré le monument élevé à la mémoire de l’illustre poète, Victor Hugo, qui immortalisa « ce coin de terre », où il y a cent quarante et un ans se livra la célèbre bataille … Il y a quarante-cinq ans déjà, l’éminent historien Hector Fleischmann conçut le projet de faire ériger un monument à Victor Hugo … Cette initiative naquit d’un anniversaire : en ce mois de juin 1911, la mémoire fidèle des admirateurs du poète pouvait célébrer le cinquantenaire de son séjour « dans ces lieux visionnaires », où il écrivit les pages immortelles des « Misérables » … Il aura fallu attendre près d’un demi-siècle pour voir enfin se réaliser le vœu de l’historien Hector Fleischmann qui mourut en 1914. L’article est accompagné de deux photographies de Victor Hugo à 28 et à 59 ans, de la maison de la Grand-Place de Bruxelles où il habita en 1852 et de l’hôtel des Colonnes où il séjourna en 1861.

 

-94. Deux articles publiés dans le Bulletin de l’Association des Écrivains belge de Langue française (n°7-8, vingtième année, juillet-août 1956). Le premier d’Alex Pasquier, intitulé En marge d’une inauguration … Le Monument Victor Hugo à Waterloo (p. 1-6), rappelle le projet d’Hector Fleischmann, de fêter en 1911 le cinquantenaire du séjour de Victor Hugo à Waterloo par la construction d’un mémorial. Un comité rassemblant de nombreuses personnalités fut créé et la première pierre fut posée le 22 septembre 1912. Le décès d’Hector Fleischmann en février 1914 interrompit les travaux, suivi par la Première Guerre Mondiale … ce n’est qu’en 1953 qu’un nouveau comité fut mis sur pied et le monument ne sera achevé qu’en 1956. Le coq qui devait surmonter la colonne sera remplacé par la représentation du coq dans un écu, accompagné du millésime 1956. Cet écu figure sur la moitié inférieure de la colonne.

Un second article dû à F. Vermeulen est intitulé Émile Verhaeren chez Victor Hugo (p. 13-16) et traite d’une entrevue qui eut lieu à Paris en 1883.

 

-95. Carte postale intitulée WATERLOO près BRUXELLES, accompagnée du texte suivant : Le PANORAMA de la BATAILLE de WATERLOO, érigé en 1912, au pied de la Butte du Lion, est dû à Louis Dumoulin, peintre de la Marine française, avec la collaboration de peintres militaires, ainsi que d’officiers des différentes puissances, la plupart descendants de combattants. Représentation artistique d’épisodes émouvants de la bataille. (Avant-plan et toile circulaire de 110 m. sur 12 m. de haut). Le même texte est présenté en néerlandais et en anglais. Au verso : Tram électrique Bruxelles (Pl. Rouppe) Waterloo (Lion) Braine-l’Alleud. Chemin de fer électrique Bruxelles-Braine-l’Alleud-Charleroi. Autobus SNCB : Bruxelles (Midi)-Waterloo (Lion)-Charleroi. (Deux exemplaires).

 

-96. Carte postale représentant la Butte du Lion, accompagnée au verso de la mention Les « Souvenirs » des Touristes. Butte du Lion (de Waterloo) par Braine-l’Alleud, et de la légende Waterloo. Le Lion et le Champ de bataille (Vue prise en avion), avec traduction en néerlandais, anglais et allemand.

 

-97. Livre de Georges Barral intitulé Itinéraire illustré de Waterloo. Guide historique et militaire du champ de bataille avec les diagrammes de l’auteur et 60 dessins originaux d’Adolphe Hamesse, Paris, 1896, 165 pages .

 

-98. Brochure intitulée Waterloo. Plan du champ de bataille, Bruxelles, sans date.

 

-99. Extrait de presse intitulé ADJUDICATION DEFINITIVE DE LA Ferme Historique de Mont-Saint-Jean-Waterloo, accompagné d’une photographie du bâtiment, hôpital des Anglais pendant la bataille, concernant la vente aux enchères qui aura lieu le lundi 4 avril 1930 au café Métropole de Braine-l’Alleud (études des notaires Eugène Gillis d’Ittre et de Paul Glibert de Braine-l’Alleud) … avec 2 hectares 75 ares de magnifique pré-verger. Situation exceptionnellement à front de la chaussée de Bruxelles à Charleroi où le bien présente un développement de façade de 230 mètres … Leur situation … assure la plus grande prospérité à une industrie hôtelière champêtre… Les vastes dépendances peuvent garer dans les meilleures conditions plus de 50 voitures automobiles et cars d’excursions.

 

4/ E/ De 1863 à l’expulsion en 1871 (n°100 à 124)

 

Victor Hugo effectuera encore plusieurs séjours en Belgique et résidera à Bruxelles, 4 place des Barricades où son fils Charles avait loué une maison à partir de 1865.

Le 22 mars 1871, il est de retour à Bruxelles et y publie, le 25 mai, un article offrant l’asile aux proscrits de la Commune de Paris, ce qui entrainera l’Arrêté royal du 30 mai, ordonnant son expulsion. Victor Hugo quittera définitivement notre pays .

-100. Copie d’une lettre de Victor Hugo à Eugène Van Bemmel, Hauteville-House, 28 janvier 1863. Cette lettre de quatre pages sur feuillets bleus figurait dans un exemplaire de l’édition originale des Misérables (édition A. Lacroix, Bruxelles, 1862) qui fut mis en vente chez Simonson, à Bruxelles, le 13 octobre 1962, sous le n°200. E. Van Bemmel ayant reproché à l’auteur un certain manque d’objectivité lors de son étude des faits historiques à Waterloo, Victor Hugo lui répondra : …Je persiste dans mon sentiment sur Waterloo, résultat d’une profonde et consciencieuse étude … Le fait sur Napoléon à Genappes que vous qualifiez de poétique vision, m’a été raconté par le maréchal Soult ; il est indiqué dans Muffling… (version manuscrite et version dactylographiée).

 

-101. Copie d’une lettre de Victor Hugo adressée à Charles Fontainas en réponse à l’annonce du décès de son père André Fontainas, bourgmestre de Bruxelles (1807-1863). Cette lettre est extraite du livre d’Édouard Sève, Portraits avec notices biographiques (Bruxelles, 1864), p. 38-39. Victor Hugo rencontra le bourgmestre de Bruxelles, lors du « Banquet des Misérables », le 16 septembre 1862. … Je n’avais jamais rencontré Monsieur Fontainas, je le connais depuis vingt-quatre heures et je l’aime… Il semble que le bourgmestre de Bruxelles soit le bourgmestre de la Belgique. Honneur à de tels magistrats… Dans sa lettre datée de Hauteville-House du 6 août [1863], il s’exprime ainsi ... J’aimais votre père ? C’était une nature franche comme la lumière. Le voir, c’était le connaître, c’était l’aimer. La Belgique perd un homme de bien…

 

-102. Extrait de L’Indépendance belge du 15 avril 1864, annonçant la parution de William Shakespeare, volume de 572 pages, édité par A. Lacroix, Verboeckhoven et cie, rue Royale, 3, Impasse du Parc, Bruxelles (1864).

 

-103. Article de Paul Dresse intitulé Victor Hugo aux Villes d’Eaux wallonnes, paru dans La Vie wallonne, tome XXV, nouvelle série, n° 256, 1951, p. 263-271. Il se rendit à Spa en 1864 et 1865 et à Chaudfontaine en 1867.

 

-104. Copie d’une lettre de Victor Hugo à Caroline Popp , Hauteville-House, 4 janvier 1868, la félicitant pour son livre Récits et légendes des Flandres … Je viens de me donner mes étrennes, Madame. J’ai lu votre charmant livre. Ma vie se compose de peu de loisir et de peu de plaisir ; ces deux douces choses, vous venez de me les accorder … Vos récits flamands ont un reflet de chaude couleur espagnole mêlée aux fortes et naïves silhouettes du Nord. Vous avez le don de vérité …

 

 

-105. Extrait du Bulletin des voyageurs étrangers qui ont logé dans la ville d’Arlon, le 27 août 1869. On y lit : Hugo Victor et sa dame, poète, domicilié à Hauteville, venant de Larochette et descendu à l’hôtel de l’Europe.

 

-106. Article de Fernand Gregh intitulé Les Poètes épiques. Hugo, la guerre et nous – Verhaeren, d’Annunzio, etc., paru dans Conferencia. Journal de l’Université des Annales, 15e année, n°6, 1er mars 1921, p. 221-236. Il évoque les poèmes de Victor Hugo à propos de la guerre de 1870.

 

-107. Cahier imprimé intitulé Châtiments avec dédicace à l’écrivain belge Hanon de Louvet : Cordial applaudissement à vos beaux et nobles vers. Victor Hugo H. H. février 1870. Ce cahier comprend quelques poèmes extraits des Châtiments : Joyeuse vie – Applaudissements – Ultima Verba – Chanson.

 

-108. Lettre autographe de Victor Hugo à Hanon de Louvet, 16 avril 1871. Le poète le remercie pour le recueil qu’il lui a envoyé : J’ai ouvert votre recueil, Monsieur, et certes je le lirai. Je m’interromps au milieu de vos beaux vers pour vous envoyer à travers mon deuil, mon remerciement attendri. Son fils Charles Hugo venait de mourir à Bordeaux, le 13 mars. Signature autographe du poète. Original avec copie photographique (ill. p. 77/24).

 

-109. Affiche de la réunion publique organisée le dimanche 11 juin 1871 par l’avocat liégeois Jean Fontaine. La manifestation aura lieu au manège de l’île-du-Commerce à Liège, en opposition à la mesure d’expulsion de Victor Hugo décidée par le Gouvernement belge. Des jésuites de robe courte, des grimaudes à oreilles d’âne, des porteurs de hallebardes, des bedeaux, des cuistres, des sacristains, des marguilliers … renforcés de quelques bourgeois ahuris … jaloux des lauriers que les gredins nocturnes de la place des Barricades avaient lâchement cueillis en insultant l’asile et violant le repos d’un vieillard sublime qui a mangé, comme Dante, « le pain amer de l’exil », et enrichi la scène française de créations aussi grandioses que les drames de Shakespeare, … cet outrage … cette perturbation … doivent être sévèrement flétris par tous les citoyens qui ont à cœur de conserver intact et respecté le dépôt précieux des libertés que nos pères ont glorieusement conquises sur la tyrannie ! Suite à l’arrêté d’expulsion du 30 mai, signé par le roi Léopold II, Victor Hugo quittera définitivement la Belgique et prendra le train vers Luxembourg le 1er juin. Des manifestations de soutien seront organisées à Liège les 3 et 11 juin par l’avocat Jean Fontaine.

 

-110. Article de Jules Garsou intitulé L’expulsion de Victor Hugo en 1871 paru dans la Revue catholique des idées et des faits, (septembre 1934, 14 p.) L’arrêté royal du 30 mai 1871 y est publié : Il est enjoint au sieur Hugo, Marie-Victor, homme de lettres, âgé de soixante-neuf ans, né à Besançon, résidant à Bruxelles, de quitter immédiatement le Royaume, avec défense d’y rentrer à l’avenir sous les peines commuées par l’article 6 de la loi du 7 juillet 1865 prérappelée. Notre Ministre de la Justice est chargé de l’exécution du présent arrêté. Donné à Bruxelles, le 30 mai 1871. (signé) Léopold .

 

 

-111. Extrait du Bulletin des voyageurs étrangers qui ont logé dans la ville de Liège, daté du 20 juin 1871. On y lit : Hugo François Victor, accompagné de sa dame, homme de lettres, venant de Vianden, est descendu à l’hôtel de Suède et se rend à Rochefort (Luxembourg).

 

-112. Cahier de notes de José Camby intitulé Victor Hugo et la Belgique. Extraits d’ouvrages et coupures de presse concernant les voyages et séjours du poète en Belgique, 1841-1871. Ce cahier est accompagné d’une farde de notes et de correspondance.

 

-113. Cahier de notes de José Camby intitulé Victor Hugo en Belgique. Rapports officiels, avec copie de documents extraits du dossier n° 110.558 de la Sureté, conservé aux Archives générales du Royaume à Bruxelles (Polices des étrangers) ; séjours du poète à Bruxelles, de 1851 à 1852 et de 1861 à 1871.

-114. Cahier de notes de José Camby intitulé Hugo. Dessins en Belgique et Exposition V. Hugo, 1951-1952.

 

-115. Affiche annonçant la conférence par José Camby, « homme de lettres », Victor Hugo à Bruxelles, en la salle Delgay, 134 rue Royale, à Bruxelles, le 8 novembre 1927.

 

-116. Article de José Camby, Victor Hugo en Belgique (Le Cahier, 3e année, n°4, août-septembre 1931, p. 19-30), accompagné d’annotations manuscrites de sa part.

-117. Albert Brouckaert, Autour d’un anniversaire. Les séjours de Victor Hugo en Belgique (Conférences et théâtres, 2ème année, n°6, juin 1935, p. 172-179), évoque quelques séjours du poète dans notre pays.

 

-118. Exemplaire incomplet (p.1-114) et photocopie du livre de José Camby, Victor Hugo en Belgique. Illustrations, documents, autographes inédits, Paris, 1935 (125 p.). L’auteur insiste sur l’influence du poète et des autres proscrits du Second Empire sur la littérature belge. Récit de ses pérégrinations en Belgique, au Luxembourg et à Guernesey. Le livre est conservé à la bibliothèque des Archives générales du Royaume sous la cote B8° 26774. Ce n°118 comprend également le fichier chronologique personnel de José Camby, utilisé pour la rédaction de l’ouvrage.

 

-119. Critique littéraire du livre de José Camby (Victor Hugo en Belgique), par Willy Koninckx (Le Matin d’Anvers, 9 juin 1935).

 

-120. Lettre de Jean Hugo, arrière-petit-fils du poète, 8 novembre 1951, adressée à José Camby, concernant l’exposition sur Victor Hugo, prévue à Saint-Josse.

 

 

-121. Extrait non signé du Pourquoi-Pas ? du 14 décembre 1951, sous le titre Victor Hugo à Saint-Josse, annonçant l’ouverture, le 15 décembre, de l’exposition organisée par José Camby, au Musée Charlier … elle réunira autour du manuscrit des « Misérables » une quantité impressionnante de souvenirs et de documents authentiques. Ce sont surtout les dessins de Victor Hugo qui susciteront un vif intérêt …

 

-122. Catalogue de l’exposition Victor Hugo et la Belgique, organisée par José Camby au Musée Charlier à Saint-Josse-ten-Noode, du 15 décembre 1951 au 14 janvier 1952. Présentation de 180 pièces provenant de sa collection, de la Maison Victor Hugo à Paris, d’institutions publiques et de collectionneurs privés. Il parvint même à obtenir le prêt du manuscrit des Misérables (cat.n°68), de la part de la Bibliothèque nationale à Paris (deux exemplaires).

 

-123. Exemplaire du n°2 (7ème année, avril-juin 1952) des Cahiers de Jean Tousseul, contenant (p. 27-30) un article de Joseph Delmelle, A propos de l’exposition « Victor Hugo en Belgique », organisée au Musée Charlier … José Camby, essayiste de talent … est conservateur au Musée Charlier … L’exposition …offrait de l’intérêt non seulement pour les exégètes ou les familiers de l’œuvre de Victor Hugo, mais, également, pour les personnes désireuses de préciser quelques petits points de l’histoire des lettres belges …En marge de l’exposition … plusieurs conférences ont été organisées …

 

-124. Lettre autographe de Jean Hugo, arrière-petit-fils du poète, 7 juillet 1953, concernant l’exposition présentée à Saint-Josse-ten-Noode par José Camby, du 15 décembre 1951 au 14 janvier 1952. Il le remercie de l’envoi du catalogue et lui communique le texte d’une lettre de Victor Hugo, datée du 29 août 1881, adressée au gouverneur de la Banque nationale de Belgique, concernant les 35 actions de Juliette Drouet (voir le n° 125).

 

4/ F/ De 1881 à son décès en 1885 (n°125 à 130)


Dès 1852, sur les conseils du bourgmestre de Bruxelles, Charles de Brouckère, Victor Hugo avait acquis des actions de la Banque nationale de Belgique. Il en deviendra l’un des plus gros actionnaires .

Victor Hugo décédera à Paris le 22 mai 1885. Des funérailles nationales seront décrétées par le Gouvernement français et il sera inhumé au Panthéon. De nombreux Belges assisteront aux funérailles .

-125. Copie d’une lettre de Victor Hugo et de Juliette Drouet adressée au Gouverneur de La Banque Nationale de Belgique, Paris, 29 août 1881 : ... Vous trouverez sous ce pli les trente-cinq actions, qui réunies aux trente-cinq actions que Madame Drouet a transférées d’elle à moi et fait inscrire sous mon nom, complètent la somme de six cent soixante-dix actions dont je suis le propriétaire actuel. Je n’ai plus qu’à recevoir le récépissé de la Banque nationale. Cette lettre était accompagnée d’une note de Juliette Drouet : … Au cas où cela pourrait ne pas être inutile, je joins ici ma signature à la lettre de Monsieur Victor Hugo, comme ayant été propriétaire des trente-cinq actions ci-dessus mentionnées (signé) Juliette Gauvain dite Julie Drouet. Cette copie fut adressée à José Camby le 7 juillet 1953 (voir n°124).

 

-126. Cette lettre originale est reproduite dans l’article que J. Degueldre publia dans le n°2 de la Revue de la Banque Nationale de Belgique en février 1948, sous le titre Un illustre actionnaire de la Belgique : Victor Hugo (p. 4-9). L’auteur nous apprend que Victor Hugo devint actionnaire de la banque dès le mois de février 1852, il y figure parmi les plus importants avec 168 titres qui avaient été acquis sur le conseil du bourgmestre de Bruxelles, Charles de Brouckère, qui fut également directeur de la banque. Victor Hugo continua par la suite à augmenter régulièrement le nombre de ses titres. Suite à sa lettre du 29 août 1881, le gouverneur de la banque lui conféra, le 6 septembre, la pleine propriété de 670 actions.

 

-127. Article non signé intitulé Victor Hugo, Sainte-Gudule et la Banque Nationale au clair de lune, paru dans la Revue de la Banque Nationale de Belgique (n°10, octobre 1953, p. 10-12). Relation des propos tenus par Victor Hugo devant l’église Sainte-Gudule et le bâtiment voisin de la banque, recueillis par Alexandre Dumas fils et publiés par Georges Barral, dans un article paru dans la Revue de Belgique (37e année, t. XLIII, avril 1905, p. 403-416), sous le titre Mon premier entretien avec Victor Hugo. Le poète y comparait la légèreté de Sainte-Gudule et la lourdeur de l’édifice financier.

 

-128. Exemplaire du Bulletin de l’Académie Royale de Langue et de Littérature Françaises (t. XLIX, n°1, 1971), contenant l’article de Gustave Vanwelkenhuyzen, intitulé Les Belges aux funérailles de Victor Hugo (p. 43-57) et tirage à part de celui-ci, comportant une dédicace adressée à José Camby. Divers témoignages concernant le comportement des foules, tant médisantes qu’admiratrices. Selon les chroniqueurs de l’époque, de 700.000 à deux millions de personnes auraient assisté à l’événement, parmi eux, de nombreux Belges dont Camille Lemonnier, Edmond Picard et Georges Rodenbach … Ils marchent, silencieux et dignes, derrière une bannière portant l’inscription « Les Belges protestant contre l’arrêté royal du 30 mai 1871 » et des étudiants des universités de Bruxelles, de Gand, de Liège, de l’École des Mines de Mons, des anciens proscrits de 1871, résidant à Bruxelles et enfin, des membres de la colonie française de Belgique. Les étudiants de l’Université Libre de Bruxelles déposèrent une couronne portant l’inscription A Victor Hugo, les étudiants de l’Université Libre de Bruxelles. 31 mai 1885. L’auteur évoque également la manifestation qui eut lieu en 1935 devant la maison où logea Victor Hugo, à Bruxelles, pour commémorer le cinquantenaire de son décès, lors de laquelle le ministre de l’Instruction publique, François Bovesse, et l’ambassadeur de France, Paul Claudel, prendront la parole.

 

-129. Article de Jules Truffier intitulé Festival Victor Hugo, paru dans Conferencia. Journal de l’université des Annales (18e année, n°22, 1er novembre 1924, p. 423-432). Relation des hommages rendus par le monde littéraire et artistique à la mort de Victor Hugo.

 

-130. Extrait de La Nation du 15 mai 1888, non signé, sous le titre Anniversaire. Critique littéraire annonçant la parution prochaine de la quatrième œuvre posthume, à l’occasion du quatrième anniversaire de la mort de Victor Hugo : Toute la lyre. On y annonce aussi les parutions futures dont la correspondance.


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Dernière mise à jour: 25/01//2023

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